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1) Données démolinguistiquesRecensements 2016- 2021(par province) |
Le recensement de 2016 (Statistique Canada) établissait la population du Canada à 34,7 millions d'habitants. Il semble que la population du pays soit restée relativement stable depuis une décennie. Les citoyens du Canada ne sont pas également répartis à la grandeur du pays (voir la carte du Canada), certaines provinces étant plus populeuses que d'autres.
1.1 La densité de la population
Avec ses 3,3 habitants par kilomètre carré, le Canada a une densité de population qui compte parmi les plus faibles de la planète. Mais on constate aussi que la population canadienne est concentrée dans le sud du pays, le long de la frontière américaine. En 2016, la plupart des 34 millions de Canadiens vivaient à moins de 200 kilomètres des États-Unis. Ceux qui habitent dans l'une des trois plus grandes villes du pays — Toronto, Montréal et Vancouver — peuvent atteindre la frontière en moins de deux heures de route. Plus au nord, à des milliers de kilomètres, le territoire du Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut couvrent une région polaire plutôt déserte qui représente 41 % de la masse continentale du Canada, mais ne compte que 0,3 % de la population.
Source: Statistique Canada, Ciberlivre du Canada, 2001 |
En consultant le tableau ci-contre, on constate que c'est la province de l'Île-du-Prince-Édouard (23,8) qui compte le plus d'habitants au kilomètre carré. Elle est suivie de la Nouvelle-Écosse (17,1), de l'Ontario (12,5) et du Nouveau-Brunswick (10,2). À l'opposé, les territoires, ainsi que la Saskatchewan (1,6), le Manitoba (2,0) et Terre-Neuve-et-Labrador (1,3) comptent le moins d'habitants au kilomètre carré. Pour les territoires du Nord, les densités de population sont très faibles: Yukon (0,06 hab./km²), Territoires du Nord-Ouest (0,03 hab./km²) et Nunavut (0,01 hab./km²). On pourrait croire que la densité de la population canadienne est l'une des plus faibles de la planète, ce qui est vrai, mais ce serait oublier aussi que dans certaines villes la densité de population est comparable à celle de nombreuses villes ailleurs dans le monde: Toronto (3939,35 hab./km²), Montréal (3625,10 hab./km²), Winnipeg (1060,52 hab./km²). Selon l’Annuaire du Canada 1999 (Statistique Canada), quelque 60 % de la population canadienne serait concentrée sur une étroite bande de terre équivalant à 2,2 % du territoire situé entre Windsor (en Ontario) et la ville de Québec (au Québec). C’est dans cette zone que se trouvent certains des plus grands centres urbains du Canada. |
1.2 La population par province
Tableau 1 Population du Canada par province
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Le tableau 1 fait état de la population du Canada, par
province selon les recensements de 2021: On constate que l’Ontario est la province plus populeuse avec 38,5 % de la population canadienne, suivie du Québec (22,9 %) et de la Colombie-Britannique (13,5 %). Suivent l’Alberta (11,5 %), le Manitoba (3,6 %) et la Saskatchewan (3,0 %). Chacune des autres provinces — Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard — compte moins d’un million d’habitants. En 2021, la province de l'Île-du-Prince-Édouard ne comptait que 152 455 citoyens. |
Quant aux trois territoires fédéraux, on dénombre à peine plus de 117 000 personnes au total.
Cela étant dit, le recensement de 2011 établit la
population du Canada à 33,1 millions d'habitants.
Sur ce nombre (au recensement de 2011), on compte 18,8 millions de citoyens dont
la langue maternelle est l'anglais, 6,5 millions dont la langue maternelle est
le français et 6,5 millions dont la langue maternelle est une langue non
officielle (autre).
|
Les anglophones constituent donc le groupe majoritaire avec 56,7 % de la population. Leur situation s'avère d'autant plus confortable qu'ils forment avec 86 % des Américains la majorité linguistique du continent. Cependant, même si le Canada est un pays à prédominance anglaise, la part des anglophones baisse progressivement au profit de celle des allophones. Les anglophones sont passés de 59,1 % en 2001 à 57,8 % en 2006, à 56,9 % en 2011 et à 56,7 % en 2016. Il s'agit de la plus forte baisse de la proportion d'anglophones depuis plus d'un demi-siècle.
Quant aux francophones, ils constituent la minorité linguistique la plus importante du Canada avec 20,9 % de la population (2016). Bien qu'ils représentent le quart de la population du pays, ils ne forment que 2 % de celle de toute l'Amérique du Nord. Entre 1996 et 2016, l'augmentation de l'effectif de la population francophone était de 740 000 personnes. Les francophones affichent le taux de croissance le plus faible de leur effectif, soit 1,6 %, en comparaison de ceux des anglophones (+3,0 %) et des allophones (+18 %). Enfin, les peuples autochtones et les communautés immigrantes, pour leur part, représentent 19,5 % des locuteurs parlant une autre langue (voir le tableau 2). Pour ce qui est des autochtones au Canada, la plupart d'entre eux parlent en général une autre langue que celles que leur ont léguées leurs ancêtres.
