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2) Données démolinguistiques Allemagne / Deutschland |
Depuis sa réunification avec l’ex-République démocratique allemande, la République fédérale d’Allemagne compte plus de 80 millions d’habitants répartis dans 16 Länder. La majorité des Allemands parlent l’allemand, une langue du groupe germanique appartenant à la famille indo-européenne, dans une proportion de 92 %, ce qui indique une très grande homogénéité linguistique pour un pays. Il reste 8 % de locuteurs parlant une autre langue. Les uns parlent une langue minoritaire nationale, soit le danois, le frison (deux variantes), le sorabe (deux variantes) ou le polonais, les autres parlent l’une des nombreuses langues immigrantes (turc, arabe, grec, italien, etc.). Toutefois, il faut distinguer les minorités nationales et les autres. Les quatre minorités nationales en Allemagne sont les Frisons, les Danois, les Sorabes et les Tsiganes (Sinti et Roms allemands).
1 Les variantes dialectales de l'allemand
Il ne faut cependant pas penser que tous les Allemands parlent l'allemand standard (le Hochsprache) comme langue maternelle. En effet, plusieurs millions d’Allemands parlent, dans leur vie quotidienne, l'une des nombreuses variétés dialectales de l'allemand, telles que le Schleswigsch, le Holsteinisch, le Märkisch, le Moselfränkisch, le Rheinfränkisch, le Thürungisch, l'Obersächsisch, le Südfränkisch, l'Ostfränkisch, le Nordbairisch, etc. Il suffit de consulter le tableau ci-dessous pour se rendre compte de la complexité de la situation linguistique; et la liste des dialectes est ici incomplète!
On peut consulter une carte des dialectes allemands, ainsi qu'un tableau, en cliquant ICI.
De plus, la plupart des Allemands parlent l'allemand standard avec des caractéristiques locales. Le linguiste allemand Lothar Wolf, professeur à l'Université d'Augsbourg, déclarait (en français) ce qui suit à propos de l'usage de l'allemand d'Allemagne:
Dans le fédéralisme linguistique allemand, les variétés du bon usage allemand permettent tout de suite de localiser son interlocuteur et de dire d'où il vient. [...] Dans les pays de langue allemande, la majorité de la population dirait même que quelqu'un qui ne permet pas de dire, par son langage, d'où il vient, est un individu suspect, d'une façon ou d'une autre. |
Langue | Groupe | Sous-groupe | Dialectes |
Niederdeutsch (bas-allemand) |
Westniederdeutsch
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Westsächsich (saxon occidental)
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Ostniederdeutsch
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Nordmärkisch
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Hochdeutsch |
Mitteldeutsch
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Ripuarisch (francique ripuaire)
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Oberdeutsch
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Sudfränkisch (francique du Sud)
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Comme on le constate, les dialectes allemands se divisent en deux grands groupes: le Niederdeutsch (ou bas-allemand) et le Hochdeutsch (ou haut-allemand). La frontière linguistique séparant l'aire du bas-allemand au nord et l'aire du haut-allemand au sud est appelée traditionnellement la «ligne de Benrath» (en allemand : Benrather Linie) parce qu'elle part de Benrath (près de Düsseldorf) jusqu'à l'est de la ville de Berlin. Cette «frontière» est également appelé par dérision le Weißwurstäquator, ligne imaginaire au-delà de laquelle on ne consommerait plus de cette saucisse blanche typique de l'Allemagne du Sud. La «ligne de Benrath» est aussi connue sous le nom de «ligne maken-machen», du fait qu'elle marque la frontière de prononciation du verbe «faire», prononcé [k] dans maken pour les dialectes du bas-allemand et [CH] dans machen pour ceux du haut-allemand.
1.1 Le bas-allemand (Niederdeutsch)
Le bas-allemand ou
Niederdeutsch est le terme générique employé pour
désigner les dialectes des plaines du Nord,
que ce soit ceux du bas-allemand de l'Ouest
(Westsächsisch, Nordniedersächisch, Westfälisch, Ostfälisch,
Plattdeutsch, etc.) ou ceux du bas-allemand
de l'Est (Nordmärkisch, Mittelmärkisch, Berlinish,
etc.).
