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Croatie (1) Informations préliminaires |
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La république de Croatie (en croate Hrvatska, prononcé proche de [eur-vas-ka]) est un pays d'Europe orientale, situé dans la péninsule des Balkans. La Croatie est limitée nord par la Slovénie et la Hongrie, à l'est et au sud par la Bosnie-Herzégovine et à l'est par la Serbie.
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C'est un pays d'une superficie de
56 542 km², soit l'équivalent de la Bosnie-Herzégovine ou de la Slovaquie
(Allemagne: 357 021 km²). L'ouest de la
Croatie, qui constitue la province de Dalmatie, est bordé par la mer
Adriatique et au sud par la république de Monténégro en Yougoslavie. La capitale est Zagreb. Le pays est divisé administrativement en 20 régions appelées županija (sing.) - županije (pl.) et la capitale qui constitue à elle seule une joupanie: Zagreb, Krapina-Zagorje, Sisak-Moslavina, Karlovac, Varaždin, Koprivnica-Križevci, Bjelovar-Bilogora, Primorje-Gorski Kotar, Lika-Senj, Virovitica-Podravina, Požega-Slavonie, Brod-Posavina, Zadar, Osijek-Baranja, Šibenik-Knin, Vukovar-Syrmie, Split-Dalmatie, Istrie, Dubrovnik-Neretva, Međimurje (voir la carte détaillée des «joupanies»).On peut consulter aussi la carte des régions historiques : la Slavonie, la Croatie centrale, la Lika et le Gorski Kotar, l'Istrie et la Dalmatie (voir la carte détaillée). La Loi sur l'autonomie locale et régionale (2001-2020) a transféré des compétences de l'État vers les collectivités territoriales (joupanies) et garantit leur autonomie. |
L'organisation territoriale de la Croatie comprend au total 576 unités d'autonomie locale et régionale réparties comme suit :
- 428 communes (komuna) ou municipalités (općina - općine);
- 127 villes (grad - gradovi);
- 20 unités d'autonomie régionale ou comtés ou comitats ou joupanies (županija - županije);
- la capitale, Zagreb, constitue à elle seule une zupanija.
1.1 Les municipalités (collectivités territoriales)
Les municipalités sont au nombre de 428 et comprennent généralement plusieurs localités, dont le nombre sur l'ensemble du territoire croate s'élève à quelque 6700; les municipalités comptent au maximum 30 000 habitants. Le statut de ville est attribué aux chefs-lieux des "joupanies", aux agglomérations de plus de 10 000 habitants et, à titre exceptionnel, aux villes qui peuvent y prétendre pour des raisons historiques, économiques, urbanistiques, etc.
Les municipalités sont responsables, outre l'enseignement primaire, de l'organisation des opérations électorales, de l'entretien de la voirie et de l'habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire, de l'action sociale, de l'action culturelle, de l'aide médicale élémentaire, de la protection civile, de la protection du consommateur et de la protection de l'environnement. À l'exception des compétences des communes, les joupanies (zupanija) et les villes de plus de 30 000 habitants contrôlent les domaines suivants : l'enseignement secondaire et universitaire, la santé, le développement économique et les transports.
1.2 Les joupanies (collectivités régionales)
Les joupanies sont des entités administratives appelés en France «départements» et en Hongrie des «comitats»; parfois, on les appelle des «comtés». En croate, ces entités sont appelées "županije" (pluriel) ou "županija" (singulier). Les joupanies sont dirigés par un "župan" (joupan), mot provenant du slavon "žup" qui signifie «province». Au Moyen Âge, la fonction d'un "župan" (ou des "župani") était dévolue à un noble qui devenait le chef d'une province; il exerçait une fonction administrative, était responsable du budget et des services publics, ainsi que de la mise en œuvre des lois et des politiques nationales au niveau local.