La prédominance anglaise devient encore plus évidente lorsqu'on analyse la répartition de la population selon la langue maternelle par province (voir le tableau 2).
La langue maternelle par province (2021)
Province |
Population totale |
Anglais |
Français |
Langues non officielles |
Réponses multiples |
Ontario |
|
(65,1 %) |
(3,2 %) |
(27,1 %) |
623 345 (4,4 %) |
Québec |
|
(7,6 %) |
(74,8 %) |
(14,2 %) |
298 780 (3,5 %) |
Colombie- Britannique |
|
(67,1 %) |
(1,1 %) |
(28,1 %) |
173 405 (3,5 %) |
Alberta |
|
(73,0 %) |
(1,5 %) |
(21,7 %) |
154 345 (3,6 % |
Manitoba |
|
(70,4 %) |
(2,7 %) |
(22,6 %) |
54 365 (4,0 %) |
Saskatchewan |
|
(81,6 %) |
(1,1 %) |
(14,3 %) |
31 320 (2,8 %) |
Nouvelle-Écosse |
|
(88,7 %) |
(2,8 %) |
(6,5 %) |
17 135 (1,7 %) |
Nouveau- Brunswick |
|
(63,6 %) |
(29,4 %) |
(4,3 %) |
18 510 (2,4 %) |
Terre-Neuve-et-Labrador |
|
(96,3 %) |
(0,4 %) |
(2,5 %) |
3 240 (0,6 %) |
Île-du-Prince-Édouard |
|
(86,8 %) |
(2,9 %) |
(8,5 %) |
2 380 (1,5 %) |
Territoires du Nord-Ouest |
|
(75,9 %) |
(2,7 %) |
(17,3 %) |
1 600 (3,9 %) |
Yukon |
|
(80,3 %) |
(4,4 %) |
(12,0 %) |
1 275 (3,2 %) |
Nunavut |
|
(33,0 %) |
(1,4 %) |
(54,9 %) |
3 875 (10,5 %) |
Canada |
36 620 955 |
20 107 200 |
7 189 245 |
7 940 915 |
1 383 595 |
Source: Statistique Canada, Recensement de la population de 2021. |
On constate que les provinces maritimes de Terre-Neuve (96,3%), de l'Île-du-Prince-Édouard (86,8%) et de la Nouvelle-Écosse ((88,7%) sont les plus anglophones du pays; que toutes les autres provinces, à l'exception du Québec (7,6%), du Nouveau-Brunswick (63,6%) et du Nunavut (33,0%), le sont à plus de 70 %. Au Nouveau-Brunswick, les anglophones ne sont majoritaires que dans une proportion de 63,6%. Bref, les anglophones sont partout majoritaires, sauf au Québec, où ils représentent moins de 8% de la population, et au Nunavut (33,0%).
Bien que les francophones soient présents dans toutes les provinces du Canada, ils sont très inégalement répartis. Par exemple, ils ne constituent que 0,5 % de la population de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, 2,1 % en Alberta, 3,6 % au Manitoba, 32,4 % au Nouveau-Brunswick, mais 79 % au Québec. On constate que les francophones du Canada sont concentrés principalement dans trois provinces limitrophes: le Québec, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario. En effet, les francophones de ces provinces, soit 7,1 millions de locuteurs) représentent 96,4 % de tous les francophones du Canada. Cela signifie que le Québec, à lui seul, compte pour 85,5 % des francophones; l’Ontario, 7,6 %; le Nouveau-Brunswick, 3,2 % (voir le tableau 2).
Si les trois provinces du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario et du Québec comptent pour 96,4 % de tous les francophones du pays, cela signifie que la proportion de ceux-ci dans l'ensemble des sept autres provinces et des deux territoires est extrêmement faible. En effet, ces francophones ne représentent que 3 % de leur groupe linguistique au pays. Bref, la distribution linguistique des francophones hors du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario est extrêmement faible. Il faudrait même parler de dispersion linguistique.
De fait, la situation des minorités francophones hors Québec est extrêmement précaire: peu nombreuses, dispersées sur un immense territoire, exclues des pouvoirs politiques (sauf au Nouveau-Brunswick) et économiques, ces minorités constituent une présence bien plus symbolique (sauf en Ontario et au Nouveau-Brunswick) que réelle. D’ailleurs, elles doivent résister à une assimilation galopante causée principalement par la dispersion géographique, l'immigration anglophone, les mariages mixtes et une situation socio-économique parfois anémique.
