Lietuvos
Respublikos
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Lituanie(Lietuva)(1) Généralités |
La république de Lituanie (en lituanien: Lietuvos
Respublikos) est un pays du nord-est de l'Europe, appartenant, tout comme
la Lettonie et l'Estonie, au groupe des républiques baltes. La Lituanie est
limitée au nord par la Lettonie, à l'est et au sud par la Biélorussie, au
sud-est par la Pologne et par l'enclave de Kaliningrad appartenant à la
Russie, et à l'ouest par la mer Baltique.
La Lituanie fait partie des États baltes avec l'Estonie et la Lettonie. Les trois pays représentent au total 175 000 km², avec une population de 7,4 millions d'habitants. Bordés par la mer Baltique à l'ouest, ils partagent leurs frontières avec la Russie, la Biélorussie et la Pologne. L'oblast de Kaliningrad, l'ancienne Königsberg allemande, enclavé entre la Lituanie et la Pologne, appartient à la Russie. La Lituanie est une ancienne république soviétique.La Lituanie est composée administrativement de 10 «apskritys» (voir la carte), ce qui ne correspond que bien imparfaitement aux mots français «comté», «département», «canton», «province», «région» ou tout autre terme plus ou moins similaire: (apskritis, singulier; apskritys, pluriel): Alytaus, Kauno, Klaipedos, Marijampoles, Panevezio, Siauliu, Taurages, Telsiu, Utenos et Vilniaus (ou Vilnius). Il existe aussi une soixantaine de municipalités et près de 500 unités administratives de plus petite taille, les seniūnijos (singulier: seniūnija), correspondant à une sorte de district municipal ou une petite région dans les zones rurales. Ainsi, la Lituanie actuelle compte trois paliers administratifs: l'apskritis, la municipalité et la seniūnija (apkritys, savivaldybės et seniūnijos). La Lituanie a autorisé qu'un chemin de fer reliant Moscou à Kaliningrad traverses son territoire (voir la carte). |
Selon les données de World Gazetteer, les divisions administratives (apskritys) comptent des populations très différentes (Kauno et Vilniaus).
Dénomination | superficie (km²) | Population 2006 | Pourcentage | |
---|---|---|---|---|
1 | Alytaus | 5 425 | 181 396 | 5,3 % |
2 | Kauno | 8 170 | 695 504 | 20,3 % |
3 | Klaipėdos | 5 746 | 382 011 | 11,1 % |
4 | Marijampolės | 4 463 | 184 303 | 5,3 % |
5 | Panevėžio (Panevezio) | 7 881 | 289 758 | 8,4 % |
6 | Šiaulių (Siauliu) | 8 751 | 357 180 | 10,4 % |
7 | Tauragės | 3 874 | 130 916 | 3,8 % |
8 | Telšių (Telsiu) | 4 139 | 175 748 | 5,1 % |
9 | Utenos | 7 201 | 176 656 | 5,1 % |
10 | Vilniaus (Vilnius) | 9 650 | 843 469 | 24,6 % |
Lituanie |
65 300 | 3 416 941 | 100 % |
2.1 Les nationalités
Le recensement de la population de 2001 révélait que la Lituanie compterait quelque 115 nationalités nommés «ethnies» pour 3,4 millions de personnes. Les Lituaniens représentent la majorité de la population (83,5%). Les principales minorités sont les Polonais (6,7%), les Russes (6,3%), les Biélorusses (1,2%), les Ukrainiens (0,7%) et les Juifs (0,1%). On compte aussi des Tatars, des Karaïmes (ou Caraïmes), des Allemands et des Tsiganes. Le tableau qui suit donne la comparaison de la population entre le recensement de 1989 et celui de 2001.