Après l'indépendance de la Croatie, la fonction de «joupan» fut réactivée et . Les joupans sont aujourd'hui élus par l'assemblée locale, ils sont responsables de certains services publics, comme l'éducation, la santé et la culture, et ils jouent un rôle important dans la coordination des politiques régionales. Leur rôle s'apparente à celui d'un préfet en France.
Voici la liste des joupanies actuelles avec leur population du recensement de 2011:
N | Joupanie | Capitale | Population (2011) | Superficie |
1 | Zagreb |
Zagreb |
317 606 | 3060 km² |
2 | Krapina-Zagorje | Kaprina | 132 892 | 1229 km² |
3 | Sisak-Moslavina | Sisak | 172 439 | 4468 km² |
4 | Karlovac | Karlovac | 128 899 | 3626 km² |
5 | Varaždin | Veraždin |
175 951 |
1262 km² |
6 | Koprivnica-Križevci | Koprivnica | 115 584 | 1748 km² |
7 | Bjelovar-Bilogora | Bjelovar | 119 764 | 2640 km² |
8 | Primorje-Gorski Kotar | Rijeka | 296 195 | 3588 km² |
9 | Lika-Senj | Gospić | 50 927 | 5353 km² |
10 | Virovitica-Podravina | Virovitica | 84 836 | 2024 km² |
11 | Požega-Slavonie | Požega | 78 034 | 1823 km² |
12 | Brod-Posavina | Slavonski Brod | 158 575 | 2030 km² |
13 | Zadar | Zadar | 170 017 | 3646 km² |
14 | Osijek-Baranja | Osijek | 305 032 | 4155 km² |
15 | Šibenik-Knin | Šibenik |
96 381 |
2984 km² |
16 | Vukovar-Syrmie | Vukovar | 179 521 | 2454 km² |
17 | Split-Dalmatie | Split | 454 798 | 4540 km² |
18 | Istrie | Pazin | 208 055 | 2813 km² |
19 | Dubrovnik-Neretva | Dubrovnik | 122 568 | 1781 km² |
20 | Međimurje | Čakovec | 113 804 | 729 km² |
21 | Zagreb-Ville | - | 790 017 | 641 km² |
Bref, les joupanies sont caractérisées par un territoire qui se veut le reflet d'une unité géographique, historique, économique, défini dans l'intention de favoriser le développement coordonné de la région dans son ensemble.
D'après le recensement de 1991, la population de la Croatie s'élevait à 4,7 millions d’habitants. En 1993, elle était estimée à 4,6 millions d’habitants; en raison de l'exode massif des Serbes de la Krajina en 1995. La population de la Croatie est en lente diminution depuis les dernières décennies, car elle est rendue à 3,8 millions en 2021. La diminution de la population dans les années 1990 s’explique par la guerre d’indépendance croate. Pendant cette guerre, une grande partie de la population a été déplacée et l’émigration a augmenté. En 1991, dans les zones à majorité serbe, plus de 400 000 Croates et autres non-Serbes ont été expulsés de leurs foyers par les forces serbes de Croatie ou ont fui la violence. Il faut préciser aussi que le taux de natalité est faible (environ 9%); l'espérance de vie moyenne est d'environ 75 ans pendant que le taux de fécondité était en 2006 de 1,4 enfant/femme pour une mortalité infantile de 6,72%.
2.1 La Croatie yougoslave
Avant la proclamation de l’indépendance (1991) de l’ex-Yougoslavie, la Croatie avait fait partie au cours de l'histoire de différents États sur le territoire desquels des groupes de population se sont déplacés. C'est pourquoi le territoire de la Croatie est aujourd'hui habité par des membres d'autres nations avec lesquelles la Croatie, ou certaines de ses régions, ont coexisté dans le même État. C’est alors que des minorités serbe, italienne, hongroise, tchèque, slovaque, allemande et autrichienne, ukrainienne et ruthène vivent sur le territoire de la république de Croatie en tant que minorités nationales. Selon le recensement de 1991, les «nationaux» de la république de Croatie se sont déclarés membres de 23 nationalités différentes, mais la plupart d'entre elles n'ont pas le statut de «minorité nationale».
