Sous-groupe | Langues |
Espagnol (ibéro-roman) |
castillan ou espagnol (off.), asturien, léonais, andalou, aragonais, estrémadurien, murcien, canarien, judéo-espagnol |
Portugais (ibéro-roman) |
portugais (off.), galicien, mirandais, açorien, algarvio, alentejano, dialecte du Minho, dialecte du Beir, dialecte de Madère, dialecte du Haut-Vouga et du Mondego, dialecte de Castelo Branco et de Portalegre, dialecte du Trás-os-Montes |
Catalan (ibéro-roman) |
catalan occidental: catalan
occidental du Nord (léridan, pallarais,
ribagorçain); catalan
méridional ou valencien septentrional (tortosin); valencien. catalan oriental: catalan du Nord ou septentrional (roussillonnais et capcirois); catalan central (Gérone et Barcelone, salat, xipelle); dialectes baléarais et l'alghérois. |
Occitan
(occitano-roman) |
gascon (et aranais), languedocien, provençal, auvergnat-limousin et alpin-dauphinois, creusois |
Franco-provençal
(gallo-roman) |
franco-provençal (ou arpitan), beaujolais, bressan, dauphinois, forézien, fribourgeois, genevois, gruérien, lyonnais, savoyard, valaisan, valdotain, vaudois, etc ; |
Français (gallo-roman) |
français (off.), wallon, picard, normand, berrichon, champenois, franc-comtois, bourguignon, bourbonnais, tourangeau, angevin, poitevin, saintongeais, gallo, orléanais, etc. |
Italien (italo-roman) |
toscan : italien
/
florentin
(off.), piémontais, lombard, ligure, émilien-romagnol, vénitien, istrien, toscan,
corse, etc. méridional: sicilien, calabrien, lucanien, abruzzien, marches, pouilles, sarde (campidanien, logoudorien, gallurien) |
Rhéto-roman | romanche (sursilvan, vallader, surmiran, sutsilvan et putèr), ladin, frioulan |
Roumain (balkano-roman) |
daco-roumain (off.), mégléno-roumain, macédo-roumain, istrio-roumain; dalmate (disparu) |
1 Les locuteurs d'une langue romane
Au total, près de 430 millions de locuteurs parlent des langues romanes (latines), soit 18 % de ceux qui parlent des langues indo-européennes, et 7,9% de l’humanité. Les langues romanes se situent donc presque à égalité des langues germaniques (540 millions de locuteurs) en raison de leur importance numérique. Grâce à l'Amérique latine, leur progression est même plus rapide.
Les langues romanes comptent des langues parmi les plus importantes du monde. L’espagnol (322 millions), le portugais (170 millions) et le français (75 millions) constituent des langues internationales au même titre que l’anglais (322 millions), l’arabe (155 millions) et le chinois (885 millions) qui, à l'exception du portugais, sont toutes utilisées aux Nations unies. De plus, certaines autres langues, comme l’italien (40 millions) et le roumain (26 millions) font partie des langues nationales importantes.
En réalité, les langues romanes sont très nombreuses en Europe, mais la plupart d’entre elles ne sont parlées que dans des régions limitées et par peu de locuteurs. On peut consulter, une part, un tableau montrant une typologie historique des langues romanes, d'autre part, une carte linguistique des langues romanes d'Europe. Il faut bien comprendre que toutes ces nombreuses langues, dans quelque groupe que ce soit (ibéro-roman, italo-roman, gallo-roman, etc.), proviennent d'abord du latin populaire, puis du roman (ou lingua romana rustica) à l'exemple des langues prestigieuses que sont l'espagnol, le français, le portugais, l'italien, etc. Voici un tableau assez sommaire illustrant les analogies entre quelques langues romanes:
Latin
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Français
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Italien
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Espagnol
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Occitan
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Franco- provençal |
Catalan
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Portugais
|
Roumain
|
clave | clé | chiave | llave | clau | cllâf | clau | chave | cheie |
nocte | nuit | notte | noche | nuèit/nuèch | nuet | nit | noite | noapte |
cantare | chanter | cantare | cantar | cantar | chantar | cantar | cantar | cînta |
capra | chèvre | capra | cabra | cabra | chiévra | cabra | cabra | capra |
