Après avoir pris
possession du
Brésil, le Portugal
envoya des ex
plorateurs
qui découvrirent en
1513
Hong Kong, puis
Macao en 1554 et
Pékin. Le premier
explorateur européen
à atteindre les
côtes australiennes
fut le Portugais Cristóvão de
Mendonça en 1522,
mais les Portugais ne s'y
installèrent pas. Le
Portugal était alors
au sommet de sa
gloire. Avec une
population de 1,5
million d'habitants,
le Portugal
possédait
un empire
colossal, comprenant
le Brésil, presque
toutes les îles de
l'Atlantique entre
les côtes
sud-américaines et
africaines, toute
les côtes de
l'Afrique tant à
l'ouest qu'à l'est,
l'Angola, le
Mozambique, presque
toutes les îles de
l'océan Indien,
ainsi que des
comptoirs en Inde, à
Malacca, au Timor,
aux îles Moluques,
au Japon, etc.
Les richesses
venues
des colonies
(épices, or,
pierres, etc.)
affluaient au
Portugal, alors que
le pouvoir royal
n'avait jamais été
aussi grand.
Avec
l'expansion maritime
de l'empire du
Portugal, la langue
portugaise est
devenue une langue
véhiculaire en Asie,
en Afrique, en
Amérique et en
Europe, c'est-à-dire
une langue utilisée
par de nombreux
peuples (y compris
par d'autres
royaumes européens),
afin d'entreprendre
et entretenir les
relations
commerciales,
l'administration des
colonies, celle des routes
commerciales et
celle des
comptoirs de traite.
Simultanément, le
lexique portugais,
comme celui de
plusieurs autres
langues européennes,
importa de nouveaux
mots provenant de
pays lointains. En
effet, le portugais
emprunta des mots au
tupi-guarani
(Brésil), à l'hindi
(Goa), au chinois
(Macao), à l'arabe
(Maroc), au
cinghalais (Ceylan),
au malais (Indonésie
et Malaisie), au
tétum (Timor), au
japonais (Nagasaki),
etc. Le portugais a
aussi emprunté de
nombreux mots au
français, à
l'anglais et à
plusieurs langues
africaines (Angola,
Mozambique,
Cap-Vert, etc.). On
peut consulter
la
carte des Anciennes possessions
et colonies de l'Empire portugais.
Dans la
Revue belge de
philologie et
d'histoire
(2001), voici
comment
Maria Antónia Mota, de l'Université de Lisbonne, résume l'histoire de la langue
portugaise :
Le
parcours
du
portugais,
au fil
des
siècles,
pourrait
se
résumer
ainsi:
d'un
noyau
initial,
au sud
de la
Galice,
il s'est
répandu
le long
de la
côte
ouest
ibérique
jusqu'en
Algarve
– c'est
le
domaine
de
l'actuel
portugais
européen;
avec les
navigateurs,
il part
en
Amérique,
en
Afrique,
en Asie
et en
Océanie
où il
reste
pour de
bon
comme
langue
maternelle
au
Brésil
ou comme
langue
officielle
dans les
anciennes
colonies
africaines
et, pour
le
moment,
à Macao.
De
toutes
les
langues
qu'il a
côtoyées,
le
portugais
a reçu
sa
quote-part
de
lexique
nouveau
et il a
laissé
des
traces
derrière
lui,
participant
notamment
à la
formation
de
pidgins
et de
créoles
et
enrichissant
le
lexique
de
beaucoup
de
langues
du
monde. |
Au final, le
portugais parlé
au Portugal a pu
s'imposer
massivement au
Brésil, puis de
façon moins
importante en
Angola et au
Mozambique,
voire au
Timor-Leste et à
Macao, tout en
formant des
créoles
("kriol" ou "crioulo") à base de
portugais au
Cap-Vert, en
Guinée-Bissau et
à
São-Tomé-et-Príncipe.
Dans les
anciennes
Antilles
néerlandaise
(aujourd'hui les
Territoires
néerlandais
d'outre-mer),
le
créole le plus
connu est le
papiamento
parlé par
quelque 319 000
locuteurs:
Aruba, Bonaire,
Curaçao et
Surinam.
D'autres
créoles à base
de portugais
sont également
parlés à Cafundo
dans l'État de
Rio de Janeiro
(Brésil), à
Korlai près de
Bombay (Inde), à
Macanese
(Hong Kong), à Kristang (à
Melaka en
Malaisie) et à
Ternateno (île
Maluku en
Indonésie) et au
Sri Lanka
(avec
l’indo-portugais).
Les linguistes
portugais furent
parmi les
premiers
Européens à
faire des
recherches sur
la langue tamoule
(sud de l'Inde),
la langue konkani (État
du Kannada), la
langue marathi
(Goa), le
sanskrit, le
tupi, le
guarani, etc.
Cependant, le
Portugal allait se
révéler trop petit
pour contrôler un
aussi vaste empire.
Le déclin de
l'empire colonial
portugais était inévitable, compte tenu des limites démographiques (seulement un million d'habitants), géographiques
(92
391 km² ; France:
543 965 km²) et économiques de la
Métropole, par rapport à l'étendue
démesurée de son empire.
