Capitale:
Mumbai (anciennement: Bombay) Population:
112,3 millions (2011)
Langues officielles: marathi (de jure); anglais et hindi (de
facto)
Groupe majoritaire: marathi
(68,8 %)
Groupes minoritaires: hindi
(11,0 %), ourdou (7,1 %), gujarati (2,3 %), télougou (1,4 %),
kannada (1,2 %), sindhi (0,7 %), konkani (0,6 %), tamoul (0,5 %),
malayalam (0,4 %), bengali (0,2 %), panjabi (0,1 %), etc.
Système politique: État de l'Union indienne
Articles constitutionnels (langue): art.
15, 29, 30, 120,
210, 343 à 350 de la Constitution de 1956
(en vigueur)
Lois linguistiques de l'Union:
Code de
procédure civile
(1908);
Ordonnance
présidentielle de 1960;
Loi sur
les langues officielles (1963/1967);
Règlement de la Cour
suprême (1966);
Loi sur les textes autorisés (lois
fédérales) (1973);
Règlements sur les langues officielles
(1976/1987);
Ordonnance
n° 18 sur l'audition du procès et l'examen des témoins
(1976);
Loi sur la Commission nationale pour les minorités (1992);
Loi sur les réseaux câblés de télévision
(Réglementation)
(1995);
Loi sur la Commission nationale
pour les
établissements d'enseignement minoritaires
(2004);
Loi sur le droit à l'information
(2005);
Règlement sur la Commission nationale pour les établissements
d'enseignement minoritaires (procédure d'appel)
(2006);
Directives relatives à la langue officielle de 2009;
Loi sur le droit des enfants à
une éducation gratuite et obligatoire
(2009).
Lois de l'État:
Loi sur les langues
officielles (1964, modifiée en 1996);
Règlement sur
les langues officielles
(Objectifs prévus) (1966);
Loi sur les établissements d'enseignement (gestion)
(1976);
Loi sur la réglementation des employés des écoles
privées (Conditions de services) (1977);
Règlement sur la justice des mineurs (soins et protection des
enfants) (2002);
Règlement de l'Assemblée
législative (2003);
Loi sur la Commission des
minorités (2004);
Code de procédure civile
(2006);
Règlement sur le droit des enfants à une
instruction gratuite et obligatoire
(2011);
Loi sur les établissements professionnels d'enseignement privés non
subventionnés (réglementation et frais d'admissions) (2015). |
1
Situation générale
|
Le Maharashtra est un grand État situé au centre-ouest de l'Inde
d'une superficie de 307 713 km² (Pologne: 312 685 km²; France: 547
030 km²). Il est limité à l'ouest par l'État du Rajasthan et la mer
d'Arabie, de l'État de Madhya Pradesh au nord, de l'État de
Chhattisgarh à l'est, de l'État d'Andhra Pradesh, de Karnataka et du
petit État de Goa au sud.
Le Maharashtra est un État créé en fonction de critères
linguistiques, la langue marathi parlé par l'ethnie des Marathes. L'appellation
de «Maharashtra» provient de la
langue marathi et désigne les Marathes habitant la région; les
Indiens qui habitent l'État du Maharashtra
peuvent être appelés
Maharashtriens.
La capitale de l'État
est Mumbai (Bombay jusqu'en 1995), qui compte une population de 12,4
millions d'habitants (2011), mais 22 millions avec les villes
satellites. Le Maharashtra est organisé en 35 districts.
2 Données démolinguistiques
Au recensement de 2011, le Maharashtra constituait
le second État indien (Uttar Pradesh: 199,5 millions) le
plus peuplé avec une population totale de 112,3 millions
d'habitants. La majorité des habitants de l'État du Maharashtra sont
des Indos-Ayens dans une proportion de 96 %, les autres étant des
Dravidiens originaires des États du Sud. Le Maharashtra demeure un
État multi-ethnique, multilingue et multiconfessionnel. |
2.1 Les langues
En ce qui concerne les langues, le marathi
est nettement la langue majoritaire de l'État avec 68,8 % de la population,
c'est-à-dire 66,6 millions de locuteurs de cette langue. Les
autres langues majeures sont l'hindi (11, %), l'ourdou (7,1 %), le gujarati (2,3
%) le télougou et le kannada.
Langue
maternelle |
Population (recensement 2001) |
Pourcentage |
Groupe linguistique |
Marathi |
66 643 942 |
68,8 % |
langue
indo-aryenne |
Hindi |
10 681
641 |
11,0 % |
langue
indo-aryenne |
Ourdou |
6
895 501 |
7,1 % |
langue
indo-aryenne |
Gujarati |
2
315 409 |
2,3 % |
langue
indo-aryenne |
Télougou |
1
405 958 |
1,4 % |
langue
dravidienne |
Kannada |
1
254 519 |
1,2 % |
langue
dravidienne |
Sindhi |
709 224 |
0,7 % |
langue
indo-aryenne |
Konkani |
658 259 |
0,6 % |
langue
indo-aryenne |
Tamoul |
527 995 |
0,5 % |
langue
dravidienne |
Malayalam |
406 358 |
0,4 % |
langue
dravidienne |
Bengali |
310 137 |
0,3 % |
langue
indo-aryenne |
Panjabi |
269 309 |
0,2 % |
langue
indo-aryenne |
Oriya
|
93 990 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Népalais (népali) |
63 480 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Maithili |
37 525 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Kashmiri |
5 344 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Assamais |
2 516 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Dogri |
1 978 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Manipouri |
1 665 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Autres
langues |
4 467
750 |
4,6 % |
- |
Total du recensement de 2001 |
96 752 500 |
100 % |
- |
Les langues énumérées dans le tableau ci-dessus sont
celles parlées par plus de 1000 locuteurs, mais il existe encore beaucoup
d'autres langues parlées par un plus petit nombre de locuteurs. Sur les 35
districts qui composent l'État du Maharashtra, 14 comptent une minorité hindiphone (entre 15 % et
49 % de la population) et 21, une minorité ourdophone (de plus de 15 %
et moins de 49 %).
- Le marathi
Le marathi est la langue officielle de l’État du Maharashtra, mais il est aussi utilisé, à divers degrés, dans les
territoires de Daman-et-Diu, de Dadra-et-Nagar-Haveli, dans l'État de Goa,
ainsi que dans les États suivants: Karnataka, Madhya Pradesh, Chhattisgarh,
Gujarat, Tamil Nadu, Andhra Pradesh et Télangana (nouvel État depuis le 2
juin 2014). Bref, le marathi est parlé par au moins 72 millions de locuteurs
dans le monde, ce qui correspond par le nombre à des langues comme le français,
l'allemand ou l'italien. Le marathi est également une
langue
constitutionnelle. Le marathi s'écrit avec l'alphabet devanagari.
Toutefois, le marathi n'est pas une langue uniforme ni
encore normalisée. Les
linguistes ont identifié plus de 40 variétés dialectales du marathi. La plupart
de ces variantes sont d'ordre lexical et phonétique. Bien que le nombre des
variétés dialectales soit considérable, le degré d'intelligibilité entre
celles-ci est relativement élevé. Si l'État du Maharashtra doit son unité
politique à la langue marathi, la langue majoritaire parlée par 68,8 % de la
population comme langue maternelle, la répartition des langues peut varier
beaucoup selon les districts. Par exemple, l'anglais n'est parlé comme langue
seconde que dans les grands centres urbains. Les minorités hindiphones et
ourdouphones sont également concentrées dans les centres urbains, les zones
rurales étant exclusivement marathinophones, bien qu'il existe de fortes
minorités parlant le konkani à l'ouest, le gurarat au nord-ouest, le télougou et
le kannada au sud, etc.