Cette troisième catégorie de locuteurs regroupant ceux qui ne parlent ni l’anglais ni le français comme langue maternelle est appelée allophone. Depuis le recensement de 2011, on utilisait l'expression «langue non officielle». L’un des problèmes de ces appellations vient du fait qu’elles ne font pas de distinction entre les autochtones (les Inuits, les Amérindiens et les Métis) et les immigrants. D’ailleurs, il s’agit là l’une des récriminations les plus décriées par les représentants des Premières Nations qui n’acceptent pas que leurs peuples fassent partie des immigrants ou des allophones. |
Au recensement de 2016, on distinguait les langues autochtones des langues immigrantes. Il faut aussi comprendre que, si les autochtones sont répartis dans l'ensemble des provinces du Canada (voir la carte de gauche), ils ne forment que de petites communautés généralement isolées, alors que les populations «blanches» sont concentrées le long de la frontière canado-américaine dans des villes beaucoup plus fortement peuplées.
5.1 Les populations autochtones
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Selon le recensement de 2016, il y avait 1,6 million de Canadiens au total, qui se réclamaient d'une identité autochtone. Certains autochtones ne s'identifient pas officiellement comme ,«autochtones» (env. 3 %). Par rapport à la population totale du Canada (34,7 millions), la population autochtone (1,6 million) représente 1,0 % de cette population. De plus, près d'un quart de la population autochtone vit dans des régions métropolitaines de recensement. Au Canada, on distingue trois catégories d'autochtones: «Indiens de l'Amérique du Nord» ou Premières Nations (58,4 %); «Métis» (35,1 %); «Inuits» (3,9 %). |
Les autochtones (tableau ci-dessous) sont surtout concentrés en Ontario (22,15 %), en Colombie-Britannique (16,17 %) et en Alberta (15,55 %). Le Manitoba (13,52%), la Saskatchewan (10,60 %) et le Québec (10,79%) affichent des proportions relativement importantes. L'Ontario (120 585) et l'Alberta (114 375) sont les provinces de choix des Métis avec la Colombie-Britannique (89 405). Les Inuits se concentrent dans quatre régions : le territoire du Nunavut (30 140), le Québec (13 945), Terre-Neuve-et-Labrador (6450) et les Territoires du Nord-Ouest (4080). Quant aux Indiens (Premières Nations), ils sont plus nombreux en Ontario (236 680), en Colombie-Britannique (172 520), en Alberta (136 585), au Manitoba (130 505) et en Saskatchewan (114 570).
Province 2016 | Population provinciale totale | Indiens | Métis | Inuits | Total des autochtones |
Pourcentage des autochtones |
Locuteurs d'une langue autochtone |
Terre-Neuve-et-Labrador | 515 675 | 28 375 | 7 790 | 6 450 | 42 615 | 2,61 % | 2 720 |
Île-du-Prince-Édouard | 141 015 | 1 875 | 710 | 75 | 2 660 | 0,03 % | 65 |
Nouvelle-Écosse | 912 295 | 25 830 | 23 310 | 795 | 49 935 | 3,06 % | 4 560 |
Nouveau-Brunswick | 736 285 | 17 575 | 10 200 | 385 | 28 160 | 1,72 % | 2 325 |
Québec | 8 066 560 | 92 655 | 69 360 | 13 945 | 175 960 | 10,79 % | 47 025 |
Ontario | 13 312 870 | 236 680 | 120 585 | 3 860 | 361 125 | 22,15 % | 25 730 |
Manitoba | 1 261 615 | 130 505 | 89 360 | 610 | 220 475 | 13,52 % | 32 750 |
Saskatchewan | 1 083 235 | 114 570 | 57 880 | 360 | 172 810 | 10,60 % | 31 370 |
Alberta | 4 026 650 | 136 585 | 114 375 | 2 500 | 253 460 | 15,55 % | 27 170 |
Colombie-Britannique | 4 598 410 | 172 520 | 89 405 | 1 615 | 263 540 | 16,17 % | 10 455 |
Yukon | 35 560 | 13 185 | 1 015 | 225 | 14 425 | 0,88 % | 825 |
Territoires du Nord-Ouest | 41 380 | 6 690 | 3 390 | 4 080 | 14 160 | 0,86 % | 4 945 |
Nunavut | 35 695 | 190 | 165 | 30 140 | 30 495 | 1,87 % | 23 280 |
Canada | 34 767 255 | 977 235 | 587 545 | 65 025 | 1 629 805 |
100,0 % |
213 230 |
Par rapport à la population totale des autochtones, l'Ontario (361 125), la Colombie-Britannique (263 540), l'Alberta (253 460), le Manitoba (220 475) et le Québec (175 960) sont les provinces comptant le plus d'autochtones. Cependant, là où leur proportion est la plus importante, ce sont les trois territoires:
le Yukon (14 425/35 560 = 40,5%);-
On dénombre finalement peu d'autochtones dans les provinces Maritimes comme l'Île-du-»Prince-Édouard (2660), le Nouveau-Brunswick (28 160) et la Nouvelle-Écosse (49 935).