Le 4 août 1578, le jeune roi
du Portugal, Sébastien
Ier, qui avait gagné le Maroc à la tête d'une armée de
quelque 17 000 hommes, disparut au cours de la
«bataille des Trois Rois»,
qui se déroula près
de la ville de Ksar
el-Kébir dans le
nord du Maroc. Les
rois en cause
étaient, d'une part,
l'armée musulmane du
sultan marocain Abu
Marwan Abd al-Malik,
comptant des
cavaliers marocains,
des artilleurs turcs
et des arquebusiers
andalous
(castillans) et,
d'autre part,
l'armée dite
«chrétienne»,
commandée par
Sébastien
Ier
et celle de
son allié, le sultan
du Maroc Moulay
Mohammed déposé par
Abu Marwan Abd
al-Malik, et
comprenant des
mercenaires
italiens, allemands
et flamands. Par cette
importante défaite, le Portugal perdit
non seulement sa noblesse
et son armée, mais
aussi son indépendance
par rapport à
l'Espagne et sa
situation
stratégique au plan
mondial.
9.1 L'Union ibérique
(1580-1640)
Union
ibérique
1580-1640 |
Le
Portugal
fut
«annexé»
par la
couronne
d'Espagne
en 1580,
une
conséquence
de la
crise
dynastique
portugaise
qui vit
Philippe
II
d'Espagne
(1527-1598)
monter
sur le
trône
portugais.
En fait,
le
Portugal
continuait
juridiquement
d'exister
en tant
que
royaume,
mais les
couronnes
du
Portugal
et de
l'Espagne
étaient
réunies
dans la
seule
personne
du roi,
en
l'occurrence
Philippe
II
d'Espagne.
Ainsi,
le
Portugal
devait
conserver
son
indépendance,
ses
privilèges,
sa
justice,
sa
monnaie,
son
empire
et
parfois
ses
ambassadeurs
particuliers.
Au
début,
l’union
des deux
monarchies
fut
plutôt
bien
acceptée
par les
sujets
portugais,
en
raison
de la
solidarité
religieuse
(le
catholicisme),
de la
complémentarité
des deux
économies
et des
liens
dynastiques
déjà
anciens
établis
entre
les deux
monarchies.
Mais la
situation
se
détériora
vers la
fin du
règne de
Philippe
II.
Néanmoins,
étant
donné
que l'Empire
colonial
portugais
était à
son
apogée
au début
de cette
période
et qu'il
bénéficiait
d'une
grande
influence
dans le
monde,
l'Espagne
ne
pouvait
qu'en
retirer
de
grands
avantages.
|
De plus, l'union
des deux monarchies
privait le Portugal
d'une politique
étrangère distincte,
tandis que les
ennemis de l'Espagne
devenaient ceux du
Portugal. Dès le
début de l'Union
ibérique ("Unión
Ibérica" en espagnol
ou "União Ibérica"
en portugais), le Brésil
suscita la
convoitise des
Français, des
Britanniques et des
Hollandais. Les
côtes portugaises
furent aussitôt
menacées par
les corsaires
anglais; à partir de
1595, les Portugais
durent aussi tenir
compte de
l’hostilité des
Hollandais révoltés
contre Philippe II.
Le conflit entre
l'Espagne et
l'Angleterre, qui
aboutit à l'épisode
dite de
«l'Invincible
Armada» (1588),
finit par ruiner ce
qui restait de la
flotte portugaise
(une douzaine de
navires). Le
Portugal perdit le
monopole du commerce
des épices
orientales et ne put
maintenir son
emprise sur l’océan
Indien, alors que
les Hollandais
s’installaient en
Indonésie.
Entre 1580 et 1620,
le trafic portugais
avec l’Asie fut
réduit d’un tiers au
profit des nouveaux
concurrents
néerlandais et
anglais. Les
Hollandais en
profitèrent pour
s'emparer de
nombreuses
possessions
portugaises en Asie:
Amboine (1605),
Malacca (1641),
Colombo ou Ceylan
(1656), Cochin
(1663), etc. Les
Anglais se saisirent
d'Ormuz (1622) et de
Mascate (1650). À la
fin du
XVIe siècle,
il ne restait plus
en Inde que les trois comptoirs de Goa, Diu et Damão.
Quant au Brésil, il
demeura sous la
domination des
Espagnols, tandis
que les Français
s'emparaient de la
Guyane et que, en
1626, le cardinal de
Richelieu autorisait
la colonisation de
la région. Les Portugais
réussirent à
se maintenir
à Madère, aux Açores
et au Brésil, ainsi
qu'en Afrique
(Cap-Vert,
Guinée-Bissau et
Mozambique) et à
Macao (Chine).
L'avènement
du
règne
de
Philippe
IV
d'Espagne
(1621-1640),
sous
le
nom
de
Philippe
III
au
Portugal,
entraîna
une
plus
grande
domination
espagnole
sur
le
Portugal.