Pour les linguistes allemands, le terme Niedersächsisch («bas-saxon») sert à désigner les dialectes du bas-allemand parlés aussi bien en Allemagne qu'aux Pays-Bas. En RFA, le bas-allemand n'est pas considéré comme une langue minoritaire, mais comme une «langue régionale». Parallèlement au bas-allemand en tant que langue, on pourrait signaler comme langues distinctes le néerlandais des Pays-Bas et l'afrikaans de l’Afrique du Sud et de la Namibie. Pour un locuteur expérimenté, ces trois langues (bas-allemand, néerlandais et afrikaans) demeurent facilement intelligibles. |
Tous ces idiomes proviennent du vieux bas-saxon qui n'était probablement pas une langue unique commune. C'est vers le VIe siècle que des changements linguistiques se sont produits entre le Nord et le Sud pour scinder les langues en deux grands groupes: le bas-allemand et le haut-allemand. Les variétés du bas-allemand ont conservés plus de traits linguistiques similaires à l'anglais, toutes des langues du germanique de l'Ouest.
1.2 Le haut-allemand (Hochdeutsch)
Le haut-allemand ou Hochdeutsch, pour sa part, se divise lui-même en deux sous-groupes: le «moyen-allemand» et l'«allemand supérieur». Il existe une autre frontière linguistique séparant le moyen-allemand et l'allemand supérieur : la «ligne du Main», qui suit en grande partie le fleuve du Main (en bleu sur la carte).
Le moyen-allemand (Mitteldeutsch)
est parlé dans une zone intermédiaire entre
le Nord et le Sud, soit au centre de l'aire allemande, notamment avec
le francique rhénan (Rheinfränkisch), le francique mosellan (Moselfränkisch),
le luxembourgeois (Luxemburgisch), le hessois (Hessisch), le
francique ripuaire (Ripuarisch), le thuringien (Thürungisch),
le haut-saxon (Obersächsisch). On peut
visualiser une carte linguistique de toutes la variétés de francique
en cliquant ICI,
s.v.p. Pour ce qui est de l'allemand supérieur (Oberdeutsch), appelé ainsi parce qu'il est parlé dans les régions montagneuses de la partie méridionale, mentionnons le francique oriental (Ostfränkisch), le francique du Sud (Südfränkisch), le bavarois (Nordbairisch, Mittelbairisch et Südbairisch), l'alémanique (alsacien / Elsässisch, souabe / Schwäbisch et suisse alémanique / Schweizerdeutsch en Suisse) et surtout l'allemand standard appelé Hochsprache — sans oublier le yiddish et le Pensilfaanisch. L'allemand standard correspond aux variétés de l'Oberdeutsch (allemand supérieur). Quant au Pensilfaanisch, il s'agit d'un dialecte parlé par les communautés mennonites et amish des États-Unis et originaires du Palatinat et de la Suisse alémanique. |
Précisons que le yiddish, qui comprend une grande quantité de mots issus de l’allemand supérieur (Oberdeutsch), constitue une langue différente du haut-allemand (voir les dialectes allemands).
Selon une enquête réalisée en 1980, on estime qu'environ 50 % des Allemands utiliseraient dans leur vie quotidienne, concurremment avec l’allemand standard, l'une de ces nombreuses variantes dialectales, mais ils ne l’écrivent jamais. Beaucoup d'Allemands apprennent donc à l'école l'allemand standard, tant à l'oral qu'à l'écrit. Dans les communications orales, les diverses formes dialectales peuvent être utilisées en même temps que l’allemand standard. Il n’est pas rare, par exemple, d’entendre des députés discuter avec indignation en Moselfränkisch (francique mosellan) pour passer soudainement à l’allemand standard. On peut aussi entendre à l'occasion un juge interpeller un accusé ou un témoin en bavarois (Nordbairisch, Mittelbairisch ou Südbairisch) ou en hessois (Hessisch) pour s’adresser ensuite à un avocat en allemand officiel. On pourrait signaler de nombreux cas de ce genre, que ce soit à la radio, dans les usines, les bureaux de poste, les magasins et très souvent dans les parlements des Länder.