5.2 Les langues autochtones
D'après les statistiques officielles, nous devons relever le fait que les populations autochtones du Canada 1,6 million) sont plus nombreuses que leurs locuteurs 213 230). En fait, 13,0 % des autochtones ont conservé leur langue ancestrale, les autres étant passés à l'anglais (environ 67%) ou au français (environ 6 %). Ainsi, la majorité des autochtones du Canada, soit 67,8 %, ont déclaré que l'anglais était leur langue maternelle, alors que 5,8 % ont fait de même avec le français. Cela signifie que 73,6 % des habitants autochtones ont été linguistiquement assimilés, massivement par l'anglais, puis un peu par le français au Québec.
Ainsi, selon le recensement de 2016 (voir le tableau 5), on peut observer que le
cri est la langue la plus utilisée (96 575), suivie de l'inuktitut (39 770), de l'ojibwé (28 130), de l'oji‑cri (15 585), du déné (13 005) et de l'innu (11 360).
On compte environ 70 langues autochtones au Canada. Plusieurs des langues parlées par les peuples autochtones ne comptent que quelques dizaines de locuteurs, parfois encore moins (p. ex., le chinook, le comox, le kutenai, etc.).
La plupart des langues amérindiennes appartiennent à cinq familles
importantes: la famille
eskimo-aléoute au nord, la
famille iroquoienne au centre-est du Canada, la famille
algonkine de l’est des Grands Lacs aux Maritimes et la famille
na-déné au nord et à l’ouest du pays.
On compte aussi plusieurs petites familles de langues dans l'ouest : les
familles salishenne,
sioux,
wakashane,
pénutienne (tsimshiane), ainsi
que les isolats linguistiques que sont
le haïda, le kootenai et le tlingit.
|
Rang des familles
Famille
Nombre des langues
TOTAL
1
Famille na-déné (athabascane)
14
2
Famille algonkienne
11
3
Famille salishane
11
4
Famille iroquoienne
6
5
Famille wakashane
4
6
Famille sioux
3
7
Famille pénutienne
(tsimshiane)
3
8
Famille haïda
(isolat)
1
9
Famille
kootenaise
(isolat)
1
10
Famille tlingit
(isolat)
1
11
Famille eskimo-aléoute
1
56
5.3 Les langues immigrantes
Province 2016 Nombre des allophones
Parmi les provinces canadiennes, trois d'entre
elles
comptent proportionnellement plus
d’allophones: l'Ontario (51,0% des
immigrants), la Colombie-Britannique (17,4%) et le Québec (14,4%).
Dans les autres provinces, la présence des allophones demeure encore
faible. Les données démolinguistiques du tableau 2 (plus haut) révèlent
qu’au Québec les allophones (12,0 %) devancent maintenant les
anglophones (8,9 %). L'Asie (y compris le Proche-Orient)
demeure toutefois la principale source de l'immigration récente au Canada. En
2016, la majorité (61,8 %) des nouveaux immigrants étaient nés en Asie. Il
s'agit d'une part un peu plus élevée que celle observée au recensement de 2006
(58,3 %). De fait, en 2016, sept des dix principaux pays de naissance des
immigrants récents étaient des pays asiatiques: il s'agit des Philippines, de
l'Inde, de la Chine, de l'Iran, du Pakistan, de la Syrie et de la Corée du Sud. En 2016, l'Afrique représentait 13,4 % des immigrants récents,
soit un pourcentage quatre fois plus élevé que celui observé lors du
recensement de 1971 (3,2 %). L'Afrique est maintenant le deuxième
continent en importance du point de vue de l'immigration récente au
Canada, ayant surpassé l'Europe à ce chapitre, qui occupe la
troisième place. Le Nigéria, l'Algérie, l'Égypte, le Maroc et le
Cameroun étaient en 2016 les cinq premiers pays de naissance des
immigrants récents nés en Afrique. Au fil des modifications apportées aux politiques d'immigration
du Canada et des différents événements internationaux liés aux
mouvements des migrants et des réfugiés, le pourcentage des
immigrants récents nés en Europe a diminué d'un recensement à
l'autre, passant de 61,6 % en 1971 à 16,1 % en 2006, et à 11,6 % en
2016.
Quant aux nouveaux arrivants des Amériques et de l'Océanie, ils
représentaient respectivement 12,6 % et 0,7 % de l'immigration
récente au Canada.
7 749 120 (total
Canada)
%
Filiation linguistique Le tableau
ci-dessus présente les langues parlées par plus de 100 000 locuteurs.
On constate que les langues européennes telles que l'espagnol,
l'italien ou l'allemand sont surpassées par les langues chinoises,
austronésiennes (filipino), afro-asiatiques (arabe) et
indo-iraniennes (ourdou, persan, hindi, gujarati). Pour la première
fois, l'Afrique a devancé l'Europe et est le deuxième continent en
importance de l'immigration récente (13,4 %).