- L'anglais
|
Comme dans la plupart des États
indiens, l'anglais joue un rôle important au Maharashtra.
Dès le début des années 1960, une commission avait été
créée afin de d'introduire l'anglais dans le système
d'éducation. La Commission Kothari (1964-1965)
recommandait que l'enseignement de l'anglais soit
introduit dans les classes de Ve du primaire. Cependant,
le gouvernement a réalisé qu'il était pas possible de
commencer l'étude de l'anglais avant la classe de VIIIe
pour les élèves habitant dans les zones rurales, faute
d'enseignants et de matériel didactique. Il s'ensuivit
une insatisfaction certaine de la part de la population
parce que les écoles privées se sont multipliées grâce
du fait qu'elle enseignaient l'anglais.
Dans l'État du Maharashtra, comme dans d'autres États
indiens, la langue anglaise est devenue une question
d'intérêt politique dont l'objectif ultime est de
répondre aux aspirations des gens. La connaissance de
l'anglais est souvent exigée dans un grand nombre
d'emplois. Cependant, les locuteurs de l'anglais langue
maternelle sont à peu près inexistants en Inde. Ainsi,
il est difficile pour un Maharashtrien de trouver
quelqu'un de compétent à qui parler en anglais. |
- L'hindi
L'hindi est la langue de l'Union indienne. Dans les États du Nord,
l'hindi est généralement assez bien accepté dans la mesure où il
n'empiète pas sur la langue régionale officielle, en l'occurrence le
marathi. L'hindi est devenu une langue inévitable et incontournable
dans tous les États du Nord. Cette langue est d'ailleurs enseignée,
au moins comme langue seconde, dans tous ces États, sans
compter que l'hindi est aussi la langue officielle régionale dans
plusieurs États et territoires (Bihar,
Haryana, Himachal Pradesh,
Jharkhand, Madhya Pradesh, Uttar Pradesh, etc.).
Il faut dire que l'État compte une importante communauté hindiphone
de quelque 10,6 millions de locuteurs.
En général, il est assez aisé pour une Marathe
parlant le marathi d'apprendre l'hindi. Ce sont deux langues
appartenant aux
groupe
indo-aryen
et qui possèdent le même alphabet dévanagari. L'hindi
est davantage connu et utilisé dans les grands centres urbains que
dans les zones rurales où il est à peu près inconnu. À Mumbai, la
ville la plus cosmopolite de l'État, on peut entendre parler le
marathi, l'anglais, l'hindi et l'ourdou un peu partout dans les
endroits publics, sans oublier le gurajati, le télougou ou le
kannada. Déjà, dans des villes populeuses comme Pune (3,4 millions),
Nagpur (2,4 millions), Thane (1,8 million) ou Pimpri Chinchwad (1,6
million), le marathi reprend ses droit sur l'hindi.
L'État du Maharashtra compte au moins 60 000 enseignants qui donnent
des cours en hindi soit comme langue seconde dans les écoles
publiques, soit comme langue maternelle pour la minorités hindiphone.
|
2.2 Les religions
Tout au long de l'histoire du Maharashtra, la
religion a fait partie intégrante de la culture de cet État.
Aujourd'hui (recensement de 2011),
l'hindouisme est pratiqué par 70,3 % des habitants; l'islam, par 18,6 %; le
bouddhisme, par 6,1 %; le jaïnisme, par 2,2 %; le christianisme, par 1,9 %. Il reste 0,9 % pour les autres religions,
dont le sikhisme, le judaïsme et le zoroastrisme. Ces religions
jouent un rôle à la fois religieux et politique au Marharashtra.
L'islam prend progressivement plus d'expansion que l'hindouisme.
Dix ans auparavant, l'Islam représentait 10 % de la population
et l'hindouisme, 80 %. En somme, l'hindouisme a perdu des
membres au profit de l'islam. La Constitution de l'Inde déclare
que le droit à la liberté de religion constitue un droit
fondamental. |
3
Bref historique
La première civilisation importante fut constituée, aux environs de 2500 avant
notre ère, le long de la vallée de l'Indus (actuellement le Pakistan); cette
civilisation subit les invasions des Indo-Aryens, lesquels
implantèrent l'hindouisme, ainsi que leur culture et les structures
sociales (dont les castes) encore en vigueur aujourd'hui. Les
Indo-Aryens sont également à l'origine des langues parlées dans tout le nord de
l'Inde (hindi, panjabi, marathi, etc.), langues que l'on classe aujourd'hui
comme les langues du
groupe
indo-iranien ou indo-aryen
(sous-groupe indien ou aryen) appartenant à la
famille indo-européenne. La
langue marathi prit naissance vers le VIe siècle avant notre ère sou le nom de
maharashtri, une langue qui a été utilisée dans l'Antiquité et au Moyen
Âge, et qui fut l'ancêtre du marathi moderne et du konkani. Le maharashtri
a été parlée durant plus de mille ans et a été la langue officielle de la
dynastie des Satavahana.
3.1 La civilisation hindoue
Au cours des siècles suivants, soit de 1500 à 200 avant notre ère, les
Indo-Aryens prirent le contrôle de tout le nord de l'Inde
en expulsant les Dravidiens plus au sud du sous-continent. On en constate
aujourd'hui les conséquences linguistiques de cette répartition
territoriale: les
langues indo-aryennes
(ou indo-iraniennes)
occupent le Nord, alors que
les
langues dravidiennes
sont
confinées au sud de l'Inde (voir
la carte linguistique).
C'est durant cette période que les Vedas
(écritures sacrées hindoues) furent écrites et que le système de castes fut
définitivement établi pour assurer le statut de Brahman (prêtres issus de la 1re
civilisation). Ensuite, le bouddhisme et le jaïnisme firent leur apparition dans
le pays qui vit apparaître une multitude d'empires jusqu'en 319 de notre ère,
date de la fondation de l'empire Gupta, qui dura jusqu'en 606, alors que le nord
de l'Inde se fragmenta en plusieurs royaumes hindous séparés; il ne se réunifia
plus jusqu'à l'arrivée des musulmans (au XIe
siècle). L'âge d'or de la civilisation hindoue coïncida avec le règne d'Harsa
(606-647).
Un peu après l'an 700 de notre ère, les
Rajputs (du sanskrit rajaputra signifiant «fils de roi») firent leur
apparition dans le nord de l'Inde, une région alors appelée le Rajputana,
aujourd'hui le Rajasthan et une partie du Gujarat. Ils s'installèrent en de
nombreux petits royaumes indépendants. Au moyen d'un subtil équilibre d'alliance
et d'opposition, les souverains rajputs réussirent à conserver leurs royaumes
relativement intacts durant plusieurs siècles contre les envahisseurs musulmans,
les Moghols.
|
En 1534, le chah
Bahadur du Gujarat fut forcé de céder les îles de Bombay (en port.: Bombaim, Colaba,
Colaba Pequena, Maim, Mazagão, Parel et Worli) aux Portugais, qui
nommèrent la zone Bom Bahia, c'est-à-dire «la bonne baie». Au fil du
temps, le nom a fini par être modifié en Bombaim, terme encore en usage
dans la langue portugaise. À cette
époque, Bombay constituait encore un archipel de sept îles qui, au
cours des siècles, ont été progressivement réunies pour former en
1845
la presqu'île du Vieux-Bombay, puis Mumbai depuis 1995. Les Portugais
restèrent maîtres de l'archipel jusqu'en 1661, alors qu'il passa sous
le contrôle des Anglais comme
une partie de la dot de l'infante portugaise Catherine de Bragance, donnée en mariage
au roi Charles
II d'Angleterre. En 1668, celui-ci loua les îles pour 10
£ivres par an à la Compagnie anglaise des Indes orientales, laquelle obtint de
cette façon un port sur la côte occidentale de l'Inde.