La
guerre
de
Trente
ans
(1618-1648)
obligea
l'Espagne
à
augmenter
les
impôts
au
Portugal
afin
de
financer
l'effort
de
guerre
contre
les
Hollandais.
L'Empire
colonial
portugais
fut
de
plus
en
plus
menacé,
car
l'augmentation
des
taxes
affectait
principalement
les
marchands
portugais.
En
réalité,
les
impôts
servaient
à
payer
les
interminables
guerres
de
l'Espagne
en
Europe,
tandis
que
la
noblesse
devait
combattre
en
dehors
du
Portugal,
alors
qu'il
lui
paraissait
nécessaire
de
défendre
l'empire
portugais
menacé,
notamment
la
nouvelle
richesse
que
représentait
le
sucre
brésilien
qui
était
convoité
par
les
Hollandais
et
les
Français.
La
noblesse
portugaise
perdit
graduellement
de
son
influence
à la
cour
d'Espagne.
Les
fonctions
publiques
du
Portugal
furent
occupées
par
des
Espagnols.
Philippe
IV
d'Espagne
tenta
de
faire
du
Portugal
une
province
espagnole
et
fit
perdre
à la
noblesse
portugaise
tous
ses
pouvoirs.
Cette
situation
aboutit
à la
révolte
de
la
part
de
la
noblesse
et
de
la
haute
bourgeoisie
portugaises,
d'autant
plus
que
les
perspectives
d'annexion
par
l'Espagne
se
précisaient
davantage.
Le 1er
décembre
1640,
les
partisans
du
duc
Jean
de
Bragance
s’emparèrent
du
palais
royal
de
Lisbonne
et
déclenchèrent
une
insurrection
qui
gagna
rapidement
les
campagnes.
Jean
II,
8e
duc
de
Bragance,
reçut
la
couronne
portugaise
et
déposa
unilatéralement
Philippe
III
(ou
Philippe
IV
d'Espagne)
en
tant
que
roi
du
Portugal.
En
janvier
1641,
il
convoqua
le
Parlement
portugais
qui
ratifia
son
élection
à la
couronne
portugaise;
il
prêta
serment
devant
les
Cortes
le
28 janvier
1641
sous
le
nom
de
Jean
IV
du
Portugal
(João
IV
de
Portugal)
:
Pela Graça de Deus, Rei de Portugal e dos Algarves, d'Aquém e d'Além-Mar em África, Senhor da Guiné e da Conquista, Navegação e Comércio da Etiópia, Arábia, Pérsia e Índia |
[Par la grâce de Dieu, roi du Portugal et des Algarves, de chaque côté d'au-delà des mers en Afrique, seigneur de la Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d'Éthiopie, d'Arabie, de Perse et de l'Inde] |
|
Jean IV régna durant plus de quinze ans (1640-1656) et il fut l'un des plus grands rois de l'histoire du Portugal. Il réussit à tenir tête aux armées castillanes (espagnoles) réputées invincibles; il réussit à expulser les Hollandais du nord du Brésil, de l'Angola et de Sao Tomé-et-Principe; il récupéra les anciennes possessions portugaises prises par les Britanniques et les Français en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. L’Espagne ne reconnut l’indépendance du Portugal qu’après une longue guerre, ainsi que la cession en 1668 de l’enclave de Ceuta devenue depuis espagnole. |
Au cours de la
période de l'Union
ibérique
(1580-1640), les
linguistes espagnols émirent l'hypothèse (complètement erronée) que la langue portugaise
était un «dialecte du castillan» ("um dialeto do castelhano" /
"un dialecto del
castellano"). Cette théorie
fut heureusement écartée
après la dissolution
de l'Union ibérique,
car elle correspondait essentiellement à une idéologie de nature politique
destinée à assurer une plus grande domination
sur les Portugais.
9.2 La monarchie
constitutionnelle
En 1703, sous la
pression de
l'ambassadeur
anglais John
Methuen, le roi
Pierre II
(1648-1706) du
Portugal entra en
coalition contre la
France de Louis XIV
et signa avec
Londres, en 1703, un
traité d'alliance
(traité de Methuen)
et une entente
commerciale, ce qui
allait avoir comme
résultat de
paralyser
l'agriculture,
l'industrie, le
commerce et la
navigation du
Portugal, et de
permettre de
financer en partie
la révolution
industrielle
anglaise. De son
côté, le Portugal
obtenait une
augmentation
substantielle de la
culture de la vigne
le long de la vallée
du Douro et du
commerce des vins de
Porto.
Le Portugal demeura l’allié des Britanniques
lors des guerres napoléoniennes. Pendant
ce temps, toute la
famille royale
portugaise s'enfuit
au Brésil, où elle
devait y rester
durant treize ans;
elle s'installa dans
la capitale de la
vice-royauté, Rio de
Janeiro, qui devint
alors la capitale de
l'Empire
portugais.
En
décembre 1807, les armées du
général
français
Jean-Andoche Junot
s'emparèrent de
Lisbonne; Napoléon
accorda à Junot le
titre de «duc d’Abrantès»,
à l'exemple du nom
d'une ville du
Portugal, et il fut
nommé «gouverneur du
Portugal».