Le recensement fédéral de 2016 confirme que le chinois mandarin
et le chinois cantonais arrivent au premier et au second rangs
(après l'anglais et le français) des langues maternelles les plus
répandues au Canada. Plus d'un million de locuteurs ont déclaré l'un
de ces langues chinoises comme langue maternelle. Suivent le
pandjabi, le filipino (tagalog), l'espagnol, l'arabe, l'italien,
l'allemand, l'ourdou et le portugais. Cependant, depuis 1996, les groupes
linguistiques en provenance d'Asie et du Proche-Orient ont
enregistré depuis gains importants. Ces groupes linguistiques, qui
incluent le chinois, le panjabi, l'arabe, l'ourdou, le tagalog et le
tamoul, comprennent maintenant des langues dravidiennes (Inde et Sri
Lanka), le pachtou (Pakistan et Afghanistan), le twi(Ghana) et le
konkani (Inde).
Pourcentage
Terre-Neuve-et-Labrador
12 075
0,16%
Île-du-Prince-Édouard
8 940
0,11%
Nouvelle-Écosse
55 675
0,73%
Nouveau-Brunswick
33 815
0,44%
Québec
1 091 305
14,47%
Ontario
3 852 150
51,08%
Manitoba
227 465
3,01%
Saskatchewan
112 490
1,49%
Alberta
845 215
11,20%
Colombie-Britannique
1 292 675
17,14%
Yukon
4 410
0,05%
Territoires du
Nord-Ouest
3 685
0,04%
Nunavut
920
0,01%
7 540 820
100,0%
Les langues immigrantes sont
parlées par ceux qu'on appelle aux Canada les
allophones (les autres langues): ils représentent
aujourd’hui 22,1 % de la population du Canada.
La figure de Statistique Canada 2016 montre les pays d'où
proviennent les principaux groupes d'immigrants au Canada. Ce sont
d'abord les Philippines (188 805), l'Inde (147 190), la Chine (129
020), puis l'Iran (42 070), le Pakistan (41 480), les États-Unis (33
060), la Syrie (29 945), le Royaume-Uni (24 445), la France (24 155)
et la Corée du Sud (21 710).
Langues
immigrantes (2016)
1
chinois mandarin
610 835
7,9 %
2
chinois cantonais
594 030
7,7 %
3
pandjabi
543 495
7,0 %
4
filipino (tagalog)
510 425
6,6 %
5
espagnol
495 090
6,4 %
6
arabe
486 525
6,3 %
7
italien
407 450
5,3 %
8
allemand
404 745
5,2 %
9
ourdou
243 090
3,1 %
10
portugais
237 000
3,1 %
11
persan (farsi)
225 155
2,9 %
12
russe
195 920
2,5 %
13
polonais
191 770
2,5 %
14
vietnamien
166 830
2,2 %
15
coréen
160 455
2,1 %
16
tamoul
157 125
2,0 %
17
hindi
133 925
1,7 %
18
gujarati
122 455
1,6 %
19
grec
116 460
1,5 %
20
ukrainien
110 580
1,4 %
21
néerlandais
104 505
1,3 %
22
roumain
100 615
1,3 %
Le tagalog (+35 %), l'arabe (+30 %), le persan (+26,7 %), l'hindi (+26,1 %) et l'ourdou (+25 %) ont connu les plus fortes croissances, tandis que le nombre de personnes parlant une langue chinoise a crû de près de 17 %. L'italien, le polonais, l'allemand et le grec poursuivent leur décroissance. Cette tendance s'explique surtout par les différentes vagues d'immigration au fil des décennies.
Si le Canada de 2011 comptait 25,6 % d'allophones, ce sera différent en 2031, selon les projections de Statistique Canada. Le pays sera de plus en plus multiculturel et multilingue. Comme le Canada est l'un des pays qui ont la plus forte proportion de personnes nées à l'étranger, il se compare à l'Australie, à la Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. En 2031, le Canada sera composé de 28 % d'allophones. En 2031, selon le scénario de référence, les groupes de minorités visibles représenteraient 63 % de la population de Toronto, 59 % de celle de Vancouver et 31 % de celle de Montréal. En revanche, ils constitueraient au plus 5 % de la population de St. John's (Terre-Neuve), du Grand Sudbury (Ontario), des villes québécoises de Trois-Rivières, de Québec ou de Saguenay. D'après les scénarios élaborés aux fins des projections, la population de minorités visibles au Canada continuerait de s'accroître en raison d'une immigration soutenue, d'une fécondité légèrement plus élevée et d'une structure par âge plus jeune.