C'est au cours de cette période que le nom de Bombaim reçut son
appellation
anglaise de «Bombay»; Maim devint Mahim, et Colaba Pequena devint Old Woman's
Island. Par la suite, après une brève épisode pendant laquelle le portugais a
transmis des mots au marathi, l'influence de l'anglais allait se faire sentir
davantage dans le vocabulaire du marathi.
La
population de Bombay allait augmenter rapidement, de 10 000 habitants en 1661 à
60 000 en 1675. En 1687, la Compagnie des Indes orientales allait y transférer
son quartier général afin de profiter du port. |
3.2 L'Empire moghol
Avant les Britanniques, soit à partir du XVIe
siècle, et
ce, jusqu'au XIXe
siècle, l'Inde allait être constituée essentiellement de trois
empires: les Moghols, les Rajputs et les Marathes, mais l'Empire moghol fut le
plus déterminant.
|
En 1517, la mort du sultan de Delhi modifia les rapports de force au
sein de la noblesse et fragilisa la dynastie des Lodi, une dynastie
musulmane sunnite d'origine afghane qui régnait sur le sultanat de
Delhi depuis 1451. Le prince moghol Bâbur (1483-1530), descendant de
Tamerlan et déjà maître de l'Afghanistan, profita de ce contexte
favorable pour vaincre les Lodi, en avril 1526, à la bataille de
Panipat, ce qui inaugurait la domination moghole sur le nord de
l'Inde. Lorsque Bâbur fonda son empire, il mit davantage
l'accent sur son héritage turco-mongol que sur sa religion
musulmane. Il passa le reste de sa vie à organiser son nouvel empire
et à embellir Agra, sa capitale. Il créa aussi une nouvelle monnaie
: la roupie, qui est encore utilisée en Inde, ainsi qu'au Pakistan,
au Népal, au Sri Lanka, etc. À la mort de Bâbur, son fils aîné,
Humâyûn (1508-1556), lui succéda.
En 1556, Jalâluddin Muhammad Akbar succéda à
son père Humâyûn à la tête d'un royaume musulman au nord de l'Inde
que ce dernier avait regagné à la fin de sa vie, une fois revenu de
son exil de Perse. Akbar agrandit son royaume dès 1561 autour de
Delhi. À partir de ce moment, il commença à régner en maître
incontesté sur tout le nord de l'Inde. Il conquit le Gujarat en
1573, puis le Bihar et le Bengale en 1576, le Sind en 1590, l'Orissa
en 1592, le Baloutchistan (Pakistan) en 1594. Par la suite, il
hérita du Cachemire et du royaume de Kaboul (Afghanistan). À son
décès en 1685, l'empire d'Akbar s'étendait dans tout le nord de
cette grande région, de Kaboul à Dacca, ce qui comprendrait
aujourd'hui une partie de l'Afghanistan, le Pakistan, le nord de
l'Inde (y inclus le Népal) et le Bangladesh. |
Du fait que les Moghols contrôlèrent un
empire musulman, c'est le persan
qui servit de langue administrative en employant
l'alphabet arabo-persan. C'est Akbar qui fit traduire les classiques hindous
en langue persane, qui organisa des discussions théologiques entre
chrétiens, hindous, sunnites, chiites, zoroastriens et sikhs, et qui
supprima la jizyia, une taxe prélevée sur les non-musulmans, rendant
ainsi égaux devant l'impôt tous les sujets de son empire. C'est sous le
règne de son fils, Jahângîr (1569-1627), que l'Empire moghol devint la plus
grande puissance du monde de son temps, sans pour autant être tenté de
partir à la conquête de l'Occident. Son successeur, Aurangzeb (1618-1707)
fut un musulman orthodoxe, adepte des interprétations les plus
conservatrices du Coran. Il interdit même l'hindouisme, ce qui allait
entraîner la création d'un empire rival, l'Empire marathe, de confession
hindouiste, entre la vallée du Gange et l'Inde centrale.
3.3 L'Empire marathe
|
L'Empire marathe est né de la
volonté des hindous de s'opposer au pouvoir des Moghols
musulmans. Comme son nom l'indique, il provient de l'État qui
forme aujourd'hui le Maharashtra, la terre natale des Marathes.
C'est sous la direction du chef de guerre Shivaji Bhonsle (1627-1680)
que s'amorça l'empire des Marathes. Ce fondateur de la dynastie
Bhonsle organisa à
partir de 1646 la résistance à la domination de l'Empire mogol
sous la forme d'une guérilla populaire; celle-ci compensait sa
faiblesse numérique par son extrême mobilité. Couronné rajah en
1674, Shivaji dota son État d'une solide organisation
administrative et financière.
L'Empire marathe devint la
première puissance du subcontinent indien au cours du XVIIIe
siècle. Au cours de cette période faste pour les Marathes, le Maharashtra s'est développé avec une identité régionale
distincte, principalement en raison du développement de la
langue marathi issue de l'ancien maharashtri. Sous le règne de
Shivaji, la langue utilisée les documents administratifs est
apparue de moins en moins persanisée; alors qu'en 1630 environ
80 % du vocabulaire était d'origine persane, ce pourcentage est
tombé à 37 % en 1677. Cette puissance des Marathes ont sans
aucun doute aidé à répandre le marathi dans des régions
périphériques plus étendues. Cette période a également favorisé
l'emploi du marathi dans les transactions impliquant les
relations d'affaires et les transactions commerciales. |
Puis l'Empire marathe, en raison de conflits
internes entre vassaux, en vint à se fractionner en
plusieurs entités régionales confédérées, régies par de
petites dynasties de gouverneurs: les Bhonsle du Berar, les Gaikwar de
Baroda, les Holkar d'Indore, les Sindhia de Gwalior, etc.
L'Empire marathe s'allia à la France et devint le principal
adversaire de la Compagnie anglaise des Indes. Celle-ci
allait en venir à bout au terme de trois «guerres marathes»
(1775-1782, 1803 et 1817-1818). La conquête britannique du Maharashtra fut complétée en 1818 avec la défaite du peshwa
(premier ministre) Bajirao (1700-1740) lors de la troisième
guerre anglo-marathe. Après avoir été
défaits par les Britanniques, la dynastie des Bhonsla régna sur
la région jusqu'à ce qu'elle soit annexée, en 1853, par la
Compagnie anglaise des Indes orientales.
3.4 Les Indes
britanniques
L'Inde britannique commença en 1858 par
le transfert des possessions de la Compagnie des Indes orientales à la
Couronne britannique en la personne de la reine Victoria, proclamée
«impératrice des Indes» en 1876. Les Britanniques administrèrent un territoire
immense, qui s'étend aujourd'hui du Pakistan jusqu'à la Birmanie en
incluant l'Inde et le Bangladesh. Le territoire regroupait des
«provinces» sous administration directe et des États princiers sous
suzeraineté britannique.