Selon le recensement officiel de 1991, le gouvernement de la Croatie établissait les membres des minorités nationales comme suit:
Minorité |
Nombre (%) |
Langue maternelle |
Nombre |
|
Serbes Hongrois Italiens Tchèques Slovaques Ruthènes Allemands Ukrainiens |
581 663 |
12,3 % |
serbe |
207 300 |
2.2 La Croatie indépendante
Au recensement de 2001, la population se répartissait de la façon suivante:
Minorité |
Nombre (%) |
Langue maternelle |
|
Croates Serbes Bosniaques Italiens Hongrois Albanais Slovènes Autres |
3 977 171 |
89,6 % |
croate |
D’après ce second tableau illustrant une situation dix ans plus tard, ce sont les Serbes (ou Srbi) qui constituent la minorité la plus importante, car ils forment 4,5 % de la population, contre 12,3 % dix ans plus tôt: quelque 380 000 Serbes ont quitté la Croatie, soit près des deux tiers.
Le recensement de 2021 démontre que les Croates ont augmenté légèrement leur pourcentage (de 89,6% à 91,6%), alors que leur population a diminué (de 3,9 à 3,5 millions), ce qui signifie que tous les autres groupes ont aussi diminué, notamment les Serbes (de 201 631 à 123 892) :
Groupe ethnique | Nombre | Pourcentage | Langue |
Croates | 3 547 614 | 91,6 % | croate |
Serbes | 123 892 | 3,2 % | serbe |
Bosniaques | 24 131 | 0,6 % | bosniaque |
Musulmans | 3 902 | 0,1 % | bosniaque |
Roms (Tsiganes) | 17 980 | 0,5 % | romani |
Albanais | 13 817 | 0,4 % | albanais |
Italiens | 13 763 | 0,4 % | italien |
Hongrois | 10 315 | 0,3 % | hongrois |
Tchèques | 7 862 | 0,2 % | tchèque |
Slovènes | 7 729 | 0,2 % | slovène |
Macédoniens | 3 555 | 0,1 % | macédonien |
Monténégrins | 3 127 | 0,1 % | monténégrin |
Yougoslaves | 942 | 0,0 % | serbo-croate ? |
Autres | 93 204 | 2,4 % | - |
Total | 3 871 833 | 100 % | - |
Parmi les autres groupes, on distingue les Autrichiens (365
/0,01%), les Bulgares (262 /0,01%), les Allemands (3034 /0,08%), les Juifs
(410 /0,01%), les Polonais (657 /0,02%), les Roumains (337 /0,01%), les
Russes (1481 /0,04%), les Ruthènes (1343 /0,03%), les Slovaques (3688
/0,10%), les Turcs (404 /0,01%), les Ukrainiens (1905 /0,05%), les Valaques
(22 /0,00%).
L’ancienne République fédérale socialiste
de Yougoslavie comptait six républiques: la Serbie, la Croatie, la
Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, la Slovénie et le Monténégro,
2.1 Le serbo-croate
2 Le serbo-croate
et le croate
Le serbo-croate a été défini comme
langue unitaire (avec quatre variantes dialectales: le tchakavien, le kaïkavien,
le chtokavien et le torlakien) par le linguiste Jernej Kopitar en 1809. Il est à
l'origine des mouvements «austroslaviste» (renaissance culturelle slave en
Autriche-Hongrie) et «yougoslaviste» (unité de tous les Slaves méridionaux).
