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La Rioja Comunidad Autónoma de La Rioja |
La Rioja (de
río Oja)
est une Communauté autonome du nord de l'Espagne de 5045 km²
(Aragon: 47 719 km²; Catalogne: 32 114 km²; Belgique:
32 545
km²); c'est l'une des plus petites communautés autonomes par sa
superficie. La région est limitée au nord par le
Pays basque, au nord-est par la
Navarre, à l'est par l'Aragon et au sud-ouest par la
Castille-et-Léon.
La capitale de La Rioja est Logroño.
La région n'est constituée que d'une seule province: La Rioja. Le drapeau de La Rioja est formé de quatre bandes horizontales et de taille égale, de couleurs rouge, blanc, vert et jaune. Comme le drapeau de l'Espagne, le blason (couronne royale, Croix rouge de Santiago, château d'or) figure au centre du drapeau. |
Il n'existe pas se statistiques officielles sur le nombre des locuteurs des langues parlées dans la région de La Rioja. On sait seulement que la région compte environ 30 000 étrangers ou immigrants (dont 18 000 dans la capitale Logroño), ce qui représente 10 % de la population. On peut supposer au mieux que 100 % des habitants «autochtones» parlent le castillan comme langue maternelle. On présumerait ainsi que près de 90 % de la population parle castillan et que 10 % utiliserait d'autres langues. En fait, il y a aussi des immigrants illégaux, probablement deux ou trois mille. Il serait plus près de la vérité de supposer que le castillan est parlé par 88 % de la population.
Par ailleurs, on sait aussi qu'une partie de la population castillanophone parle aussi le riojan (en espagnol: riojano ou plus souvent dialecto riojano). On appelle rionajo l'ensemble des variétés dialectales castillanes parlées dans les zones rurales de La Rioja. Ces variétés sont caractérisées par l'usage d'un apport lexical castillan, basque et navarro-aragonais. Le riojan est perçu comme une variété castillane de transition dans la mesure où cette langue a été en contact avec la Vieille-Castille, l'Aragon et la Navarre. On ignore le nombre des locuteurs du riojan, mais ceux-ci parlent tous aussi le castillan standard.
Avant l'installation des Romains dans la Péninsule, la région de La Rioja avait été occupée par les Berons (Celtes) dans le Sud-Est, les Pelendons (Celtibères) dans le Sud-Ouest et les Vascons (Basques) au nord.
3.1 Une province romaine
Puis la région devint une province
romaine à partir de 27 avant notre ère. Les Romains
pacifièrent la région la divisèrent en provinces : la
Gallaecia, la Tarraconensis, la Lusitania, la Baetica et la
Carthagenensis. Le territoire de l'actuelle Castille-et-Léon
était située dans la province de Carthagenensis. La présence
de Rome en Espagne dura sept siècles. Les Romains n'ont pas
seulement transmis une administration territoriale, mais ils
ont aussi laissé un ensemble de coutumes sociales et
culturelles, dont la langue latine qui deviendra le
castillan.
Après plus d'un siècle sans présence étrangère, les Wisigoths s'installèrent dans la région au VIe siècle, mais le royaume wisigoth fut menacé au début du VIIIe siècle par l'invasion arabe. |
3.2 L'invasion arabe
Les musulmans s'approprièrent presque toute la Péninsule en moins de sept années, dont la région de La Rioja. La langue arabe était avant tout employée par l'Administration du calife, ainsi que par les colons et soldats en provenance de l'Afrique. Le castillan était utilisé par l'aristocratie et la bourgeoisie espagnole, ainsi que par les grands commerçants. Le latin demeurait la langue de l'Église catholique, encore toute puissante en Espagne; c'était un symbole distinctif en terre d'islam ibérique. C'était la langue de la liturgie, de l'enseignement à l'usage du clergé, de la copie des manuscrits, des inscriptions funéraires, etc.