- Les Indes et la
présidence de Bombay
|
Trois «présidences» (anglais: "Presidencies") furent créées: la
présidence du Bengale (1773), la présidence de Madras (1864) et la
présidence de Bombay (1847). Les villes de Calcutta (au
Bengale), Madras (au Tamil Nadu) et
Bombay (au Maharashtra) devinrent des capitales administratives,
tandis que le vice-roi
résidait à Calcutta. De 1819 à 1827, la province de Bombay eut comme
gouverneur Mountstuart Elphinstone (1779-1859) qui favorisa le développement de
l'enseignement en anglais; c'est lui qui fonda l'Elphinston College de
l’Université de Bombay. Les langues principales de la présidence de Bombay
étaient le sindhi dans le Sind, le kutchi dans le Kutch, le gujarati et
l'hindoustani dans le Gujarat; au Maharashtra, c'étaient, selon les régions
ou les districts, le marathi, le gujarati, le kannada ou le bhili. La
période coloniale britannique a favorisé la standardisation de la grammaire
marathi grâce aux efforts du missionnaire chrétien William Carey
(1761-1834). Le premier journal en marathi est apparu en 1832.
Lors du Régime britannique, en raison de
ces trois «présidences», il y avait plusieurs Indes, d'où l'expression
«empire des Indes». En 1911, le gouvernement britannique déplaça la
capitale de Calcutta, jugée trop éloignée, à New Delhi, une nouvelle ville
construite au sud de la vieille ville de Delhi. C'est ainsi que New Delhi
devint la capitale de l'Empire britannique des Indes. Évidemment,
l'expression «empire des Indes» allait tomber en désuétude lors de
l'indépendance de l'Inde.
- La langue anglaise
En 1835, la "English Education Act" changea
la donne en matière d'enseignement dans le sous-continent indien. Alors qu'auparavant les
Britanniques avaient favorisé l'instruction traditionnelle,
musulmane et hindoue, et les publications de la littérature dans les
langues savantes comme le sanskrit, l'arabe et le persan, ils imposèrent
dorénavant des établissements d'enseignement de type occidental avec
l'anglais comme langue d'enseignement. Par la suite, d'autres
mesures suivirent en faveur de l'anglais comme la langue de
l'administration et des tribunaux supérieurs (en lieu
et place du persan). Mais les Marathes allaient résisté à la
domination anglaise.
|
Les Britanniques avaient jugé que, parmi toutes
les langues étrangères, l'anglais était celle qui leur paraissait la
plus utile à leurs «sujets indigènes» ("native subjects"). Finalement, du statut de langue maternelle des
souverains étrangers, l'anglais devint l'une des principales langues
véhiculaires de l'Inde. L'imposition de l'anglais permettait aussi aux colons britanniques de maintenir une certaine supériorité par rapport aux
peuples colonisés.
En 1942, l'ultimatum lancé
par les Indiens aux Britanniques, «Quit India», a eu lieu à Bombay et a
culminé avec le transfert des pouvoirs et l'indépendance de l'Inde de 1947.
Plusieurs dirigeants du Maharashtra ont joué un rôle de premier plan dans ce
long combat contre le colonialisme britannique.
La fin de la Seconde Guerre mondiale amena les Britanniques à réaliser que l'indépendance
de l'Inde devenait inévitable: ils n'avaient plus le pouvoir ni la volonté de maintenir un
si vaste empire. Au cours de la colonisation
britannique, les hindous avaient été le groupe
privilégié parce qu'ils étaient détenteurs du trône de Delhi. Par conséquent, les musulmans
de l'Inde se sont vite trouvés marginalisés dans le cadre colonial,
tandis que les hindous y prospéraient, notamment grâce à leur nouveau système
d'éducation anglophone. Une nouvelle réalité surgit pour l'importante minorité
musulmane: l'indépendance de l'Inde allait forcément entraîner une domination
hindoue sur tout le pays.
3.5 Après l'indépendance
de l'Inde
Lors de l'indépendance en 1947, la «présidence de Bombay»
fut rattachée à l'Inde; elle fut fusionnée avec certains États
princiers de l'agence des États de Baroda, de l'Inde occidentale
et du Gujarat ainsi que de l'agence des États du Deccan en 1950
afin de créer l'État de Bombay (voir la carte).
Dès 1947, le premier ministre indien, Jawaharlal Nehru, désigna
un juriste éminent du Maharashtra (mais né au Madhya Pradesh), Bhimrao Ramji
Ambedkar (1947-1951), comme ministre de la Justice. C'est lui fut le
principal rédacteur de la Constitution indienne: il y inclut toute forme de
prohibition (race, religion, langue, caste, etc.).
|
- L'État de Bombay En
1956, la réorganisation des États (cf. la States Reorganisation Act)
modifia les frontières de l'État de Bombay : plusieurs districts
furent transférés à l'État de Mysore, mais l'État de Bombay
s'élargit vers l'est en intégrant les régions de langue marathi de
l'Hyderabad et du sud du Madhya Pradesh, ainsi que les États de
langue gujarati à l'ouest, le Saurashtra et le Kutch. Mais Bombay
était un État bilingue avec le marathi et le gujarati. Un mouvement
nationaliste prit forme avec le Samyukta Maharashtra (ou Sanyukta
Maharashtra Andolan), une organisation qui exigeait la création d'un
État marathe avec le marathi comme langue distinctive parce que
l'État de Bombay était bilingue (marathi et gujarati).
Parallèlement, le mouvement Mahagujarat, une organisation pour la
promotion du gujarat, commençait à militer pour la création d'un
État de langue gujarati.
- L'État du Maharashtra
Quelques années plus tard, le 1er mai 1960, l'État de Bombay fut
fractionné en deux nouveaux États, en fonction de critères
linguistiques: le Maharashtra actuel, de langue marathe, et le
Gujarat actuel, de langue gujarati. Bombay resta la capitale de
l'État de Maharasthra. En 1965, l'Assemblée législative du
Maharashtra adopta la
Loi sur les langues
officielles de 1964, puis modifiée en 1996 et en 2001,
qui permettait d'utiliser le marathi, l'hindi et l'anglais à des
fins officielles de l'État. (1964). |
|
En 1966, un parti politique très
nationaliste fut créé à Bombay afin de se porter le
défenseur de la langue marathi et de la religion hindoue, le
Shiv Sena. Son nom signifie «armée de Shivaji», du nom du
fondateur de l'Empire marathe au XVIIe siècle, l'un des
seigneurs à avoir résisté aux attaques mogholes. Ce parti
politique a comme vocation première de défendre les droits
des Marathes, appelés les «fils du sol», et de leur réserver
des quotas d'embauche dans l'administration publique de
l'État. Le tigre dans le logo représenterait le changement.
Le Shiv Sena a pris part à de nombreux gouvernements du
Maharashtra et, à plusieurs reprises, il a été membre de
coalitions avec l'Alliance démocratique nationale (en
anglais: "National Democratic Alliance") qui a
gouverné l'Inde de 1998 à 2004, puis en 2014. De fait, bien
que le Shiv Sena soit principalement enraciné dans le
Maharashtra, il a réussi à s'étendre à l'échelle nationale
en exploitant l'idéologie du «pan-indianisme», toujours liée
aux droits pro-marathi, mais aussi aux groupes nationalistes
hindous en s'alignant avec d'autres partis politiques.
Après l'adoption de la
Loi sur les langues
officielles (en 1965), les représentants du
Shiv Sena ont organisé des campagnes pour
promouvoir la langue marathi en lieu et place de l'hindi et
de l'anglais. |
Il fallut attendre en 1971 pour
voir appliquer avec parcimonie les vagues dispositions de la loi en
faveur du marathi, ce qui n'a pas empêché l'anglais de dominer
l'affichage commercial dans le paysage du Maharasthra. En 1996, le
gouvernement a fait adopter des modifications (dont l'article 5) à
la
Loi sur les langues
officielles afin de permettre à la langue anglaise d'être
utilisée dans les projets de loi, les lois, les ordonnances et les
règlements. Suite à des pressions de la part du public,
le conseil municipal de la Ville de Bombay
avait voté en 1995 pour la restitution du nom marathi «Mumbai», en référence à la déesse hindoue
Mumbadevi et au mot marathi signifiant «mère».
