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Aotearoa
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Nouvelle-Zélande
New Zealand
Aotearoa
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Capitale:
Wellington
Population: 4,4 millions (2012)
Langues officielles: anglais (de facto), maori (de jure)
et langue des signes néo-zélandaise (de jure)
Groupe majoritaire: anglais (75 %)
Groupes minoritaires: maori (13,5 %), samoan
(3 %), cantonais (1,5 %), maori des îles Cook (1,3 %), tonguien (1 %), niuéen
(0,5 %), coréen (0,5 %), wu (0,4 %), fidjien (0,2 %), filipino (0,2 %),
japonais (0,2 %), etc.
Système politique: démocratie parlementaire et monarchique (Commonwealth)
Articles constitutionnels (langue): aucune disposition linguistique dans la
Constitution de 1852
Lois linguistiques:
Loi sur l'organisation judiciaire
(1908);
Loi sur la
santé (1956);
Loi sur les poursuites sommaires (1957);
Loi
sur la citoyenneté (1977);
Loi
sur les jurys (1981);
Loi sur l'éducation (1989);
Loi sur la radiodiffusion (1989);
Loi sur les terres
maories (1993);
Loi sur la radio de Nouvelle-Zélande (1995);
Règlement
sur les tribunaux de la famille (2002);
Loi sur la
police (2008);
Règlement sur les tribunaux de district (2009);
Loi sur le traité de Waitangi (1975);
Loi sur la
langue maorie;
Loi modifiant la
Loi sur la langue maorie (1991);
Loi sur les élections locales (2001);
Règlement sur les élections locales (2001);
Loi sur la langue des signes néo-zélandaise
(2006);
Règlement sur l'immigration (procédure du statut de protection et des
réfugiés) (2010);
Code de procédure pénale
(2011);
Règlement
sur la procédure pénale (2012).
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1 Situation géographique
|
La Nouvelle-Zélande est un État insulaire d'Océanie baigné par l'océan
Pacifique-Sud et la mer de Tasmanie. Située à quelque 1600 km au sud-est de l’Australie
et à environ 10 000 km de la côte ouest des États-Unis, la Nouvelle-Zélande s’étire
du 1600 km. Sa superficie terrestre totale, qui est de 270 534 km², se rapproche
de celle du Japon ou des îles britanniques. Le pays comprend deux îles
principales: l'île du Nord (115 000 km²) et l'île du Sud (151 000 km²),
anciennement l'île Fumante et l'île de Jade. La Nouvelle-Zélande compte aussi une série d'autres
petites îles dans le sud-ouest du Pacifique (voir
la carte détaillée). Ses voisins les plus proches sont, au nord, la
Nouvelle-Calédonie, les Fidji et Tonga, et à l'ouest l'Australie. |
La Nouvelle-Zélande est divisées en 16 régions :
Northland, Auckland, Waikato, Bay of Plenty, Gisborne, Hawke's Bay, Taranaki,
Manawatu-Wanganui, Wellington, Tasman, Marlborough, Nelson, West Coast,
Canterbury, Otago et Southland (consulter la
carte des divisions administratives). La Nouvelle-Zélande possède aussi des territoires extérieurs qui ont
acquis une certaine autonomie politique: l’île Niue, l’île
Tokelau et les îles
Cook, sans compter quelques îlots ou atolls (Stewart, Auckland, Bounty,
Antipodes, Chatham, Kermadec, Campbell et Snares) et un territoire dans l'Antarctique.
Le territoire de la Nouvelle-Zélande fait partie d’un
ensemble plus vaste couvrant une grande partie du Pacifique et formant ce qu’on
appelé le triangle
polynésien, dont les sommets sont Hawaï au nord, l’île de Pâques
au sud-est et la Nouvelle-Zélande au sud-ouest.
En maori, la Nouvelle-Zélande est appelée Aotearoa,
ce qui signifie «le pays du long nuage blanc».
2 Données démolinguistiques
La population de la Nouvelle-Zélande comptait 4,4 millions d'habitants
en 2012, dont 3,3 millions dans l'île du Nord (75 %) et 1,0 million dans
l'île du Sud (22,7 %). Le pays est composée
majoritairement, dans une proportion d'environ 78 %, de descendants d'Anglais, d'Écossais, de Gallois et d'Irlandais.
On emploie le mot Pākehā (ou Pakeha) pour désigner les
Néo-Zélandais d'origine anglo-saxonne ou européenne, bien que beaucoup de Maoris
l'emploient pour désigner un non-Maori. Le Concise
Māori Dictionary (1990) définit ainsi le terme
Pākehā comme «étranger» ou «personne blanche». Ce terme est fréquemment
employé de nos jours en anglais néo-zélandais.
2.1 Les groupes ethniques
|
Lors du recensement de 2006, Statistics New Zealand
avait comptabilisé 4 186 900 personnes habitant la Nouvelle-Zélande,
dont 69 % de la population s'est identifiée avec des groupes ethniques
européens (voir le tableau de gauche). Si la plupart des Néo-Zélandais d'origine européenne
ont des ancêtres britanniques ou
irlandais, il y a eu aussi une immigration importante en provenance des Pays-Bas, de
la Dalmatie, de l'Italie et de l'Allemagne, ainsi qu'une immigration européenne
indirecte venue par l'Australie, l'Afrique du Sud et l'Amérique du Nord. Selon les
prévisions du recensement de 2006, les enfants d'origine européenne
compteraient en 2021 pour 63 % de la population mineure.
Le second groupe ethnique d'importance est
constitué par les Maoris (14,6 % au recensement de 2006). Les Maoris font partie des peuples polynésiens de
la Nouvelle-Zélande où ils se seraient installés par vagues successives à partir
du VIIIe siècle de notre ère. Ce sont les autochtones du pays, bien
qu'il y ait eu un certain mixage de la population avec les Européens. De fait,
53 % des Maoris s'identifient comme uniquement d'origine maorie. Plus de 70 000
Maoris vivent en Australie. Le troisième groupe est constitué par les Asiatiques
(9,2 %), c'est-à-dire les Indo-Pakistanais, les Chinois, les Coréens, les
Japonais, les Khmers, les Vietnamiens. |
Le
groupe ethnique suivant comprend des Insulaires du Pacifique (6,9 %),
tous des Polynésines, venus principalement des îles Samoa (samoan),
Cook (maori), Niué (niuéen),
Tonga (tongau), Tokelau (tokelauan) et
Fidji (fidjien).
Un autre groupe est formé des MELAA,
ce qui correspond en Nouvelle-Zélande à "Middle Eastern, Latin American or
African", c'est-à-dire les peuples du Proche-Orient, de l'Amérique latine et de
l'Afrique. Le bureau des Statistics New Zealand (Statistiques de la
Nouvelle-Zélande) a comptabilisé en 2006 quelque 28 637 individus dans ce
groupe, dont approximativement 14 000 du Proche-Orient, 3000 de l'Amérique
latine et 11 000 de l'Afrique.
La région d'Auckland
est la région la plus multi-ethnique de la Nouvelle-Zélande, 56,5 % d'Européens,
18,9 % d'Asiatiques, 11,1 % de Maoris et de 14,4 % d'Insulaires du Pacifique.
Enfin, quelque 3,5 % des Néo-Zélandais estiment
appartenir à deux groupes ethniques ou plus: européen-maori,
européen-polynésien, européen-indien-chinois, maori-polynésien, etc.