La situation est, bien sûr, identique en Suisse avec les dialectes alémaniques (Schweizerdeutsch), dans le sud-est de l'Allemagne (Bavière) et en Autriche avec les dialectes bavarois (Nordbairisch, Mittelbairisch et Südbairisch) et aux Pays-Bas avec les dialectes néerlandais (Hollands ou hollandais, Brabants ou brabançon, Gronings ou groningue, Vlaams ou flamand, Overijssels, Limburg ou limbourgeois), sans oublier la Belgique (le flamand en Flandre et le luxembourgeois en Wallonie). En Allemagne, ces diverses formes dialectales ne mettent aucunement en danger la toute-puissante langue allemande standard, la Hochsprache, et la plupart des Allemands comprennent ces dialectes (bas-allemand ou haut-allemand) sans passer par la traduction. On peut visualiser une carte indiquant l'aire linguistique de l'allemand et de ses variétés à l'extérieur de l'Allemagne en cliquant ICI, s.v.p.
2 Les langues des minorités nationales
Pour ce qui est des minorités nationales, il n'existe pas en Allemagne de statistiques officielles fondées sur les caractéristiques ethniques. On ne dispose donc que d'estimations pour évaluer le nombre des membres des minorités nationales et des autres groupes ethniques établis traditionnellement en Allemagne. Généralement, les chiffres avancés à ce sujet proviennent des groupes minoritaires eux-mêmes et ont été obtenus à partir soit du nombre des membres inscrits dans les associations, soit du nombre des votes recueillis par les listes de partis représentant les minorités, soit du nombre des élèves inscrits dans les écoles des minorités, soit du nombre des participants à diverses activités et manifestations culturelles.
Les minorités nationales d'Allemagne sont, de facto, au nombre de cinq. Elles parlent le danois (une langue germanique), le frison (une langue germanique), le sorabe (une langue slave), le romani (une langue indo-ranienne) et le polonais (une langue slave). Cependant, juridiquement parlant, on ne compte que quatre minorités nationales reconnues par les lois fédérales: les Danois, les Frisons, les Sorabes et les Tsiganes. Bref, les Polonais ont été délibérément «oubliés». Ces quatre groupes constituent l’ensemble de ceux qui ne font pas partie de la majorité et qui ont acquis une identité spécifique sur le territoire de la RFA. Conformément au souhait exprimé par une grande majorité de Frisons, ces derniers ne sont pas appelés une «minorité nationale», mais sont désignés officiellement par l’expression «groupe ethnique frison». Les quatre communautés reconnues ont fondé en 2004 un Conseil des minorités sur la base d’une convention commune; ce conseil poursuit des objectifs conciliant les intérêts communs des quatre minorités, notamment auprès du gouvernement fédéral et du Bundestag allemand.
2.1 Le danois
Le danois est parlé par quelque 50 000 locuteurs, principalement près de la frontière du Danemark au nord du pays, soit dans les districts de Rendsburg/Eckernfoerde, de Schleswig/Flensburg, de Nordfriesland et dans la ville de Flensburg (voir la carte du Schleswig). Le danois, nous le savons, fait partie des langues germaniques du Nord. Ces locuteurs du danois so
nt de nationalité allemande, mais de culture danoise.Depuis plus d’un millier d’années, les Allemands et les Danois vivent côte à côte dans cette région mixte comprenant, d’une part, le nord de l’Allemagne (le Schleswig du Sud, appelé officiellement le Schleswig-Holstein), d’autre part, le sud du Danemark (le Schleswig du Nord appelé officiellement au Danemark le Sønderjylland). Autrement dit, il existe une minorité danoise dans le Schleswig du Sud (le Schleswig-Holstein d’Allemagne) et une minorité allemande dans le Schleswig du Nord (le Sønderjylland du Danemark). La frontière actuelle entre les deux pays fut fixée en 1920 sur la base des résultats des deux plébiscites prévus par le traité de Versailles de 1919. Le Schleswig du Nord, qui vota majoritairement pour une administration danoise, fut cédé au Danemark. Le Schleswig du Sud, qui vota massivement en faveur de l’Allemagne, fut rattaché avec le Holstein au Land du Schleswig-Holstein.
