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Ouzbékistan1) Situation générale et |
La république d’Ouzbékistan (en ouzbek: Uzbekiston Republikasi) est un État d’Asie centrale bordé au nord par le Kazakhstan, à l’est par le Kirghizistan, au sud-ouest par le Tadjikistan, au sud par l’Afghanistan et au sud-est par le Turkménistan.
Les grands voisins de l'Ouzbékistan sont surtout le Kazakhstan (2 727 300 km²) qui ceinture le pays au nord, d’est en ouest, et le Turkménistan (488 100 km²) qui occupe toute la frontière sud-ouest. C'est aussi une une ancienne république soviétique. La superficie totale de l’Ouzbékistan est de 447 400 km² (France: 543 965 km²), soit l’équivalent du Maroc (446 550 km²) ou de la Suède (449 964 km²). |
La capitale du pays est Tachkent, située à l’extrémité est du pays, presque à la frontière du Kazakhstan, du Kirghizistan et du Tadjikistan. Au plan administratif, le pays est divisé en douze régions (des viloyats en ouzbek): Andijan, Boukhara, Ferghana, Djizak, Namangan, Navoï, Kachkadaria, Samarcande, Syr-Daria, Sourkhan-Daria, Tachkent et Khorezm (voir la carte de l'Ouzbékistan). À ces régions, il faut ajouter la ville (shahri en ouzbek) de Tachkent et la République autonome du Karakalpakstan (Qoraqalpoq Avtonom Respublikasi en ouzbek), qui occupe à l’ouest de la mer d’Aral quelque 164 900 km² (équivalent à la Tunisie), soit près de 37 % du territoire national.
En 2003, l’Ouzbékistan comptait quelque 25,9 millions d’habitants, mais 32,9 millions en 2019. C’est le pays le plus peuplé de l’Asie centrale. Il est réputé pour ses mosquées, ses mausolées et d'autres sites qui jalonnent la route de la soie, l'ancienne route commerciale reliant la Chine et la Méditerranée. Tout au long de son histoire, le territoire de l'actuel Ouzbékistan fut généralement dominé par de grands empires : les Turcs, les Perses, les Grecs, les Arabes, les Mongols et les Russes. L'Ouzbékistan, une ancienne république soviétique d’Asie centrale, est un pays indépendant depuis 1991.
2.1 La majorité ouzbèke
La majorité des habitants du pays, soit 27 millions représentant 83,8 % de la population, parlent l’ouzbek, une langue turcique de la famille altaïque. L’ouzbek est parlé par plus de 30 millions de locuteurs dans le monde, dont 873 000 au Tadjikistan, 550 000 au Kirghizistan, 400 000 au Turkménistan et 393 000 dans d’autres régions dont l’Afghanistan et la Chine.
Nous pouvons affirmer que la moitié de la population d'Asie centrale est d'ethnie ouzbèke, si l’on tient compte des populations ouzbèkes du Turkménistan, du Kazakhstan, du Kirghizistan et du Tadjikistan. En Ouzbékistan, la langue ouzbèke officielle est l’ouzbek du Nord, lequel se subdivise en quelques variétés dialectales : le karluk, le kipchak et l'oghuz. Les Ouzbeks pratiquent la religion musulmane sunnite. La langue ouzbèke utilisait l'alphabet arabo-persan avant 1928. De 1928 aux années 1940, l'alphabet latin a remplacé le précédent alphabet. Puis les Soviétiques ont obligé l'Ouzbékistan à employer l'alphabet cyrillique jusqu'à l'indépendance. L'alphabet latin remanié est de nouveau apparu à partir de 1992. |
2.2 Les langues turciques
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Les langues turques ou turciques comprennent plusieurs sous-groupes.
Le turkmène fait partie des langues
oghouzes avec le turc, l'azéri et le gagaouze. En
principe, le turkmène a plus d'affinités avec le turc et l'azéri
qu'avec le kazakh, le kirghiz ou l'ouzbek.
Les plus grandes langues turciques sont évidemment le turc (75 millions), l'ouzbek (27 millions), l'ouïghour (25 millions), l'azéri (23 millions), le kazakh (22 millions), le turkmène (6,7 millions) et le kirghiz (4,3 millions). |
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Les exemples du tableau de gauche illustrent les ressemblances écrites entre quelques langues turques. On peut constater que le
kazakh, le kirghiz et le karakalpak ont plus de points communs qu'avec les autres langues, ce qui est normal puisque
ces langues appartiennent au même sous-groupe des langues kipchak méridionales.