2.2 Les langues
Les langues sont relativement nombreuses en
Nouvelle-Zélande.
L'anglais, le maori et la langue des signes néo-zélandaise sont les langues
officielles, mais l'anglais demeure incontestablement prédominant. Puis ce sont les langues de la famille
austronésienne qui sont numériquement les plus importantes, dont le maori,
le samoan, le tonguien, le niuéen, le filipino (tagalog), le fidjien, etc.
Suivent les langues asiatiques et certaines langues européennes (néerlandais,
allemande, français, etc.). Le tableau qui suit présente ces langues.
Ethnie |
Population |
Pourcentage |
Langue
maternelle |
Affiliation
linguistique |
Anglo-Néo-Zélandais |
2 823 000 |
63,9 % |
anglais |
langue germanique |
Maoris |
597 000 |
13,5 % |
maori |
famille
austronésienne |
Britanniques |
236 000 |
5,3 % |
anglais |
langue germanique |
Samoans |
133 000 |
3,0 % |
samoan |
famille
austronésienne |
Indo-Pakistanais |
75 000 |
1,6 % |
anglais |
langue germanique |
Chinois cantonais |
67 000 |
1,5 % |
cantonais ou yu |
famille sino-tibétaine |
Maoris des îles Cook |
60 000 |
1,3 % |
rarotongan |
famille
austronésienne |
Tonguiens |
47 000 |
1,0 % |
tonguien |
famille
austronésienne |
Chinois anglophones |
36 000 |
0,8 % |
anglais |
langue germanique |
Hollandais |
32 000 |
0,7 % |
néerlandais |
langue germanique |
Anglo-Australiens |
24 000 |
0,5 % |
anglais |
langue germanique |
Niuéen |
23 000 |
0,5 % |
niuéen |
famille
austronésienne |
Coréens |
22 000 |
0,4 % |
coréen |
famille
coréenne |
Chinois wu |
18 000 |
0,4 % |
chinois wu |
famille sino-tibétaine |
Anglo-Sud-Africains |
17 000 |
0,4 % |
anglais |
langue germanique |
Anglo-Écossais |
16 000 |
0,3 % |
anglais |
langue germanique |
Irlandais |
14 000 |
0,3 % |
anglais |
langue germanique |
Philippins |
13 000 |
0,2 % |
filipino (tagalog) |
famille
austronésienne |
Japonais |
12 000 |
0,2 % |
japonais |
famille japonaise |
Allemands |
11 000 |
0,2 % |
allemand |
langue germanique |
Fidjiens |
10 000 |
0,2 % |
fidjien |
famille
austronésienne |
Américains |
9 800 |
0,2 % |
anglais |
langue germanique |
Khmers |
7 700 |
0,1 % |
khmer |
famille
austro-asiatique |
Juifs anglophones |
7 600 |
0,1 % |
anglais |
langue germanique |
Tokelauiens |
7 200 |
0,1 % |
tokelauien |
famille
austronésienne |
Thaïs |
5 300 |
0,1 % |
thaï |
famille thaï-kadai |
Anglo-Canadiens |
5 100 |
0,1 % |
anglais |
langue germanique |
Libanais |
4 500 |
0,1 % |
arabe levantin |
famille chamito-sémitique |
Insulaires du Pacifique |
4 200 |
0,0 % |
anglais |
langue germanique |
Vietnamiens |
4 000 |
0,0 % |
vietnamien |
famille
austro-asiatique |
Gallois |
4 000 |
0,0 % |
gallois |
langue celtique |
Français |
3 900 |
0,0 % |
français |
langue romane |
Russes |
3 600 |
0,0 % |
russe |
langue slave |
Rakahanga-Manihiki |
3 500 |
0,0 % |
rakahanga-manihiki |
famille
austronésienne |
Anglo-Africains |
3 500 |
0,0 % |
anglais |
langue germanique |
Italiens |
3 400 |
0,0 % |
italien |
langue romane |
Iraniens |
3 200 |
0,0 % |
farsi occidental |
langue
indo-iranienne |
Pukapuka |
3 100 |
0,0 % |
pukapuka |
famille
austronésienne |
Croates |
2 800 |
0,0 % |
croate |
langue slave |
Suisses allemands |
2 700 |
0,0 % |
suisse allemand |
langue germanique |
Grecs |
2 600 |
0,0 % |
grec |
langue grecque |
Malais |
2 400 |
0,0 % |
malais |
famille
austronésienne |
Danois |
2 300 |
0,0 % |
danois |
langue germanique |
Indonésiens |
2 300 |
0,0 % |
indonésien |
famille
austronésienne |
Tuvaluans |
2 300 |
0,0 % |
tuvaluan |
famille
austronésienne |
Polonais |
2 300 |
0,0 % |
polonais |
langue slave |
Somaliens |
2 200 |
0,0 % |
somali |
couchitique
(chamito-sémitique) |
Espagnols |
2 100 |
0,0 % |
espagnol |
langue romane |
Slovènes |
1 700 |
0,0 % |
slovène |
langue slave |
Turcs |
1 600 |
0,0 % |
turc |
famille altaïque |
Tahitiens |
1 400 |
0,0 % |
tahitien |
famille
austronésienne |
Gitans anglophones |
1 300 |
0,0 % |
anglo-romani |
langue mixte |
Serbes |
1 200 |
0,0 % |
serbe |
langue slave |
Autrichiens bavarois |
1 100 |
0,0 % |
bavarois |
langue germanique |
Pitcairnais de Norfolk |
200 |
0,0 % |
pitcairnais de Norfolk |
créole |
Autres |
13 000 |
0,2 % |
- |
- |
Total 2012 |
4
415 100 |
100,0 % |
|
|
- L'anglais
L'anglais est la langue principale utilisée par la majorité de la
population et dans la vie publique. En effet, plus de 75 % des Néo-Zélandais parlent l’anglais
comme langue maternelle, ce qui comprend évidemment les Néo-Zélandais
anglophones, les Britanniques, les Australiens, les Américains, les
Anglo-Canadiens, les Anglo-Africains, les Juifs anglophones, mais aussi les
Indo-Pakistanais anglophones, les Chinois anglophones, les Insulaires du
Pacifique anglicisés, etc. Plus de 90 % des habitants du pays peuvent
parler l'anglais soit comme langue maternelle soit comme langue seconde. Un
total de 24 090 personnes (soit 0,5 %) ont déclaré être capables d'utiliser la
langue des signes néo-zélandaise, la troisième langue officielle du pays après
l'anglais et le maori.
|
L'anglais parlé en Nouvelle-Zélande, le "New Zealand
English", ressemble à celui de l'Australie parce que les premiers colons
britanniques provenaient des même régions de la Grande-Bretagne, soit le sud de
l'Angleterre, l'Irlande et l'Écosse, mais certaines prononciations particulières
distinguent les deux variétés d'anglais. L'anglais néo-zélandais est caractérisé
par certaines influences du maori, c'est-à-dire les noms de lieu et beaucoup de
termes relatifs à la flore, à la faune et à la vie agricole. En réalité,
beaucoup de mot maoris ont été adaptés phonétiquement à l'anglais au
point où la plupart des Néo-Zélandais ignorent qu'il s'agit de mots
d'origine maorie. On appelle cet
anglais "Kiwi slang", le mot kiwi désignant les habitants de la
Nouvelle-Zélande. Le kiwi est aussi l'emblème du pays: un oiseau dépourvu
d'ailes et de queue, ce qui le rend totalement inapte au vol. Cousin
éloigné de l'émeu, le kiwi mesure de 40 à 50 cm de haut. Le terme ne
semble pas offensant pour les Néo-Zélandais. |
- Le maori
La Nouvelle-Zélande est caractérisée aussi
par la présence de ses autochtones, les Maoris (ou Tangata Whenua), qui
forment 12,9 % de la population. Ils parlent en principe le maori (appelé
"Te Reo"), une langue
du groupe malayo-polynésien oriental (sous-groupe océanien) appartenant à la famille
austronésienne et apparentée au tahitien et à l'hawaïen.