En 2008, les membres du Shiv Sena ont fait pression pour que le
marathi soit obligatoire dans les écoles; des campagnes furent
lancées pour inciter les propriétaires des commerces et des
boutiques à installer des enseignes en marathi
à la place
des inscriptions anglaises. En 2015, le
gouvernement du Maharashtra a annoncé qu'il avait l'intention d'apporter des modifications à la
Loi sur les langues
officielles de 1964 afin de déclarer explicitement le marathi comme langue
officielle de l'État. Le gouvernement étudie aussi une proposition
visant à autoriser l'emploi du marathi à la Haute Cour de justice de
l'État. Mais le passé démontre qu'il peut encore y avoir loin de la
coupe aux lèvres. |
4 La politique linguistique
La politique linguistique de l'État du Maharashtra ne porte
essentiellement que sur trois langues: le marathi, l'hindi et l'anglais.
4.1 Le statut des langues
La
Loi sur les langues
officielles
de 1964 (adoptée en 1965 et modifiée en 1996) mentionne trois
langues : le marathi, l'anglais et l'hindi. L'article 2 énonce que «le
marathi... est adopté dans cet État», ce qui ne correspond pas à un
statut bien précis :
Article
2
Définitions
Dans la présente loi, à moins que le contexte ne s'y oppose:
a) «jour désigné» par rapport à l'article 3 renvoie au 26e jour de janvier 1965 et, par rapport à toute autre disposition de la
présente loi ou une telle disposition en ce qui concerne toute autre
question, renvoie à la date à laquelle la présente disposition ou toute
autre
disposition par rapport à cette question est entrée en vigueur;
b) «Constitution» désigne la
Constitution de l'Inde;
c)
«marathi» désigne la langue marathi
avec l'alphabet devanagari, qui est adoptée
dans cet État en vertu de la résolution gouvernementale dans le
département de l'Éducation et de la Protection sociale, n° TBK-1762-G,
en date du 20 juillet 1962.
|
L'article 5 de la
Loi sur les langues
officielles énonce que le marathi doit être employé dans les
activités parlementaires des deux Chambres de la Législature de l'État (appelé
aussi
"Maharashtra Vidhan Sabha"), sous
réserve que le gouvernement puisse aussi utiliser l'anglais si c'est nécessaire
:
Article
5
Usage du marathi dans les projets de
loi et autres
Le marathi doit, à partir du jour désigné, être la langue utilisée:
a) dans les projets de loi introduits (ou
des modifications s'y rapportant à
déplacer) dans l'une des Chambres de la Législature de l'État;
b) dans toutes les lois adoptées par l'Assemblée législative de l'Etat et dans
toutes les ordonnances promulguées par le gouverneur du Maharashtra
en vertu de l'article 213 de la Constitution;
c) dans toutes les ordonnance, les
règlements, la réglementation et les statuts émis par le
gouvernement de l'État en vertu de la Constitution ou en vertu d'une loi
promulguée par le Parlement ou la Législature de l'État:
Sous réserve que le gouvernement de l'État puisse utiliser la langue
anglaise pour l'application des alinéas a) à c), s'il est
convaincu de la nécessité de le faire dans des circonstances
particulières ou pour des raisons techniques (1996).
|
D'ailleurs, l'article 3 de la loi autorise l'emploi de
l'anglais en plus de l'hindi et du marathi
dans le déroulement des débats à l'Assemblée législative de l'État :
Article 3
Prolongation de la langue anglaise pour
son usage à la Législature de l'État
Nonobstant
l'expiration de la période de quinze ans à compter de l'entrée en
vigueur de la Constitution mentionnée à l'article 210, la
langue anglaise peut, à compter du jour désigné,
continuer à être
employé en plus de l'hindi et du marathi pour le déroulement des
débats à l'Assemblée législative de l'État.
|
L'article 4 de la
Loi sur les langues
officielles précise davantage le rôle du
marathi qui doit
être employé à des fins officielles:
Article 4
Langue officielle pour les fins officielles de l'État
Sous réserve des dispositions de la présente loi, le marathi doit,
à
compter du jour désigné,
être la langue employée à des fins
officielles
en vertu de l'article 345 de la Constitution,
dans le respect de l'État du Maharashtra, à l'exception des fins telles que le
gouvernement de l'Etat peut préciser, par règlement émis périodiquement dans le Journal officiel;
et l'hindi peut être employé exceptionnellement comme langue
officielle à ces fins.
|
C'est le seul article dans la loi qui donne autant de précision sur
l'emploi de la langue marathi.
Enfin, l'article 22 du
Règlement de l'Assemblée
législative précise bien que les travaux de l'Assemblée doivent
se dérouler en marathi, en hindi ou en anglais, bien qu'une autre langue
maternelle d'un député soit autorisée :
Article 22
Langue de l'Assemblée
Les travaux de l'Assemblée
doivent se dérouler
en marathi, en hindi ou en anglais:
Sous réserve que le président
de l'Assemblée puisse permettre à un membre, qui ne pourrait pas
adéquatement s'exprimer dans l'une des langues susmentionnées,
de s'adresser à l'Assemblée dans
sa langue maternelle.
|
Quant à l'article 117 du même règlement, il laisse entendre que les lois et les
règlements sont rédigés en marathi, puis traduits en hindi et en anglais:
Article 117
Traduction des projets de loi
Après qu'un projet de loi a été
introduit, ou dans le cas d'un projet de loi publié en vertu de
l'une des dispositions du paragraphe 1 de l'article 116 du
règlement, et après que ce projet de loi a été publié, le projet
de loi ainsi que la déclaration des objets et des motifs doivent
être traduits en hindi et en anglais avec leurs traductions. |
En somme, il existe bel et bien trois langues officielles au Parlement du
Maharashtra: le marathi, l'hindi et l'anglais.
4.2 Les langues de l'État
Durant de nombreuses années après l'indépendance de l'Inde, le marathi n'a été
que timidement utilisé dans l'administration de l'État du Maharashtra. L'anglais
et l'hindi ont accaparé la place du marathi. En 1964, la
Loi sur les langues
officielles rendait le marathi co-officiel avec l'hindi et
l'anglais.
- Le marathi comme langue officielle
Cependant, la
Loi sur les langues
officielles de 1964, qui n'a été adoptée qu'en 1965, ne donnait
pas beaucoup de précision dans l'emploi du marathi, sauf le fait qu'il devait
«être la langue employée à des fins
officielles» dans les projets de loi, les ordonnances et les
règlements. En 1966, le
Règlement sur
les langues officielles
(Objectifs prévus)
ne mentionnait
aucune langue en particulier; il ne désignait aucune des trois langues
officielles énumérées dans la
Loi sur les langues
officielles. Toutefois, le règlement précise les domaines
d'intervention et il en désigne exactement dix :
Règlement 2
Les objectifs suivants doivent être poursuivis aux fins de l'article 4 de la
Loi
sur les langues officielles du Maharashtra de 1964, à savoir :
1) la correspondance avec le Gouvernement de l'Inde et les bureaux
sous sa juridiction, y compris les ambassades indiennes, les bureaux
consulaires et les commissions commerciales;
2) la correspondance avec tout gouvernement de l'État avec lequel
il n'y a pas d'accord tel qu'il est mentionné dans la disposition conditionnelle de
l'article 346 de la Constitution de l'Inde;
3) la correspondance avec les ambassades ou
les consulats étrangers;
4) les décisions ou les ordonnances d'un tribunal,
d'un bureau ou d'une autorité (quel que soit le nom désigné) constituées par ou en vertu
d'une loi présentement en vigueur et l'exercice des pouvoirs
judiciaires ou quasi judiciaires en vertu de cette loi;
5) les comptes à rendre au comptable général;
6) la correspondance avec le comptable général;
7) toutes les
instructions d'avis juridiques et tous les avis
juridiques, les mémoires juridiques, toutes les propositions
législatives et les actes translatifs de propriété, la
rédaction des lois et des actes translatifs, les questions liées à des litiges dans les compilations
juridiques de la Haute Cour et de la Cour suprême, ainsi que les examens en
droit; 8) l'administration de la
Loi sur le notariat de 1952;
9) les rapports des lois indiennes;
10) les ordonnances médicales, les rapports post mortem et les
rapports dans les cas de médecine légale et toute autre question
technique au département de la Santé du gouvernement de l'État.
