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United States of America
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États-Unis d'Amérique
Présentation générale
|
Capitale:
Washington
Population: 318 millions (2014)
Langues officielles: anglais (de facto)
Groupe majoritaire:
anglais (82,1 %)
Groupes minoritaires: espagnol (10,7 %), chinois,
français, allemand, tagalog (filipino), vietnamien, italien, coréen, russe,
polonais, arabe,
portugais, japonais, + env. 160 langues dont 50 sont parlées par plus de 30
000 de locuteurs
Système politique:
république
fédérale de 50 États et d'un
district fédéral
Articles constitutionnels (langue):
aucune
disposition constitutionnelle
Lois linguistiques:
Loi sur les droits civils
(1964);
Loi sur l'éducation
bilingue (1965, ABROGÉE);
Loi sur le droit de vote (Nécessité
du bilinguisme dans les élections) (1965-2006) ;
Loi sur l'égalité des
chances en éducation (1974);
Loi sur les
interprètes judiciaires (1978);
Loi sur l'éducation
bilingue (1994, ABROGÉE);
Projet de loi Emerson pour
promouvoir la langue anglaise (1996, NON ADOPTÉ);
Décret présidentiel no 13166 du 11 août 2000
(accès aux services bilingues);
Loi du «aucun
enfant laissé pour compte» - No Child Left Behind
Act (2001);
Loi sur les langues
amérindiennes de 1990; Loi sur les langues
amérindiennes de 1992;
Loi modifiant la Loi sur
les langues amérindiennes de 2001;
Loi sur la revitalisation des langues
amérindiennes
du Sud-Ouest de 2003;
Loi sur l'unité de
la langue anglaise, 2015, NON ADOPTÉE). |
Plan de l'article
1 La situation
politique
1.1 Les États américains
1.2 Les régions administratives associées
2 Données
démolinguistiques
2.1 Les données du recensement
2.2 Le gentilé «Américain» et les autres appellations
2.3 La diversité ethnique
3 L'anglais
parlé aux États-Unis
3.1 La proportion des anglophones
3.2 Les langues immigrantes
3.3 Les langues amérindiennes
3.4 Le statut juridique de l'anglais aux États-Unis
4 La religion
et les Américains
4.1
Les «trucs sur Dieu»
4.2 Les croyants et les croyances
4.3 L'obsession américaine du Mal
4.4 La religion, la langue et les affiliations politiques |
Les États-Unis d'Amérique (en anglais:
United States of America) forment une république fédérale, une
fédération,
constituée de 50 États et d'un district fédéral (voir
la carte), celui de Columbia. Ce pays d'Amérique du Nord s'étend de l'Atlantique au Pacifique
et du Canada au golfe du Mexique, et comprend aussi l'Alaska et les îles d'Hawaï.
Avec un territoire de 9,6 millions de kilomètres carrés, dont 1,5 million km²
seulement en Alaska, les États-Unis forment un «État-continent», le quatrième du
monde par la superficie, doté de deux façades océaniques. La capitale du pays
est Washington. Les plus grandes villes sont New York et Los Angeles, deux
métropoles au rayonnement international.
1.1 Les États américains
Voici la liste des 50 États
américains, avec leur abréviation et la date de leur admission dans l'Union
ou la fédération (les États avec des liens sont ceux disponibles dans ce site):
On peut aussi consulter un tableau des 50 États avec leur ordre d'admission
dans l'Union en cliquant
ICI. Cela dit, le pays peut être divisé en fonction de quelques grandes
régions qui ont chacune un climat, une géographie, des traditions et un
histoire particulières:
|
Dénomination anglaise |
Dénomination
française |
États |
New England
(6)
|
Nouvelle-Angleterre
|
Connecticut, Maine, Massachusetts, New
Hampshire, Rhode Island, Vermont |
Middle Atlantic
(5) |
Centre du littoral
de l'Atlantique |
Delaware, Maryland, New Jersey, New York,
Pennsylvanie |
South
(13) |
Sud |
Alabama, Arkansas, Caroline du Nord, Caroline du
Sud, Floride, Géorgie, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri,
Tennessee, Virginie, Virginie occidentale |
Midwest
(11)
|
Midwest
|
Dakota du Nord, Dakota du Sud, Illinois,
Indiana, Iowa, Kansas, Michigan, Minnesota, Nebraska, Ohio, Wisconsin |
Southwest
(4)
|
Sud-Ouest
|
Arizona, Nouveau-Mexique, Oklahoma, Texas |
West
(11)
|
Ouest
|
Alaska, Californie, Colorado, Hawaï, Idaho,
Montana, Nevada, Oregon, Utah, Washington, Wyoming |
|
1.2 Les régions
administratives associées
Les États-Unis possèdent plusieurs
«régions administratives associées». On compte deux Commonwealths
(Porto Rico et les
îles Mariannes du Nord) et quatre
territoires non incorporés (les
Samoa américaines, les îles
Vierges américaines, l'île de Guam et la
fédération de Micronésie). Il s'agit
dans tous les cas d'îles constituant une forme de «protectorat
américain». Généralement, les Commonwealths ou États associés tendent
généralement à disposer d'une plus grande autonomie que les territoires non
incorporés.
Les États-Unis possèdent aussi des
territoires inhabités, c'est-à-dire des
îlots administrés par le
ministère de l'Intérieur (United States Minor Outlying Islands): Johnston, Baker-et-Howland, Jarvis, Kingman Reef, Midway, Navassa,
Palmyra et Wake.
La frontière septentrionale entre le Canada et les
États-Unis a changé plusieurs fois depuis l'Indépendance, ce qui a modifié
la superficie de certains États du Nord (voir
la carte): Washington, Oregon, Idaho,
Montana, Dakota du Nord, Minnesota et Maine. Lors de l'indépendance en 1789, le territoire des États-Unis était bien petit,
par comparaison à ce qu'il allait devenir au cours des décennies suivantes
(voir
la carte de 1789).
Lors du recensement de 1990 (US
Census Bureau), la population des États-Unis atteignait 230 millions
d'habitants, mais le recensement d'avril 2000 révélait que la population
américaine atteignait 281,4 millions d'habitants; en 2014, c'étaient 318
millions. D'après les calculs
démographiques du US Census Bureau, la population
des États-Unis devait franchir la barre des 300 millions, précisément à 7 h 46,
le 17 octobre 2006.
2.1 Les données du recensement
Toujours selon le US Census Bureau, la
population par État se répartissait comme suit (par ordre décroissant) lors du
recensement de 2000:
État |
Population
(ordre décroissant) |
Population
(recensement 2000) |
Californie |
1 |
33 871 648 |
Texas |
2 |
20 851 820 |
New York |
3 |
18 976 457 |
Floride |
4 |
15 982 378 |
Illinois |
5 |
12 419 293 |
Pennsylvanie |
6 |
12 281 054 |
Ohio |
7 |
11 353 140 |
Michigan |
8 |
9 938 444 |
New Jersey |
9 |
8 414 350 |
Georgie |
10 |
8 186 453 |
Caroline du Nord |
11 |
8 049 313 |
Virginie |
12 |
7 078 515 |
Massachusetts |
13 |
6 349 097 |
Indiana |
14 |
6 080 485 |
Washington |
15 |
5 894 121 |
Tennessee |
16 |
5 689 283 |
Missouri |
17 |
5 595 211 |
Wisconsin |
18 |
5 363 675 |
Maryland |
19 |
5 296 486 |
Arizona |
20 |
5 130 632 |
Minnesota |
21 |
4 919 479 |
Louisiane |
22 |
4 468 976 |
Alabama |
23 |
4 447 100 |
Colorado |
24 |
4 301 261 |
Kentucky |
25 |
4 041 769 |
Caroline du Sud |
26 |
4 012 012 |
Oklahoma |
27 |
3 450 654 |
Oregon |
28 |
3 421 399 |
Connecticut |
29 |
3 405 565 |
Iowa |
30 |
2 926 324 |
Mississippi |
31 |
2 844 658 |
Kansas |
32 |
2 688 418 |
Arkansas |
33 |
2 673 400 |
Utah |
34 |
2 233 169 |
Nevada |
35 |
1 998 257 |
Nouveau-Mexique |
36 |
1 819 046 |
Virginie occidentale |
37 |
1 808 344 |
Nebraska |
38 |
1 711 263 |
Idaho |
39 |
1 293 953 |
Maine |
40 |
1 274 923 |
New Hampshire |
41 |
1 235 786 |
Hawaï |
42 |
1 211 537 |
Rhode Island |
43 |
1
048 319 |
Montana |
44 |
902 195 |
Delaware |
45 |
783 600 |
Dakota du Sud |
46 |
754 844 |
Dakota
du Nord |
47 |
642 200 |
Alaska |
48 |
626 932 |
Vermont |
49 |
608 827 |
District de Columbia |
50 |
572 059 |
Wyoming |
51 |
493 782 |
On peut consulter la répartition de la population par État
en cliquant
ICI.