Mais c'est le régime de communiste de Tito, qui en 1954 imposa l’accord de Novi
Sad sur l’unité linguistique. Cet accord unifiait officiellement le croate et le
serbe sous la forme du serbo-croate, avec des
variantes occidentales (kaïkavienne et tchakavienne formant le croate) et
orientales (chtokavienne et torlakienne formant le serbe). Pour Tito, une langue
commune représentait un élément important de l'idéologie fondée sur «la
fraternité et l’unité» et visait à établir une unité culturelle et politique
sous la bannière du socialisme. En niant l’existence d’une langue croate et
d'une langue serbe distinctes, Tito espérait simplement résoudre le problème du
nationalisme, mais n'a fait que l'exacerber: les Croates orientaux, les
Bosniaques et les Monténégrins notamment contestaient le rattachement du parler
chtokavien à la variante serbe, car eux aussi le parlent.
Tito niait la distinction croate/serbe, mais il ne l'a pas «supprimé» puisque
ces dénominations continuaient à figurer dans les statistiques officielles. Sur
le terrain tout locuteur, qu'il soit serbe ou croate, se comprenait et se
comprend encore. Il y avait des blagues du genre: «Les Croates et les Serbes
sont-ils frères? - Évidemment: qui choisit sa famille?»; ou encore «Êtes-vous
yougoslave? - Je suis Croate, répondit-on, acerbe».
- Serbo-croate et croato-serbe
À l’époque de la République socialiste fédérative de Yougoslavie, le serbo-croate constituait donc une seule et unique langue. Mais les Croates disaient parler le croato-serbe et l'écrivaient en alphabet latin, alors que les Serbes parlaient le serbo-croate qui s'écrivait en alphabet cyrillique, utilisé aussi par les Russes et les Bulgares. Ces différences d'écriture résultent en grande partie du choix des deux peuples: lors de la séparation des églises occidentales et orientales en 1054, les Croates ont choisi l'Église romaine de rite latin, tandis que les Serbes ont choisi l'Église byzantine de rite grec.
La mort de Tito en 1980 signa la fin de la fédération yougoslave, car les revendications autonomistes firent éclater le pays, surtout de la part des Croates, des Slovènes et des Bosniaques. Lors du démantèlement de la Yougoslavie socialiste et de la déclaration unilatérale d’indépendance, le 25 juin 1991, la langue serbo-croate était parlée par 95 % de la population: quelque 80 % de Croates et quelque 15 % de Serbes.
- Le nationalisme croate
2.2 Le croate et ses variantes
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Cependant, la langue croate (en croate:
hrvatski, prononcé proche de
[eur-vas-ki]) regroupe trois
variétés dialectales: le
štokavien (chtokavien, en graphie française), le
kajkavien (kaïkavien) et le
čakavien (tchakavien). Ces termes auraient été utilisés en référence à
la forme prise par le pronom interrogatif quoi : kaj (en
kaïkavien), tcha (en tchakavien) et cha (en chtokavien).
Le kaïkavien est généralement parlé au nord de Zagreb.
Le tchakavien est parlé à l’ouest (surtout en Istrie et dans les îles au nord de Korcula),
alors que le chtokavien est parlé dans le reste du pays (Slavonie,
Centre, Lika et Dalmatie).