|
À défaut de précision sur les langues, nous ne pouvons
que supposer que ces domaines d'intervention sont
valables pour les trois langues désignées dans la
Loi sur les langues
officielles, c'est-à-dire le marathi, l'hindi et l'anglais. Dans
les faits, le marathi et l'hindi semblent dominer dans
l'administration locale de l'État, car le gouvernement
oblige les fonctionnaires à réussir un examen
linguistique en marathi et en hindi. Les minorités
linguistiques ne sont pas autorisées à employer leur
langue dans les services publics, sauf pour ce qui est
de l'hindi et, à l'oral, de l'ourdou.
- Le Directorat de la langue
|
De plus, le gouvernement du Maharashtra a mis en
place un «Directorat
de la langue» ("Directorate of Language")
sous la juridiction de département de
l'Administration générale ("General Administration Department").
Ce Directorat de la langue a pour mission
d'entreprendre des
travaux préliminaires pour fabriquer un
dictionnaire du marathi, d'élaborer des manuels
et des livres de référence dans cette langue,
d'assurer la formation des sténographes et des dactylographes
(pour les machines à écrire et les ordinateurs) et
d'entreprendre tout autre
travail de base nécessaire pour favoriser l'emploi du marathi dans l'administration
locale.
La Directorat a également pour tâche de vérifier que toutes les affaires
officielles se déroulent en marathi.
|
- La Commission
pour les minorités
|
Dans l'État du Maharashtra, il existe
une Commission pour les minorités (Maharashtra
State Minorities Commission). Cette
commission a pour tâche de vérifier
l'application des garanties
constitutionnelles, d'entreprendre des
études et d'évaluer la situation des
minorités et de proposer des solutions
aux problèmes soulevés. C'est en ce sens que
fut adoptée en 2004 la
Loi sur la Commission des
minorités. |
L'article 10 de la
Loi sur la Commission des
minorités
(2004)
définit ainsi les fonctions de la Commission:
Article 10
Fonctions de la Commission
1) Les fonctions de la Commission sont les suivantes :
(a) examiner le fonctionnement des diverses garanties prévues dans la
Constitution indienne et dans les lois adoptées par la
Législature de l'État pour la protection des minorités;
(b) faire des recommandations en vue d'assurer la mise en œuvre effective et
l'application de ces garanties;
(c) surveiller le fonctionnement des garanties prévues dans la Constitution,
les lois adoptées par le Parlement et la Législature de l'État,
ainsi que les politiques et les programmes du gouvernement de
l'État à l'égard des minorités;
(d) entreprendre des études, des recherches et des analyses sur les questions
de prévention des discriminations à l'encontre des minorités;
(e) faire une évaluation factuelle de la représentation des
minorités au sein des services du gouvernement, des entreprises
gouvernementales, des organismes quasi gouvernementaux, des
municipalités, des conseils municipaux, des Zilla Parishads, des
Panchayat Samitis et du Village Pculchayats et, dans le cas où
la représentation est insuffisante, proposer des voies et des moyens d'atteindre le niveau souhaité;
(f) faire des recommandations visant à assurer le maintien et la promotion de
l'harmonie communautaire dans l'État;
(g) présenter au gouvernement des rapports périodiques à des intervalles
imposés;
(h) étudier toute autre question qui, de l'avis de la Commission, est
importante du point de vue du bien-être et du développement des
minorités, et faire des recommandations appropriées;
(i) examiner les
griefs des minorités et proposer, le cas échéant, des solutions
appropriées;
(j) examiner les plaintes spécifiques concernant la privation des droits et
des garanties des minorités, et examiner ces questions avec les
autorités compétentes ;
(k) coordonner et superviser la mise en œuvre du programme en 15 points du
premier ministre pour la protection des minorités:
Sous réserve que, si une
question précisée au paragraphe 1 est assurée par la Commission
nationale pour les minorités, constituée en vertu de l'article 3 de
la
Loi sur la Commission pour
les minorités de 1992, la Commission de l'État cessera d'avoir
compétence en la matière.
2) Le gouvernement doit veiller à ce que les recommandations
de la Commission soient déposées devant chaque Chambre de la
Législature de l'État, ainsi que le mémoire expliquant les mesures
prises ou proposées à partir des recommandations et les raisons d'un
refus, le cas échéant, sur ces
recommandations. |
Dans les faits, la seule garantie constitutionnelle qui est
respectée concerne l'accès aux écoles pour les minorités.
4.3 Les langues et la
justice
En matière de justice, l'article 137
du
Code de procédure civile
(2006) autorise une autre langue que l'anglais dans les tribunaux de
première instance, bien qu'aucune langue ne soit
expressément nommée à l'exception de l'anglais:
Article 137
Langue des tribunaux subalternes
1)
La langue qui, au moment de l'entrée en
vigueur du présent code, est la langue d'une cour subalterne à une Haute
Cour continue d'être la langue de cette cour subalterne jusqu'à ce que le
gouvernement de l'État en décide autrement
2) Le gouvernement de l'État peut déclarer quelle doit
être la langue d'une cour;
et avec quel alphabet elle doit être employée dans la procédure et devant ce
tribunal.
3) Lorsque le présent code exige ou permet
autrement que l'enregistrement du témoignage puisse être rédigé par écrit
devant un tribunal, le texte peut être en anglais; mais si l'une des
parties ou son avocat ne maîtrise pas l'anglais, une traduction dans la
langue de la Cour doit, à sa demande, lui être fournie ; et la Cour peut
rendre une ordonnance qu'elle juge suffisante en ce qui concerne le paiement
des frais de traduction. |
À l'article 31 du
Règlement sur la justice des mineurs (soins et
protection des enfants)
(2002), la langue comprise par un enfant est autorisée
au tribunal des mineurs:
Article 31
Registre des biens personnels
2) Sur un enfant mineur reçu dans
l'établissement ou le foyer d'accueil, l'argent, les articles précieux et
autres articles trouvés avec lui ou sur sa personne lors de l'enquête et de
l'inspection doivent être gardés en possession et inscrits dans un registre;
les inscriptions qui s'y rapportent
doivent lues è l'enfant mineur dans la langue
qu'il comprend en présence d'un témoin.
La signature doit être obtenue auprès de l'enfant mineur et du
témoin en reconnaissance de l'exactitude de ces inscriptions.
Toutes ces inscriptions doivent être contresignées par le
fonctionnaire responsable. l'argent, les
objets de valeur et les articles doivent être
retournés à l'enfant lorsqu'il quitte l'établissement ou le foyer d'accueil. |
En somme, le marathi est employé dans les tribunaux
d'instance inférieure, au même titre que l'anglais et
l'hindi, sans plus.
En 1998, le gouvernement de l'État avait ordonné que le
marathi soit une langue officielle dans toutes les
juridictions civiles et pénales de l'État, le but étant
que la justice soit rendue au plus bas coût possible.