Nationalités |
1989 | 1989 | 2001 | 2001 |
Lituaniens Polonais Russes Biélorusses Ukrainiens Juifs Autres/inconnues |
2 925
142 257 994 344 455 63 169 44 789 12 314 26 939 |
79,6 % 7,0 % 9,4 % 1,7 % 1,2 % 0,3 % 0,8 % |
2 907
293 234 989 219 789 42 866 22 488 4 007 39 059 |
83,45 % 6,74 % 6,31 % 1,23 % 0,65 % 0,12 % 1,12 % |
Total | 3 674 802 | 100 % | 3 483 972 | 100 % |
Les résultats démontrent que, par rapport à 1989, le pourcentage des Lituaniens a augmenté en 2001, alors que le pourcentage des Polonais, des Russes, des Biélorusses, des Ukrainiens et des Juifs a sensiblement diminué. Si la proportion des Lituaniens habitant le pays a légèrement augmenté depuis 1991, année de la dissolution de l'URSS, c'est que de nombreux Lituaniens émigrés sont revenus dans leur pays d’origine depuis d'autres régions de l'URSS, sinon de l'étranger; au même moment, quelques minorités ethniques, surtout slaves, ont quitté la Lituanie. D'après le recensement de 2001, quelque 99% des habitants de la Lituanie sont des «citoyens lituaniens», 0,4% sont des citoyens de la Fédération russe, 0,2% sont des citoyens d'autres pays, 0,3% n'ont aucune citoyenneté et 0,1% n'ont pas indiqué leur citoyenneté. La Loi sur la citoyenneté de la Lituanie, modifiée en 2002, permet la double citoyenneté.
Les Lituaniens ont la réputation d'être des pratiquants, selon leur confession religieuse, bien que les plus jeunes aient commencé à délaisser la pratique religieuse. Les catholiques y sont majoritaires (80%), mais il existe aussi une importante minorité orthodoxe (4%), ainsi que de petites communautés luthériennes, évangélistes, baptistes, musulmanes et juives.
2.2 La langue lituanienne
Le lituanien, appelé lietùviu kalbà, est la langue maternelle de la majorité des Lituaniens (83,5 %). C'est une langue apparentée au letton parlé en Lettonie: les deux langues font partie des langues indo-européennes du groupe balte. Par contre, parmi les pays baltes, l'estonien d'Estonie est une langue de la famille ouralienne. Les trois langues utilisent l'alphabet latin. La Lituanie est à majorité catholique, tandis que la Lettonie et l'Estonie sont protestantes. Il existe néanmoins une unité culturelle balte, visible par exemple dans l'architecture hanséatique des grandes villes comme Tallinn, Riga ou Vilnius.
Le lituanien compte deux grands groupes dialectaux : le lituanien de l'Ouest, appelé le bas-lituanien ou samogitien (žemaitique), et le lituanien de l'Est, appelé le haut-lituanien (aukštaitique), lequel a donné naissance à la langue littéraire lituanienne moderne. Chacun de ces dialectes est lui-même divisé en sous-dialectes (patarmės). C'est ainsi que le bas-lituanien est fragmenté en samogitien de l'Ouest, samogitien du Nord et samogitien du Sud. Le haut-lituanien est divisé en haut-lituanien de l'Ouest (soduviečiai: sudovien), en haut-lituanien du Sud (dainavien du Sud) et en haut-lituanien de l'Est (dainavien de l'Est). Les différences entre les deux groupes du haut et du bas-litunanien sont relativement importantes au point de gêner la communication.
2.3 Les langues des minorités nationales
Au nombre des minorités importantes de Lituanie
en 2022, les locuteurs du polonais
représentaient 6,1% de la population du pays. Cependant, les polonophones,
les "Lenkai", ont le mérite d'être concentrés géographiquement dans
l'est de la Lituanie, près de la frontière avec la Biélorussie,
ainsi qu'à Vilnius. Dans
plusieurs municipalités, ils peuvent former des majorités locales.