3.3 La Reconquête
Avec Fernán González (950), la Castille est devenue un comté héréditaire, encore vassal du Léon, jusqu'à ce que, en 1029, elle soit acquise par le roi Sanche III de Navarre et, à son décès, elle soit passée entre les mains de son fils Ferdinand Ier, premier roi de Castille. À l'épque, A Rioja faisait encore partie de la Navarre. Le décès précoce de Sanche III conduisit la Castille entre les mains d'un roi-enfant de trois ans (1158), Alphonse VIII. Celui-ci devint un enjeu politique entre les partis nobiliaires. Le roi du Léon, de la Galice, des Asturies et de l'Estrémadure, Ferdinand II, réclama la régence, qui conduisit à une quasi-guerre civile. Dès son adolescence, Alphonse VIII dut reconquérir son royaume par la force. Pour unifier la noblesse castillane, il relança la Reconquista («Reconquête»). Il réussit à obtenir des terres de l'Aragon, annexa définitivement La Rioja, et gagna la bataille des Navas de Toulouse (1212), qui brisa le pouvoir de la dynastie arabe des Almohades. Au terme d'un conflit avec Sanche VI de Navarre, Alphonse VIII de Castille acquit en 1177 la Navarre et La Rioja. Ce mélange des populations explique la sorte de fusion qui s'est produite à l'égard du castillan riojan, une langue qui a emprunté au navarro-aragonais et au basque.
Dès lors, s'amorça le long déclin des langues autres que le castillan. De plus, cette castillanisation se fit aux dépens des langues déjà existantes sur le sol de la Pénonsule : le basque, le galégo-portugais, l'asturo-léonais, le navarro-aragonais et le catalan (cliquer ICI, s.v.p.). Au fur et à mesure que le castillan prenait de l'expansion, le léonais, l'asturien, l'aragonais, le galégo-portugais, etc., périclitaient. Évidemment, le riojan perdit rapidement ses plumes et sombra dans le mépris.
Cette situation se perpétua jusqu'au régime du général Franco, de 1939 à 1975. Au plan linguistique, le caudillo ("chef") pratiqua une politique répressive à l'égard des diverses langues parlées qui n'étaient pas le castillan. Non seulement le basque et le catalan furent pourchassées et interdites dans la vie publique, mais également l'aragonais, l'asturien, l'andalou, le galicien, etc. On entendait souvent à cette époque des slogans du genre: Si eres español, habla la lengua del imperio («Si tu es espagnol, parle la langue de l'Empire») ou encore habla en cristiano («Parle chrétien»), ce qui pourrait être l'équivalent ibérique du Speak white des anglophones du Canada à l'égard des francophones!
3.4 La Constitution de 1978
La promulgation de la Constitution espagnole de 1978 et la création des 17 Communautés autonomes constituèrent le point de départ pour une nouvelle ère d'organisation politique. C'est ainsi que la Castille fut fragmentée en diverses entités, dont la Castille-et-Léon (la Vieille-Castille), la Communauté de Madrid, la Castille-La Manche (la Nouvelle-Castille), sans oublier la région de La Rioja. L'adoption du Statut d'autonomie en 1982 a soulevé des problèmes, car la province de Logroño a refusé d'être intégrée dans une autre Communauté autonome, y compris la Castille-et-León, la Navarre ou le Pays Basque. La province de Logroño devint donc une Communauté autonome à part entière, avec la ville de Logroño comme capitale.
La nouvelle Constitution espagnole a aussi permis la reconnaissance de certaines langues, mais ce ne fut guère le cas pour La Rioja, qui dut recourir au castillan, faute de déclarer une langue co-officielle.
La dénomination officielle pour désigner le gouvernement autonome de La Rioja est Gobierno de La Rioja (en français: gouvernement de La Rioja), ce qui correspondrait à un «Exécutif gouvernemental». Le gouvernement est composé du président ("Presidente"), d'un vice-président ("Vicepresidente") et de «conseillers» ("Consejeros») équivalant à la fonction de «ministres». Le président est élu par le parlement de La Rioja, mais désigné par le roi d'Espagne.