Mais à la Haute Cour de justice l'anglais a toujours
dominé. En fait, l'anglais est la langue officielle de
la Haute Cour et, par conséquent, les documents en
marathi annexés aux requêtes doivent être traduits en
anglais. On le sait, le gouvernement envisage de faire
du marathi une langue admissible à la Haute Cour de
Mumbai.
4.4 Les langues en
éducation
En Inde, le système
scolaire compte quatre niveaux d'enseignement :
1) le «pré-primaire»
(maternelle) appelé
"pre-primary
school", non obligatoire;
2) le primaire ("primary"), obligatoire;
le primaire du second cycle ("upper primary"),
obligatoire;
3) le secondaire ("secondary"), obligatoire au premier
cycle; non obligatoire au second cycle "higher
secondary");
4) l'enseignement supérieur.
|
En 2011, le taux d'alphabétisation des adultes du Maharashtra était de 82,9 %,
dont 88,3 % pour les hommes et 75,8 % pour les femmes. En 2013, alors que la
population de l'État comptait au moins 112 millions d'habitants, il existait
plus de 37 000 écoles primaires
—
les cinq premières années: classes de I à V
—
dans lesquelles la
langue d'enseignement était le marathi; il y avait aussi 3800 écoles pour les autres langues
(minoritaires). Au premier cycle du secondaire, 318 écoles offraient leur
enseignement en marathi et 268 en d'autres langues; au second cycle du
secondaire, le nombre d'écoles avait chuté à 27 en marathi et à 87 pour les
autres langues. Cette différence pour les langues dites «minoritaires»
s'explique notamment par l'enseignement de l'anglais.
Dans toutes les classes primaires où le
marathi constitue la langue d'enseignement, les
manuels scolaires sont généralement dans cette
même langue. Au secondaire, les manuels peuvent
être tant en marathi qu'en anglais.
Le Maharashtra possède aussi de nombreux
établissements
d'enseignement supérieur, dont 301 collèges, 616 instituts de formation
industrielle et 24 universités. Normalement, dans toutes les
universités, l'anglais demeure la langue
d'enseignement, mais la langue régionale peut
partiellement servir de langue d'enseignement.
Rappelons que l'Inde
est une
fédération d'Etats, chacun avec une langue régionale. Si toutes
les universités du pays devaient utiliser leur(s) langue(s) régionale(s) au niveau de l'enseignement
supérieur, aucun échange d'étudiants ne
serait possible. De plus, le
recrutement des enseignants serait limitée à une
seule région, |
- Les garanties constitutionnelles
Dans le domaine de l'enseignement, l'article 350A de la
Constitution indienne
oblige tout État à assurer, au primaire, l'enseignement de
la langue maternelle aux enfants appartenant à des groupes minoritaires:
Article 350A
Chaque État et chaque autorité locale
de cet État devra faire en sorte de fournir aux enfants appartenant
à des groupes linguistiques minoritaires des installations adéquates
pour l'enseignement dans leur langue maternelle au niveau primaire; et
le président, s'il juge nécessaire ou approprié que
ces installations soient fournies, pourra donner des directives à
cet effet à tout État.
|
Pour ces langues minoritaires, il suffit d'une demande de 10 élèves
sur 40 pour que l'État, par exemple le Maharashtra, soit obligé de fournir un
enseignement dans une langue donnée. En juin 2012, le gouvernement a reconnu
2137 établissements (il y en a davantage dans les faits) comme étant des écoles
réservées aux minorités linguistiques et religieuses, et subventionnées par
l'État. Le tableau suivant (source: 50e
Rapport de la Commissaire pour les minorités linguistiques en Inde
de 2013) indique le nombre de ces écoles primaires (premier cycle) subventionnées
et destinées à une minorité :
Langue |
Écoles primaires
I |
Écoles primaires
II |
Écoles
secondaires I |
Écoles
secondaires II |
Total |
Ourdou |
1110 |
1899 |
554 |
21 |
3584 |
Hindi |
356 |
531 |
277 |
332 |
1246 |
Anglais |
185 |
141 |
252 |
150 |
728 |
Kannada |
134 |
150 |
36 |
6 |
326 |
Guajarati |
95 |
106 |
71 |
2 |
274 |
Télougou |
11 |
60 |
8 |
0 |
79 |
Bengali |
9 |
46 |
0 |
15 |
70 |
Tamoul |
9 |
39 |
0 |
0 |
48 |
Sindhi |
4 |
10 |
5 |
0 |
19 |
Total 2013 |
1913 |
2983 |
1203 |
810 |
6909 |
Ce tableau permet de constater que la
minorité de langue ourdoue est celle qui possède de loin le
plus d'écoles. L'ourdou est suivi immédiatement par de
l'hindi, puis par l'anglais. Les autres minorités
linguistiques parlent le kannada, le gujarati, le télougou,
le bengali, le tamoul et le sindhi. Rappelons que l'anglais
n'est pas une langue minoritaire, mais une langue étrangère,
ce qui ne l'empêche pas d'être très recherchée par les
parents pour leurs enfants.
Le tableau suivant
(Rapport
de la Commissaire pour les minorités linguistiques en Inde
d
e 2013) présente les écoles
primaires de second cycle et la langue minoritaire
d'instruction :
Langue |
Écoles primaires
VI à VIII |
Élèves |
Enseignants |
Ourdou |
2125 |
358 903 |
17 019 |
Hindi |
652 |
202 915 |
6 869 |
Kannada |
151 |
12 778 |
938 |
Gujarati |
118 |
30 373 |
599 |
Télougou |
60 |
2 526 |
268 |
Bengali |
46 |
1 931 |
279 |
Tamoul |
39 |
2 709 |
331 |
Sindhi |
11 |
2 618 |
68 |
L'ourdou est encore la langue d'instruction
la plus importante parmi les langues minoritaires; suivent
l'hindi, le kannada et le gujarati.
Le tableau qui suit
(Rapport
de la Commissaire pour les minorités linguistiques en Inde
de 2013) présente les écoles secondaires obligatoires, avec
les langues d'instruction. L'ourdou et l'hindi témoignent
d'une persistance certaine, comparativement au gujarati et
au kannada.
Langue |
Écoles
secondaires IX et X |
Élèves |
Enseignants |
Ourdou |
833 |
178 840 |
6 407 |
Hindi |
444 |
120 033 |
4 446 |
Gujarati |
84 |
21 749 |
1 311 |
Kannada |
47 |
6 048 |
285 |
Télougou |
12 |
1 264 |
56 |
Sindhi |
7 |
1 753 |
45 |
Tamoul |
2 |
88 |
10 |
Bengali |
1 |
101 |
3 |
- Les lois
scolaires de l'État
Article 12
Préservation
Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent
pas aux établissements d'enseignement établis ou à être établis et
administrés ou à être administrés par une minorité, qu'elle soit fondée sur
la religion ou sur la langue. |
Il en est ainsi pour la Loi sur la réglementation des employés des écoles
privées (Conditions de services) (1977):
Article
3 Application de la Loi
1) Les dispositions de la présente loi
doivent s'appliquer à toutes les écoles privées dans l'État du Maharashtra,
dans la mesure où elles reçoivent ou non une subvention de la part du
gouvernement de l'État.