2.2 Le gentilé «Américain» et les
autres appellations
L'appellation courante pour désigner les habitants des
États-Unis est Américains/Américaines, évidemment «American» en anglais.
Normalement, on associe le nom du pays aux habitants. Par exemple, le Canada
abrite des «Canadiens», le Mexique des «Mexicains», la France des «Français», la
Finlande des «Finlandais», le Liechtenstein des «Liechtensteinois», le Maroc des
«Marocains», le Nigeria des «Nigérians», la Thaïlande des «Thaïlandais», la
Nouvelle-Zélande des «Néo-Zélandais», etc. Il y a des exceptions, comme au
Royaume-Uni et aux États-Unis. Les habitants du Royaume-Uni sont des
«Britanniques» (incluant les Écossais, les Gallois, les Irlandais?) et ceux des
États-Unis des «Américains». Le problème sémantique avec l'appellation de
«Américains», c'est que les habitants des États-Unis s'approprieraient le
continent en entier, comme si l'on faisait abstraction des 32 millions de
Canadiens, des 100 millions de Mexicains, des 175 millions de Brésiliens, sans
oublier les Argentins, les Colombiens, les Péruviens, les Chiliens, etc.
Certains voient dans le mot Américain le reflet de
l'«impérialisme américain» et préfèrent parler des États-uniens (ou
États-Uniens ou Étazuniens), terme attesté depuis 1955 en français
(d'après Le Robert). Mais ce mot n'est pas vraiment passé dans l'usage,
sauf de la part d'intellectuels français apparemment très branchés. L'usage du
terme États-uniens est même perçu comme un signe d'«antiaméricanisme»; il
est souvent associé à des organisations non gouvernementales très critiques à
l'égard des États-Unis. L'appellation Américain(s) demeure le seul
gentilé mentionné dans le Code de rédaction interinstitutionnel (1993) de
l'Union européenne ainsi que, soulignons-le, dans la «Liste annexée» de l'arrêté
du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales,
adopté par le gouvernement français. C'est tout dire!
En réalité, le nom du pays, soit les United States of
America, date de la fameuse Déclaration d'indépendance de 1776, alors que
les citoyens des États-Unis étaient les seuls à pouvoir prétendre être des
"American citizens" («citoyens américains»), puisque les autres habitants du
continent demeuraient encore des sujets britanniques, espagnols, portugais ou
français. Dans ces conditions, il serait passablement exagéré de soutenir que
l'emploi du mot Américain (en anglais: American), terme consacré
par l'usage, provient d'une volonté «hégémonique» de la part du peuple concerné.
Il existe en anglais d'autres mots pour remplacer
American, notamment United-Statesian, United Statesian ou
encore Unitedstatesian, mais sans trop de succès. On utilise parfois le
mot Anglo-American (un «Anglo-Américain»), mais il sert généralement à
désigner un citoyen des États-Unis dont les ancêtres sont originaires de
l'Angleterre. Attention à l'appellation anglaise de Native Américan, car
elle renvoie automatiquement aux Amérindiens et est synonyme de American
Indian. En espagnol, les Hispaniques, c'est-à-dire tous les
non-Blancs parlant l'espagnol, incluant les Brésiliens lusophones et les
Haïtiens francophones, sont appelés les "Americanos", mais parfois "Stadounidenses" (de Estados Unidos)
ou, souvent par dérision, "Gringos". Fait à signaler, l'espéranto utilise le
terme Usonanoj (ou Usonano au singulier), qui provient de United
States of North America.
On utilise aussi le terme Nord-Américain (North-American)
qui englobe alors tous les habitants de l'Amérique du Nord, c'est-à-dire les
Canadiens, les Américains et les Mexicains, pour ne pas parler des Inuits et des
Amérindiens. Dès lors, Nord-Américain s'oppose à Sud-Américain (South-American
ou Sudamericano). Quant au terme de Latino-Américain, il
englobe tous les habitants originaires de l'Amérique latine, qu'ils proviennent
du Brésil ou du Guatemala, voire des États-Unis ou du Canada (les immigrants
latino-américains); c'est souvent un synonyme de Hispanique. Mais le mot
Hispano-Américain (Hispanoamericano) exclut les Brésiliens et tous
les autres Latino-Américains qui ne parlent pas l'espagnol.
2.3 La diversité ethnique
La population des États-Unis frappe par sa
diversité. Par exemple, les Latino-Américains et les
groupes ethniques minoritaires (c'est-à-dire les groupes constituant moins de 50 % de la population et réunissant les Noirs d'origine
non latino-américaine, les Asiatiques et les Amérindiens) ont enregistré une
croissance démographique supérieure à celle de l'ensemble de la population.
Ainsi, en 1970, ces groupes représentaient ensembles quelque 16 % de la
population, mais en 1998, leur proportion atteignait les 27 %.
En 2007, les Noirs représentaient 40 millions de personnes aux
États-Unis, soit 14 %.
Dans l'hypothèse
où ces tendances se maintiendraient, le Bureau du recensement prévoit que les
Latinos-Américains
constitueront près de la moitié de la population des États-Unis d'ici 2050. Le
magazine Time, pour sa part, annonçait qu'en 2056 les Blancs (''White''
ou ''Caucasian'') seraient
minoritaires aux États-Unis. Bien
que futuristes, ces projections montrent que les États-Unis connaîtront une
expansion considérable de la diversité raciale et ethnique au cours du
XXIe siècle. En
2000, les 10 pays fournissant le plus d'immigrants étaient le Mexique (173
900), la Chine (45 700), les Philippines (42 500), l'Inde (42 000), le Vietnam
(26 700), le Nicaragua (24 000), le Salvador (22 600), Haïti (22 400), Cuba
(20 800) et la République dominicaine (17 500). Les États-Unis continuent
d'accueillir plus d'immigrants que tout autre pays dans le monde.
Selon le recensement de 2000, les États-Unis
comptaient 31 millions de personnes nées à l'étranger. C'est une
augmentation remarquable de 57 % par rapport à 1990. Ces immigrants venaient
de partout dans le monde, mais surtout des pays les plus pauvres où ils ont occupé des emplois mal payés.
Malgré tout, la plupart de leurs enfants vivront
mieux que leurs parents au plan matériel.