2.2 Le frison
Le frison est une langue germanique étroitement apparentée de par l’histoire au vieil anglais (Old English). Il existe trois variétés de langue frisonne, dont deux en Allemagne: le frison septentrional ou frison du Nord et le frison oriental (ou frison de l'Est). Voir la carte de la répartition du frison en cliquant ICI, s.v.p.
Le frison du Nord (en all.: Nordfriesisch; en frison: Friisk) est parlé dans le Land du Schleswig-Holstein par de 9000 ou 10 000 personnes dans les îles de la mer du Nord (Sylt, Föhr, Amrum, Helgoland, etc.), ainsi que sur la côte ouest du Schleswig-Holstein. Le frison du Nord est fragmenté en plusieurs variétés dialectales fort distinctes les unes des autres. La région d’implantation des Frisons du Nord (arrondissement du Friesland du Nord, avec les îles de Sylt, Föhr, Amrum et Helgoland) est située le long de la côte ouest du Schleswig-Holstein (voir la carte de la zone d'implantation aux Pays-Bas). Environ 50 000 à 60 000 individus se déclarent des Frisons du Nord sur la base de leur ascendance ethnique et de leur sentiment d’identité personnelle; 10 000 parleraient le frison et 20 000 le comprendraient. Dans leur région d’implantation, les Frisons du Nord représentent environ un tiers de la population totale et, dans certaines îles, ils constituent même la majorité.
Dans le Land voisin, soit la Basse-Saxe, on parle le frison de l’Est (ou frison oriental ou frison du Saterland dit «frison saterois») appelé le Seeltersk. Le frison de l’Est parlé à l’extrémité nord-ouest du Land de Basse-Saxe et n’est utilisé normalement aujourd’hui que par quelque 2000 locuteurs, soit environ 17 ou 18 % des membres de la communauté frisonne orientale, celle-ci étant évaluée à quelque 11 000 ou 12 000 personnes. Le frison oriental est, lui aussi, morcelé en quelques variétés dialectales correspondant aux villages où il est en usage: Ramsloh, Scharrel, Strücklingen et Sedelsberg. On peut affirmer sans se tromper que le frison du Saterland (Basse-Saxe) est en voie d’extinction, d’autant plus que la modernisation de cette région agricole bouleverse le mode de vie traditionnelle des Frisons saterois. Dans la vie quotidienne, les Frisons parlent davantage l’allemand. Il est possible de consulter une page Web portant sur l'histoire et la langue des Frisons en cliquant ICI, s.v.p.
2.3 Le sorabe
La langue sorabe, une langue slave proche du polonais et du tchèque, est parlée par quelque 100 000 locuteurs dans le sud-est du Brandebourg et le nord-est de la Saxe, soit près des frontières de la Pologne et de la République tchèque, dans une petite région d'environ 2500 km² (alors que le Brandebourg et la Saxe atteignent ensemble quelque 47 400 km²) appelée la Lusace (en all.: Lausitz). et divisée entre la Basse-Lusace (Niederlausitz) au nord (Brandebourg) et la Haute-Lusace (Oberlausitz) au sud (Saxe). Tous les Sorabes (ou Sorbes) parlent aussi l’allemand, le taux de bilinguisme étant près de 100 %.
La langue sorabe se subdivise en deux variétés littéraires ayant leur propre alphabet latin (avec des signes diacritiques différents): le haut-sorabe (en Saxe: au sud) et le bas-sorabe (au Brandebourg: au nord). C’est, à l’heure actuelle, la seule langue slave qui se soit maintenue à l’intérieur de l’ère germanique malgré la pression assimilatrice de l’allemand; en effet, le sorabe s’est conservé contre vents et marées depuis 1000 ans à l’intérieur des frontières allemandes. Bien qu’ils aient été victimes d’une intense germanisation dans le passé, notamment de la part des nazis qui avaient interdit tout usage public du sorabe, les Sorabes parlent encore leur langue et tiennent à la conserver.