À l'instar des autres Communautés autonomes, La Rioja utilise les termes Consejerías (ancien français: «conseillerie»), ainsi que consejero / consejera (fr. «conseiller / conseillère»), qui servent à désigner les ministères et les ministres du gouvernement. On peut, en français, employer l'expression «ministre-conseiller» (ou «ministre-conseillère»), voire simplement «ministre», pour rendre compte adéquatement du terme conselleiro / conselleira ; le terme français «conseiller» correspond mal à la fonction dévolue aux consejeros / consejeras en Espagne, car ces postes n'ont rien à voir avec une «personne qui donne des conseils» — conseiller juridique, conseiller d'orientation, etc. — ou qui fait partie, par exemple, d'un conseil municipal. De plus, le mot vicepresident (fr. «vice-président») sert d'équivalent à «premier ministre».
En Espagne, les termes ministerio (fr. «ministère») et ministro / ministra (fr. «ministre») désignent les ministères et les ministres du gouvernement central, et non ceux des Communautés autonomes; le premier ministre du gouvernement espagnol est désigné par l'expression Primer ministro (fr. «premier ministre»).
4.1 La langue officielle de la Communauté autonome
Le Statut d'autonomie accordé à cette région autonome en 1982 n'accordait aucune reconnaissance officielle ni au castillan ni à aucune autre langue. En conséquence, seul l'article 3 (trois paragraphes) de la Constitution espagnole s'appliquait dans la Communauté autonome de La Rioja, car le castillan est la langue espagnole officielle de l'État, donc de celle de ses États constitutifs :
Article
3
1) Le castillan est la langue espagnole officielle de l'État. Tous les Espagnols ont le devoir de le connaître et le droit de l'utiliser. 2) Les autres langues espagnoles seront également officielles dans les Communautés autonomes respectives en accord avec leurs Statuts. 3) La richesse des diverses modalités linguistiques de l'Espagne est un patrimoine culturel qui doit être l'objet d'une protection et d'un respect particuliers. |
De toute façon, il n'existe aucune loi particulière adoptée par le Parlement de La Rioja proclamant le castillan comme langue officielle. Le castillan est par conséquent la «langue officielle par défaut». Ce fait témoigne aussi de l'absence de «problèmes» en matière de langue.
Rappelons que, si tous les Espagnols ont le devoir de connaître le castillan, cette obligation ne s'applique pas au catalan, au basque et au galicien, encore moins aux autres langues non reconnues comme le castillan riojan. L'utilisation de ces «langues» minoritaires en Espagne ne constitue pas une obligation, mais simplement un droit. Les langues ne sont donc pas officielles au même degré: la langue officielle de toute l'Espagne demeure le castillan, ce qui lui assure une préséance certaine. Il faut bien comprendre que, en termes de droits linguistiques, la Constitution espagnole reconnaît deux catégories de citoyens et deux catégories de territoires.
Ainsi, la Constitution prévoit un État espagnol unilingue composé de territoires officiellement unilingues (les castillanophones) et de territoires officiellement bilingues (pour les Catalan, les Basques et les Galiciens). Comme la Constitution espagnole est muette sur toute autre langue et que le Statut d'autonomie n'en fait pas davantage mention, seul le castillan bénéficie du statut d'officialité.