Au plan national, les États-Unis comptaient 114,1 millions
de citoyens issus des minorités ethniques, ce qui représente 36,6 % de la
population totale, qui s'établissait à près de 312 millions de personnes en
juillet 2011. Entre 2000 et 2010, quelque 92 % de l'augmentation de la
population américaine est venue des minorités ethniques.
Avec 49,6 % des naissances,
les Blancs représentaient toujours le groupe ethnique le plus nombreux. Quelque
63 % de la population totale américaine est blanche.
- Les minorités raciales
En 1978, le gouvernement fédéral américain publiait une directive appelée
la Federal Directive No. 15, qui
reconnaissait quatre «minorités
raciales et ethniques» («racial and ethnic
groups»), ce qui correspondrait aux minorités nationales officielles, soit les
''American Indians'', les "Asian Americans" (incluant les ''Pacific Islanders"),
les "Blacks" et les "Hispanics".
1)
Les Amérindiens
(''American Indians'') et les Indigènes
d'Alaska (''Alaskan Natives'')
Toute personne ayant des origines issues de chacun des peuples autochtones
d'Amérique du Nord et qui désire maintenir son identité culturelle par
l'affiliation tribale ou la reconnaissance communautaire. Les Amérindiens sont
désignés en anglais par de nombreux autres termes : Native Americans,
First Americans, Original Americans, Indians, Amerindians, Amerinds,
Aboriginal, Indians, Indigenous, Red Indians ou Red Men.
2) Les Asiatiques
(''Asian'') et les insulaires du Pacifique
(''Pacific Islanders'')
Toute personne ayant des origines issues de chacun des peuples de
l'Extrême-Orient, de l'Asie du Sud-Est, du sous-continent indien ou des îles
du Pacifique. Cette catégorie de citoyens comprend, par exemple, la Chine,
l'Inde, le Japon, la Corée, les Philippines et les Samoa.
3) Les Noirs (''Blacks'')
Toute personne ayant des origines issues de chacun des groupes de race noire
d'Afrique.
4) Les Hispaniques (''Hispanics'')
Toute personne non blanche originaire du Mexique, de Porto Rico, de Cuba, de
l'Amérique centrale ou de toute autre culture
espagnole. Le terme Hispanic est celui qui est utilisé officiellement
par les autorités fédérales américaines (recensement, formulaires, etc.), mais
la communauté concernée préfère celui de Latino qui fait moins européen. Pour le
gouvernement américain, les Hispaniques constituent un groupe ethnique, ce qui
signifie qu'il existe des Hispaniques blancs et des Hispaniques de couleur.
Généralement, les Brésiliens lusophones et les Haïtiens francophones sont
considérés comme des «Hispaniques». Les Chicanos sont des Hispaniques
originaires du Mexique et vivant aux États-Unis.
Dans les faits, les populations hispanophones (voir
le dossier «La population hispanique des États-Unis») proviennent,
dans l'ordre, du Mexique, de Cuba, de Porto Rico, de l'Amérique centrale, de la
République dominicaine et de la Colombie.
Actuellement, les Latino-Américains constituent la minorité ethnique
la plus importante, avec 52 millions de citoyens en 2011, une hausse
de 3 % par rapport à l'année précédente. |
Au début de l'année 2000, la Directive no 15 a
subi une révision pour inclure cinq catégories minimales sur les races en
scindant la seconde catégorie comme suit: d'une part, les Asiatiques
(''Asian''),
d'autre part, les indigènes d'Hawaï (''Native Hawaiian'') et les autres
insulaires du Pacifique (''Other Pacific Islander''). Le groupe des Blancs
n'est pas considéré comme minoritaire aux États-Unis. On emploie les termes
White ou Caucasian pour désigner les Blancs. Le recours au
terme «caucasien» peut paraître désuet aujourd'hui, dans la mesure où il
sert à représenter les habitants du Caucase, plus précisément ceux qui
parlent une
langue caucasienne. En 1863, le dictionnaire Littré précisait: «Race
caucasienne, nom donné à la race humaine blanche, supposée issue du
Caucase et des environs.» En français, ce terme n'est donc pas approprié.
Évidemment, la grande diversité ethnique sème la panique chez une certaine
partie de la population, surtout les citoyens
anglophones blancs — les WASP: White Anglo-Saxon
Protestants —,
car ceux-ci craignent de perdre le contrôle de leur pays. Par conséquent, le
meilleur moyen pour contrer ce danger, c'est au moins de d'assimiler
rapidement les non-anglophones, surtout les Latinos (Hispaniques), qui se
reproduisent plus vite que les Blancs.
- Les Hispaniques
Le tableau qui suit illustre la progression de la
population hispanique aux États-Unis. Du
1er juillet 2006 au 1er
juillet 2007, le nombre des Hispaniques a augmenté de 3,3 %, alors que celui
des Asiatiques a augmenté de 2,9 %, celui des Noirs de 1,3 %, celui des
Hawaïens d'origine et des insulaires du Pacifique de 1,6 % et celui des
Amérindiens d'origine de 1 %. La croissance démographique de tous ces
groupes a été bien supérieure à celle de la population blanche, qui n'a été
que de 0,3 %. On compte 45,5 millions d'Hispaniques aux États-Unis, qui
forment 15 % de la population du pays. Les Noirs constituent le deuxième
groupe minoritaire le plus important ; ils sont au nombre de 40,7 millions,
soit 13,5 % de la population. Les Hispaniques constituent le groupe ethnique
connaissant la croissance la plus rapide des États-Unis; il représente
environ 50 % du taux de croissance démographique de la population totale.
Cependant, seuls 10 % des nouveaux électeurs américains sont d'origine
hispanique, ce qui ne se transpose pas encore en réelle influence politique
puissante.
- Les Métis
De plus, le recensement de 2000 révèle que beaucoup d'Américains se sont
identifiés comme appartenant à deux «races». Ainsi, ont été recensées les
réponses telles que multiracial, mixed, interracial ou tout autre
groupe hispano-américain/latino (Mexicains, Portoricains, Cubain, Dominicains,
etc.). Il suffisait de cocher la case «deux races ou plus» (''Two or more
races'') ou inscrire plusieurs réponses dans la catégorie «Some other race». Au
total, 6,8 millions d'Américains, soit 2,4 %, s'identifient à deux races ou
plus.
Les journaux font état de l'importance croissante des Américains de «race
mélangée» (''mixed race''). Un mot d'origine hawaïenne a été inventé: hapa
signifiant «moitié blanc». On peut dire hapa haole («en partie blanc»),
hapa kanaka («en partie hawaïen»), hapa popolo («en partie
afro-américain), hapa pilipino («en partie philippin»), hapa pake
(«en partie chinois»), hapa kolea («en partie coréen»), etc. Bref, les
Américains ayant, par exemple, du sang asiatique ou les Asiatiques ayant des
ancêtres d'autres races ont également adopté ce terme. Le nombre des «hapa» a
énormément augmenté ces dernières années; les hapa constituent
aujourd'hui le sous-groupe le plus important, après les habitants ayant des
origines chinoises, parmi les Américains ayant des ancêtres d'origines asiatique
ou indigène des îles du Pacifique. Ils forment un vaste éventail d'identités.
Hawaï est l’État où le pourcentage de la population déclarant appartenir à
«deux races ou plus» est le plus élevé (21,4 %), suivi de la Californie (4,7
%), l’État de Washington (3,6 %), l’État de New York (3,1 %), le Texas (2,5 %)
et le New Jersey (2,5 %). On comprendra que la plupart des Américains regardaient
la campagne présidentielle de 2008 de Barack Obama comme significative, ce
dernier étant un Afro-Américain, né d'une mère blanche du Kensas et d'un père
noir du Kenya, avec un second prénom (Hussein) qui fait peur aux Blancs. Pour de nombreux Américains, le candidat métis Obama — un
hapa — symbolisait, entre autres, l’avenir de la question raciale dans ce
pays. Quand Barack Obama est né, en 1961 à Honolulu, les mariages mixtes étaient
encore interdits dans 16 États américains. Il concrétise maintenant une Amérique post-raciale!