lingua | langue | lingua | lengua | lenga | lengoua | llengua | lingua | limbǎ |
platea | place | piazza | plaza | plaça | place | plaça | praça | piaţǎ |
pons | pont | ponte | puente | pònt | pont | pont | ponte | pod |
ecclesia | église | chiesa | iglesia | glèisa | égllése | església | igreja | bisericǎ |
hospitalis | hôpital | ospedale | hospital | espitau | hèpetâl | hospital | hospital | spital |
caseus | fromage | formaggio | queso | formatge | fromâjo | formatge | queijo | brînzã (brânzã) |
La plupart des exemples cités ci-dessus illustrent davantage les ressemblances que les différences. Il ne faut pas oublier que les langues romanes n'ont pas connu nécessairement les mêmes événements au cours de leur histoire et qu'elles ont toutes puisé dans des langues différentes un certain nombre de mots qui leur manquaient. Par exemple, pendant que le français puisait dans l'arabe, l'espagnol ou l'italien, l'espagnol recourait à l'arabe et au français, l'italien au français, le roumain au dace, etc. L'exemple du roumain ci-dessus (avec brânzã) illustre justement une influence du dace sur cette langue. Parmi toutes les langues romanes, le français et le franco-provençal font un peu figure de «bande à part» en raison de leurs influences germaniques (p. ex., chanter, chèvre, pont), un superstrat franc pour le français et un superstrat burgonde pour le franco-provençal.
2 Le groupe espagnol (ibéro-roman)
En ce qui a trait au groupe espagnol (ibéro-roman), exception faite du castillan (off.) appelé espagnol à l'extérieur de l'Espagne, les langues sont l’asturien (100 000), le léonais, l’andalou, l’aragonais (11 000), l'estrémadure, le judéo-espagnol (en Israël), etc.
3 Le groupe portugais (ibéro-roman)
Le groupe portugais (ibéro-roman) comprend, outre le portugais (off. au Portugal), le galicien (4 millions), le mirandais (10 000), l’açorien, l’algarvio, l’alentejano, le dialecte du Minho, etc. La galicien est une langue co-officielle en Galice (Espagne) et le mirandais jouit du même statut dans un territoire incluant les villes de Miranda del Douro et de Sendín (Portugal).
4 Le groupe catalan (ibéro-roman)
Le catalan (ibéro-roman)
est une langue
officielle dans la principauté d'Andorre et une langue co-officielle (avec le
castillan) dans les Communautés autonomes de la Catalogne (avec l'aranais),
de Valence (Pays valencien) et des îles Baléares, ce qu'on appelle les
Pays catalans (Països Catalans). L'aire linguistique
catalane comprend une partie sud de la France (région de Perpignan), la
principauté d'Andorre, la Catalogne (Barcelona) et la Franja de Ponent (en
Aragon), le Pays valencien (Valencia)
et les îles Baléares (Illes Balears). Cette langue connaît des variantes régionales,
notamment au Pays valencien où elle est appelée valencien,
en France (Catalogne du Nord) avec le roussillonnais qui fait
également partie des langues catalanes, de même que l'aranais
au val d'Aran.
C'est en 1934 que les intellectuels catalans ont fini par proclamer solennellement que le catalan (ibéro-roman) était distinct de l'occitan (occitano-roman). C'est pourquoi, aujourd'hui, on a plutôt tendance à en faire deux groupes distincts au même titre que l'espagnol (groupe ibéro-roman septentrional) et le portugais (groupe ibéro-roman méridional), le catalan étant considéré comme une langue ibéro-romane septentrionale. Pour certains linguistes, le catalan serait néanmoins à classer dans les gallo-romanes septentrionales, à l'instar de l'occitan. On peut consulter la partie spécifique consacrée à la langue catalan en cliquant ICI. |
Ce sont souvent des raisons politiques qui servent de critère pour classer les langues. Du point de vue strictement linguistique, le catalan est plus proche de l’occitan qu’il ne l’est du castillan (espagnol); par ailleurs, l’occitan est plus proche du catalan que du français. Peu importe les classements officiels et non officiels, il existe néanmoins une bonne intercompréhension entre les locuteurs du catalan et ceux de l'occitan.
5 Le groupe occitano-roman
Les langues du groupe occitan (7 millions au total) comprennent, pour la France, le gascon, le languedocien, le provençal, l'auvergnat-limousin et pour l'Italie l'alpin-dauphinois.