Le gouvernement de La Rioja n'a pas une politique linguistique élaborée, car il pratique la non-intervention. Il n'existe même aucune disposition d'ordre linguistique dans les différents instruments juridiques de la Communauté autonome. Tout au plus trouve-t-on, dans le Statut d'autonomie de 1982 (Ley Orgánica 3/1982, de 9 de junio, modificada por Ley Orgánica 3/1994, de 24 de marzo), un article 8 énonçant «une attention particulière à la langue castillane originaire de La Rioja et constituant une partie essentielle de sa culture» (par. 23):
Article 8 1) La Communauté autonome de La Rioja bénéficie des compétences exclusives dans les domaines suivants :
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Il est légitime de se demander ce qu'il en est de cette «langue castillane originaire de La Rioja et constituant une partie essentielle de sa culture»? S'agit-il du castillan officiel ou du castillan riojan? En vertu d'une convention signée par le gouvernement de La Rioja, le 2 mars 2009, il n'existe guère de doute à ce sujet. Cette Convention-cadre implique la Communauté autonome de La Rioja, ainsi que l'Institut Cervantes, la Société de Radiotélévision espagnole, et trois autres organismes, pour leur collaboration en matière de diffusion de la langue espagnole. Dans le texte de la Convention, on peut lire qu'il s'agit bien de la langue espagnole (idioma español) ou de la langue castillane (lengua castellana):
Dentro de este marco estatutario
habilitante, la Comunidad Autónoma
de La Rioja viene desarrollando una
política centrada en el impulso,
fomento y promoción de eventos,
programas y actividades relacionadas
con el idioma español persiguiendo
así el doble objetivo de estimular y
proteger su uso. [...] Asimismo, la Comunidad de La Rioja ha manifestado siempre su voluntad de colaborar con todas aquellas iniciativas que tengan como objetivo prestar especial atención al conocimiento y difusión de la lengua castellana. |
Dans
ce cadre statutaire juridique, la
Communauté autonome de La Rioja
élabore une politique axée sur le
lancement, le développement et la
promotion d'événements, de
programmes et d'activités en
relation avec la langue espagnole en
poursuivant ainsi le double objectif
de stimuler et protéger son
utilisation. [...] De même, la Communauté de la Rioja a toujours manifesté sa volonté de collaborer avec toutes les initiatives ayant comme objectif d'accorder une attention particulière à la connaissance et la diffusion de la langue castillane. |
Avec cette signature, le gouvernement de La Rioja dit assumer le rôle qui lui revient dans la défense et la promotion de la langue du fait que la région constitue le «berceau de la langue espagnole» ("el cuna de la lengua española"). La convention en question prévoit des cours d'espagnol grâce à la participation de cinq organismes dont l'objectif principal est partagé : la diffusion de l'espagnol dans le monde. Selon les prévisions, ce projet innovateur pourra être utilisé par des millions d'élèves dans un délai de trois ans.
4.2 Le patrimoine documentaire
En 1994, le parlement de Logroño adoptait un loi sur les archives et le patrimoine documentaire: la loi 4/1994 du 24 mai. Selon l'article 2 de la Loi 4 du 24 mai sur les archives et le patrimoine documentaire de La Rioja (1994), les textes oraux peuvent faire partie des documents et être considérés à des fins du patrimoine. Cependant, il faut que ces mêmes documents aient une ancienneté supérieure à quarante ans (art. 6):
Article 1er
Article 2
Article 3 2) En outre, il faut entendre par archive l'institution où, ces ensembles sont rassemblés, conservés, organisés et diffusés pour les fins visées au paragraphe précédent.
Article 6
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En somme, la langue ne fait pas partie du patrimoine documentaire de La Rioja. Pour lire des textes juridiques sur la langue, il faut se rabattre sur les lois scolaires.