Les plus grandes concentrations de Polonais sont dans les
municipalités de
Salčininkai (76,3%),
Vilnius (46,8%), Trakai (27,5%) et Švenčioni (24,3%). Le second groupe minoritaire est représenté par les russophones, appelés les "Rusai", avec 5,2% de la population. Eux aussi vivent dans des zones précises, pratiquement dans les mêmes localités que les Polonais, sauf qu'en général ils sont toujours moins nombreux que les Polonais puisqu'ils sont répartis dans plus de municipalités, à l'exception des municipalités de Zarasai (17,1%) et de Visaginas (plus de 50%), toutes deux dans l'Est. La plupart des Russes lituaniens vivent dans les grandes villes telles Vilnius (11,9%), Klaipėda près de la mer Baltique (19,6%), Kaunas (3,8%) et Švenčioni (12,3%). Environ 90 % des Russes, puis la moitié des Ukrainiens, des Biélorusses et des Allemands, ainsi que presque un tiers des Juifs et des Polonais et un pourcentage moins élevé d'autres minorités déclarent le russe comme langue maternelle. Les autres minorités parlent le polonais (6,1%), le biélorusse (1,4%), lukrainien (0,7%), le letton, l'allemand, l'arménien, le roumain, l'estonien, le letton, le tatar, le romani, etc. Le caraïte (karaïte) ou karaim, appelé karaj, est une langue turque appartenant au groupe kiptchak-polovtsy et plus précisément au kiptchak occidental; cette langue turque (écrite en alphabet latin) est surtout utilisée dans la liturgie juive, mais elle est encore parlée par quelques personnes âgées et par des intellectuels caraïtes. |
Ainsi, en Lituanie, on parle des langues baltes, des langues slaves, puis des langues de la famille altaïque et quelques rares langues caucasiennes. On peut trouver ici la liste proposée par l'organisme ''Joshua Project 2022'' (les pourcentages peuvent différer par rapport aux statistiques gouvernementales) précédentes:
Si selon certains historiens les Lituaniens peuplèrent la région baltique dès avant 2500 avant notre ère, d'autres croient plutôt qu'ils émigrèrent jusqu'à la mer Baltique seulement aux environs du début du Ier siècle de notre ère. Quoi quil en soit, à lexemple des autres pays baltes (Estonie et Lettonie), la Lituanie servit pendant des siècles de zone tampon, constamment envahie et conquise, entre l'Allemagne à l'ouest, puis les Mongols et les Tatars à l'est. C'est entre 400 et 600 que le lituanien, le letton et le prussien se sont séparés du sous-groupe occidental des langues baltes.
Les chevaliers teutoniques commencèrent la christianisation et la germanisation de la région dès le début du XIIIe siècle, dans le cadre des croisades baltes. Alors que le prussien est pratiquement disparu à la suite de la conquête des chevaliers teutoniques, le lituanien et le letton se sont maintenus.
3.1 Le grand-duché de Lituanie
Contrairement à l’Estonie et à la Lettonie, les Lituaniens résistèrent victorieusement, aidés sans doute par leurs grandes forêts, la mauvaise qualité de leurs ports et leur union avec la Pologne. Pour mieux se défendre, les Lituaniens formèrent une fédération libre au début du Moyen Âge, qui devint le grand-duché de Lituanie en 1239. Le premier grand-duc de Lituanie fixa sa capitale en 1253 à Navahroudak au sud de Minsk, donc dans ce qui est aujourd'hui le territoire biélorusse. En 1323, la capitale lituanienne fut déplacée vers l'actuelle Vilnius (Lituanie).
Le grand-duché de Lituanie s'accrut au-delà de ses frontières initiales. Il finit par couvrir non seulement le territoire de la Lituanie actuelle, mais aussi la Biélorussie, l'Ukraine et la Transnistrie (aujourd'hui en Moldavie), ainsi que certaines régions actuelles de la Pologne et de la Russie (incluant les villes de Polatsk, de Smolensk et de Bryansk. Le XVe siècle fut l'apogée territoriale de la Lituanie. Au cours de cette période, le grand-duché de Lituanie constitua l'un des États les plus prospères de l'Europe orientale. La langue administrative du grand-duché était le biélorusse et, durant plusieurs siècles, la Biélorussie a constitué le noyau culturel et linguistique de la Lituanie. D'ailleurs, les nationalistes d'aujourd'hui considèrent que la période du grand-duché de Lituanie fut l'«âge d'or» pour le développement de la langue biélorusse. En 1386, le grand-duc de Lituanie de 1377 à 1392, Jogaila de 1377 à 1392, devenu Ladislas II comme roi de Pologne de 1386 à 1434, s'est marié avec la princesse de Pologne, Hedwige, ce qui créa l'Union de Pologne-Lituanie, laquelle aboutira en 1569 à la création de la «République des Deux-Nations»; c'est ainsi que la Lituanie réussit à triompher de nouveau des chevaliers teutoniques en 1410. 3.2 L'union de la Lituanie et de la Pologne À partir de 1501, la Lituanie et la Pologne n'eurent donc qu'un seul souverain, mais cette union avec la Pologne entraîna une forte acculturation des élites politique lituanienne, biélorusses et ukrainiens, qui adhérèrent rapidement à la culture et à la langue polonaise, ainsi qu'à la foi catholique. Le grand-duché de Lituanie perdit progressivement son autonomie dans l'Union au point d'être complètement intégré à la Pologne. Cette situation explique que l’aristocratie lituanienne devait se «poloniser» et que le lituanien allait se maintenir non sans emprunter largement au polonais. La langue lituanienne demeura uniquement une langue parlée durant presque tout le Moyen Âge, car elle resta submergée par le biélorusse et le polonais. Le niveau d'alphabétisation des Lituaniens dans leur langue resta faible jusqu'au XVIe siècle et même au XVIIIe siècle. |