On a parfois ajouté le franco-provençal (200 000 au total avec la France, la Suisse et l'Italie), mais ce n'est plus le cas aujourd'hui (voir ci-dessous : «le groupe franco-provençal», no 7). Le creusois est particulier, car il est parlé dans ce qu'on appelle le «Croissant» au nord de la Creuse; il est caractérisé par une prononciation «française» de l'occitan, c'est-à-dire sans accent tonique.
6 Le groupe italien (italo-roman)
Quant au groupe italien (ou italo-roman), les idiomes locaux sont très nombreux. Comme les autres langues romanes, les idiomes italo-romans sont l'émanation directe du latin parlé qui fut imposé par les Romains à tous les peuples qu'ils conquirent. Parmi toutes les langues romanes importantes, l'italien est la langue qui présente le plus de ressemblances avec le latin. De nombreux dialectes sont apparus pendant la longue période d'évolution de l'italien.
Dans le Nord et le Nord-Ouest, les dialectes gallo-italiens prédominent; il s'agit du piémontais, du lombard, du ligurien, de l'émilien et du bolonais, tous très proches du français par la prononciation et par la troncation des terminaisons. Le dialecte vénitien est parlé hors de Vénitie, dans le Tyrol italien et dans ce qui était autrefois la Dalmatie et l'Istrie.
Au sud de ces régions, on trouve les dialectes italiens du Centre et du Sud: le toscan, le corse, le sarde du Nord, le romain (comprenant les dialectes étroitement apparentés de l'Ombrie et des Marches), le campanien (qui inclut les dialectes des Abruzzes et d'Apulie), le sicilien et le calabrais. Les dialectes du sud et du centre de la Sardaigne sont si différents de l'ensemble des autres dialectes d'Italie qu'ils constituent une branche distincte des langues romanes.
Par ailleurs, le frioulan, parlé en Vénétie du nord-est, est considéré par la plupart des linguistes comme un dialecte du rhéto-roman. On rattache au groupe italo-roman la langue sarde. Celle-ci est parlée par 1,5 million de locuteurs au total et est fragmentée en trois variétés principales: le campidanien, le logoudorien et le gallurien. Les langues sardes n'ont aucun statut en Sardaigne (Italie). De toutes ces langues, l'italien (ou toscan) a pu jouir du statut de langue officielle en Italie.
Bien que l'État italien ait connu une unification politique tardive (1870), des mouvements tendant à l'uniformisation linguistique se sont manifestés bien auparavant. En effet, à partir du XIIe siècle, et jusqu'au XVIIIe siècle, le vénitien a pu jouer le rôle de langue littéraire pour l'Italie du Nord-Est. Au XIVe siècle, le dialecte toscan commence à s'imposer du fait de sa position centrale en Italie et du dynamisme commercial de sa capitale, Florence. De tous les dialectes italiens, le toscan dans sa variété florentine est le moins éloigné du latin classique par sa morphologie et sa phonologie et permet, de ce fait, de traduire parfaitement les traditions italiennes de culture latine. Entre le XVe et le XVIe siècle, les grammairiens s'efforcèrent de conférer au toscan du XIVe siècle le statut d'un parler italien central et classique, à la fois sur le plan de la prononciation, de la syntaxe et du vocabulaire. Ce classicisme, qui aurait pu faire de l'italien une autre langue morte, s'est élargi pour intégrer les changements naturels qui se produisent inévitablement dans une langue vivante. L'Accademia della Crusca, fondée en 1583, a constitué pour les Italiens une autorité en matière linguistique. Ses dictionnaires et ses ouvrages grammaticaux ont réussi à établir des compromis entre le purisme classique et l'usage du toscan vivant.