Quoi qu'il en soit, si l'on a souvent accusé les Américains d'être racistes et
xénophobes, l'élection de Barack Obama comme 44e président des États-Unis
témoigne d'une
ouverture d'esprit sans précédent. Si 96 % des Noirs ont voté pour Obama, il en
fut ainsi pour 43 % des Blancs; chez les moins de 30 ans, cette proportion a
grimpé à 54 %. Ainsi, les Américains, de quelque groupe ethnique qu'ils soient, ont élu à la présidence des États-Unis
une personne qui représente 14 % de sa communauté (noire). Obama avait raison de
déclarer au soir de sa victoire dans son discours du 4
novembre 2008:
It’s the
answer spoken by young and old, rich and poor, Democrat and
Republican, black, white, Latino, Asian, Native American, gay,
straight, disabled and not disabled – Americans who sent a
message to the world that we have never been a collection of Red
States and Blue States: we are, and always will be, the United
States of America. |
C'est la
réponse des riches et des pauvres, des démocrates et des
républicains, des Noirs, des Blancs, des Latinos, des
Asiatiques, des Américains d'origine, des homosexuels, des
hétérosexuels, des handicapés et des valides. Les Américains ont
adressé un message au monde – nous ne sommes pas un amalgame
d'États républicains ou démocrates ; nous sommes, et nous serons
toujours les États-Unis d'Amérique. |
La victoire de Barack
Obama a marqué un tournant important contre la xénophobie. Il n'est pas sûr que
la France en aurait fait autant en élisant un Maghrébin à la présidence ou que
le Royaume-Uni aurait élu un Indo-Pakistanais comme premier ministre. Il n'est
même pas certain que les francophones du Québec éliraient un anglophone
(bilingue) comme premier ministre de leur province.
Le 20 janvier 2009, Barack Obama est devenu le 44e président des États-Unis. Mais les attentes à son égard
paraissaient si
énormes qu'il ne pouvait malheureusement que décevoir. Beaucoup d'Américains
n'ont pas voté pour lui, notamment ceux qui ont peur qu'il augmente les
taxes, qu'il interdise les armes ou la peine de mort, qu'il oblige les gens
à apprendre l'espagnol, qu'il aille chercher de l'argent dans la poche des
travailleurs qui l'ont honnêtement gagné pour le donner à n'importe qui,
surtout qu'il est en faveur du droit des homosexuels, de l'avortement, de
plus de justice sociale, de la réforme du système de santé, etc.
Les Américains ne recherchent pas qu'un
président, ils cherchent aussi un sauveur! Mais Barack Obama
fait partie de la grande tradition politique américaine, laquelle inscrit les
États-Unis au centre du monde et au cœur d'un système d'alliances militaires et
politiques érigé pour leur bénéfice. Obama parle aussi du rôle prépondérant de
son pays; jamais il n'a écarté l'option d'agir seul si la sécurité des
États-Unis était menacée. Le premier devoir d'un président des États-Unis est
d'assurer la sécurité et la prospérité des Américains, pas de plaire aux
Africains, au Français, aux Canadiens ou aux Mexicains.
Parions aussi que les Noirs vont continuer à avoir une espérance de vie
inférieure à celles des Blancs, à quitter l'école plus tôt, à gagner un
salaire moins élevé et à être beaucoup plus nombreux en prison. Et ce poids
terrible de la religion qui est toujours présent! Toutefois, Obama a symbolisé
un espoir pour des centaines de milliers de jeunes Noirs qui n'en ont jamais
eu. Par ailleurs, les alliés des États-Unis, notamment l'Union européenne, sont soulagés d'en avoir
fini avec George W. Bush, qui
demeurera l'un des présidents les moins populaires de l'histoire
américaine, avec ses huit années de politique marquée par le conservatisme,
l'unilatéralisme et le militarisme, sans oublier un gigantesque déficit qui
atteindra les mille milliards de dollars.
L'anglais était parlé
en 1990 par 86,1 % de la population; c'est
donc dire que 13,8 % des Américains parlaient une autre langue maternelle que
l'anglais. Cependant, depuis le recensement de 1990, la proportion des non-anglophones a
considérablement augmenté, surtout
chez les hispanophones qui devaient approcher les 20 %, dont plus
de 10 % qui ne parleraient que l'espagnol. Les autres
langues parlées sont celles des minorités d'origine européenne,
asiatique, latino-américaine ou amérindienne.
3.1 La proportion des anglophones
Selon le recensement de
2000, quelque 82,1 % de la population totale (281,4 millions) parlaient
l'anglais à la maison, contre 17,8 % pour une autre langue:
Catégorie |
Population |
Pourcentage |
Population âgée de cinq ans et plus |
262 375 152 |
|
Parlant anglais à la maison |
215 423 557 |
82,11 % |
Parlant une autre langue à la maison |
46 951 595 |
17,89 % |
- Parlant l'anglais «Très bien» |
25 631 188 |
9,77 % |
-
Parlant l'anglais «Bien» |
10 333 556 |
3,94 % |
- Parlant l'anglais «Pas bien»
|
7 620 719 |
2,90 % |
- Parlant l'anglais «Pas du tout»
|
3 366 132 |
1,28 % |
Total des locuteurs de l'anglais moins que «Très
bien» |
21 320 407 |
8,13 % |
Total des locuteurs de l'anglais moins que
«Bien» |
10 986 851 |
4,19 % |
Le recensement de 2000 distingue quatre catégories de compétence en anglais:
«Très bien», «Bien», «Pas bien» et «Pas du tout».
Peter Brimelow, l'auteur de Alien Nation (1995), précisait en 1990 que
le Bureau du recensement avait rapporté pour la première fois l'existence
d'un nombre significatif d'Américains «natifs» âgés de cinq ans ou plus qui ne
parlaient pas ou peu l'anglais. Entre 1990 et 2000, les locuteurs d'une langue
autre que l'anglais aurait augmenté de 40 %, ce qui implique 5,6 millions de
personnes:
Résidants des
États-Unis âgés de 5 ans et plus |
1990
(en millions) |
2000
(en millions) |
Gain en %
(en dix ans) |
Population totale
|
230,5 |
262,4 |
13,8 % |
Parlant une autre langue que
l'anglais |
31,8 |
47,0 |
47,8 % |
Parlant l'anglais «moins que
très bien» |
14,0 |
21,3 |
52,1 % |
Américains nés aux
États-Unis |
210,7 |
231,7 |
10,0 % |
Parlant une autre langue que l'anglais |
16,2 |
21,5 |
32,7 % |
Parlant l'anglais «moins que très bien» |
4,0 |
5,6 |
40,0 % |
Américains nés à l'étranger |
19,8 |
30,7 |
55,1 % |
Parlant une autre langue que l'anglais |
15,6 |
25,5 |
63,5 % |
Parlant l'anglais «moins que très bien» |
10,0 |
15,7 |
57,0 % |
P
armi les citoyens américains nés à l'étranger, on noterait une nette
«détérioration» du nombre des locuteurs parlant l'anglais. Il s'agirait d'une
augmentation de 63,5 % (autre langue) et de 57 % (moins que très bien).
Ces résultats sont perçus par beaucoup d'Américains comme une véritable
catastrophe pour l'intégration sociale. On comptait 329 langues parlées aux
États-Unis lors du recensement de 2000.