Pour ce qui est plus précisément du chtokavien, il est lui-même
fragmenté en deux sous-variétés: l'ikavien et l'ijékavien. Le chtokavien
occidental est parlé à l'extérieur des frontières de la Croatie, notamment par les Croates de
Bosnie-Herzégovine. C'est la variété du chtokavien-ijékavien qui sert de norme à la langue littéraire croate, codifiée dès 1604 par le jésuite Bartol Kasic (1575-1650) dans la Grammaire et le Dictionnaire croate-italien (1599), lesquels demeurèrent en usage jusqu'en 1924. |
- L'orthographe croate
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Quant à l'orthographe croate, elle a été fixée et normalisée
vers le milieu du XIXe siècle grâce surtout
à Ljudevit Gaj, un nationaliste croate important dans le renouveau national
croate appelé «mouvement illyrien». L'écriture croate s'écrit avec l'alphabet latin et utilise 30 lettres. Contrairement au français dont l'orthographe est étymologique, l'orthographe croate est phonétique: toutes les lettres se prononcent et chacun des signes employés correspond à un seul phonème. Les digrammes tels que dž, lj et nj respectent la même règle représentent donc deux lettres et deux sons distincts, mis un seul phonème. Le croate n'a que cinq voyelles orales: [a], [e], [i]. [o] et [ou]. À la différence du français, le h croate se prononce et correspond entre le [h] de half anglais et le [j] espagnol de mejor. |
Pour sa part, le r croate n’est pas guttural comme en français guttural, mais plus en avant de la cavité buccale et très «roulé». Quant au lj croate, il est intermédiaire au français [l] et [lië]. |
- L'identité croate En affirmant parler le croate plutôt que le croato-serbe (comme on l'appelait à Zagreb), les Croates d'aujourd'hui veulent s'identifier comme des Croates, et non plus comme des Yougoslaves ou des ex-Yougoslaves, encore moins être associés aux Serbes. En mars 2005, l’Académie croate des sciences et des arts (HAZU) adoptait une nouvelle déclaration sur la langue croate. L'Académie semble avoir peur de la multiplication des anglicismes dans la langue croate, mais en même temps elle craint l'entrée de la Croatie dans l'Union européenne, qui constituerait une menace pour la survie du croate. D'autres croient qu'une telle prise de position vise à établir une isolation politique et linguistique du pays. En outre, le croate a le statut de langue minoritaire dans certaines parties de la Serbie, au Burgenland (en Autriche, frontalier de la Hongrie), dans une région de la Hongrie et dans une partie du Monténégro. |
2.3 Les minorités nationales
Le tableau précédent montre 12 groupes minoritaires, bien que 22 groupes aient été reconnues par la Croatie. Il faut admettre que les minorités sont fort peu nombreuses dans ce pays linguistiquement homogène, car après les Serbes et les Bosniaques, on ne compte que de petites communautés.
- Les Serbes
Selon les données du dernier recensement de la population serbe en Croatie en 2021, un nombre important de membres de la minorité nationale serbe ont émigré et, au cours des dix dernières années, il y a eu un déclin allant jusqu’à 40 % de cette population dans la zone des unités d’autonomie locale, qui sont principalement habitées par la communauté serbe.
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Aujourd'hui, la grande majorité des Serbes vivent dans les enclaves de la Slavonie orientale (à la frontière avec la Serbie) et de la Slavonie occidentale, notamment dans la région d'Okucani. Auparavant très présents dans la Krajina (Croatie occidentale et centrale), les Serbes ont dû fuir de force cette région qui s’est ensuite peuplée de Croates venus de Bosnie. La communauté serbe reste néanmoins importante dans les zupanije (régions) de Vukovar-Srijem (15,4 %), Sisak-Moslavina (11,7 %), Lika-Senj (11,5 %), Karlovac (11,0 %), Sibenik-Knin (9,1 %) et Osijek-Baranya (8,7 %). Par ailleurs, les Serbes constituent 2,4 % de la population de Zagreb (capitale) et 32,9 % des 32 000 habitants de la ville de Vukovar. Pour leur part, les Serbes sont concentrés à Zagreb, Knin, Osijek, Vukovar, Karlovac, Rijeka, Sisak, Benkovac, Petrinja, Beli Manastir, Glina, Pakrac, Vrginmost, Daruvar, Vojnic, Vrbovsko et Lipik. Quant aux Allemands, ils se retrouvent principalement à Beli Manastir, Zagreb, Osijek, Vukovar, Slavonski Brod, Rijeka et Pakrac, tandis que les quelques Autrichiens habitent Zagreb et Rijeka. Précisons que les Slovènes, qui sont 13 000, sont répartis à Rijeka, Zagreb, Fente, Pula, Cakovec, Opatija et Buje. La plupart des autres minorités (Albanais, Tsiganes, Monténégrins et Macédoniens) habitent Zagreb, Fente, Osijek, Rijeka, Pula et Slavonski Brod. |
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Les Bosniaques (Bošnjaka)En Croatie, les musulmans sont appelés «Bosniaques" (en bosniaque: Bošnjaka prononcé [bòch-njaka]). Ils constituent la majorité relative de la population musulmane de Croatie avec 3902 personnes. Lors du recensement de 2021, de nombreux musulmans se sont déclarés «Bosniaques» au lieu de «Musulmans». La communauté musulmane de Croatie a joué un rôle majeur dans la promotion du terme «bosniaque» (bošnjaka). Dans l'ex-Yougoslavie, les Bosniaques étaient appelés «Musulmans, peu importe d'où ils venaient. Depuis le début du XXe siècle, le nom de tous les habitants est «Bosniens». Aujourd'hui, on appelle « Bosniaques » les habitants de ce pays qui sont de tradition musulmane, qui désignent par «bosnien» leur parler chtokavien.