Sur une population d'environ 310 000 personnes d'origine maorie,
seulement 30 000 à 50 000 Maoris parleraient encore couramment leur langue polynésienne,
ce qui représente environ de 10 % à 16 % de cette population. Or, en 1930, les
maoris parlaient leur langue ancestrale dans une proportion de 97 %, ce qui
témoigne éloquemment des effets néfastes dus à des décennies d'endoctrinement,
de politiques d'assimilation et des transformations profondes dans la société
maorie. Aujourd'hui, très peu de Maoris sont unilingues maoris, la plus grande partie d'entre eux ne
connaissant que l'anglais ou sont bilingues.
|
|
Les Maoris vivent dans toutes les régions du
pays, mais ils sont davantage concentrés dans
l'île du Nord, surtout
les régions de Gisborne (plus de 40%), de Northland (28%) et de Bay of Plenty
(27%),
ainsi que les régions de Hawke's Bay (22%), de Waikato (20%) et de Manawatu-Wanganui
(18%). À Auckland, la ville la plus peuplée du pays (1,3 million
d'habitants), les Maoris représentent 11 % de la population, mais
leur nombre est néanmoins considérable avec 137 000 individus, soit
23% de tous les Maoris néo-zélandais. Les régions de Taranaki (13%)
et de Wellington (11%) sont celles comptant le plus faible
pourcentage de Maoris dans l'île.
Dans l'île du Sud, les Maoris sont beaucoup moins
nombreux, et ce, d'autant plus qu'ils sont très largement
minoritaires, car ils représentent généralement moins de 10% de la
population totale de l'île: Southland (11%), Marlborough (9%), West
Coast (8%), Nelson (8%), Tasman (7%), Canterbury (7%) et Otago (6%). |
- Les langues polynésiennes
Près de 7 % de la population dit avoir des origines
polynésiennes non maories, ou mélanésiennes ou micronésiennes, ce qui représente
une augmentation de 0,4 % depuis 2001. Les langues polynésiennes autres que le maori sont le samoan
(133 000),
le rarotongan ou maori des îles Cook (60 000), le tonguien (47 000), le niuéen
(23 000), le filipino ou tagalog (13 000), le fidjien (10 000, le tokelauien
(7200), le rakahanga-manihiki (3500), le pukapuka (3100), le
malais (2400), l'indonésien (2300), le tuvaluan (2300) et le tahitien (1400).
- Les langues asiatiques
Les locuteurs revendiquant des origines asiatiques
formaient 9,2 % de la population en 2006, une augmentation considérable depuis
2001, où ils étaient 6,6 %. Parmi les langues asiatiques, citons les langues
chinoises de la
famille sino-tibétaine
telles le cantonais (67 000) et le wu (18 000), puis le coréen (22 000) de
la
famille
coréenne, le japonais (12 000)
de la
famille japonaise, le
khmer (7700) et le vietnamien (4000) de la
famille
austro-asiatique et le thaï
(5300) de la
famille thaï-kadai.
Toutes ces langues sont issues de l'immigration et sont généralement concentrées
à Auckland et dans la région de Wellington.
- Les langues européennes
La Nouvelle-Zélande reçoit encore beaucoup d'immigrants
venus d'Europe. C'est pourquoi on trouve des langues telles le néerlandais,
l'allemand, le gallois, le français, le russe, l'italien, le croate, le suisse
allemand, le danois, le polonais, le slovène, etc.
- Les autres langues
La Nouvelle-Zélande abrite aussi plusieurs autres
langues qui font partie des MELAA ("Middle Eastern, Latin American or
African"), les peuples du Proche-Orient, de l'Amérique latine et de
l'Afrique. On trouve donc des langues comme l'arabe, le persan (ou farsi), le
somali, le turc, l'espagnol,
- Les religions
Selon le recensement de 2006, le christianisme est la religion la plus
répandue en Nouvelle-Zélande avec 55,6 % de la population; 34,7 % des
Néo-Zélandais se
sont déclarés sans religion. Les principales subdivisions chrétiennes sont
l'anglicanisme, le catholicisme, le presbytérianisme et le méthodisme; on
trouve également des personnes se reconnaissant dans les églises pentecôtiste,
baptiste ou mormone. Le mouvement chrétien Ratana trouve des fidèles parmi les
Maoris. Parmi les religions non chrétiennes les plus répandues, on trouve
l'hindouisme, le bouddhisme et l'islam.
3 Données historiques
Les premiers colons polynésiens seraient arrivés en Nouvelle-Zélande
(appelée alors Aotearoa) il y a plus de 1000 ans. Les implantations
maories étaient déjà répandues sur la plus grande partie du pays au
XIIe siècle. En 1642, le navigateur hollandais Abel Tasman aperçut Aotearoa. Œuvrant
pour le compte de la Hollande, Tasman lui donna le nom de «Nieuw-Zeeland».
Mais ce n'est que 127 ans plus tard, soit en 1769, qu'un capitaine de la marine
britannique, James
Cook, devint le premier européen à fouler le sol néo-zélandais. Les
insulaires qui habitaient le pays, les Maoris, n’apprécièrent pas trop leurs
premiers contacts avec les Anglais. À son retour en Angleterre, Cook fit part
de ses découvertes, notamment au sujet des énormes richesses en bois et en
poissons. Londres mit au point un plan de colonisation et créa la New Zealand
Compagny (1758). Des chasseurs de baleines et des aventuriers s’installèrent
dans la région de Bay of Islands au nord de l’île du Nord et y instaurèrent
la loi du plus fort. Les affrontement entre Européens et Maoris devinrent si
violents que la région eut la triste réputation d’être «le trou d’enfer
du Pacifique».
En 1838, un Français, Jean-François Langlois, chasseur de
baleine, acheta des terres dans la péninsule de Banks. L'année suivante, la
France accorda son autorisation pour fonder une colonie à Akaroa, appelée
également Port-Louis-Philippe (en l'honneur du roi Louis-Philippe). En 1840, des
colons français, au nombre de 63, fondèrent le premier et seul établissement
français de la Nouvelle-Zélande.
3.1 Le traité de Waitangi de 1840
Britanniques et autochtones en vinrent à un terrain d’entente : ce fut le traité de Waitangi.