3.3 La Russie tsariste
Cette union politique de la Lituanie avec la Pologne ne suffit pas à stopper la Russie tsariste qui finit par annexer la Lituanie qui cessa d'exister politiquement en 1795. En 1815, après la chute de Napoléon, le Congrès de Vienne attribua le titre de «grand-duc de Lituanie» au tsar de Russie. Au cours des années 1820, des insurrections suivirent en Lituanie, mais elles furent accompagnées d'une forte répression russe, ainsi que des déportations en Sibérie et la confiscation de terres, ce qui provoqua une très importante émigration de la population. Après chaque défaite des rebelles, les conditions de la vie politique et culturelle en Lituanie s'aggravèrent. Les sévices des autorités russes devinrent de plus en plus sévères. À partir de 1855, les tsars de l'empire de Russie portèrent de durs coups aux Lituaniens: fermeture des écoles lituaniennes, interdiction de parler lituanien dans les lieux publics où des écriteaux portaient la mention «Il est rigoureusement interdit de parler lituanien», russification des patronymes et des toponymes; en 1864-1865, interdiction dimprimer et de diffuser des livres lituaniens écrits en caractères traditionnels, interdiction de la presse lituanienne (pendant 40 ans, soit jusquau 24 avril 1904). L'année 1863 fut marquée par une nouvelle insurrection à Vilnius. En 1864, l'usage de l'alphabet latin pour écrire la langue lituanienne devint interdite et remplacée par l'alphabet cyrillique, surtout dans les écoles. Par la suite, les autorités tsaristes du soulèvement commencèrent à mettre en œuvre le programme «Récupération des débuts russes» en interdisant la presse lituanienne en lettres latines, en supprimant la langue lituanienne des écoles, en persécutant l'Église catholique, etc.
À cette époque, l'idéologie dominante était que la religion
définissait la nationalité des individus, y compris celle des Lituaniens. Ainsi,
seul un croyant orthodoxe pouvait être considéré comme russe. Dans un tel cas,
la russification des Lituaniens, du point de vue des autorités, supposait
inévitablement leur conversion à l'orthodoxie. Par conséquent, les Lituaniens
ont dû subir à la fois la russification et la conversion à l'orthodoxie.
À la suite de l'insurrection de 1905, le tsar fit un certain nombre de
concessions de sorte que la langue lituanienne fut à nouveau autorisées dans
l'enseignement et dans la sphère publique. En 1915, une deuxième tentative de
restauration aboutit à la création de la république de Lituanie
3.4 L'occupation allemande Au cours de la Première Guerre mondiale, la Lituanie fut occupée par l'armée allemande, mais le pays proclama son indépendance à la fin du conflit; celle-ci fut reconnue par le traité de Versailles en 1919. Une courte période d'indépendance s'ouvrit alors pour les Lituaniens. En 1941, la Lituanie fut intégrée dans le Reichskommissariat allemand d'Ostland en tant que zone générale de la Lituanie sous administration civile. L'Ostland comprenait également la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie et la majeure partie de la Biélorussie. Cette région était divisée en six districts. Les enlèvements et les meurtres de Juifs commencèrent au début de la guerre entre l'Allemagne et l'Union soviétique. En Lituanie, proportionnellement le nombre de morts chez les Juifs fut particulièrement important par rapport aux autres pays européens, car l'attaque allemande fut soudaine, tandis que les Juifs ne purent ou n'eurent pas le temps de s'enfuir. De fait, sur 234 000 juifs lituaniens, 165 000 furent tués pendant la guerre, soit 70% de la population juive; les Allemands en déportèrent 13 000 autres en Estonie et 7000 en Russie dès 1940. Seuls 28 000 Juifs restèrent en Lituanie et survécurent. 3.5 La Lituanie soviétique Après avoir été occupée encore par les Allemands avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Lituanie fut reprise par les Soviétiques en 1944, qui en firent de nouveau une république soviétique. Cette fois-ci, l'occupation soviétique menaça l'existence même du peuple lituanien. En effet, après une période de déportations massives vers la Sibérie, les répressions staliniennes et une importante immigration de Russes en Lituanie, le pays subit pendant près de 50 ans son statut forcé de «république soviétique». Cette période d'occupation soviétique marqua profondément la conscience et la mémoire historique de la population lituanienne, en particulier les années de l'ère stalinienne (1940-1941 et 1944-1953) en raison de la soviétisation de la Lituanie, de la répression politique et économique soviétique, de la terreur, des meurtres injustifiés de civils (crimes contre l'humanité), de l'afflux de colons r usses, de la mobilisation forcée dans l'armée soviétique, etc. |
À la fin des années 1980, les changements politiques en URSS provoquèrent un renouveau du nationalisme lituanien, qui se manifesta dans la lutte pour l'indépendance. Des élections pluralistes eurent lieu en février 1990 et l'indépendance du pays fut proclamée en mars 1990.