2) Nonobstant toute disposition du
paragraphe 1, les dispositions de la présente loi ne doivent pas s'appliquer
pour le recrutement de la direction d'une école de la minorité et pour toute
autre personne (n'excédant pas trois) qui est employée dans ces écoles et
dont les noms sont annoncés à cet effet par l'administration au directeur
ou, le cas échant, au directeur adjoint. |
D'après l'article 25 du
Règlement sur le droit des enfants à une
instruction gratuite et obligatoire
(2011), au moins quatre des 14 membres du Conseil consultatif de
l'État en éducation doivent provenir de personnes
appartenant à des castes ou des tribus reconnues et à des
minorités:
Article 25
Constitution et fonctions du Conseil consultatif
de l'État pour l'application de l'article 34
3)
Les membres du Conseil sont nommés par le
gouvernement de l'État parmi les personnes
ayant des connaissances et de l'expérience
pratique dans le domaine de l'enseignement
primaire et le développement de l'enfant,
c'est-à-dire tel qu'il est prévu:
a) au moins
quatre membres doivent provenir de personnes
appartenant à des castes ou des tribus reconnues
et à des minorités ;
|
|
L'article 6 de la
Loi sur les établissements professionnels d'enseignement
privés non subventionnés (réglementation et frais
d'admissions) (2015) prévoit que 51 % des places
disponibles doivent être comblées
par les élèves issus des minorités au sein
de l'État du Maharashtra:
Article 6
Subvention et assignation des places
1) L'assignation des places dans les différentes classes dans un
établissement non subventionné qui n'est pas un
établissement d'enseignement de la minorité,
doit être
conforme à la Loi sur les établissements professionnels d'enseignement privés
du Maharashtra (réservation des places pour l'admission
des castes, des tribus reconnues, des tribus non répertoriées (Vimukta jatis),
des tribus nomades et des autres classes
défavorisées) de 2006 et en conformité avec
la politique du gouvernement déclarée
périodiquement, y compris le quota NRI.
2) Dans un établissement d'enseignement
minoritaire non subventionné, les admissions
doivent se faire conformément à la politique du
gouvernement de l'État et
pas moins de
cinquante et
un pour cent
des admissions autorisées doivent être comblées par les élèves
issus des minorités au sein
de l'État et appartenant à la communauté
minoritaire à laquelle se réfère l'établissement
sur la base du mérite individuel du test
d'admission commun (CET) et de la procédure d'admission
centralisée (CAP):
|
|
- Les
langues secondes
Au Maharashtra, le système
scolaire fonctionne avec la formule appelée
"The Three-Language Formula», c'est-à-dire
la «formule des trois langues» ou encore
mieux la «formule trilingue»: la langue
maternelle (ou la langue régionale), une
langue officielle (hindi ou anglais) et une
autre langue moderne, indienne ou étrangère
: l'hindi, l'anglais et la langue officielle
régionale.
1. Première langue
obligatoire (selon le cas):
marathi, hindi,
anglais, ourdou, gujarati, tamoul, kannada,
télougou, sindhi et bengali;
2. Deuxième langue obligatoire (selon le
cas): marathi, hindi, anglais,
ourdou, gujarati, kannada, tamoul, télougou,
sindhi, bengali,
sanskrit, pali, arabe, allemand et français;
3. Troisième langue obligatoire (selon le
cas): marathi, hindi, anglais,
ourdou, gujarati, kannada, tamoul, télougou,
sindhi, bengali,
sanskrit, arabe, allemand et français.
Dans le programme scolaire
du Maharashtra,
trois langues sont enseignées jusqu'à la 8e
année, dont l'une doit être l'hindi pour les
Marathes, mais la marathi pour les
minorités. Par la suite, les élèves ont à
apprendre deux langues, dont l'une doit être
une langue nationale (anglais, hindi ou
marathi) et une autre une langue régionale
(gujarati, kannada, tamoul, etc.). Autrement
dit, il faut apprendre le marathi, l'anglais
et l'hindi, en plus de leur langue maternelle
particulière pour les minorités.
4.5 L'affichage commercial et les
médias
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L'affichage commercial peut être
bilingue ou unilingue. Les inscriptions sont
souvent présentées à la fois en marathi et en
anglais, mais sans règles déterminées sur la
préséance des langues. Il arrive que les
inscriptions anglaises soient plus grandes que
celles en marathi, qu'elles soient placées en
plus petits caractères ou l'inverse, qu'elles
soient situées en-dessous ou au-dessus de celles
en marathi, etc. Il est possible aussi que les
inscriptions identifiant les grandes sociétés
commerciales apparaissent uniquement en anglais,
surtout dans les grands centres urbains,
notamment à Mumbai.
Dans les quartiers populaires et les petites
villes, les inscriptions unilingues marathi (figure
de droite) sont beaucoup plus fréquentes,
car les messages d'adressent à une clientèle
locale qui, bien souvent, ne comprend que le
marathi. |
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Le Maharashtra bénéficie de plus de 200
journaux et de 350 magazines destinés au grand public;
cette industrie emploie environ 250 000 personnes.
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L'État du Maharashtra possède de très
nombreux journaux en langue marathi:
Lokmat, Maharashtra Times, Loksatta, Divya
Marathi News, Sakaal, Pudhari, Aikya, Navshakti,
Sakaal Times, Sakaal Times, Punyanangari, Tarun
Bharat, Lok Prashn, Lokasha, Prahaar, Sanchar,
Parshv Bhumi, etc.
D'autres journaux sont en anglais:
The Times of India, Daily News and Analysis, Afternoon
Voice, Bombay News, Chitralekha, Indian Express,
Mumbai Mirror, Mumbai News, Hitavada, Pune
Mirror, Sakaal Times, etc.
Certains quotidiens financiers de premier plan
comme The Economic Times, Mint, Business
Standard et le Financial Express sont
largement diffusés.
Il en existe aussi en ourdou:
Aurangabad Times, Inquilab, Urdu Times, etc. En
hindi: Economic Times, Jagruk
Times, Pratahkal, etc. En gujarati:
Bombay Samachar, Chitralekha, Economic Times,
Jam e Jamshed, etc. Il existe beaucopup d'autres
journaux en d'autres langues pour les minorités,
mais ce sont surtout des périodiques et des
revues tirées à un nombre d'exemplaires plus
réduit. |
Les principales villes du Maharashtra
sont le siège de nombreuses station de radios et de chaînes de
télévision. La langue la plus utilisée dans le Maharashtra est
le marathi (Akashvani Marathi, Akashvani Mumbai,
Akashvani Mumbai Rainbow, Aapla FM, Green FM 904,
etc.), mais certaines stations de radio diffusent en
hindi, en anglais et en plusieurs autres langues
(gujarati, télougou, kannada, sindhi, konkani, tamoul,
bengali, panjabi, etc.).
En ce qui a trait à la télévision, les
émissions (deux heures par jour) ont commencé en 1972
sur la chaîne de Doordarshan appartenant à l'État
indien. C'est en 1984 que les premières chaînes de télé
en marathi ont débuté. Depuis, plusieurs chaînes
diffusent 24h/24 des émissions en marathi: Marathi
Television, Star TV, Star Majha, IBN Lokmat, TV9
Maharashtra, ETV Marathi, Jai Maharashtra, etc.
De nombreuses chaînes de télévision indiennes (hindi) et
internationales (anglais) peuvent être captées au
Maharashtra grâce à l'une des sociétés de télévision
payante ou le fournisseur de télévision par câble local.
Des gestionnaires de réseaux multilingues proposent un
mélange d'émissions en marathi, en gujarati, en ourdou,
en hindi, en bengali, en népalais, en anglais, etc. La
vaste gamme de chaînes câblées disponibles comprend des
chaînes sportives comme ESPN, Star Sports, des
chaînes de divertissement nationales comme Colors,
Sony, Zee TV et Star Plus, des chaînes
d'information d'affaires comme CNBC Awaaz, Zee
Business, ET Now et Bloomberg UTV.