En fait, ce traité fut signé par quelque 500 chefs maoris et le capitaine
William Hobson (1792-1842), représentant de la reine Victoria et qui deviendra
le premier gouverneur. Le traité
déclarait que la Nouvelle-Zélande devenait un territoire britannique, mais
garantissait en contrepartie certains droits aux Maoris, notamment des droits de
propriété sur «leurs» terres. Le traité de Waitangi fut rédigé à la fois en
anglais et en maori, mais il comportait d’importantes différences selon la
version. Par exemple, la version maorie ne cédait aux Britanniques que le «droit
de gouverner», alors que la version anglaise parlait de «souveraineté»
proprement dite. Dans ces conditions, les Maoris et les Britanniques ont
interprété le traité en fonction de leurs intérêts respectifs, c'est-à-dire de
façon inconciliable. Tandis que les Maoris ont considéré le traité comme une
forme de partenariat, les Britanniques l'ont perçu comme la prise en compte
d'une nouvelle colonie. Or, le gouvernement britannique n'a jamais ratifié le
traité de Waitangi qui, de nos jours, passe pour une «manoeuvre politique
frauduleuse», car les chefs maoris n'ont signé que la version maorie.
Par la suite, toutes les décisions politiques des
Britanniques se sont fondées uniquement sur la version anglaise du
document. Évidemment, le traité de Waitangi n’a pas réussi à assurer
quelque paix que ce soit, puisque les conflits commencèrent immédiatement après
sa signature. D'une part, Maoris et Britanniques interprétèrent différemment les
clause du traité; d'autre part, l'arrivée massive de colons européens mécontenta
les Maoris qui subirent ainsi d'énormes pression pour céder leurs terres. Dans
les faits, le traité servit à spolier les Maoris de leurs terres. L’entente
reconnaissait à l’origine 66,4 millions d’acres de terres aux autochtones,
mais 38 ans plus tard il ne leur en restait plus que 11 millions. Les Maoris
appelèrent raupatu le mécanisme de dépossession de leurs terres par des
moyens qu'ils estimèrent illégaux : c'était d'abord la confiscation pure et
simple, puis l'achat des terres à des prix ridicules, suivi de la création
forcée des «réserves maories». De plus, les fameuses «réserves maories» étaient
contrôlées par des administrateurs de la Couronne afin de promouvoir
officiellement l’établissement des Maoris. En général, le gouvernement louait à
perpétuité les terres maories aux colons à des prix inférieurs aux taux du
marché. Tous les Maoris furent assujettis à la raupatu.
Pendant que
les Maoris restaient confinés dans l’arrière-pays à une vie de misère, le
pays fut colonisé au profit des Britanniques, surtout des Anglais, mais aussi
à l’avantage des Écossais, des Irlandais et des Gallois. La population
maorie ira en décroissant durant tout le XIXe siècle.
D'ailleurs, la Native School Act ("Loi sur les écoles autochtones")
de 1867 imposait l'anglais comme unique langue d'enseignement pour les
enfants maoris. Auparavant, ce sont les églises qui assuraient l'enseignement
aux Maoris; cet enseignement était presque toujours dispensé en maori. À partir
de 1867, les écoles qui voulaient bénéficier des subventions du gouvernement
durent passer à l'anglais. Toutefois, le loi de 1867 prit fin en 1865, car les
guerres en Nouvelle-Zélande forcèrent la fermeture des écoles, ce qui entraîna
l'abandon des écoles des missions.
Par la suite, les écoles destinées aux indigènes
furent sous la responsabilité du Department of Education, qui fut créé en 1877.
Dès le départ, l'enseignement de l'anglais fut la priorité de ces écoles.
L'objectif était d'éliminer progressivement les écoles autochtones dès que
l'anglais eut pris racine dans une communauté. Au début, la langue maorie fut
autorisé à faciliter l'enseignement de l'anglais, mais avec le temps les
programmes officiels se durcirent et en vinrent à interdire toute utilisation de
la langue maorie. De nombreux enfants maoris furent punis s'ils parlaient leur
langue maternelle à l'école. Pendant plusieurs décennies, l'insistance de
l'anglais dans l'enseignement fut généralement acceptée par les communautés
maories, parce que la connaissance de cette langue paraissait un moyen
incontournable pour réussir dans la vie.
3.2. La Nouvelle-Zélande indépendante
La Nouvelle-Zélande devint un État indépendant de la
Grande-Bretagne en 1907, mais le pays resta gouverné par les Britanniques
néo-zélandais. Après la Première Guerre mondiale, la «question maorie»
refit surface, surtout au cours des années trente, pour s'intensifier au début
des années soixante avec le militantisme maori. Les principales revendications des
Maoris portaient sur la restitution des terres reconnue dans le fameux traité de Waitangi (1840).
En 1975, un tribunal Waitangi fut créé afin d'étudier les
revendications maories concernant les terres et leur dédommagement, et de
formuler des recommandations à ce sujet. Ce tribunal possédait les pouvoirs
d’une commission d’enquête, qui furent renforcés en 1985 par l’adoption du
Waitangi Amendment Act («Loi modifiant le traité du Waitangi»). Le tribunal
Waitangi était constitué de membres de la magistrature de la Nouvelle-Zélande,
d’Aînés et de chefs maoris, ainsi que d'un certain nombre de participants maoris et
non maoris. Bien que les recommandations du tribunal ne soient pas exécutoires,
elles ont permis de faire avancer le débat. Par exemple, le gouvernement de la
Nouvelle-Zélande a reconnu que le système de la raupatu constituait une
violation du traité de Waitangi.
Au début des années quatre-vingt-dix, d'énormes portions
du territoire néo-zélandais firent l'objet de réclamations auprès des tribunaux. La
plupart des litiges concernaient les nombreuses terres appartenant à l'État. En
1994, un accord entre les Maoris de Waikato et le gouvernement permit de régler
de nombreux litiges avec des tribus particulières. Cependant, les progrès
apparurent fort lents, ce qui fit réapparaître la contestation maorie, cette
fois avec une certaine violence. En fait, la contestation maorie
a remis en cause les institutions néo-zélandaises en revendiquant la
«souveraineté maorie» avec comme point de départ la restitution des «terres
spoliées» par les colons britanniques au cours du XIXe siècle. Pour le
gouvernement néo-zélandais, le traité de Waitangi ne reconnaissait aucunement un
quelconque droit à l'autodétermination, encore moins un droit à la sécession, ce
qui remettrait en cause l'existence même du pays.
Finalement, le 22 mai 1994, James Bolger et Dame Arkinui
Te Atairangikaahu (reine des Tainu), la plus importante fédération tribale
maorie, signèrent un accord réglant les litiges concernant quelque 50 000
hectares de terres saisis illégalement par les colons européens au cours des
années 1860. Cet accord comprenait des remboursements ainsi que la restitution
des terres contrôlées par le gouvernement d'une valeur estimée à 116 millions de
dollars US. En 1995, la reine d'Angleterre, Elizabeth II, offrait ses excuses au
peuple maori, tandis que le gouvernement néo-zélandais restituait une bonne part
des territoires revendiqués.
Toutefois, la question maorie semble se poursuivre, car
les Maoris sont aux prises avec de nombreuses difficultés telles que le taux de
chômage élevé, une criminalité peu enviable, l'abandon scolaire généralisé, la
violence familiale endémique, etc. Par ailleurs, en raison de leur droit sur les
terres issues du traité de Waitangi, les Maoris refusent que le gouvernement
adopte une loi garantissant l'accès au littoral à tout citoyen néo-zélandais. Le
gouvernement de la Nouvelle-Zélande s’était engagé à verser un règlement global
(connu sous le nom d'«enveloppe fiscale») de l’ordre de un milliard de dollars
néo-zélandais, ce qui excluait l’indemnité versée aux tiers. Ce règlement a, lui
aussi, fait l’objet d’un litige. Les Maoris considèrent cette somme
«artificielle» et «insuffisante». Le gouvernement actuel a fini par supprimer le
«plafond» sur les ententes, mais son souvenir constitue encore une menace pour les Maoris.