Nous pouvons constater également que l'ouzbek présente plus de différences que les langues précédentes (karakalpak, kazakh et kirghiz) et que ces différences sont encore plus accentuées avec le turkmène et le turc, ces dernières faisant partie des langues oghouzes, tandis que l'ouzbek est une langue ouïghoure. C'est le turkmène qui présente le plus d'affinités avec le turc. Néanmoins, toutes ces langues appartiennent à la grande famille altaïque, dont font partie toutes les langues turciques. Il faut aussi comprendre qu'il s'agit ici de mots écrits, alors que leurs prononciations peuvent s'avérer différentes d'une langue à l'autre, car l'écrit ne rend pas compte des différences phonétiques. |
2.3 Les minorités nationales
Il convient de souligner que le concept de «minorité nationale» n'est pas utilisé en Ouzbékistan. Selon l'article 8 de la Constitution: «Tous les citoyens de la république d'Ouzbékistan, quelle que soit leur nationalité, constituent le peuple d'Ouzbékistan.» Bref, l'égalité de tous les citoyens, quelle que soit leur nationalité, est garantie.
Les langues minoritaires sont très nombreuses en Ouzbékistan, plus d'une soixantaine. Suite au départ de nombreux russophones, ceux-ci ne constituent plus la minorité linguistique la plus importante. Elle a été remplacée par les Tadjiks (4,8%), lesquels parlent une langue indo-iranienne. Les Kazakhs suivent avec une population de 816 000 personnes (2,4%), puis ce sont les russophones avec une population de 762 000 personnes, soit 2,3 % de la population, et les Karakalpaks avec 720 000 personnes (2,2%).
Ethnie | Population | Pourcentage | Appartenance linguistique |
Ouzbek du Nord | 27 365 000 | 83,8 % | |
Tadjik | 1 573 000 | 4,8 % | |
Kazakh | 816 000 | 2,4 % | |
Russe | 762 000 | 2,3 % | |
Karakalpak | 720 000 | 2,2 % | |
Kirghiz | 279 000 | 0,8 % | |
Turkmène | 195 000 | 0,5 % | |
Coréen | 180 000 | 0,5 % | |
Tatar de Crimée | 175 000 | 0,5 % | |
Turc | 142 000 | 0,4 % | |
Ukrainien | 72 000 | 0,2 % | |
Arménien | 65 000 | 0,1 % | |
Azerbaïdjanais | 59 000 | 0,1 % | |
Ouïgour | 48 000 | 0,1 % | |
Bachkir | 46 000 | 0,1 % | |
Persan | 33 000 | 0,1 % | |
Lyuli | 25 000 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
Tatar | 25 000 | 0,0 % | |
Biélorusse | 21 000 | 0,0 % | |
Allemand | 17 000 | 0,0 % | |
Mordve | 16 000 | 0,0 % | |
Tchouvache | 13 000 | 0,0 % | |
Moldave | 7 900 | 0,0 % | |
Ossète | 7 700 | 0,0 % | |
Géorgien | 6 200 | 0,0 % | famille caucasienne |
Grec | 5 300 | 0,0 % | langue grecque |
Mari des Basses-Terres | 4 900 | 0,0 % | famille ouralienne |
Oudmourte | 4 100 | 0,0 % | |
Lezghiern | 4 000 | 0,0 % | |
Juif judéo-persan | 3 800 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
Lack | 3 700 | 0,0 % | famille caucasienne |
Polonais | 3 300 | 0,0 % | |
Kurde kurmanji | 3 100 | 0,0 % | |
Pachtoune du Nord | 2 700 | 0,0 % | |
Dargine | 2 600 | 0,0 % | |
Bulgare | 2 300 | 0,0 % | |
Pârsî / Parses | 2 300 | 0,0 % | |
Lituanien | 2 200 | 0,0 % | |
Letton | 1 800 | 0,0 % | |
Tchétchène | 1 700 | 0,0 % | |
Doungane | 1 700 | 0,0 % | |
Khemchine | 1 600 | 0,0 % | |
Kabarde | 1 500 | 0,0 % | |
Autres | 95 400 | 0,2 % | - |
Total 2019 | 32 654 900 | 100 % | - |
Ensembles, les Tadjiks, les Kazakhs, les Russes, les Karakalpaks, les Kirghizes et les Turkmènes comptent pour 13 % de la population. Les Tadjiks (voir la carte linguistique) sont concentrés dans les régions de Boukhara (au centre-ouest), mais surtout dans les régions limitrophes avec le Tadjikistan: Samarcande, Kachkadaria, Sourkhan-Daria, Syr-Daria et Ferghana (voir la carte de l'Ouzbékistan). Les Kazakhs résident essentiellement dans les régions de Tachkent et de Boukhara (voir la carte de l'Ouzbékistan). Quant aux Karakalpaks (2,2 %), ils vivent dans le nord-ouest du pays, soit dans la république autonome de Karakalpakie (voir la carte de l'Ouzbékistan).