Proportion de personnes nées à
l'étranger et de personnes appartenant à un groupe de minorités visibles
par région métropolitaine de recensement, 2006 et 2031 (scénario de référence
Statistique Canada, 2010)
Née à l'étranger | De minorités visibles | |||
---|---|---|---|---|
2006 | 2031 | 2006 | 2031 | |
Pourcentage de la population | ||||
Canada | 20 | 26 | 16 | 31 |
Abbotsford–Mission (C.-B.) | 24 | 29 | 23 | 39 |
Barrie (Ont.) | 13 | 13 | 6 | 11 |
Brantford (Ont.) | 12 | 13 | 5 | 10 |
Calgary (Alb.) | 24 | 30 | 22 | 38 |
Edmonton (Alb.) | 19 | 22 | 17 | 29 |
Grand Sudbury (Ont.) | 7 | 5 | 2 | 5 |
Guelph (Ont.) | 20 | 25 | 13 | 25 |
Halifax (N.-É.) | 7 | 11 | 7 | 12 |
Hamilton (Ont.) | 24 | 27 | 12 | 25 |
Kelowna (C.-B.) | 15 | 14 | 5 | 10 |
Kingston (Ont.) | 12 | 14 | 6 | 11 |
Kitchener (Ont.) | 23 | 28 | 14 | 28 |
London (Ont.) | 19 | 23 | 11 | 22 |
Moncton (N.-B.) | 3 | 5 | 2 | 5 |
Montréal (QC) | 21 | 30 | 16 | 31 |
Oshawa (Ont.) | 16 | 19 | 10 | 21 |
Ottawa–Gatineau (partie Ottawa, Ont.) | 22 | 29 | 19 | 36 |
Ottawa–Gatineau (partie Gatineau, QC) | 8 | 15 | 6 | 14 |
Peterborough (Ont.) | 9 | 11 | 3 | 8 |
Québec (QC) | 4 | 7 | 2 | 5 |
Regina (Sask.) | 8 | 10 | 7 | 12 |
Saguenay (QC) | 1 | 2 | 1 | 2 |
Saint John / Saint-Jean (N.-B.) | 4 | 6 | 3 | 8 |
Saskatoon (Sask.) | 8 | 10 | 6 | 13 |
Sherbrooke (QC) | 6 | 11 | 4 | 10 |
St. Catharines–Niagara (Ont.) | 18 | 19 | 7 | 14 |
St. John's (T.-N.) | 3 | 4 | 2 | 5 |
Thunder Bay (Ont.) | 10 | 8 | 3 | 7 |
Toronto (Ont.) | 46 | 50 | 43 | 63 |
Trois-Rivières (QC) | 2 | 5 | 2 | 4 |
Vancouver (C.-B.) | 40 | 44 | 42 | 59 |
Victoria (C.-B.) | 19 | 20 | 10 | 17 |
Windsor (Ont.) | 23 | 28 | 16 | 33 |
Winnipeg (Man.) | 18 | 24 | 15 | 27 |
La population sud-asiatique, par exemple, qui continuerait de former le groupe de minorités visibles comptant la plus importante population, pourrait plus que doubler et atteindre entre 3,2 millions et 4,1 millions de personnes, contre environ 1,3 million de personnes en 2006. La taille de la population chinoise se situerait entre 2,4 millions de personnes et 3,0 millions de personnes comparativement à 1,3 million de personnes en 2006. La proportion de Sud-Asiatiques au sein de la population de minorités visibles passerait de 25 % à 28 %, alors que le pourcentage de Chinois diminuerait de 24 % à 21 %. Cette situation s'explique par le fait que les femmes chinoises présentent l'une des plus faibles fécondités au Canada, contrairement aux femmes sud-asiatiques. De plus, les personnes nées en Chine ont une plus forte propension à émigrer que les Sud-Asiatiques. Enfin, les populations noire et philippine du Canada, qui se classaient aux troisième et quatrième rangs des groupes de minorités visibles en 2006, doubleraient aussi en taille. Les populations des Arabes et des Asiatiques occidentaux pourraient plus que tripler, ce qui correspondrait à la croissance la plus rapide parmi l'ensemble des groupes.
Des dix provinces canadiennes, le Québec, le Nouveau-Brunswick et l'Ontario sont celles où l'on compte le plus de Canadiens bilingues, c'est-à-dire sachant s'exprimer dans les deux langues officielles, selon l'auto-évaluation des répondants.
6.1 Le bilinguisme par province
En effet, le Québec demeure la province qui présente le plus haut taux de bilinguisme: 44,5 %. En comparaison, au Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue, 33,9 % des résidants se disaient bilingues. Dans les autres provinces, ce taux varie entre 3 % et 12 %. En Ontario, le taux s'élevait à 11,2 % en 2016.