L'italien moderne semble avoir conservé l'essentiel du dialecte toscan florentin. Quant au vocabulaire, il a dû s'adapter aux modifications de la vie italienne. L'orthographe italienne est presque phonétique. La différence la plus remarquable entre l'italien et le français ou l'espagnol est que les pluriels des noms et des adjectifs sont non pas en -s ou en -es, mais en -e pour la plupart des noms féminins et en -i pour les noms masculins reflétant les nominatifs pluriels, respectivement en -ae et en -os, des 1re et 2e déclinaisons latines au lieu des accusatifs correspondants en -as et en -os, qui se sont généralisés dans le reste des langues romanes occidentales. Le rayonnement de l'italien a été très important pour les langues européennes aux XVe et XVIe siècles, notamment pour le terminologie de certains domaines. Citons celui des arts comme la musique ou les techniques picturales, mais aussi les domaines de la vie sociale, économique ou de la technologie militaire.7 Le groupe français (gallo-roman)
Le groupe français (ou gallo-roman) concerne les langues d'oïl: il s'agit de plusieurs variétés dialectales du latin plus ou moins en voie d'extinction aujourd’hui: wallon, picard, normand, berrichon, champenois, francien, franc-comtois, bourguignon, bourbonnais, tourangeau, angevin, poitevin, saintongeais, gallo, etc. Seul le français a bénéficié du statut de langue officielle.
Ces parlers — en réalité des langues — sont mutuellement intelligibles entre eux: un locuteur de l'orléanais comprend aisément un locuteur du tourangeau et un Québécois comprendrait encore plus facilement un locuteur du normand, si tant est qu'il en rencontre un!
On a parfois ajouté le franco-provençal à ce groupe, mais étant donnée les grandes particularités de ce dernier, ce n'est plus le cas aujourd'hui (voir le groupe 7 ci-dessous). On peut consulter aussi le texte «Les domaines d’oc, si et oïl, selon Dante» de MM. J. Lafitte et G. Pépin, en cliquant ICI, s.v.p.
8 Le groupe franco-provençal (gallo-roman)
Les linguistiques ont parfois rattaché le franco-provençal au groupe occitano-roman ou, moins souvent, au groupe italo-roman; mais la recherche actuelle s'entend pour en faire un groupe linguistique à part, appartenant aux langues gallo-romanes. On le considérait parfois comme un «proto-français», dans le mesure où il avait refusé certaines évolutions qui ont eu lieu dans le nord de la France, mais ce sont précisément ces différences, très importantes, qui font de lui une langue distincte et le rapproche des parlers du sud de l'Europe (en particulier parce que, comme dans toutes ces langues et contrairement au français, le -a final du latin rosa s'est maintenu (rousa).
Ce flou indique la difficulté rencontrée, jusqu'au XXe siècle, pour classer cette langue bien particulière, mais il est maintenant acquis que le franco-provençal n'est ni un faisceau de parlers intermédiaires entre les groupes d'oc et d'oïl, ni une partie d'un de ces groupes, mais bien un ensemble distinct, produit à la suite d'une évolution régionale du latin, sous l'influence des populations germaniques nommées Burgondes, qui occupèrent ces régions au Ve siècle (mais sans l'influence germanique des Francs, dont la langue a profondément marqué le français), d'où, parfois, la tentative de nommer cette langue «burgondien» (en référence à l'ancienne Burgondie). Ceci entretient toutefois une confusion avec la région actuelle de la Bourgogne, dont le nom est certes liés aux Burgondes, mais qui n'est franco-provençalophone que dans ses franges est et sud.
Le franco-provençal, parlé en France, en Suisse et en Italie, est aujourd'hui en déclin très rapide, sauf au Val-d'Aoste (Italie) où, sans être généralisé, il reste parlé par toutes les générations, et dans le village suisse d'Évolène (Valais). Ailleurs, il est surtout maîtrisé par des personnes nées avant ou pendant la seconde guerre mondiale. Au-delà du Val-d'Aoste et du Valais, il est encore compris par un grand nombre de personnes dans les régions suivantes: la Gruyère en Suisse, la Savoie, la Bresse ou le Forez en France, ou encore dans un îlot linguistique des Pouilles en Italie, où avaient émigré des franco-provençalophones originaires du Bugey (France) au XIIIe siècle.On peut consulter quelques textes illustrant différentes variantes de celui-ci : la variante bressane, la variante bugiste, la variante dauphinoise, la variante forézienne, la variante lyonnaise, la variante valdôtaine (Italie), la variante genevoise (aujourd'hui disparue, mais en usage dans l'hymne cantonal), la variante neuchâteloise (également disparue), la variante vaudoise, la variante gruérienne (canton de Fribourg) et la variante valaisanne. On peut lire aussi le texte de référence du linguiste Manuel Meune sur le franco-provençal.