4 La législation linguistique
La Constitution de la Nouvelle-Zélande ne fait aucune référence à la langue.
L'anglais n'est proclamé langue officielle dans aucun texte juridique néo-zélandais,
sauf dans de vieilles lois anglaises qui ne sont plus en vigueur. Paradoxalement, la
langue maorie fait l'objet d'une reconnaissance juridique par la Loi sur la langue maorie (Maori Language Act) de 1987.
Il en est ainsi pour la langue des signes néo-zélandaise à l'article 3-a de la
Loi sur la langue des signes néo-zélandaise
(2006).
La Loi sur la langue maorie fait
donc du maori l'une des trois langues officielles de la Nouvelle-Zélande. L'article 3 se
lit comme suit:
Article 3
La langue maorie, langue officielle
de la Nouvelle-Zélande
Il est par les présentes déclaré
que la langue maorie est une langue officielle de la Nouvelle-Zélande.
|
La loi garantit le droit d'expression en
maori dans les tribunaux (art. 4) et établit par l'article 6 le Commissariat à la langue maorie (appelé
te Taura Whiri i te Reo Maori). Le Commissariat a pour objectif de promouvoir la
langue maorie en tant que "langue du quotidien". Aujourd'hui, même si
peu de gens parlent le maori, tous les discours officiels commencent par
quelques mots de maori, avant de passer définitivement à l'anglais que tout le
monde comprend et parle partout au pays.
Quant à la langue des signes néo-zélandaise, la
Loi sur la langue des signes néo-zélandaise
de 2006 la déclare comme «étant une langue officielle de la
Nouvelle-Zélande»:
Article 3
But
Le but de la présente loi est de promouvoir et de maintenir
l'emploi de la langue signes néo-zélandaise :
(a) en déclarant la langue des signes néo-zélandaise
comme étant une langue
officielle de la Nouvelle-Zélande; et
(b) en prévoyant l'emploi de la langue
des signes néo-zélandaise
dans la procédure judiciaire; et
(c) en autorisant de prévoir des règlements fixant des normes de
compétence pour l'interprétation dans la procédure judiciaire de
la langue des signes néo-zélandaise; et
(d) en énonçant des principes pour guider les ministères
du gouvernement dans la
promotion et l'emploi de la langue signes néo-zélandaise.
|
Plus précisément, l'anglais est la langue
officielle de facto (selon le fait), le maori est une langue officielle de jure
(selon le droit) ainsi que la langue des signes néo-zélandaise. Ainsi, la Nouvelle-Zélande est officiellement un État bilingue,
avec trois langues officielles. Il
reste à voir comment la Nouvelle-Zélande applique son bilinguisme institutionnel.
5 Les
langues de la législation
Les débats au parlement de Wellington se déroulent toujours en anglais, mais les
quelques députés maori (six sur 92 en 1987) utilisent parfois leur langue ancestrale.
Depuis 1987, la langue maorie a été admise dans les débats du Parlement et un service
de traduction simultanée (vers l'anglais seulement) est disponible sur demande.
Cependant, les lois ne sont rédigées et promulguées qu'en anglais. Elles ne sont jamais
traduites, à l'exception de la Loi sur la langue maorie qui a été rédigée en
deux versions: l'une en anglais et un autre en maori.
Pourtant, la Loi sur
le traité de Waitangi (Treaty of Waitangi Act)
de 1975 plaçait l'anglais et le maori sur un pied d'égalité de statut au
Parlement. Rappelons que cette loi offrait aux Maoris un moyen juridique de
demander réparation en justice et de faire entendre leurs revendications au
sujet de leurs terres spoliées. Désormais, grâce à la Loi du traité de
Waitangi, le point de vue maori est considéré comme une composante normale
de tout débat public sur la planification et la répartition des ressources. En
1996, Sir Robin Cooke, le président de la Cour d'appel de la Nouvelle-Zélande,
a décrit le traité de Waitangi comme étant «simplement le document le plus
important de l'histoire de la Nouvelle-Zélande».
6 Les
langues des tribunaux
La Nouvelle-Zélande peut compter sur plusieurs lois
concernant les langues employées dans les tribunaux:
- Loi sur l'organisation judiciaire
(1908);
-
Loi sur les poursuites sommaires (1957);
- Loi
sur les jurys (1981);
- Loi sur les terres
maories (1993);
-
Règlement
sur les tribunaux de la famille (2002);
-
Règlement sur les tribunaux de district (2009);
- Loi sur le traité de Waitangi (1975);
- Loi sur la
langue maorie;
- Loi modifiant la
Loi sur la langue maorie (1991);
- Loi sur la langue des signes néo-zélandaise
(2006);
- Code de procédure pénale
(2011);
-
Règlement
sur la procédure pénale (2012).
En réalité, la plupart des lois néo-zélandaises relatives
à l'emploi des langues concernent le domaine de la justice. De plus,
quelques-unes de ces lois se répètent et contiennent des dispositions
identiques. Selon la Loi sur le traité de Waitangi
(1975), les langues autorisées sont
l'anglais et le maori (à l'oral seulement); toute autre langue est possible avec
l'aide d'un interprète en cas de force majeure.
Article 4
Droit de parler le maori dans la
procédure judiciaire
1)
Dans toute procédure judiciaire, les personnes
suivantes peuvent parler le maori, quelles soient ou non capables de comprendre
l'anglais ou de communiquer dans cette langue ou dans toute autre langue:
a) un membre de la cour, du tribunal
ou de l'organisme devant lequel la procédure est introduite;
b) une partie ou un témoin;
c) un avocat;
d) toute autre personne ayant la permission
de la personne présidant l'audience.
2) Le droit conféré par le
paragraphe 1 du présent article de parler le maori ne donne pas
droit:
a) à une personne à laquelle
il est fait référence dans le paragraphe susmentionné
d'insister pour qu'on lui adresse la parole ou qu'on lui réponde
en maori;
b) ou à toute autre personne que
celle qui préside l'audience d'exiger que le procès-verbal
ou une partie de celui-ci soit rédigé en maori.
3) Lorsqu'une personne a l'intention de
parler maori dans une procédure judiciaire, le président du tribunal doit s'assurer qu'un interprète compétent
soit
disponible.
4) Lorsque, dans une
procédure judiciaire,
l'exactitude de la traduction du maori vers l'anglais ou de l'anglais vers le
maori est mise en doute, le président du tribunal doit trancher au meilleur de ses
connaissances.
5) Un règlement de cour ou une autre
règle de procédure appropriée peut être adopté
pour exiger qu'une personne ayant l'intention de parler en maori dans
le cadre d'une procédure judiciaire fasse connaître son intention dans
des délais raisonnables, et pour indiquer d'une manière générale
la marche à suivre lorsque, au cours d'une telle procédure, quelqu'un parle maori ou a l'intention de le faire.