Les Russes constituaient la minorité la plus importante avec 8,3 % de la population totale au moment de l'indépendance. Cependant, à l’instar des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale, la minorité russe a diminué ces dernières années, en raison du retour des Russes en Russie; leur nombre ne représente plus maintenant que 2,3 %; on estime que la colonie russe aurait perdu environ le quart de ses ressortissants. La plupart des russophones (de même que les Ukrainiens) vivent dans la capitale, Tachkent, et dans d’autres centres industriels du pays. Depuis l'indépendance, un nombre significatif de non-Ouzbeks, incluant des Russes, des Juifs, des Ukrainiens et d'autres ont quitté le pays. Ainsi, entre 1985 et 1992, on estime que 800 000 personnes, surtout des Russes, ont quitté l’Ouzbékistan.
À l’exception du tadjik (une langue indo-iranienne), du russe et de l’ukrainien (langues slaves), toutes les langues minoritaires appartiennent au groupe turcique de la famille altaïque. Il est probable que les statistiques sous-estiment notamment le nombre réel de certaines communautés, comme les Tadjiks, car ces chiffres ne tiennent pas compte de ceux dont la langue maternelle est maintenant l’ouzbek; de plus, de nombreux Tadjiks ont, pour toutes sortes de raisons, déclaré lors du recensement de 1992 être des Ouzbeks. Lorsqu'on consulte le tableau ci-dessus, on constate que l'Ouzbékistan compte un grand nombre de petites minorités provenant de diverses origines. Non seulement les langues européennes (slaves, romanes, germaniques, baltes), indo-iraniennes, altaïques, ouraliennes et caucasiennes sont-elles bien représentées, mais le pays compte aussi quelques langues austro-asiatiques (vietnamien), sino-tibétaines (chinois) et coréennes (coréen).
3 Les religions
La religion musulmane (de rite sunnite) est majoritaire avec près de 94 % de la population de l'Ouzbékistan. Les musulmans chiites représentent 1 % de la population (essentiellement autour de Samarcande, de Boukhara et à Tachkent). Les autres religions représentées sont la religion orthodoxe (4 %), puis de façon plus marginale le judaïsme, le catholicisme, le protestantisme et le luthéranisme.
Selon la réglementation en vigueur, les personnes morales et les individus ont le droit d'importer en Ouzbékistan du «matériel religieux» pour leurs propres besoins pour un maximum de trois exemplaires, si ces ouvrages ne figurent pas sur la «liste des matériaux interdits», et ce, après un examen religieux obligatoire. Ce qui correspond à du «matériel religieux» comprend les livres, les brochures, les magazines, les journaux, les dépliants, les œuvres audiovisuelles (télévision, films et films vidéo, clips, enregistrements de programmes de concerts, dessins animés, etc.), les médias électroniques (disquettes, CD, disques DVD, documents publiés sur Internet, etc.), ainsi que la pratique des rituels des différentes religions du monde.
Une condition préalable à l'importation de ce matériel religieux est la présence d'un contenu religieux d'informations dans la langue officielle (l'ouzbek) en indiquant le nom complet et le contenu du matériel, des informations sur l'auteur, le fabricant, la date et le lieu de fabrication, la circulation et d'autres informations.
1) Situation générale |
2) Données historiques |
3) La politique linguistique |
4) La République autonome du Karakalpakstan |
5) Bibliographie |
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