Finalement, après la chute du communisme soviétique en août 1991, le gouvernement soviétique reconnut l'indépendance de la Lituanie, de l'Estonie et de la Lettonie le 6 septembre 1991. Les trois républiques baltes furent admises au sein des Nations unies à la fin de ce même mois; ils quittèrent la sphère d'influence russe et adhérèrent à l'OTAN en avril 2004, puis à l'Union européenne le 1er mai 2004.
Le gouvernement lituanien fit adopter, le 3 novembre 1989, la première Loi sur la citoyenneté, qui permit aux personnes arrivées en Lituanie pendant l'époque soviétique et possédant leur résidence permanente en Lituanie depuis deux ans au moins de devenir des citoyens lituaniens s'ils en faisaient la demande dans les deux années suivant l'entrée en vigueur de la loi. Dans ce système, appelé «option zéro», plus de 90 % des personnes d'origine ethnique non lituanienne ont opté pour la citoyenneté lituanienne.
En 1991, le Parlement adopta une autre Loi sur la citoyenneté qui fut modifiée en juillet 1997, puis à nouveau en 2002. La loi est apparue plus restrictive à certaines personnes. Larticle 12 de la loi de 2002 exige dix années de résidence dans le pays, un emploi permanent ou une autre source de revenus stables, une connaissance suffisante de la langue lituanienne (savoir lire et écrire la langue), sans compter la réussite dun examen de maîtrise linguistique et d'un autre sur la connaissance des dispositions fondamentales de la Constitution de la république de Lituanie.
Article 12
Conditions pour l'octroi de
la citoyenneté de la république de Lituanie
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Les citoyens lituaniens peuvent maintenant conserver la citoyenneté lituanienne, même lorsqu'ils ont acquis la citoyenneté d’un autre pays. Quant à l'article 15,
il impose de «prêter publiquement et solennellement un serment d'allégeance à la république de Lituanie». Voici en quoi consiste ce serment (deux au choix):
Article 15 1. «Moi, (nom, prénom), désirant devenir citoyen de la république
de Lituanie, je m'engage de manière inconditionnelle à être loyal
à la république de Lituanie, d'observer la Constitution et les lois de
la république de Lituanie, de défendre l'indépendance de l'État de
Lituanie, l'intégrité territoriale et l'ordre constitutionnel de l'État.
Je jure de respecter la langue officielle de la Lituanie, sa culture et
ses coutumes, de renforcer les principes fondamentaux de la démocratie
et la primauté du droit en Lituanie. Que Dieu me vienne en aide." ; |
La Lituanie est le seul des trois pays baltes (Estonie et Lettonie) dans lequel 98 % des résidents russophones ont été naturalisés, avec le soutien de l'opinion publique. Il est vrai qu'ils ne représentent que 8 % de la population totale. Seuls 12 % des Lituaniens estiment que la citoyenneté ne peut être accordée qu'à des personnes dont la famille résidait sur le territoire avant 1940; mais en Estonie 44 % des Estoniens et en Lettonie 49 % des Lettons partagent la même opinion.
En réalité, les seuls pour qui la citoyenneté a créé un réel problème, ce sont les Tsiganes (Roms) qui n'ont pas opté en temps utile pour leur changement de statut. Il aurait probablement fallu examiner des mesures supplémentaires afin de leur faciliter l'acquisition de la citoyenneté et de corriger leur situation dillégalité. En réalité, compte tenu de ces dispositions, tous les citoyens non baltes (qui ne parlent pas le lituanien) et les réfugiés doivent apprendre la langue officielle sous peine de se voir refuser le statut de citoyenneté et de perdre les avantages dus à ce statut.
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