La Croatie a aussi été «l'hôte» de quelque 170 000 réfugiés bosniens, dont 30 000 musulmans environ, qui venaient de la Bosnie-Herzégovines. Tous ont fui le long conflit qui a sévi en Bosnie-Herzégovine. Quelque 180 000 ressortissants croates ont été contraints de fuir leurs foyers pendant la guerre serbo-croate de 1991, mais sont restés à l'intérieur des frontières de leur pays. En outre, il y a 60 000 personnes déplacées (Serbes) en Slavonie orientale, une région administrée par les Nations unies à la frontière de la Croatie et de la Serbie. L'afflux des réfugiés a atteint un niveau record en 1992. Néanmoins, des réfugiés ont continué d'arriver en Croatie, le «nettoyage ethnique» du nord de la Bosnie se poursuivant jusqu'en octobre 1995. Le nombre des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du territoire a diminué après avoir atteint un sommet à la fin de fin 1992, quand la Croatie comptait quelque 350 000 réfugiés et 265 000 personnes déplacées. Depuis, beaucoup ont cherché asile dans d'autres pays.
- Les italophones
Les Italophones sont concentrés principalement dans les joupanies de l’Istrie et de Primorsko-Goranska. En Istrie où l'italien est co-officiel avec le croate, les joupanies bilingues sont les suivantes:
Buje-Buie, Buzet, Labin, Novigrad-Cittanova, Pazin, Poreč-Parenzo, Pula-Pola, Rovinj-Rovigno, Umag-Umago i Vodnjan-Dignano, Bale-Valle, Barban, Brtonigla-Verteneglio, Cerovlje, Fažana-Fasana, Funtana-Fontane, Gračišće, Grožnjan-Grisignana, Karojba, Kanfanar, Kaštelir-Labinci et Castelliere-S. Domenica, Kršan, Lanišće, Ližnjan-Lisignano, Lupoglav, Marčana, Medulin, Motovun-Montona, Oprtalj-Portole, Pićan, Raša, Sveta Nedjelja, Sveti Lovreč, Sveti Petar u Šumi, Svetvinčenat, Tar Vabriga-Torre Abrega, Tinjan, Višnjan-Visignano, Vižinada-Visinada, Vrsar-Orsera et Žminj.