Taux de bilinguisme anglais-français | ||||||
Province/Territoire | 1971 | 1981 | 1991 | 1996 | 2001 | 2016 |
Colombie-Britannique | 4,6% | 5,7% | 6,4% | 6,7% | 7,0 % | 6,8 % |
Alberta | 5,0% | 6,4% | 6,6% | 6,7% | 6,9 % | 6,6 % |
Saskatchewan | 5,0% | 4,6% | 5,2% | 5,2% | 5,1 % | 4,7 % |
Manitoba | 8,2% | 7,9% | 9,2% | 9,4% | 9,3 % | 8,6 % |
Ontario | 9,3% | 10,8% | 11,4% | 11,6% | 11,7 % | 11,2 % |
Québec | 27,6% | 32,4% | 35,4% | 37,8% | 40,8 % | 44,5 % |
Nouveau-Brunswick | 21,5% | 26,5% | 29,5% | 32,6% | 34,2 % | 33,9 % |
Île-du-Prince-Édouard | 8,2% | 8,1% | 10,1% | 11,0% | 12,0 % | 12,6 % |
Nouvelle-Écosse | 6,7% | 7,4% | 8,6% | 9,3% | 10,1 % | 10,5 % |
Terre-Neuve-et-Labrador | 1,8% | 2,3% | 3,3% | 3,9% | 3,7 % | 5,0 % |
Yukon | 6,6% | 7,9% | 9,3% | 10,5% | 10,1 % | 13,8 % |
Territoires du Nord-Ouest | 6,1% | 6,1% | 6,1% | 6,3% | 8,3 % | 10,3 % |
Nunavut | - | - | - | 4,1 % | 3,8 % | 4,3 % |
Canada | 13,5% | 15,3% | 16,3% | 17,0% | 17,7 % | 17,9 % |
Source: Statistique Canada, Le Quotidien, 2 décembre 1997 / Recensement 2001. |
Systèmes d'éducation de langue française |
Systèmes d'éducation de langue anglaise |
---|---|
Quelque 591 615 élèves apprennent l'anglais langue seconde au Québec
et au Nouveau-Brunswick.
Les statistiques ne sont pas disponibles pour les autres provinces et territoires. |
Quelque 2 060 322 élèves apprennent
le français langue seconde, dont 328 451 en immersion française.
Les statistiques ne sont pas disponibles pour les programmes réguliers d'enseignement du français langue seconde dans les écoles anglophones du Québec |
Source : Données 2001-2002. Centre des statistiques sur l'éducation, Statistique Canada |
6.2 Le bilinguisme selon la langue maternelle
Statistique Canada révèle que le taux de bilinguisme est plus élevé chez les francophones que chez les anglophones et les allophones. À l'échelon national, 43,4 % des francophones ont déclaré être bilingues, par comparaison à 11,8 % des allophones et 9,0 % des anglophones.
Taux de bilinguisme français-anglais selon le groupe linguistique, Canada, provinces, territoires et Canada moins Québec, 1991, 1996 et 2001
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Cependant, au Québec, c'est la minorité de langue maternelle anglaise qui présente le plus fort taux de bilinguisme. En effet, 66,1 % des anglophones se sont déclarés bilingues en 2001, contre 50,4 % des allophones et 36,6 % des francophones, des proportions en hausse dans les trois groupes. Au Nouveau-Brunswick, le taux de bilinguisme est de 71,5 % pour les francophones, 15 % pour les anglophones et 17,5 % pour les allophones. En Ontario, il est de 89,4 % pour les francophones, 8,2 % pour les anglophones et 6,8% pour les allophones. Dans toutes les autres provinces du Canada, les francophones accusent les plus forts taux de bilinguisme: 91,6 % au Manitoba, 90,1 % à l'Île-du-Prince-Édouard, 89,6%, etc.
Le constat est frappant: la majorité des personnes bilingues sont de langue maternelle française. En 2016, au Canada, les personnes de langue maternelle française (réponses uniques) représentaient 53,2 % de la population bilingue français‑anglais. Elles affichaient un taux de bilinguisme de 46,2 % en 2016, en hausse de près de deux points de pourcentage par rapport à 2011 (44,4 %). Toujours en 2016, le taux de bilinguisme était de 11,7 % chez les personnes de langue maternelle tierce. Chez les personnes de langue maternelle anglaise, le taux de bilinguisme était de 9,2 % en 2016. Il s’agit d’une croissance de 0,3 point de pourcentage par rapport à 2011 (8,9 %).
Le bilinguisme a progressé depuis un siècle dans le Canada hors Québec, mais il demeure relativement faible. Ainsi, moins d’un anglophone sur douze (7,4 %) arrive à comprendre le français, ce qui représente néanmoins davantage que les 2 % de 1901. Chez les allophones hors Québec, seulement 6,4 % parlent les deux langues officielles. Statistique Canada constate une légère baisse du taux de bilinguisme français-anglais dans ces groupes depuis 2001, baisse attribuée à la croissance de la population canadienne qui se fait principalement grâce aux immigrés, qui dans leur vaste majorité ne parlent pas les deux langues officielles à leur arrivée. Si le bilinguisme a fait un bond de géant chez les anglophones du Québec, les francophones hors Québec demeurent les champions incontestés. Le taux de bilinguisme de ce groupe (85,3 %) est demeuré significativement plus élevé que dans le reste de la population canadienne depuis 1901. Déjà à cette époque, les deux tiers parlaient les deux langues officielles.