3.2 Les langues immigrantes
Selon le US Census
Bureau (2000), voici les langues autres que l'anglais parlées par plus de 100
000 locuteurs aux États-Unis, ce qui représente plus de 17 % de la population
totale
Rang |
Langue
maternelle
(Recensement 2000) |
Population
(Total: 262 375 152) |
Pourcentage |
1 |
espagnol |
28 101 052 |
10,7
% |
2 |
chinois |
2 022 143 |
0,7
% |
3 |
français |
1
643 838 |
0,6
% |
4 |
allemand |
1
382 613 |
0,5
% |
5 |
tagalog |
1 224 241 |
0,4
% |
6 |
vietnamien |
1 009 627 |
0,3
% |
7 |
italien |
1
008 370 |
0,3
% |
8 |
coréen |
894 063 |
0,3
% |
9 |
russe |
706 242 |
0,2
% |
10 |
polonais |
667 414 |
0,2
% |
11 |
arabe |
614 582 |
0,2
% |
12 |
portugais |
564 630 |
0,2
% |
13 |
japonais |
477 997 |
0,1
% |
14 |
créole français |
453 368 |
0,1
% |
15 |
grec |
365 436 |
0,1
% |
16 |
hindi |
317 057 |
0,1
% |
17 |
persan |
312 085 |
0,1
% |
18 |
ourdou |
262 900 |
0,1
% |
19 |
goudjarati |
235 988 |
0,09
% |
20 |
arménien |
202 708 |
0,08
% |
|
autres langues |
4 485 241 |
1,7
% |
|
TOTAL |
46 951 595 |
17,8 % |
Source: US CENSUS BUREAU (2000):
Twenty Languages Most Frenquently Spoken at Home for the Population 5 Years
and Over, Census 2000
Summary File 3.
Comme on peut le constater dans le tableau ci-dessus,
l'espagnol
vient en tête et il est suivi du chinois, du français, de l'allemand,
du tagalog (filipino), du vietnamien, de l'italien, du coréen, du russe, du
polonais, de l'arabe, du portugais, du japonais, du créole français, du grec,
de l'hindi, du persan, de l'ourdou, etc. On
peut représenter géographiquement ces langues par la carte suivante:
La carte ci-dessus montre bien que les États américains les plus
touchés par le multilinguisme sont d'abord situés au sud-ouest, à l'ouest
et au sud. En effet, ce sont les États qui suivent : la Californie (40 )%, le Nouveau-Mexique (36 %), le Texas (32 %),
l'État de New York (28 %), Hawaï (26 %),
l'Arizona (26 %), le New Jersey (26 %), la Floride (22 %), le Nevada (22 %),
le Rhode Island (20 %) et l'Illinois (19 %). Voici un tableau récapitulatif:
Le 11 plus importants États dont les
locuteurs
parlent à la maison une autre langue que l'anglais
|
Californie |
40 % |
Nouveau-Mexique |
36 % |
Texas |
32 % |
New York |
28 % |
Hawaï |
26 % |
Arizona |
26 % |
New Jersey |
26 % |
Floride |
22 % |
Nevada |
20 % |
Rhode
Island |
20 % |
Illinois |
19 % |
En 2000 (US Census Bureau) , les langues maternelles autres que l'anglais les plus
importantes étaient, rappelons-le, l'espagnol (10,7 %), le chinois (0,7 %), le
français
(0,6 %), l'allemand (0,5 %), le tagalog (0,4 %), le vietnamien (0,3 %),
l'italien (0,3 %), le coréen (0,3 %), le russe (0,2 %), le
polonais (0,2
%), l'arabe (0,2 %), le portugais (0,2 %), le japonais (0,1 %) et le
créole français (0,1 %). Parmi les quelque 320 langues parlées aux
États-Unis, seul l'espagnol semble constituer une menace pour la langue
dominante, l'anglais.
Des millions d'autres
étrangers viendront aux États-Unis au cours des prochaines années, que ce soit pour
immigrer, étudier ou visiter le pays. Mais ils ne devraient pas jouir de la même
liberté, du moins si l'on se fiait aux déclarations de l'ancien président américain, George W. Bush
(voir la liste des présidents). En
effet, tous les services d'immigration sont tombés sous la coupe du super-ministère de
la Sécurité intérieure, le Department of Homeland Security’s. Les fonctionnaires
ont dû avoir à l'œil les nouveaux
immigrants... surtout ceux d'origine arabe et musulmane! Ce fut une sorte d'institutionnalisation du «profilage ethnique», une pratique policière
vivement dénoncée par les mouvements noirs des années quatre-vingt-dix.
Beaucoup d'Américains croient que, depuis le 11 septembre 2002, les frontières
sont devenues trop poreuses. Au haut de son perchoir dans la baie de New York,
la statue de la Liberté a dû verser une larme tout en se méfiant des
terroristes qui rêveraient de la faucher.
Rang |
Langue |
Population (2000) |
% |
1 |
anglais |
215 423 557 |
82,11 % |
2 |
espagnol |
28 101 052 |
10,71 % |
3 |
chinois |
2 022 143 |
0,77 % |
4 |
français |
1 643 838 |
0,63 % |
5 |
allemand |
1 383 442 |
0,53 % |
6 |
filipino |
1 224 241 |
0,47 % |
7 |
vietnamien |
1 009 627 |
0,38 % |
8 |
italien |
1 008 370 |
0,38 % |
9 |
coréen |
894 063 |
0,34 % |
10 |
russe |
706 242 |
0,27 % |
11 |
polonais |
667 414 |
0,25 % |
12 |
arabe |
614 582 |
0,23 % |
13 |
portugais (créole portugais) |
564 630 |
0,22 % |
14 |
japonais |
477 997 |
0,18 % |
15 |
créole français |
453 368 |
0,17 % |
|
Autres langues |
6 180 586 |
2,36 % |
On peut consulter le tableau original du US Census Bureau de
2000 sur les langues parlées aux États-Unis
en cliquant
ICI.
3.3 Les langues amérindiennes
Rappelons que,
lorsque Christophe Colomb arrivant d'Espagne découvrit le Nouveau Monde en
1492, environ 1,5 million d'autochtones vivaient sur le territoire continental
actuel des États-Unis. Croyant avoir mis le pied aux Indes — alors qu'il
s'agissait de San Salvador aux Bahamas — Colomb appela les autochtones américains
«Indiens». Au recensement de 1990, on dénombrait plus de deux millions, après
avoir été 250 000 vers 1900. La moitié des autochtones vit dans cinq États: la Californie, l’Oklahoma, l’Arizona, le
Nouveau-Mexique et la Caroline du Nord. Au total, les
Amérindiens sont répartis surtout dans une
quinzaine d'États. On peut consulter le tableau
des populations amérindiennes par État à ce sujet. Aujourd'hui,
beaucoup d’Américains sont fiers de leur origine amérindienne
et la revendiquent. Pourtant, la situation sociale de cette population reste
inférieure aux normes américaines et elle est rarement enviable, en dépit
d’incontestables progrès.
|
Selon
le US Census Bureau, on estimait en 1990 qu'environ
282 000 Amérindiens parlaient encore l'une de leurs langues ancestrales (voir
le tableau des langues amérindiennes en usage). La langue amérindienne
la plus importante
est le navajo (142 886) parlé dans le sud du pays. Les seules autres langues
comptant plus de 10 000 loc uteurs sont le
dakota ou sioux (13 387), l'apache (11 563) et le pima (11
449). On doit mentionner ensuite le choctaw (8147), le zuni
(6343), le hopi (5264), le muskogee (4706), l'ojibwa
(4518), le crow (4143), le tewa (3437), etc. Le groupe Ethnologue
présente, pour sa part, un autre tableau (voir
le tableau d'Ethnologue) par ordre décroissant du nombre des
locuteurs. Selon cette source (approximative), le navajo, l'ojibwa
de l'Ouest, le dakota, le choctaw,
l'apache de l'Ouest, le cherokee,
le papago-pima
et le yupik central
sont les seules langues parlées par plus de 10 000 locuteurs.