Mais les
Britanniques
arrivèrent au
Portugal dès le mois
d'août 1808; ils
réussirent à vaincre
Junot lors de la
bataille de Vimeiro
(le 20 août 1808).
Après cette défaite, Junot se
résigna à proposer
une capitulation
sans conditions.
La victoire
britannique mit fin
à la première
invasion française
du Portugal.
Une fois chassés les
occupants français,
le roi Jean VI du
Portugal (1816-1826) préféra rester au Brésil et confia l’administration du
Portugal au duc de Beresford.
Jean VI rentra à
Lisbonne en 1821 en
laissant
son fils Dom
Pedro comme prince
régent du Brésil,
puis
dut l'année
suivante accepter
la Constitution
libérale adoptée par
les Cortes. Le 7
septembre 1822,
Dom Pedro
se proclama
empereur
constitutionnel et
défenseur du Brésil
sous le nom de
Pierre
Ier
du Brésil
(Pedro
Ier)
et proclama ensuite
l'indépendance du
Brésil. Toutefois,
cette indépendance
ne devait être
reconnue par le
Portugal qu'en 1825,
soit après
vingt-deux mois de
guerre. La monarchie
portugaise devint
constitutionnelle.
Le Portugal connut
une longue période
d'instabilité
politique à partir
de la deuxième
décennie du
XIXe
siècle. La mauvaise
gestion des finances
publiques aggrava la
situation et empêcha
le pays de
progresser. La
monarchie fut
renversée par un
coup d'État
militaire et la
République fut
proclamée le 5
octobre 1910. Mais
le courant royaliste
demeura puissant, ce
qui entraîna à
plusieurs reprises
des tentatives de
pouvoir monarchiste
ou dictatorial.
10.1 La réforme
orthographique de
1911
L’avènement de la
République
portugaise entraîna
de profonds
bouleversements dans
de nombreux
domaines, notamment
dans les symboles de
l'État, comme les
symboles
nationaux (drapeau,
hymne nationale,
nouvelle monnaie) et
la langue. En effet,
l'éducation
et la langue ont
fait aussitôt
l'objet de débats et
de réformes.
Le
nouveau
gouvernement s'est
engagé à
améliorer
l'accession à
l'éducation et à
lutter
contre
l'analphabétisme.
C'est pourquoi il a
désigné un
comité
chargé de proposer
une
orthographe
simplifiée
destinée à être
utilisée dans
les publications
officielles
et dans
l'enseignement.
Jusqu'au début du
XXe
siècle,
tant au
Portugal
qu'au
Brésil,
l'orthographe
portugaise était
fondée de façon
générale sur
l'étymologie latine
ou grecque, comme en
français:
phosphoro (grec
phôsphoros :
«lumineux»),
lyrio (latin lyra:
«lyre»),
orthographia (gr.
ortho +
graphia
«orthographe»),
phleugma (lat.
phlegma:
«humeur»),
exhausto (lat.
exhaustus
«complet»),
estylo (grec
stylos:
«style»), prompto
(lat. promptus:
prompt»),
diphthongo (grec
diphthoggos
«double son»),
psalmo (grec
psalmos :
«psaume»),
etc.
Les principes de
la réforme de
l'orthographe,
déjà
inspirés
par les
propositions
de 1885 (Bases
da Ortografia
Portuguesa de 1885),
ont été rendus
officiels
par ordonnance du 1er
septembre
1911, laquelle
prévoyait une
période
de transition
de
trois
ans. La réforme fut
publiée sous le
titre de
Relatório das Bases
da Reforma
Ortográfica
(«Rapport sur les
bases de la réforme
orthographique) dans
le Diário de Governo
(Journal officiel),
no 213, le 12
septembre 1911.
Cette
réforme de
l'orthographe
portugaise de 1911
était la première
réforme officielle
au Portugal depuis
celle qui avait
conduit à
l'émergence d'une
langue portugaise
autonome au début du
XIIIe
siècle. Celle
de 1911 a
profondément et
complètement modifié
l'aspect de la
langue portugaise
écrite jusqu'alors:
elle devenait plus
moderne en
s'affranchissant de
l'étymologie latine
et grecque, ce que
n'a jamais fait le
français.
Les principaux
changements de l'ortografia
simplificada
(«orthographe
simplifiée») furent
les suivants:
1.
Élimination de
toutes les
digrammes
(groupe de
lettres pour un
seule son)
d'origine
grecque
avec
remplacement
par
une lettre
simple:
-
th
(remplacé
par
t):
theatro
> teatro,
theorema
> teorema;
-
ph
(remplacé
par
f):
phosphoro
> fósforo;
orthographia
>
ortografia;
-
ch
(avec
valeur
de [k]
remplacé par
c
ou
qu
en fonction
du contexte):
chronológica
>
cronológica,
christianismo
>
cristianismo;
- rh
(remplacé
par
r
ou
rr en
fonction du
contexte);
rhetórica
>
retórica,
rhinoceronte
>
rinoceronte
(rhinocéros).