On estime à 13 700 italophones vivant en Croatie: selon les données officielles du recensement de 2001, ils étaient 20 521 à déclarer l'italien comme langue maternelle et 19 636 à se déclarer d'ethnie italienne. La Croatie accorde à une cinquantaine de collectivités locales des droits linguistique en italien. Selon le recensement de 2001, les municipalités de la Croatie ayant le plus haut pourcentage d'habitants de langue italienne étaient toutes en Istrie : Grisignana/
Grožnjan (66,1 % d'italophones), Verteneglio/Brtonigla (41,2 %), Buie/Buje (39,6 %), Portole/Oprtalj (32,1 %), Valle d'Istria/Bale (22,5 %), Umago/Umag (20,7 %) et Dignano/Vodnjan (20,0 %).La ville de Grisignana/ Grožnjan) est la seule ville avec une majorité absolue d'italophones croates: plus des 2/3 des citoyens parlent encore l'italien et dans le recensement de 2001, plus de 53% se sont déclarés de langue maternelle italienne ("Italiano di madrelingua italiana"). Dans la région de Primorsko-Goranska, il y aurait au total quelque 3540 (1,16%) italophones dans les villes de Buje, de Pula, de Rovinj, de Rijeka et de Pakrac; la ville de Rijeka abrite à elle seule quelque 2300 italophones, bien que la communauté italienne locale compte environ 6000 membres. Sur la côte dalmate, il ne resterait que 500 italophones, principalement à Zara (en croate: Zadar) et Spalato (en croate: Split). Dans ce groupe ethnique dit «italien», les italophones comprennent à la fois ceux qui parlent le vénitien ou vénétophones (au nord-ouest de l'Istrie et de la Dalmatie) ainsi que ceux qui parlent l'istrioto (istriote ou istrien) sur côte sud-ouest de l'Istrie.
- Les Tchèques, Slovaques, Hongrois, etc.
Les Tchèques habitent essentiellement les villes de Daruvar, Grubisno Polje, Zagreb, Pakrac, Bjelovar, Kutina, Rijeka, etc. Les Slovaques résident dans les villes de d’Ilok, Nasice, Osijek et Zagreb. La plupart des Hongrois vivent dans les villes de Beli Manastir, Osijek, Vukovar, Vinkovci, Zagreb, Bjelovar, Daruvar, Rijeka, Pula, Dakovo et Fente. Les Ruthènes résident dans les municipalités de Vukovar, Vinkovci, Zagreb et Slavonski Brod (34), tandis que les Ukrainiens habitent Vukovar, Slavonski Brod, Novska, Zagreb et Vinkovci.
Les autres minorités nationales présentes en Croatie sont les Albanais ou Albanci (0,34 %) et les Slovènes ou Slovenija (0,30 %). Cependant, il s’agit là de la liste des minorité officiellement reconnues. Les autres minorités réunies (3,8 %) regroupent différentes petites nationalités telles que les Ruthènes, les Allemands et les Autrichiens, les Ukrainiens, les Monténégrins, les Macédoniens, les Polonais, les Roumains, les Russes, les Turcs, etc.
Bref, les minorités nationales de Croatie ont représentées surtout par des langues slaves (serbe, tchèque, slovaque, ruthène et ukrainien), puis par des langues romanes (italien), des langues germaniques (allemand) et des langues ouraliennes (hongrois)
- Les religions
Selon le recensement de 2011, les résultats donnaient 83,2 % de la population comme catholique, 3,32 % orthodoxe, 1,32 % musulmane, 0,34 % protestante. De plus, 4,71% de la population s’est déclarée sans religion ou athée, 1,68 % comme agnostique et sceptique, et 1,72 % ne s’est pas déclarée. La Croatie et la Pologne sont les deux pays ayant le pourcentage le plus élevé de catholiques de tous les pays slaves. Dans une enquête d’Eurostat en 2005, 67 % des personnes interrogées ont répondu qu’elles «croient en l’existence de Dieu». Dans un sondage Gallup de 2009, 70 % ont répondu "da" («oui») à la question «La religion est-elle une partie importante de votre vie quotidienne?» Malgré cela, seulement 24 % de la population visite régulièrement les sites religieux.
L’Église catholique en Croatie reçoit une aide financière de l’État ainsi que d’autres avantages convenus dans le concordat entre le gouvernement croate et le Vatican. Les accords conclus entre d’autres communautés religieuses non catholiques romaines et le gouvernement font en sorte que celui-ci paie une partie des salaires et des pensions des responsables religieux par le biais des fonds de pension et de santé.
1) Généralités |
2) Données historiques |
3) Politique de croatisation |
4) Politique des minorités nationales |