Évidemment,
plusieurs langues
amérindiennes sont en voie dextinction et ne sont parlées que
par moins de 10 locuteurs assez âgés. Quelque 75 langues amérindiennes
survivraient présentement aux États-Unis. |
En 1968, une
commission des Affaires Indiennes concluait au sujet des langues
amérindiennes: «Les deux tiers de nos problèmes résident, aujourd'hui,
dans la différence de langue... Leur dialecte barbare devrait être éradiqué
et remplacé par la langue anglaise.» La commission soutint qu'«en utilisant
une langue unique, les sentiments et les pensées deviendraient uniques
[...]» Cette même commission ajoutait: «Le temps aidant, les différences
produisant des problèmes devraient graduellement être assimilées.»
Effectivement, durant des décennies, de nombreuses familles amérindiennes furent séparées
afin d'empêcher les enfants d'apprendre à parler comme leurs parents; ainsi,
les pensionnats indiens, fondés au siècle dernier pour appliquer cette politique de séparation des familles, a laissé des générations
d'Amérindiens sans liens avec leur langue et leur culture ancestrale. À
partir de 1990, le gouvernement fédéral changea son fusil d'épaule envers
les langues amérindiennes lorsqu'il adopta la Native American Languages
Act qui instaura une politique de défense de ces langues.
Aujourd'hui,
l'Administration fédérale dépense environ deux millions de dollars pour les
langues amérindiennes (les «natives Americans»). Il n'en demeure pas moins
que, selon Douglas Whalen, président du «Endangered Languages Fund» du laboratoire Haskins de l'Université de
Yale: «Fondamentalement, toutes les langues amérindiennes sont en dangers.»
Par exemple, dans certaines tribus, du fait que peu de locuteurs parlent encore leur
langue ancestrale, l'anglais a été officiellement adopté pour des raisons économiques, tout en essayant de donner aux enfants des notions de vocabulaire et
syntaxe dans cette langue ancestrale.
3.4 Le statut juridique de l'anglais aux États-Unis
Sur le plan constitutionnel, il n'existe
pas de langue officielle aux États-Unis, du moins en ce qui concerne
le gouvernement fédéral américain. La Constitution
américaine de 1787 (toujours en vigueur mais plusieurs fois modifiée
depuis) ne contient, en effet, aucune disposition linguistique. Or, on le sait, le fait de ne pas avoir de
langue officielle n'est pas dû à un oubli de la part des auteurs de la
Constitution, car il s'agissait d'une volonté délibérée de planification
linguistique: ne pas intervenir par voie législative afin que l'anglais puisse
s'imposer par lui-même. Étant
donné que, selon la Constitution, les pouvoirs résiduels,
c'est-à-dire ceux qui ne sont pas expressément dévolus
à l'État fédéral ou aux États membres,
sont dits «conservés par les États et par le Peuple»,
la question de la langue fait partie de ces pouvoirs résiduels.
Néanmoins, l'anglais a acquis, au plan fédéral, le
statut de langue officielle dans les faits (de facto).
Il n'en est pas de même pour les États membres
de la fédération américaine; là, les législations linguistiques peuvent être
relativement importantes parce que les États y ont exercé leur «pouvoir résiduel».
Plusieurs États se sont d'ailleurs dotés d'une constitution déclarant l'anglais
langue officielle et quelques-uns d'entre eux ont même adopté des lois pour
la promotion de l'anglais ou pour le maintien de certains services en d'autres
langues. En ce moment même, 29
États américains
ont adopté l'anglais comme langue officielle. Toutefois,
bien que 21 États n'aient pas adopté l'anglais comme langue officielle,
ils peuvent quand même légiférer en matière de langue.
4
La religion et les Américains
Depuis la création des États-Unis, la religion est officiellement séparée de
l'État. Ce principe est reconnu par la Constitution à l'article VI et au premier
amendement:
Article VI
[...]
The
Senators and Representatives before mentioned,
and the members of the several state
legislatures, and all executive and judicial
officers, both of the United States and of the
several states, shall be bound by oath or
affirmation, to support this Constitution; but
no religious test shall ever be required as a
qualification to any office or public trust
under the United States.
Amendment I
Congress shall make no law respecting
an establishment of religion, or prohibiting the free exercise
thereof; or abridging the freedom of speech, or of the press; or the
right of the people peaceably to assemble, and to petition the
government for a redress of grievances. |
Article VI
[...] Les
sénateurs et représentants
susmentionnés, les membres
des diverses législatures
des États et tous les
fonctionnaires exécutifs et
judiciaires, tant des
États-Unis que des divers
États, seront tenus par
serment ou affirmation de
défendre la présente
Constitution ; mais aucune
profession de foi religieuse
ne sera exigée comme
condition d'aptitude aux
fonctions ou charges
publiques sous l'autorité
des États-Unis.
Premier
amendement
Le Congrès ne
fera aucune loi qui touche l'établissement ou
interdise le libre exercice d'une religion, ni
qui restreigne la liberté de la parole ou de la
presse, ou le droit qu'a le peuple de
s'assembler paisiblement et d'adresser des
pétitions au gouvernement pour la réparation des
torts dont il a à se plaindre.
|
Ce premier amendement garantit la non-ingérence de l'État dans
les religions et la liberté de culte. Il n'est fait aucune référence ni à
Dieu ni à la Providence. Donc, il n’existe pas de religion officielle aux
États-Unis. En fait, cet "establishment clause" interdit que le
Congrès favorise un culte quelconque, ce qui correspond à la séparation de
l'Église et de l'État, sans que cela implique pour autant la séparation entre
la religion et la politique. En même temps, la "free exercise clause" garantit
la libre expression de toutes les religions. L'État fédéral ne
subventionne aucune école religieuse au nom de la liberté religieuse, car si la
Constitution interdit l'officialisation d'un culte, c'est uniquement au plan
fédéral, les États demeurant libres d'encourager ou de restreindre la
pratique d'une religion particulière. Même les établissements scolaire sont
en principe laïcs, ce qui signifie que les enseignants ne doivent pas faire
de prosélytisme. Depuis 1952, dans l'arrêt Engel c. Vitale, la prière est
interdite dans les écoles.
4.1 Les «trucs sur Dieu»
De fait, les références à Dieu sont omniprésentes dans la vie
publique américaine. Par exemple, on peut lire sur la monnaie «In God we trust»,
c'est-à-dire «En Dieu, nous croyons». Pensons aussi aux
cérémonies d'investiture des présidents des États-Unis et leur serment sur la
Bible, la présence obligatoire d'un pasteur, etc. Même les militaires invoquent
Dieu de la façon suivante: «God bless America» («Dieu bénisse l'Amérique»). Aux États-Unis,
personne ne trouve incongru que le président organise des
petits-déjeuners de prière (des "prayer breakfasts") à la
Maison-Blanche. Un grand discours présidentiel sans référence à
Dieu est presque impensable, ce qui vaudrait au président des voix
de moins aux prochaines élections. Mais la plupart du temps, ces
références demeurent abstraites et symboliques.
Franklin Roosevelt le disait
clairement, lui qui était plutôt laïcisant, lorsqu'il parlait
des «God stuff» (des "trucs sur Dieu"). Il faut qu'un
président disséminent ça et là dans ses discours des «trucs sur Dieu». Cela ne
fait de mal à personne et cela plaît à l'électorat!