La Haute-Lusace au sud (en Saxe) et la Basse-Lusace au nord (dans le Brandebourg) comptent près de 490 000 habitants, mais seulement de 60 000 à 100 000 (maximum) Sorabes utiliseraient encore le sorabe comme langue maternelle, dont 20 000 au Brandebourg (Basse-Lusace) et 40 000 en Saxe (Haute-Lusace); environ 35 000 Sorabes maîtriseraient la langue sorabe, oralement et par écrit.
Rappelons que les deux Länder du Brandebourg et de la Saxe, faisaient partie avant 1990 de l’ex-République démocratique allemande (RDA). On peut visualiser la carte illustrant l'aire sorabe en Allemagne.
2.4 Le romani des Roms-Tsiganes
Le romani est la langue des membres d’une minorité nationale reconnue par la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires de 1992. Les Tsiganes d’Allemagne sont installés dans ce pays depuis plusieurs siècles. Traditionnellement, on distingue deux groupes de Tsiganes allemands: les Sinti (env. 60 000) et les Roms (env. 10 000). Il s’agit de deux langues tsiganes différentes. La plupart des Sinti et Roms habitent dans les capitales des anciens Länder de la République fédérale, y compris Berlin et ses environs, ainsi que les grandes agglomérations de Hambourg, Düsseldorf, Cologne et les centres industriels le long du Rhin.
On trouve également quelques petites communautés dans les Länder de Brandebourg, de la Basse-Saxe (Niedersachsen), de la Hesse, de la Rhénanie-Westphalie, du Baden et de la Bavière. L'aire linguistique du tsigane s'étend donc sur un territoire très vaste en Allemagne. Le nombre des Tsiganes est estimé à environ 70 000 personnes et couvrirait au moins neuf Länder, sans compter les villes-États que sont Berlin, Brême et Hambourg.
2.5 Le polonais
Le polonais est une langue slave parlée par plus de (241 000 locuteurs dans le nord-est de l'Allemagne, principalement dans les Länder de Brandebourg et de la Saxe. Cependant, les Polonais ne figurent pas parmi les minorités officiellement reconnues. En effet, ils ne sont même pas mentionnés dans la listes des «minorités nationales»; ils font donc partie des «minorités immigrantes».
On peut soulever une hypothèse à ce sujet. On ne doit pas oublier que les frontières de l'Allemagne à l'est sont officiellement encore celles d'avant la Seconde Guerre mondiale. Il semble bien que les Allemands n'aient pas oublié que les Polonais ont massacré ou expulsé des millions de leurs compatriotes en Prusse orientale et en Prusse occidentale. En somme, les Allemands d'aujourd'hui ne sont pas très enclins à reconnaître les Polonais d'Allemagne comme l'une de leurs minorités nationales.
3 Les langues immigrantes
L’Allemagne ne compte pas que des minorités nationales historiques telles que les Danois, les Sorabes, les Frisons, etc., elle comprend aussi des minorités immigrantes. À la fin de 1996, les statistiques officielles révélaient que plus de quatre millions d’étrangers séjournaient en Allemagne depuis plus de huit ans, dont 1,4 million de Turcs, 450 000 Italiens, 250 000 Grecs et 330 000 ressortissants de l’ex-Yougoslavie (Bosniaques, Croates, Serbes, Albanais), sans compte les milliers de Roumains, Polonais, Hongrois, etc. Il existerait maintenant quelque 7,3 millions d’étrangers en Allemagne, soit 9 % de la population totale. L’Allemagne est donc devenue, aux dires de plusieurs politiciens allemands, un «pays d’immigrants».
Or, ces immigrants n’ont jamais acquis la nationalité allemande et n’ont, par conséquent, aucun droit civique reconnu par la loi. Comme la plupart de ces immigrants connaissent des problèmes avec la langue allemande, on peut comprendre les difficultés auxquelles ils font face, particulièrement au travail et à l’école. Les minorités immigrantes parlent le turc, l’arabe, le grec, l’italien, le polonais, le farsi, le russe, le néerlandais, le roumain, etc.
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