2.
Élimination de
y (remplacé
par
i):
lyrio >
lirio;
3.
Réduction des
consonnes
doubles
(ou
géminées)
par des simples,
sauf pour les
rr
et
ss
en position
médiane
d'origine latine,
et qui ont des
valeurs
spécifiques
en portugais:
anúncio
(«annonce»),
assistência
(«assistance»).
4.
Élimination de
certaines
«consonnes
muettes»
à la fin d'une
syllabe
graphique, si
elles
n'influencent
pas
la prononciation
de la voyelle
qui précède;
5.
Introduction
de plusieurs
accents
graphiques, dont
les mots se
terminant par:
-l |
fácil
|
«facile» |
-n |
pólen
|
«pollen» |
-r |
cadáver
|
«cadavre» |
-ps |
bíceps
|
biceps» |
-x |
tórax
|
«thorax» |
-us |
vírus
|
«virus» |
-i, -is |
júri,
lápis
|
«jury»,
«crayons» |
-om, -ons |
iândom,
íons |
(en
finale
de mots) |
-um,
-uns |
álbum,
álbuns
|
«album(s)» |
-ã(s), -ão(s) |
órfã,
órfãs,
órfão,
órfãos |
«orphelin(es)» |
Désormais, il
fallait écrire le
portugais
pratiquement comme
il se prononçait. La
ville de Thomar
est devenue Tomar;
le nom Da Sylva
> Da Silva;
pharmacia >
farmácia;
orthographia
> ortografia;
lyra >
lira, etc. Par
comparaison, jamais
le français n'a
connu
une révision d'une
telle ampleur. En
s'éloignant du
modèle français, le
portugais devenait
une langue moderne
débarrassée des
illogismes
orthographiques
hérités du passé.
L'adoption de la
nouvelle orthographe
ne s'est pas faite
sans résistance au
Portugal.
Certains linguistes
avaient préconisé
l'orthographe
étymologique (comme
en français) au
détriment de
l'orthographe des
mots purement
phonétique,
affirmant que la
réforme de
l'orthographe allait
couper les liens
entre les pratiques
écrites des
Portugais et les
écrits laissés par
leurs ancêtres.
D'autres ont résisté
au mouvement afin de
ne pas avoir à
apprendre les
nouvelles règles.
Étant donné que le
taux
d'analphabétisme
était de plus de 70
% au Portugal en
1910, la réforme ne
touchait que plus de
20 % des Portugais.
Cependant,
la plus grande
controverse est
venue du Brésil que
le Portugal n'avait
pas consulté.
10.2 La dictature de
Salazar
Attaqué par
l’Allemagne dans ses
colonies africaines,
le Portugal se rangea
du côté des Alliés
au cours de la
Première Guerre
mondiale, soit à partir
de mars 1916. En
1926, un coup d'État
renversa le régime
parlementaire pour
instaurer une
dictature qui allait
perdurer durant
plusieurs décennies.
Pendant ce temps, le
ministre des
Finances (1928),
António de Oliveira
Salazar (1898-1970),
établit un régime à
parti unique,
l’Union nationale (União nacional),
appuyé par l'armée,
par l'Église catholique
et par les grands
propriétaires. Ce
fut le début de l’Estado Novo («Nouvel État»)
proclamé par un
plébiscite le 19
mars 1933. Dès lors,
la nouvelle
Constitution lui
conféra les pleins
pouvoirs, ainsi que
le contrôle total de
l'État en qualité de
président du
Conseil.
Salazar mit en place
une police
politique, la
PVDE,
la Polícia de
Vigilância e de
Defesa do Estado
(«Police de
vigilance et de
défense de l'État»).
Son rôle était de
surveiller la
population, de chasser
les opposants au
régime du Portugal
et dans les
colonies, et
d'appliquer la
censure. Durant la
guerre d'Espagne
(1936-1939), Salazar
apporta son soutien
à Francisco Franco
dans sa lutte contre
les Républicains
espagnols. Il permit
à l'Allemagne nazie
et à l'Italie
fasciste d'utiliser
le Portugal pour
transporter du
matériel militaire.
Mais, devant
la défaite
prévisible du
Troisième Reich,
Salazar autorisa les
Alliés, en août
1943, à installer
une base militaire
dans l'archipel des
Açores.
|
Salazar
fut un
grand
défenseur
de
l'Empire
colonial
portugais,
qui
comptait
encore à
ce
moment-là
les îles
du
Cap-Vert
et de Sao-Tomé-et-Principe,
la
Guinée-Bissau,
l'Angola,
le
Mozambique,
Goa
(Inde),
Macao
(Chine)
et le
Timor
oriental.
Dès
1933, l’Acto
Colonial
(«Acte
colonial»)
de
Salazar
codifia
et
centralisa
l'Administration
des
colonies
qui
furent
soumises
au
contrôle
direct
de la
Métropole
par
l'intermédiaire
d'un
gouverneur
général.