Si les élus truffent leurs discours de références religieuses,
les «hommes de Dieu» se permettent des allusions politiques.
Bref, la séparation de l'Église et l'État est souvent mise à mal,
par exemple,
par des évangélistes qui cherchent à orienter les choix
politiques des Américains. Pensons simplement aux questions concernant
l'avortement (généralement
CONTRE) ou la
peine de mort (généralement
POUR). Par ailleurs, de nombreux prédicateurs vivent dans
un luxe ostentatoire aux frais de leurs fidèles et n'en
éprouvent aucune culpabilité, car la richesse matérielle est
perçue comme un
signe de la bonté de Dieu à leur égard.
4.2 Les croyants et les croyances
Environ 80% des Américains affirment être croyants (78,1 %), et plus
de la moitié de ceux-ci seraient pratiquants; les sondages
fournis par l'institut Gallup révèlent que le fréquentation des
églises se situerait autour de 40 %, mais des estimations de
2003 laissent croire que le taux de fréquentation hebdomadaire
des lieux de culte serait plutôt de 20 % à 28 %, voire plus
faible.
Les deux tiers des
Américains pratiquants sont des chrétiens protestants, ce qui
équivaut à 52 % de tous les Américains. Suivent les catholiques (23,9 % en
2008), les juifs (1,7 %), les bouddhistes (0,7 %), les musulmans (0,6 %) et les
indous (0,4 %). Parmi les protestants, citons les baptistes (17,1 %), les
méthodistes (6,1 %), les pentecôtistes (4.9 %), les luthériens (4,6 %), les
presbytériens (2,7 %), les mormons (1,7 %), les épiscopaliens (1,5 %), les congrégationalistes
(0,8 %), les évangéliques (0,3 %), etc. En général, les États les plus religieux
sont ceux du Sud, hormis la Californie; ceux de la Nouvelle-Angleterre comptent
parmi les moins religieux. Certaines religions sont plus conservatrices que
d'autres, dont les mormons, les quakers et les évangéliques. Les athées et les
agnostiques représenteraient 6,6 % des Américains, mais selon une étude de
l'organisme Pew Research Center en 2012, un phénomène nouveau toucherait les
jeunes athées ou non religieux, de plus en plus nombreux : 30% des 24-32 ans et
34% des 18-24 ans. Ceux-ci seraient souvent victimes d’intimidation allant
jusqu’à la menace physique. Selon un porte-parole de l'organisme américain SSA
ou Secular Student Alliance (Alliance des étudiants laïcs) au magazine The
Atlantic : «Des jeunes athées se font dire qu’il n’y a pas de place pour eux
en Amérique.»
Cela étant dit,
le gouvernement américain ne recense pas
ses citoyens par religion. Toute statistique sur ce sujet relève de sondages ou
d'approximations. Déjà au XIXe
siècle,
Alexis de T).
Le croyant américain se veut libre de choisir sa foi; c'est pourquoi il est
enclin au switching, donc au changement de croyance ou d'appartenance
religieuse, et ce, d'autant plus qu'il existe au moins 2000 confessions
religieuses aux États-Unis. Certaines considérations pratiques favorisent le switching.
Par besoin d'insertion sociale, tout Américain qui déménage de ville ou d'État
est susceptible de changer en même temps de religion, parfois de parti politique. Précisons aussi que les
institutions religieuses des États-Unis sont toutes confrontées à la
concurrence, ce qui se reflète dans différentes formes de religiosité: le
zapping religieux, la spiritualité alternative, l'attrait de l'évangélisme postdénominationnel, etc.
La facilité avec laquelle de très nombreux Américains adhèrent aux croyances
s’explique notamment par la faiblesse de leur formation scientifique, tant en
sciences naturelles qu’en sciences sociales. Or, nous savons que la science
s’oppose aux croyances, car elle repose sur des connaissances vérifiées ou
hautement probables. La réalité, c'est que les croyances, normalement
irrationnelles et dogmatiques, demeureront probablement toujours plus
séduisantes que la réalité «crue».
4.3 L'obsession américaine du Mal
Malgré cette présence de la religiosité aux États-Unis, le
pays est le champion du monde pour la production de films pornographiques et
le taux de divorce est l'un des plus élevés au monde. C'est un pays de
contradictions. La rhétorique actuelle américaine, qui tourne autour de
l'«empire du Mal», de l'«axe du mal» ou de toute autre manifestation
diabolique, peut faire sourire ou hurler d'indignation par son ineptie
évidente. Après le drame du 11 septembre 2001, George W. Bush, dans un
climat de religiosité extrême, ait fait appel à l'esprit de croisade contre
l'«axe du mal», ce qui apparaîtrait comme une incongruité inacceptable en
Europe. En voici un témoignage de la droite chrétienne américaine, par
exemple l'organisme "Wake Up America",
qui croit que le déclin moral du pays est la conséquence directe du rejet de
Dieu (2001):
There is a storm
raging across America. Alcoholism, drug abuse, teen pregnancy,
abortion, homosexuality, school violence, child abuse,
pornography, rape, robbery and murder pervade our nation.
America is drowning in wickedness and immorality. By all
measures, this storm threatens to erode the moral and political
foundations of America.
As God and His
principles continue to be systematically and incrementally
removed from America, our nation and individuals will continue
to experience even greater moral decay. |
Une tempête fait
rage dans toute l'Amérique. Alcoolisme, abus de drogue,
grossesses adolescentes, avortement, homosexualité, violences
scolaires, enfants maltraités, pornographie, viol, vol et
meurtre ont envahi notre nation. L'Amérique se noie dans le mal
et l'immoralité. Tout indique que cette tempête menace d'éroder
les fondements moraux et politiques de l'Amérique.
Comme Dieu et ses
principes continuent d'être systématiquement et progressivement
supprimés de l'Amérique, notre nation et les individus
continueront l'expérience d'une plus grande décrépitude morale. |
Cette idéologie devrait être néanmoins être prise au sérieux,
car elle exprime une sorte d'obsession américaine du mal qui viendrait
apparemment de l'extérieur, mais qui provient en fait de l'intérieur même
des États-Unis. Cette menace du mal s'affiche partout, que ce soit dans
l'intolérance face au multilinguisme, l'analphabétisme et l'illettrisme, les
injustices sociales entre les gens de couleur et les Blancs, le retour
périodique de
l'obsession raciale, l'application de plus en plus fréquente de la peine de
mort, la montée d'une ploutocratie irresponsable, l'omniprésence de
l'obésité et la vie à crédit pour la société de surconsommation, sans
oublier les armes en vente libre et la quasi-absence de sécurité sociale
.
Rappelons aussi que
la «question linguistique» est
souvent perçue aux États-Unis comme une «question religieuse», car la Bible
révélerait que, avant la construction de la tour de Babel (interprétée comme
«une punition de Dieu»), le monde ne
parlait qu'une seule langue! L'Amérique doit revenir aux sources de la Bible
et l'usage exclusif de l'anglais traduirait le mieux l'héritage culturel du
peuple américain. N'oublions pas que le patriotisme américain véhicule l'idée que
l'Amérique est la nouvelle Terre promise bénie par Dieu!
4.4 La religion, la langue et les affiliations
politiques
Aux États-Unis, deux grands partis
politiques dominent la vie politique depuis
la fin du XIX
e siècle : le Parti démocrate
(angl.: "Democratic Party") et
le Parti républicain (angl.: "Republican
Party"). Il existe aussi plusieurs tiers
partis tels le Parti libertarien ("Libertarian
Party"), le Parti vert ("Green Party"), le
Parti de la réforme ("Reform Party"), le Parti
constitutionnaliste ("Constitution Party"),
etc. Quant aux petits partis, ils sont
innombrables. Dans ce pays, les partis
politiques sont organisées de façon très
libre. Un Américain est membre d'un parti
politique simplement en le déclarant. Il
n'est pas nécessaire de s'inscrire ou de
payer des cotisations. Dans certains États,
un électeur peut s’enregistrer comme membre
d’un parti tout en votant pour un autre. La
participation à un parti politique devient
plus formelle lorsqu'un individu se porte
candidat dans une élection. On peut résumer
la situation quant à l'appartenance
politique entre les deux grands partis
politique nationaux de la façon qui suit.