4.3 L'éducation
Compte tenu de la législation en vigueur, les écoles publiques dans la Communauté autonome de La Rioja sont dans l'obligation de dispenser un enseignement en castillan. À ce sujet,
La Rioja respecte les dispositions de la Loi organique 2/2006 du 3 mai sur l'éducation (Ley Orgánica 2/2006, de 3 de mayo, de Educación). Dans l'enseignement primaire, c'est l'article 17 qui s'applique:
Article 17 Objectifs de l'éducation
primaire
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Quant à l'enseignement secondaire, c'est l'article 23 de la même loi:
Article 23
Objectifs
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Étant donné que la Communauté autonome de La
Rioja ne dispose pas de «langue co-officielle», la seule langue d'enseignement est le castillan. De plus, dans toutes les écoles, on n'enseigne que la langue et l'histoire de la Castille, en ignorant généralement l'histoire et la culture spécifiques de la Communauté autonome de La Rioja.Pour ce qui est de la Communauté autonome, l'article 6 du Décret 32/2004 du 28 mai approuvant le programme d'études de l'enseignement primaire dans la Communauté autonome de La Rioja énonce les matières obligatoires de cet enseignement :
Article 2 Cadre d'application Le présent
décret entre en vigueur dans les
établissements d'enseignement publics et privés
reconnus sous la juridiction de la Communauté
autonome de La Rioja, lesquels
dispensent
ce niveau d'éducation.
Objectifs
Article 6 Disciplines Les disciplines de l'enseignement primaire sont les suivantes :
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Quant au
Décret 33/2004 du 28 mai prévoyant la gestion générale et le programme d'études de l'enseignement secondaire obligatoire dans la Communauté autonome de La Rioja, l'article 8 décrit le programme de l'enseignement secondaire:
Article 8
Distribution des matières dans le
premier et le second cours
2) Dans le second cours, tous les élèves doivent suivre : «Sciences de la nature», «Éducation physique», «Géographie et histoire», «Langue et littérature castillanes», «Langue étrangère», «Mathématiques», «Musique», «Technologie» et «Société, culture et religion». b) Une matière facultative. |
De son côté, l'article 10 du Décret 34 du 28 mai prévoyant la gestion générale et le programme d'études du baccalauréat dans la Communauté autonome de La Rioja désigne les matières communes à cet enseignement:
Article 6 Objectifs Les élèves doivent développer tout au long du baccalauréat les aptitudes suivantes :
Article 10 Matières communes Les matières communes obligatoires pour tous les élèves, dans chacun des cours du baccalauréat, sont les suivantes :
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Bref, cet enseignement
4.5 Les médias
Dans le territoire de la Communauté autonome de La Rioja, la totalité des journaux et magazines est en castillan, sauf en ce qui a trait aux journaux étrangers. Il n'existe pas de journal pour les minorités linguistiques, parce qu'elles n'existent pas, du moins juridiquement. Les médias électroniques sont également en castillan, tant à la radio qu'à la télévision (La Rioja TV).
La politique de la Communauté autonome de La Rioja est caractérisée par la non-intervention en matière de langue officielle. Il est inutile de protéger le castillan, une langue parlée par toute la population, si l'on fait exception des immigrants arrivés récemment. Quant au riojan et ses variantes, ce sont officiellement des variantes de l'espagnol, qu'il ne convient pas de protéger.
La législation riojane traite au mieux du «patrimoine» documentaire, mais ne précise pas si le castillan ou ses variantes en fait partie. Quoi qu'il en soit, ce ne sont pas des vœux pieux sur «le patrimoine documentaire», qui vont assurer une protection quelconque à des langues minoritaires ou des variétés populaires comme le riojan. Pourtant, rien ne saurait menacer la toute-puissante langue castillane. Mais la tradition en Espagne est de n'accorder des droits qu'aux langues co-officielles (galicien, catalan et basque) reconnues par la Constitution et les statuts d'autonomie. La Communauté de La Rioja fait pas exception.
Andalousie (castillan) | Castille-et-Léon (castillan) | Murcie (castillan) |
Aragon (castillan) | Castille-La Manche (castillan) | Navarre (castillan-basque) |
Asturies (castillan) | Catalogne (castillan-catalan) | Pays basque (castillan-basque) |
Baléares (castillan-catalan) | Estrémadure (castillan) | Rioja (castillan) |
Canaries (castillan) | Galice (castillan-galicien) | Valence (castillan-catalan) |
Cantabrie (castillan) | Madrid (castillan) | Bibliographie |