Celui-ci
fut
placé au
sommet
d'une
hiérarchie
administrative
bureaucratique,
d'une
réputation
souvent
douteuse,
dont le
chef de
village
(le "regulo")
représentait
au bas
de
l'échelle
le seul
élément
indigène,
lequel
était
chargé
d'exécuter
les
exigences
coloniales.
Le
régime
portugais
exerça
une
sévère
répression
à
l’égard
des
élites
africaines
qui
revendiquaient
une
représentation
politique
et
l'amélioration
des
conditions
de vie
des
populations
autochtones.
Parallèlement,
la
dictature
portugaise
encouragea
l'établissement
des
colons
au
Cap-Vert,
en
Angola
et au
Mozambique,
mais
ceux-ci
n’arrivèrent
en masse
que vers
les
années
1950.
|
Le Portugal instaura
le «régime de
l'indigénat» aux
Noirs (98 % de la
population des
colonies en Afrique)
qui furent privés
ainsi de
l’instruction
(réservée aux
Portugais, les "civilizados")
et de tous leurs
droits humains.
Seuls les "assimilados"
regroupant les Métis
et quelques Noirs
assimilés eurent
accès à
l’instruction en
portugais. Les
autres autochtones,
les "indígenas",
furent soumis aux
travaux forcés, à
l’interdiction de
circuler la nuit,
aux réquisitions,
aux impôts sur les
«réserves» et à un
ensemble d’autres
mesures tout aussi
répressives telles
que les châtiments
corporels. Un
ministre de Salazar,
Viera Machado,
partit du principe
suivant en 1943: «Si
nous voulons
civiliser les
indigènes, nous
devons leur
inculquer comme un
précepte moral
élémentaire l'idée
qu'ils n'ont pas le
droit de vivre sans
travailler.» Ce
système colonial
odieux, qui paraît
sans aucun doute
honteux aujourd’hui
mais semblait normal
à l’époque, perdura
jusqu’en 1954, alors
qu’il fut «allégé»,
puis définitivement
aboli en 1961, soit
de nombreuses années
après que les
accords de Genève
(le 23 avril 1938)
eurent interdit
toute forme de
travaux forcés.
Quant à l’idéologie
portugaise de
l’époque, elle
véhiculait le
croyance, ou plutôt
la certitude, que le
Portugal devait
apporter aux
indigènes son
«génie» et sa
«civilisation». Dans
le Titre 1 de l’Acto
Colonial du 11
avril 1933 (Decreto-Lei
Nº 22:465), on peut
lire ce texte:
Artigo
2º
É da
essência
orgânica
da Nação
Portuguesa
desempenhar
a função
histórica
de
possuir
e
colonizar
domínios
unltramarinos
e de
civilizar
as
populações
indígenas
que
neles se
compreendam,
exercendo
também
influência
moral
que lhe
é
adstrita
pelo
Padroado
do
Oriente.
Artigo
3º
1)
Os
domínios
ultramarinos
de
Portugal
denominam-se
colónias
e
constituem
o
Império
Colonial
Português.
2)
O
território
do
Império
Colonial
Português
é
definido
nos n.ºs
2º a 5º
do
artigo
1º da
Constituição.
|
Article
2
(traduction)
Il est
de
l'essence
organique
de la
Nation
portugaise
de
remplir
la
fonction
historique
de
posséder
et de
coloniser
des
possessions
d'outre-mer,
et de
civiliser
les
populations
indigènes
qui s'y
trouvent,
exerçant
aussi un
influence
morale
adjointe
du
padroado
[patronat]
d'Orient.
Article
3
1)
Les
possessions
d'outre-mer
du
Portugal
sont
appelées
colonies
et
constituent
l'Empire
colonial
portugais.
2)
Le
territoire
de
l'Empire
colonial
portugais
est
défini
dans les
alinéas
2 à 5 de
l'article
1 de la
Constitution. |
Le padroado
(cf. l'article 2 de
l'Acto Colonial)
est un terme
juridique portugais
signifiant
«patronat». Au cours
de la période
salazariste, la
politique d'autarcie
prit la forme d'une
défense de la
prétendue «pureté»
de la langue
portugaise, avec une
inévitable hostilité
envers tout ce qui
se révélait
différent, y compris
le «portugais
angolais», le
«portugais
brésilien» ou tout
autre type de
portugais autre que
celui du Portugal.
Dans les écoles
fréquentées
pratiquement
seulement par les
Blancs et
administrées par
l’Église catholique,
on enseignait
exclusivement le
«portugais du
Portugal», alors que
la plupart des
colons arrivés avant
la Seconde Guerre
mondiale parlaient
encore le «portugais
brésilien».
Le 6 octobre 1945,
un nouvel accord
orthographique fut
signé
à Lisbonne
entre l'Académie
des sciences
de Lisbonne
(Academia
de Ciências de
Lisboa)
et l'Académie
brésilienne des
lettres
(Academia
Brasileira de Letras).
Cet accord,
légèrement
modifié par le
décret-loi
no 32/73
du
6 février
(Decreto-Lei
n.º 32/73, de 6 de
Fevereiro)
jetait les bases
de
l'orthographe
portugaise
pour tous les
territoires
portugais
qui, en date de 1945
jusqu'en 1975,
étaient
des
colonies
portugaises.