La concentration de la population bilingue n’est pas un
phénomène récent. En 1961, 87 % de la population bilingue du pays résidait soit
au Québec, soit en Ontario, soit au Nouveau-Brunswick. Et d’un recensement
décennal à l’autre, 55 % à 60 % des Canadiens bilingues habitaient le Québec (57
% en 2011). Le bilinguisme français-anglais a aussi progressé fortement chez les
Québécois n’ayant pas le français ou l’anglais comme langue maternelle. Plus de
la moitié (55,1 %) des allophones du Québec disent aujourd’hui comprendre les
deux langues officielles, soit un taux plus élevé que chez les francophones.
Statistique Canada y voit là encore un effet de l’application de la Charte
québécoise de la langue française, qui a ajouté des balises « sur la
fréquentation scolaire des enfants d’immigrants et sur la langue de travail ».
Dans l’ensemble du Canada, les francophones présentaient un taux de bilinguisme
de 44 % en 2011, comparativement à 8 % pour les anglophones.
Le bilinguisme a aussi fait d’importants progrès chez les francophones du
Québec, même si ces gains sont plus modestes que chez les anglophones et les
allophones de la province. Statistique Canada attribue le ralentissement de
cette progression au fait que « moins de 40 % de la population de langue
maternelle française résidait à Montréal », principale région de la province où
les deux langues se côtoient quotidiennement. Contrairement aux deux autres
groupes, la progression du bilinguisme n’a pas plafonné et continue à croître.
6.3 La perception du bilinguisme, selon la langue maternelle officielle
D’après un sondage du ministère du Patrimoine commandé par la ministre Mélanie Joly dans la foulée de la préparation des fêtes du 150e anniversaire de la fédération canadienne (2017), les deux grandes communautés linguistiques du Canada perçoivent différemment l’importance du bilinguisme.
En ce qui a trait aux points communs entre anglophones et francophones, la dualité linguistique est perçue comme un atout qui «facilite la compréhension entre les Canadiens», d'après 82% des répondants. Cet élément fait également partie de l'identité canadienne comme pays (70 % d’accord, dont 54 % fortement d’accord). Parler le français et l’anglais améliorerait aussi les chances de trouver un emploi pour 80 % des personnes sondées.
Cependant, seuls les francophones croient que le français est menacé au Canada: 74 % contre 43 % pour les anglophones.
Perception du bilinguisme au Canada | Francophones (Québec) | Anglophones (provinces anglaises) |
Le français est menacé au Canada | 74 % | 34 % |
Intéressé par les produits culturels dans l'autre langue | 71 % | 32 % |
Les diplômés devraient connaître les deux langues | 95 % | 62 % |
L'autre langue officielle est la plus importante langue seconde | 83 % | 52 % |
Si au Québec 83 % des personnes sondées jugent qu
e l'autre langue officielle est la plus importante langue seconde, il en est autrement pour les provinces anglophones, car pour la plupart d’entre elles l’importance du bilinguisme se situe autour de 50 % et encore moins pour les provinces de l’Ouest. Si l’autre langue officielle demeure la langue seconde la plus importante à apprendre pour une majorité de Canadiens, là encore, c’est le cas à des degrés très variables. Alors que 83 % des francophones unilingues optent pour l’anglais, suivi de l’espagnol (12 %), les anglophones priorisent ces langues dans une proportion de 52 % et de 21 %, suivies du mandarin (6 %). Lorsque vient le temps de consommer des produits culturels dans l’autre langue, plus de sept francophones sur dix démontrent un intérêt, contre trois anglophones sur dix. Alors que 95 % des répondants de langue française croient que les diplômés du secondaire devraient connaître les deux langues, seuls 62 % des anglophones partagent ce point de vue.
Bref, l'avenir du bilinguisme au Canada est pour l’essentiel une
affaire de francophones. Les Canadiens nés à l’étranger ont tendance à être plus
positifs que les anglophones nés au Canada quant au bilinguisme. Les jeunes de
18 à 34 ans semblent nettement moins préoccupés par ces enjeux que leurs aînés.
Ces perceptions en disent long sur le manque de considération des Canadiens de
langue anglaise envers les francophones. Toutefois, ces différences de
perception, si elles peuvent étonner, n’en restent pas moins normales entre
majoritaires et minoritaires. Si pour les francophones le bilinguisme est
considéré comme une manière impérative de s'ouvrir à la diversité, il est plutôt
perçu par les anglophones comme un compromis ou un accommodement acceptable.
En conclusion, on peut dire que le Canada n’est pas un pays très homogène au plan linguistique puisque sa population majoritaire ne parle anglais que dans une proportion inférieure à 60%. Cependant, le taux d’assimilation des francophones hors-Québec, des allophones et des autochtones viendra, à long terme, vraisemblablement augmenter la proportion des anglophones.
Alberta |
Colombie- britannique |
Î.-P.-É. | Manitoba |
Nouveau- Brunswick |
Nouvelle- Écosse |
Ontario | Québec | Saskatchewan |
Terre-Neuve- et-Labrador |
Nunavut | T.N.-O. | Yukon |