6)
Un règlement de cour ou toute autre règle
de procédure appropriée de cette nature peut entraîner, à défaut
du préavis exigé, un élément important en ce qui concerne
l'établissement des coûts, mais personne ne peut se voir retirer
le droit de parler maori dans une procédure judiciaire en raison de ce
défaut de préavis.
|
Aux termes de la loi, toute personne peut s'exprimer en
maori, et ce, qu'elle soit capable ou non de parler en anglais ou dans une autre
langue. Lorsqu'un Maori décide d'exercer son droit linguistique, la cour doit
recourir à un interprète si le juge ne comprend pas la langue.
De plus, cette loi de 1975 ne confère pas aux Maoris le droit
de s'adresser par écrit à la cour ni celui de recourir à des témoins en maori. À
l'usage, seul l'anglais est employé et le maori est utilisé de façon très
restreinte. De toute manière, le juge ne rend ses sentences qu'en anglais.
L'article 4 de la Loi sur la
langue maorie reprend des dispositions similaires, l'emploi du maori
impliquant nécessairement la présence d'un traducteur:
Article 4
Droit de parler le maori dans une
procédure judiciaire
1) Dans toute action en justice, les personnes
suivantes peuvent parler le maori, quelles soient ou non capables de comprendre
l'anglais ou de communiquer dans cette langue ou dans toute autre langue:
a) un membre de la cour, du tribunal
ou de l'organisme auquel l'action est soumise;
b) une partie ou un témoin;
c) un avocat;
d) toute autre personne ayant la permission
de la personne présidant l'audition.
2) Le droit conféré par le
paragraphe 1) du présent article de parler le maori ne donne pas
droit:
a) à une personne à laquelle
il est fait référence dans le paragraphe susmentionné
d'insister pour qu'on lui adresse la parole ou qu'on lui réponde
en maori;
b) ou à toute autre personne que
celle qui préside l'audition d'exiger que le procès-verbal
ou une partie de celui-ci soit rédigé en maori.
3) Lorsqu'une personne a l'intention de
parler maori dans le cadre d'une action en justice, la personne présidant
l'audition devra s'assurer qu'un interprète compétent est
disponible.
|
En vertu de l'article 68 de la
Loi sur les terres
maories (1993), il est possible d'utiliser le maori devant
un tribunal:
Article 68
Parties et témoins pouvant utiliser
la langue maorie
Sans limitation les dispositions de la
Loi sur la langue maorie de 1987, une partie ou un témoin lors
d'une procédure devant la cour peut témoigner ou s'adresser à
celle-ci en maori.
|
L'article 1.11 de la
Loi sur l'organisation judiciaire
(1908) autorise l'emploi du maori, conformément à l'article 4.1 de la
Loi sur la langue maorie
de 1987, mais pour ce faire il faut remettre à chacune des parties à
l'instance un préavis de son intention d'utiliser le maori:
Article
1.11
S'exprimer en maori
1) Le présent règlement s'applique à
quiconque, en vertu de l'article 4.1 de la
Loi sur la langue maorie
de 1987, a le droit de s'exprimer en maori dans une procédure ou lors de
l'audition d'une requête interlocutoire.
2) Si une personne à qui s'applique
le présent règlement souhaite s'exprimer en maori dans une procédure ou
lors de l'audition d'une requête interlocutoire, ou si cette
personne agit comme témoin parce qu'elle est appelée par l'une des parties, elle doit
déposer et remettre à chacune des parties à l'instance un préavis de
son intention d'utiliser le maori.
|
Selon la même loi (Loi
sur l'organisation judiciaire), dans tous les cas, une cour de justice
ne peut accepter un document dans la seule langue maorie; il faut
obligatoirement une traduction certifiée des documents concernés:
Article 1.12
Traduction des documents en te reo
maori
1) Quiconque est partie à une
procédure avec un document qui lui est remis a le droit de
recevoir une traduction dudit document dans la langue maorie s'il :
(a) s'adresse,
oralement ou par écrit, au greffier à l'endroit où l'instance
est en cours, dans les dix jours ouvrables suivant la date de l'émission pour une traduction du document dans la langue
maorie; et
(b) indique une adresse postale pour le
service de la traduction (si une adresse de service n'a pas déjà
été transmise); et
(c) convainc
le greffier qu'il est incapable de lire le document, mais
pourrait le lire s'il était traduit en maori.
2) Le greffier doit exiger que la
traduction soit préparée par la partie ou la personne au nom de
laquelle le document a été remis.
3) La traduction doit être certifiée
conforme par une personne détenant un certificat de compétence
approuvé en vertu de l'article 18 de la
Loi sur la langue maorie de
1987.
|
Cette obligation de la traduction est
rappelée à l'article 160 du
Règlement
sur les tribunaux de la famille (2002:
Article 160
Déclaration sous serment dans une autre
langue que l'anglais
1) Une déclaration sous serment dans
une autre langue que l'anglais (déclaration dans une langue non
anglaise) peut-être être déposée dans une procédure.
2) La déclaration dans une autre
langue que l'anglais doit être accompagnée d'une déclaration sous
serment par un interprète, à laquelle est présentée:
(a) une copie de la déclaration dans
une autre langue que l'anglais ; et
(b) la traduction de l'interprète concernant la déclaration dans
une autre langue que l'anglais.
|
Il en est ainsi à l'article 386 du
Code de procédure pénale
(2011):
Article
386
Règles
2) Sans limiter la portée générale du paragraphe 1, le
règlement adopté,
conformément au présent paragraphe, peut:
[...]
(s) prévoir la traduction des documents en maori et dans la
langue des signes;
|
L'article 1.16 de la
Loi sur l'organisation judiciaire
autorise aussi l'emploi de la langue des signes néo-zélandaise:
Article 1.16
Langue des signes
1) Toute personne autorisée par la
Loi de la langue des signes néo-zélandaise de 2006 à utiliser la
langue des signes néo-zélandaise dans une procédure ou à l'audience
d'une demande interlocutoire ou lors d'un entretien préliminaire doit donner à
la cour et à toutes les autres parties un préavis de dix jours
ouvrables pour l'intention de cette personne à le faire.
|
N'oublions pas que l'article 1.9 du
Règlement
sur la procédure pénale (2012) rappelle aussi que tout justiciable
désirant s'exprimer en maori ou dans la langue des signes néo-zélandaise
doit déposer un préavis pour ce faire, question de quérir un traducteur:
Article 1.9
S'exprimer en maori ou utiliser la langue des signes
néo-zélandaise
1)
Quiconque a le droit de s'exprimer en maori en vertu de
l'article 4.1 de la Loi sur la langue maorie
de 1987 ou d'utiliser la
langue des signes néo-zélandaise en vertu de l'article 7.1 de la
Loi sur la langue des signes néo-zélandaise de 2006, et qui a l'intention de le
faire dans une procédure, conformément à la loi, peut:
(a) soit déposer un
préavis en vertu du présent règlement de son intention de
s'exprimer en maori ou d'utiliser la
langue des signes néo-zélandaise; ou
(b) soit d'inclure le
préavis son intention de s'exprimer en maori ou d'utiliser la
langue des signes néo-zélandaise en ce qui concerne l'aménagement de
l'agenda ou le procès annoncé à l'agenda.
|
Ce préavis doit indiquer
l'audience au cours de laquelle une personne
a l'intention de s'exprimer en maori ou d'utiliser la langue
des signes
néo-zélandaise et le remettre au plus tard dix jours ouvrables avant l'audience.
Nécessairement, ce délai de dix jours alourdit la procédure judiciaire et
peut décourager l'emploi spontané de ces langues.