Cette réforme
de 1945
voulait
mettre
fin aux
différences
orthographiques
profondes
entre le Portugal
et le Brésil,
à la suite de
l'adoption de la
réforme
orthographique
adoptée par le
Portugal
en 1911.
On croyait qu'il
suffisait de faire
quelques concessions
de part et d'autre,
mais celles-ci
étaient beaucoup
plus importantes
pour le Brésil. Quoi
qu'il en soit,
le Brésil
a fini par
ne pas appliquer les
modifications, de
sorte
que
l'accord
a eu l'effet
inverse
de celui recherché,
ce fut une
augmentation
des différences
orthographiques.
À partir de 1945, il
se développa au
Portugal la thèse du
«luso-tropicalisme»
qui prônait l'idée
que les Portugais
faisaient preuve
d'un «génie
colonisateur»
reposant sur le
métissage culturel
et racial.
C'est à partir de ce
moment que s'est
effectuée la période
intensive de
colonisation, et ce,
jusqu'à la
libération du pays
en 1975, laquelle a
coïncidé avec la
révolution des
Œillets au Portugal.
Au cours de cette
période, beaucoup de
colons sont venus du
Portugal; la
population
européenne est
passée d'environ 32
000 à 100 000 au
début des années
1960 pour atteindre
plus de 200 000
avant l'indépendance
(en 1975).
À
la fin des années
1950, alors que la
décolonisation
soufflait sur toute
l’Afrique, notamment
dans les colonies
françaises et
britanniques, le
Portugal allait
ainsi à
contre-courant de
l’histoire, en
exportant
massivement ses
colons vers ses
colonies. Les
guerres coloniales
se poursuivirent
après la mort du
dictateur Salazar
(1970), soit
jusqu’en 1974, alors
que se
désintégrèrent les
colonies
portugaises. Salazar
fut destitué en
1968, en raison
d'une hémorragie
cérébrale et mourut
en 1970. Son
successeur, Marcelo
Caetano, resta au
pouvoir jusqu'en
1974 dans un pays
très affaibli par
les guerres
coloniales. En
effet, les
immenses ressources
employées à ces
guerres avaient
appauvri
considérablement le
Portugal, alors
qu'une partie de la
population préférait
émigrer pour tenter
d'échapper à la
famine.
10.3 La révolution
des Œillets et la
politique socialiste
|
Le
25 avril
1974, le
régime
salazariste
fut
renversé
par un
coup
d'État
militaire:
c'était
la
révolution
des
Œillets
("Revolução
dos
Cravos")
qui
abolissait
cinquante
ans de
dictature.
Lassés
d'une
guerre
coloniale
sans
issue,
les
militaires
renversèrent
le
régime
et
portèrent
le
général
Antonio
de
Spínola
à la
présidence
de la
République.
Les
Portugais
accueillirent
cette
«révolution»
avec
joie;
ils
tendirent
aux
soldats
des
œillets
rouges
ou
blancs,
qui
symbolisaient
les
espoir
d'un
nouvel
avenir
socialiste.
Spínola
promit
la
démocratie
et
l'indépendance
des
colonies.
Le
processus
d'accession
à
l'indépendance
des
colonies
africaines
fut
enclenché
pour
donner
lieu à
la
Guinée-Bissau
en 1974
et, en
1975,
pour les
îles du
Cap-Vert,
de São
Tomé et
Príncipe,
ainsi
que pour
l'Angola
et le
Mozambique.
En 1976,
les îles
de
l'Atlantiques,
l'archipel
des
Açores
et l'île
de
Madère,
bénéficièrent
d'un
statut
d'autonomie
particulier,
les
gouvernements
régionaux
administrant
presque
tous les
budgets,
sauf la
politique
extérieure
et la
défense,
qui
dépendent
du
Portugal.
Au
total,
les
guerres
coloniales
avaient
coûté la
vie à
plus de
8000
soldats
portugais
et vidé
le
Portugal
d'une
partie
importante
de sa
population. |
Puis les mouvements
de gauche et
d’extrême gauche,
dont le Parti
communiste,
tentèrent bien de s’appuyer sur les militaires les
plus à gauche afin d'instaurer une politique socialiste. Ils se heurtèrent à
l’opposition des paysans, des grands propriétaires terriens et d’une partie
de l’armée. Le général de Spínola démissionna en septembre 1974 et, après une
tentative de putsch en mars 1975, il alla se réfugier au Brésil.
En 1976, le Portugal
connut un virage
politique complet. Une
nouvelle constitution
fut approuvée le 21 février 1976,
alors que le
socialiste Mario
Soares devint le
chef du gouvernement
jusqu'en 1978, puis
de 1983 à 1985. Le
12 juin 1985,
le Portugal signait
son adhésion
officielle à la
Communauté
économique
européenne (CEE),
adhésion imposant au
pays de profonds
ajustements pour
rattraper son retard
économique. Lors du
traité de Maastricht
de 1992, le Portugal
entra dans l'Union
européenne (UE).