- Le Parti
républicain
Le Parti républicain se présente
habituellement comme un parti patriotique et
défenseur de l’identité et des valeurs
américaines. C'est un parti conservateur,
dit de droite ou de centre-droit, qui
propose généralement des mesures
restrictives à l'endroit des minorités,
surtout hispanophones, qui milite pour
l'officialisation de l'anglais comme langue
officielle, qui alimente la méfiance envers
les autres religions que la religion
protestante et particulièrement
l'islamophobie, qui soutient les politiques
identitaires xénophobes et discriminatoires,
etc. Le Parti républicain défend aussi le
principe d’une fiscalité modérée avec des
baisses d’impôts et d’une intervention
réduite au minimum de l’État dans
l’économie. La base électorale du Parti
républicain est composée majoritairement
d’hommes d’affaires, d’entrepreneurs et des
membres de professions libérales. On y
trouve majoritairement des hommes, des
Blancs d’ascendance WASP, des couples mariés
avec enfants, des banlieusards, des citoyens
des zones rurales et des chrétiens croyants.
- Le Parti
démocrate
Le Parti démocrate se caractérise
normalement comme un mouvement libéral,
progressiste et ouvert sur la diversité. Les
démocrates s'opposent à toutes les mesures
conservatrices ou xénophobes des
républicains, notamment toute discrimination
fondée sur la langue. Ils militent plutôt
pour une société pluraliste et
multiculturelle; ils sont portés à favoriser
les mesures de protection à l'égard des
minorités, ainsi que celles implantant un
minimum de sécurité sociale, de façon à
réduire les inégalités sociales. La plupart
des minorités ethniques, linguistiques,
religieuses ou sociales, ainsi que les
citoyens habitant les zones urbaines,
forment la base électorale du Parti
démocrate. Mais le Parti démocrate est
tiraillé par une faction progressiste, une
faction centriste et une faction
conservatrice.
- Le président
des États-Unis, un élu de Dieu
Il est courant aux États-Unis de croire
que Dieu a élu les représentants de leur
Grande Nation. En janvier 2019,
l'attachée de presse de la
Maison Blanche, Sarah Sanders, déclarait
qu'elle croyait que Dieu voulait que le
président Donald Trump remporte les
élections de 2016, selon le Christian
Broadcasting Network:
I think God calls
all of us to fill different
roles at different times and I
think that he wanted Donald
Trump to become president, and
that's why he's there. [...] I
think he has done a tremendous
job in supporting a lot of the
things that people of faith
really care about. |
[Je pense que Dieu
nous appelle tous à occuper
différents rôles à différents
moments et je pense qu'il
voulait que Donald Trump
devienne président, et c'est
pourquoi il est là. [...] Je
pense qu'il a fait un travail
formidable en soutenant beaucoup
de choses qui intéressent les
gens de foi.] |
Rick Perry, alors secrétaire à l'Énergie
sous l'administration Trump, disait au sujet
de son patron: ""You didn't get here without
God's blessing" («Vous n'êtes pas arrivé ici
sans la bénédiction de Dieu»). Il a aussi
déclaré: "Barack Obama didn't get to be the
president of the United States without being
ordained by God. Neither did Donald Trump"
(«Barack
Obama n'est pas devenu président des
États-Unis sans avoir été ordonné par Dieu.
Donald Trump non plus.»)
De plus, étant donné que le président des
États-Unis est le représentant choisi par
Dieu sur terre, il faut nécessairement obéir
à ses lois et à ses commandements. Comme le
disait l'ex-ministre de la Justice de Donald
Trump en juin 2018, Jeff Sessions, que l’on
peut considérer comme un fidèle apôtre de
l'envoyé de Dieu, il faut obéir aux lois du
gouvernement (Trump), car Dieu les a
décrétées afin d’assurer l’ordre
Let everyone be
subject to the governing
authorities, for there is no
authority except that which God
has established. The authorities
that exist have been established
by God. Consequently, whoever
rebels against the authority is
rebelling against what God has
instituted, and those who do so
will bring judgment on
themselves. For rulers
hold no terror for those who do
right, but for those who do
wrong. Do you want to be free
from fear of the one in
authority? Then do what is right
and you will be commended. For
the one in authority is God’s
servant for your good. But if
you do wrong, be afraid, for
rulers do not bear the sword for
no reason. They are God’s
servants, agents of wrath to
bring punishment on the
wrongdoer. Therefore, it is
necessary to submit to the
authorities, not only because of
possible punishment but also as
a matter of conscience. |
[Chacun
doit être soumis aux autorités
dirigeantes, car il n'y a aucune
autorité autre que celle que
Dieu a établie.
Les autorités
actuelles ont été voulues par
Dieu.
Par conséquent,
quiconque se rebelle contre
l'autorité se rebelle contre ce
que Dieu a institué, et ceux qui
le font porteront un jugement
sur eux-mêmes. Car les
dirigeants ne sont pas effrayés
par ceux qui agissent bien, mais
par ceux qui agissent mal.
Voulez-vous être libérés de la
peur de l'autorité?Alors
faites ce qui est juste et vous
serez félicité. Car celui qui
est en autorité est le serviteur
de Dieu pour votre bien. Mais si
vous faites mal, ayez peur, car
les dirigeants ne portent pas
l'épée sans raison. Ils sont les
serviteurs de Dieu, les agents
de la colère pour apporter la
punition sur le malfaiteur. Par
conséquent,
il
est nécessaire de se soumettre
aux autorités, non seulement à
cause d'une sanction possible,
mais aussi pour des motifs de
conscience. ] |
Ce genre de déclaration pourrait soulever
une vague de grande hilarité dans d'autres
pays occidentaux, mais pas aux États-Unis.
Bien que quelques religieux dénoncent une
telle lecture fondamentaliste, personne aux
États-Unis n’osent ridiculiser les croyances
religieuses qui se cachent derrière ces
déclarations relativement courantes. En
fait, les dirigeants américains refusent de
contester les fondamentalistes religieux
parce qu’ils craignent une réaction négative
d'une bonne partie de leur électorat.
Effectivement, le fondamentalisme religieux
continue de prospérer aux États-Unis où l'on
est convaincu que Dieu a créé l’Amérique
pour diriger le monde. C'est en quelque
sorte le fondement de l’exceptionnalisme
américain, un pays de contrastes qui
conjugue le conservatisme et les découvertes
des chercheurs américains, souvent les plus
avancés de la planète. Ces
faits démontrent que la séparation de la
religion et de l'État est très ténue aux
États-Unis, un peu comme dans certains États
arabo-musulmans.
De façon générale,
on peut affirmer que les Américains ont toujours maintenu dans le
passé des politiques linguistiques restrictives à l'égard
des langues minoritaires sans qu'il n'ait été nécessaire
d'adopter des lois en ce sens. En réalité, bien que la plupart
des Américains ont toujours pensé que l'anglais était
la langue officielle des États-Unis, il n'a existé, avant
1980, aucune loi faisant de cette l'anglais la langue officielle de la
nation. La situation a bien changé depuis quelques années,
surtout devant la progression démographique des hispanophones.
Dernière mise à jour:
23 décembre, 2023
Amérique du Nord