Enfin, l'article 16AA de la
Loi
sur les jurys (1981) précise bien que la méconnaissance de l'anglais
constitue un handicap suffisant pour être exclus comme membre d'un jury:
Article 16AA
Le juge peut libérer de la convocation
une personne
ayant des difficultés d'invalidité ou de langue
1) Sur demande, conformément au
paragraphe 3, ou de sa propre initiative, un juge peut libérer de la
convocation une personne s'il est convaincu que, à cause d'un
handicap ou de difficultés de compréhension ou de communiquer en
anglais, cette personne est incapable d'agir efficacement comme
juré.
|
Il faut comprendre que les droits
linguistiques accordés aux minorités maorie et malentendante ne sont pas les
mêmes que pour les citoyens anglophones. Ces derniers peuvent en effet
participer à une procédure judiciaire sans l'intermédiaire d'un traducteur
et sont assurés d'être compris par le juge et le personnel judiciaire. Un
membre de la minorité maorie ou de la minorité malentendante doit d'abord
envoyer un préavis de dix jours au tribunal s'il a l'intention d'utiliser le
maori ou la langue des signes néo-zélandaise, en plus de devoir passer par
un interprète, car le juge et le personnel judiciaire ne sont pas tenus de
comprendre ces langues.
7
Les langues de l'Administration
L'administration du pays ne fonctionne qu'en anglais, que ce soit dans la gestion
interne entre employés ou dans les services aux citoyens. Quelques municipalités de
l'île du Nord peuvent communiquer en maori, mais il s'agit là d'une pratique peu
étendue. L'anglais est l'unique langue de l'État néo-zélandais qui prévoit
certains accommodements pour l'emploi du maori. Par exemple, la
Loi
sur la citoyenneté (1977) exige que le requérant ait une
connaissance suffisante de la langue anglaise pour obtenir la citoyenneté
néo-zélandaise:
Article 8
Citoyenneté par attribution
2) Les exigences visées au paragraphe 1-d sont les suivantes:
(e) que le requérant ait une connaissance suffisante de la langue
anglaise.
|
La loi ne mentionne même pas la langue
maorie, qui a pourtant le statut de langue officielle.
La
Loi sur la
police (2008) prévoit qu'il est possible d'apporter des informations
«dans une langue autre que
l'anglais», sans nommer une langue en particulier, y compris le
maori :
Article 96
Preuve de l'identité et d'autorité de la police
4) Le paragraphe 1 ne doit pas empêcher le commissaire de
prévoir (en
plus de la preuve exigée par le présent paragraphe qui doit être fournie) des
formules supplémentaires de preuve d'identité, d'autorité ou les
deux, pour les agents d'une police particulière, les agents de police
d'un signalement particulier ou tous les agents de police; et
toute formule de preuve fournie:
(a) peut indiquer une information (que ce soit ou non exigé
ou prescrit par le
paragraphe 1);
(b) peut contenir (par exemple, en ayant une micro-puce incorporée
dans celle-ci) des renseignements;
(c) peut apporter des informations dans une langue autre que
l'anglais;
|
Il en est ainsi pour les élections. Le fait de ne connaître que le
maori (ce qui demeure exceptionnel) est considéré comme un «handicap» et un
bulletin de vote particulier peut être prévu à l'article 34 du
Règlement sur les élections locales (2001):
Article 34
Difficultés particulière à voter
1) Un bulletin de vote ou un
document particulier à voter peut être marqué selon la manière décrite au paragraphe 2
si l'électeur:
(a) est physiquement handicapé; ou
(b) est incapable de lire ou d'écrire; ou
(c) n'est pas suffisamment familier
sans aide avec une langue
ou les langues utilisées dans le bulletin de vote.
|
En somme, l'usage d'une autre langue que l'anglais, par
exemple le maori, demeure un fait exceptionnel. Ce n'est pas réellement un droit
normal. Pourtant, le Commissariat à la langue maorie, qui a pour fonction de
promouvoir l'usage du maori dans tous les services gouvernementaux, fait de
nombreux efforts pour encourager les Maoris à demander des services dans leur
langue. Or, il semble que beaucoup de
Maoris eux-mêmes hésitent à le faire parce qu'ils auraient alors l'impression de
solliciter un privilège. En réalité, comme l'offre ne précède pas la demande, il faut que
les Maoris exigent expressément le bilinguisme pour se voir offrir un service dans leur
langue, ce qui, semble-t-il, demanderait beaucoup de courage dans la mesure où les
ressources humaines en langue maorie sont limitées. Toutefois, dans les quelques
municipalités où les Maoris sont concentrés, les services bilingues sont moins
difficiles à obtenir.
Soulignons que la prestation des services
publics aux Maoris n’est pas assurée par des ministères particuliers, mais par
des organismes qui desservent l’ensemble de la population indigène. Cette
approche, appelée mainstreaming (ou «intégration»), se révèle très
différente des politiques antérieures, alors qu’on avait eu recours à des
organismes distincts de service maoris. Le rôle du ministère du Développement
maori consiste à présenter les problèmes des Maoris aux organismes de prestation
des services gouvernementaux. Le Ministère collabore avec les iwi, les hapu et
d'autres organisations maories afin de déterminer les besoins particuliers et de
formuler des recommandations.
8 Les langues d'enseignement
Fondé sur le modèle britannique, la Nouvelle-Zélande
dispose d'un système d'enseignement de qualité reconnue à travers le monde,
notamment pour ses lycées et universités. Cette réputation est confirmée par le
fait que des milliers d'étudiants internationaux viennent de nombreux pays du
Sud-Est asiatique, de l'Asie du Nord, du Japon, de l'Amérique du Sud, de
l'Australie, de l'Inde, etc. Les exigences linguistiques en anglais sont très
strictes dans la plupart des établissements d'enseignement. La scolarité est
obligatoire pour tous les enfants âgés de 5 à 16 ans. Le pays est doté d'écoles
publiques et privées. Toutes les deux sont payantes, mais les écoles privées
sont beaucoup plus coûteuses et destinées aux plus riches
Dans le domaine de l'enseignement, l'anglais est
obligatoire de la maternelle à l'université. Les Maoris peuvent recevoir un enseignement
dans leur langue à la maternelle et au premier cycle du primaire (trois premières
années) seulement, mais les écoles maories sont rares et disponibles seulement dans les
régions où la minorité est concentrée. Malgré les grandes réussites de ces trois
dernières décennies dans la revalorisation de la langue maori aux générations
plus jeunes, la revitalisation du maori ne semble constituer qu'un succès
mitigé. De façon générale, les Kura Kaupapa Māori
(écoles primaires d'immersion) forment de bons
locuteurs du maori, mais son usage n’est que peu répandu en dehors des salles de
classe. D'ailleurs, l'anglais demeure
incontournable puisque les cours de mathématiques et les cours d'anglais sont dispensés
uniquement dans cette langue. De plus, la pénurie du matériel pédagogique en maori et
le manque de professeurs (seulement 4 % sont maoris) capables d'enseigner le
maori
rendent son enseignement peu accessible. En 2011, selon le ministère
néo-zélandais de l’Éducation, seuls 14 % des élèves maori (soit 24 805 jeunes)
reçoivent un enseignement en maori sous une forme ou une autre. En réalité, le
système d'éducation semble moins à assurer la protection et le transmission de
la langue et de la culture maorie qu'à favoriser un enseignement bilingue
transitoire pour que les Maoris puissent s'intégrer à la majorité anglophone.