En octobre 1995, les élections législatives donnèrent la victoire aux socialistes,
et António Guterres accéda à la tête du gouvernement; en janvier 1996, Jorge Sampaio,
issu du Parti
socialiste, fut élu
président de la
République. En mai
1999, un accord
historique fut signé
entre l’Indonésie et
le Portugal portant
sur le futur statut
d'indépendance du
Timor-Oriental,
l'ancienne colonie
portugaise annexée
par l’Indonésie en
1975. Le 20 décembre
1999, la colonie
portugaise de Macao
fut rétrocédée à la
Chine sous un régime
d’administration
spéciale à l'instar
de Hong-Kong: en
portugais «Região
Administrativa
Especial de Macau da
República Popular da
China».
10.4 La Communauté
des pays de langue
portugaise
La même année,
un traité
international fut signé avec
comme l'objectif de création d'une orthographe unifiée
de la langue
portugaise:
l'Acordo
Ortográfico da
língua Portuguesa
(en français:
Accord
orthographique sur
la langue portugaise).
Cet accord fut
conclu entre les
délégations de
l'Angola, du
Cap-Vert, de la
Guinée-Bissau, du
Mozambique et de São
Tomé et Príncipe,
ainsi que des
observateurs de la
Galice (Espagne),
les États
signataires : la
République populaire
d'Angola, la
République
fédérative du
Brésil, la
république du
Cap-Vert, la
république de
Guinée-Bissau, la
république de
Mozambique, la
république du
Portugal et la
République
démocratique de São
Tomé et Príncipe.
Le Portugal a donc
donné naissance à la
LUSOPHONIE.
|
En 1996, le Portugal ainsi que sept de ses anciennes
colonies ont fondé la Comunidade dos Países de Língua Portuguesa (CPLP),
la Communauté des pays de langue portugaise. Les pays membres sont les
suivants: outre le Portugal, l'Angola, le
Brésil, le
Cap-Vert, la
Guinée-Bissau, le
Mozambique et Sao Tomé-et-Principe.
Après son indépendance, le
Timor oriental a
rejoint l’organisation comme 8e pays membre.
Sont
désignés
comme
observateurs
associés
(«observadores
associados»):
le
Maroc,
la
Guinée
équatoriale,
l'île
Maurice
et
Macao.
Pourraient
s'y
joindre
éventuellement
la
principauté
d'Andorre,
la
Communauté
autonome
de
Galice,
l'État
de Goa,
l'Indonésie,
etc.
La
CPLP
veut
promouvoir
la
langue
portugaise
ainsi
que la
culture
commune
qui unit
les pays
membres. Plus
particulièrement, les pays lusophones désirent collaborer dans le domaine de
l'éducation, mais chercheront aussi à renforcer les liens culturels,
politiques et économiques. La CPLP a son siège social à Lisbonne.
|
En novembre 1998,
le Parlement
portugais a adopté à
l’unanimité une loi
relative au statut
officiel du
mirandais, une
langue romane
parlée dans le
nord-est du Portugal
par environ 10 000
locuteurs
: il s’agit de la
loi no 7/99 du 29 janvier 1999 portant sur la reconnaissance officielle
des droits linguistiques de la Communauté mirandaise (district de Bragança).
En vertu de cette
loi, le mirandais,
une variété
d’asturien parlée
par 7000 à 10 000
locuteurs, est
reconnu avec le
portugais comme co-officiel dans un territoire de moins de 500 km²;
et inclut les villes de Miranda du Douro et de Sendín (à la frontière
nord-est du Portugal). Le statut de co-officialité
s’applique en
principe dans l'administration locale, les écoles et un certain nombre
d’organismes publics. Le mirandais est enseigné
dans les écoles
primaires et comme
matière facultative
au premier cycle du
secondaire dans les
lycées de la région.
Le 1er
janvier 2002, l’euro
fut mis en
circulation au
Portugal à l'instar
des onze autres pays
de l’Union
européenne qui l’ont
adopté comme monnaie
unique. Au mois de
février 2005, à la
suite de la
dissolution du
Parlement par le
président de la
République, qui
considérait que le
gouvernement
conservateur
traversait une
«crise de
crédibilité», les
élections
législatives
anticipées
accordèrent la
victoire aux
socialistes à la
majorité absolue
pour la première
fois de leur
histoire. À la suite
d'une alternance
répétée entre
coalitions de droite
ou de centre-droit
et de gauche, le
Portugal réussit à
moderniser son
économie pour se
donner une image
d'un pays d'Europe
comme les autres.
Cependant, le
Portugal a accumulé
une dette publique
très lourde, qui
atteignait 61,4 % du
PIB en 2004. En
2010, la dette
publique du pays a
été revue à la
hausse, passant de
92,4 % à 93 % du
PIB, soit près de
160,4 milliards
d'euros. Le Portugal
doit adopter des
mesures d'austérité
sans précédents qui
vont forcément
mécontenter les
Portugais.
Portugal - Galice -
Empire colonial portugais -
Bibliographie