9 Le groupe rhéto-roman
Les langues rhéto-romanes sont parlées surtout dans le nord de l'Italie, mais également dans le canton suisse des Grisons (quelque 120 communes au total).
En Italie, il faut mentionner le frioulan (600 000) et le ladin (35 000). En Suisse, il s'agit du romanche (40 000) fragmenté en cinq variétés intelligibles entre elles: le sursilvan (vallée du Rhin antérieur), le surmiran (dans les Surses et la vallée de l’Alvra), le sutsilvan (dans la vallée du Rhin postérieur), le vallader (en Basse-Engadine) et le putèr (en Haute-Engadine). Aucune de ces langues n'a acquis un statut d'officialité à l'ensemble d'un pays, mais elles sont toutes protégées localement aussi bien en Suisse qu'en Italie. En Suisse, le romanche est officiel pour le gouvernement fédéral et le gouvernement cantonal dans les Grisons; en Italie, il bénéficie d'une certaine protection dans la province de Bolzano. Le Rumantsch Grischun (romanche standard), créé en 1982 à Coire (canton des Grisons), sert de norme écrite unifiée pour les cinq variétés romanches.
10 Le groupe roumain (balkano-roman)
Dans le groupe roumain (ou balkano-roman ou daco-roman), on distingue le daco-roumain officiel (26 millions), le mégléno-roumain, le macédo-roumain et l’istrio-roumain. C'est le daco-roumain qui s'est imposé en Roumanie comme langue officielle.
1) Le daco-roumain constitue la variété la plus importante parmi les langues roumaines. Il est localisé dans l'actuelle Roumanie, en Moldavie et dans les zones limitrophes de la Serbie, de la Bulgarie, de la Hongrie et de l'Ukraine. Le daco-roumain est généralement fragmenté en trois dialectes: le moldave, le valaque et le transylvain. Toutefois, d'autres découpages sont possibles où les dialectes empruntent leurs noms à diverses régions de la Roumanie: Maramures, Crişana, Banat, Monténie, Olténie. Les différences linguistiques sont peu importantes et n’empêchent aucunement une totale compréhension mutuelle. Environ 4 % du lexique serait différent entre la Transylvanie, la Moldavie (y compris la Moldavie occidentale roumaine) et la Valachie. Les locuteurs du daco-roumain se comprennent tous entre eux, mais ils reconnaissent immédiatement la région d’origine de leur interlocuteur.
2) Quant à l'istro-roumain, il est aujourd'hui disparu, car le dernier locuteur est décédé en 2006. Il a été pratiqué au cours de la dernière décennie par un millier de locuteurs dans la région de Učka Gora (Slovénie).
3) L'aroumain est une langue apparentée
au roumain, mais elle n'est intelligible qu’à 20 % tout au plus pour un locuteur du roumain (daco-roumain) et réciproquement. Cette langue est parlée par environ 250 000 locuteurs au nord de la Grèce, au sud de l'Albanie, à l'est de la Serbie, en Bulgarie et en république de Macédoine. L'aroumain est appelé familièrement macédo-roumain en Roumanie, mais il n’est ni officiel ni reconnu par les scientifiques.4) Quant au mégléno-roumain, il est parlé par une communauté musulmane d'environ 15 000 locuteurs localisés au nord-est de Salonique (Grèce) et au sud de la Bulgarie.
On peut visualiser une carte linguistique de ce groupe en cliquant ICI.
11 Le dalmate
Le dalmate représente l'évolution originale du latin parlé sur la côte orientale de l'Adriatique. Dans sa plus grande expansion, le dalmate a été parlé dans quelques zones isolées, étalées sur 450 km de côtes de Croatie et du Monténégro, et jamais par plus de 50 000 locuteurs. Le dalmate semble l'une des rares langues romanes aujourd'hui éteinte. Il constituait une sorte de transition entre le balkano-roman et l'italo-roman.
Le dalmate comportait deux variétés: le végliote (du nom de l'île de Veglia, aujourd'hui Krk) et le ragusain (du nom de Raguse ou Dubrovnik qui, après avoir été vassale de Byzance, de Venise et du royaume de Hongrie, devint indépendante à partir du XVe siècle). Le ragusain est disparu à la fin du XVe siècle et le végliote s'est éteint en 1898, avec la mort de son dernier locuteur.