Pourtant, l'article 155 de la
Loi sur l'éducation (1989)
prévoit bel et bien des écoles dans lesquelles le Te reo Maori (langue
maorie) est la principale langue d'enseignement, mais il faut au moins 21
personnes qui en font la demande:
Article 155
Kura Kaupapa Māori
1) Lors de l'établissement d'une école publique, le ministre
peut, par un avis dans le Journal officiel, désigner une école en vertu du
présent article.
2) Le ministre a le pouvoir discrétionnaire absolu de refuser
d'ouvrir une école en vertu du présent article.
3) Le ministre ne peut établir une école vertu du présent article
que s'il est convaincu que:
(a) les parents d'au moins 21 personnes qui, si l'école
était implantée, auraient le droit de s'inscrire gratuitement
lorsqu'ils
désirent mettre ne place une telle école:
(i) dans laquelle le Te reo Maori (langue maorie) est la principale
langue d'enseignement; et (ii) dans laquelle la charte scolaire exige de l'école
fonctionne conformément à au Te Aho Matua (tel que défini à l'article 155A); et (iii) qui a des caractéristiques particulières (le cas échéant)
énoncés dans sa charte qui donne à l'école un caractère
particulier (appelé dans le présent article «caractéristiques
particulières»);
7) Le conseil d'une école créée en vertu du présent article
doit veiller à ce que:
(a) le Te reo Maori soit la langue principale d'enseignement à
l'école; et
(b) l'école fonctionne selon le Te Aho Matua.
|
Les élèves dont la langue
maternelle est l'une des langues polynésiennes ou une langue d'une autre
communauté linguistique ont également les mêmes possibilités d'utiliser leur
propre langue dans le cadre de leur scolarité.
Au secondaire, il n'y a ni écoles ni cours en langue
maorie; les professeurs sont libres toutefois de donner des cours sur la culture et
l'histoire maorie. Le ministère de l'Éducation prépare du matériel pédagogique qu'il
distribue dans les écoles afin de favoriser ce type d'enseignement. Mais le Ministère
veut également promouvoir le caractère multiculturel de la Nouvelle-Zélande; il en
résulte que les éléments reliés à la culture maorie sont souvent noyés dans les
contenus propres aux cultures européennes, polynésiennes et asiatiques. Bref, le
système établi en Nouvelle-Zélande vise moins à assurer la survivance de la langue et
de la culture maorie qu'à promouvoir une éducation bilingue transitoire afin que les
Maoris puissent s'intégrer à la majorité anglophone du pays.
9 Le domaine du travail
Dans le monde du travail, particulièrement le monde des affaires, l'anglais est
presque exclusivement utilisé. La visibilité du maori est marginale, on ne le perçoit
que dans l'affichage administratif, surtout dans les municipalités maories, au ministère
des Affaires étrangères et à la Bibliothèque nationale. La signalisation routière est
en anglais seulement. La plupart des noms de lieu de la Nouvelle-Zélande portent des noms
maoris. Le National Geographic Board, qui détient une autorité absolue sur l'usage
officiel des noms de lieu, n'accepte pas le principe d'une toponymie bilingue. Sur les
plaques odonymiques (noms de rues), beaucoup de dénominations spécifiques sont en langue
maorie, mais le terme générique est toujours en anglais (p. ex., Kowhai Road).
Les enseignes et la publicité commerciale ne paraissent qu'en anglais, à l'exception des
boutiques à vocation touristique où le japonais et le chinois sont présents. Enfin, si
les règlements ponctuels et les consignes relatives à la sécurité ne paraissent qu'en
anglais, certaines agences gouvernementales publient assez souvent des dépliants
destinés au grand public non seulement en maori, mais également en samoan, en
niuan (île Niue), en tokelauan (île Tokelau), etc.
Le degré de satisfaction des groupes
minoritaires est plutôt élevé dans le cas des immigrants, souvent trop heureux de s'intégrer à
la majorité anglophone du pays. Par contre, les Maoris se déclarent tout à fait
insatisfaits des droits qui leur sont reconnus. Ils revendiquent beaucoup plus de services
dans leur langue, particulièrement dans l'administration, la justice, l'enseignement et
le milieu de travail. Plusieurs demandent une nouvelle loi sur la langue maori qui
transposerait leurs droits dans les faits et les étendrait dans diverses domaines,
particulièrement à l'école.
De plus, les Maoris ne veulent plus que leurs droits ne leur
soient concédés que seulement s'il y a une demande expresse. Les leaders de la
communauté maorie désirent que l'usage du maori soit étendu à tout le système
scolaire et disponible à tout élève maori, que plus de ressources humaines soient
consacrées à la formation des professeurs et que le ministère de l'Éducation
prévoit des programmes complets en langue maorie. Enfin, on demande une extension des
émissions de radio et de télévision en maori (consulter à nouveau la
Loi
sur la langue maorie).
Dans le domaine de l'affichage, la langue maorie est
pratiquement inexistante. Toutes les affiches, tous les panneaux publicitaires
et TOUS
les panneaux routiers n'apparaissent qu'en anglais, sauf dans de rarissimes
exceptions. Or, la Nouvelle-Zélande est un pays officiellement bilingue, mais
l'une des langues est manifestement plus visible que l'autre.
PHOTOS: Jean-Pierre
PORRET-BLANC |
Dans l'état actuel des choses, on peut
estimer que les droits reconnus aux Maoris sont tellement restreints qu'ils deviennent
presque symboliques, à l'instar des discours politiques qui commencent toujours
par quelques mots en maori. Ces droits ne sont pas suivis d'une véritable politique de promotion
de leur langue ancestrale. De plus en plus de Maoris veulent apprendre celle-ci pour
retrouver leur identité. Étant donné que le nationalisme maori est en hausse constante
depuis quelques années, le gouvernement néo-zélandais serait mal venu d'ignorer ces
demandes, puisqu'elles s'avèrent des plus légitimes. Le statut de langue officielle du
maori ne se vérifie pas dans les faits, puisqu'il correspond plutôt à celui des droits
nettement différenciés en faveur de l'anglais.
Il semble, en définitive, que le maori soit devenu plus un
symbole qu'une question d'égalité entre citoyens. Les stratégies de marketing
et de promotion du tourisme néo-zélandais se réclament toutes des traditions
maories, mais en autant que tout reste dans le domaine du folklore (visages
tatoués et danses maories).
Dernière mise à jour:
19 déc. 2023
LECLERC, Jacques. Langue et société, Laval, Mondia Éditeur,
coll. «Synthèse», 1992, 708 p.
LECLERC, Jacques et Jacques MAURAIS. Recueil des législations
linguistiques dans le monde, tome V: «Algérie, Autriche, Chine,
Danemark, Finlande, Hongrie, Malte, Maroc, Norvège, Nouvelle-Zélande,
Pays-Bas, Royaume-Uni, Tunisie, Turquie, ex-URSS», Québec, Les Presses
de l'Université Laval, CIRAL, 1994, 223 p.
MOHI, John H. La gestion de la diversité culturelle en
Nouvelle-Zélande, Bangkok (Thaïlande), conférence de l’International
Federation of Library Associations and Institutions, 20-28 août 1999,
[http://www.ifla.org/IV/ifla65/papers/095-106f.htm].
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