1 Les origines
Les Frisons d'aujourd'hui constituent
une population germanique ayant survécu au cours de l'histoire aux
nombreuses invasions des autres peuples. L'origine géographique des
Frisons se situerait dans
une région couvrant approximativement le sud de la Suède et de la
Norvège, le Danemark et le nord des Länder allemands du
Schleswig-Holstein et du Mecklembourg. Rappelons que les peuples germaniques se sont installés dans le centre de l'Europe vers 1400 avant notre ère. Aux environs de -800, ces peuples se sont divisés et étendus vers l’ouest, l'est (les Goths et les Vandales) et le nord (les Scandinaves). Linguistiquement, les tribus germaniques occidentales constituaient deux groupes principaux: d'une part, les Francs, les Alamans et les Bavarois, qui formaient le groupe continental (France, Belgique et Allemagne actuelles); d'autre part, les Frisons, les Angles et les Saxons, qui formaient le groupe côtier Pays-Bas et Danemark). |
À la fin de l'âge du bronze (-700), l'expansion des peuples germaniques occidentaux avait atteint les secteurs côtiers du nord-ouest de l'Allemagne. Ces peuples germaniques de l'Ouest peuvent être divisés en trois groupes de tribus: les Ingévons (en latin: Inguaeones), les Istévons (en latin: Istuaeones) et les Herminones (en latin: Irminones). Les ancêtres des Frisons appartenaient aux Ingévons, de même que les Jutes, les Angles et les Saxons. Parmi tous ces groupes, les Saxons étaient les plus apparentés aux Frisons.
Vers -700 ou -600, la plupart des Ingévons (les Proto-Frisons) étaient installés le long des côtes de la mer du Nord, notamment dans les régions où se trouvent aujourd’hui les provinces néerlandaises de la Frise (Friesland) de Groningue (Groningen) (-700-600). Ce n'est que vers 200 avant notre ère qu'on peut dire que les Frisons formèrent une certaine entité ethnique.
Lorsque les Romains conquirent la Gaule et la Belgique, les frontières de l'Empire romain s'étendaient jusqu'au Rhin, ce qui laissait en principe les Frisons hors de la domination romaine. Sous le règne de l'empereur Auguste (-28 à -14), les Romains voulurent repousser leur frontière plus au nord, et utiliser l'Elbe au lieu du Rhin pour marquer la frontière. Plutôt que de tomber sous l'influence des Romains, les Frisons préférèrent «collaborer» et négocièrent une trêve, mais ils durent payer des impôts sous forme de peaux de vache. Toutefois, sous le règne de l'empereur Tibère (14-37), les impôts devinrent plus élevés. Craignant que les Romains finissent par prendre tout leur bétail, les Frisons se révoltèrent en 28. En représailles, les Romains envoyèrent leurs légions pour punir les Frisons, mais les armées romaines furent vaincues à la bataille de Baduhenna (Pays-Bas). Durant deux siècles, les Frisons vécurent librement.
Vers 250 de notre ère, l'augmentation du niveau de la mer et l'inondation des terres ont fait en sorte que presque tous les Frisons quittèrent les îles côtières pour retourner vivre sur le continent. Ils durent alors faire face aux rivalités entre les autres peuples germaniques. Après l'effondrement de l'Empire romain d'Occident en 395, des tribus germaniques immigrèrent partout en Europe de l'Ouest en formant de nouvelles tribus dans les régions vaincues. Pour la première fois, des États germaniques se créèrent: les Jutes, les Saxons, les Angles, les Francs, les Burgondes, les Goths, les Vandales et les Frisons. Vers l'an 450, les Angles, les Saxons, les Jutes et une partie des Frisons traversèrent la mer du Nord et s'établirent dans l'île de Grande-Bretagne (voir la carte). Les Frisons, du moins ceux qui avaient traversé la mer, colonisèrent le comté de Kent dans le sud-est de l'Angleterre.
Les Frisons continentaux occupèrent une bande côtière
dans ce qui est aujourd'hui le nord-est des Pays-Bas et le nord-ouest de
l'Allemagne. Ils réussirent pendant quelque temps à s'y maintenir face à
l'Empire franc. Mais les Francs étendirent leur influence sur la
Zélande, la Hollande méridionale, la région d'Utrecht et la Drenthe,
qu'ils christianisèrent par la suite, ce qui eut pour effet
d'effriter le pouvoir frison. Au cours des VIe et VIIe siècles, les
royaumes germaniques s'affaiblirent: les Ostrogoths furent conquis par les
Romains d'Orient, puis par les Lombards; les Wisigoths éliminèrent les Suèves
avant d'être exterminés à leur tour par les Francs au nord et par les Arabes
en Espagne; les Vandales subirent le même sort en Afrique du Nord et les
survivants furent islamisés. Finalement, les Francs sortirent grands vainqueurs
de ces affrontements en soumettant presque toute l'Europe romanisée à
l'autorité de quelques monarques. Clovis,
le roi des Francs, battit le dernier représentant de l'autorité romaine à
Soisson en 486; il étendit ses États de la Loire jusqu'au Rhin, puis se
convertit au catholicisme et reçut ainsi l'appui de ses sujets
gallo-romans. Les Frisons réussirent donc à se tenir hors de la portés des Francs, mais ils étaient devenus des ennemis en raison de leur religion païenne. Ils s'adonnèrent au commerce et contrôlèrent une grande partie de la mer du Nord et des itinéraires commerciaux, du Friesland jusqu'à l'Angleterre, la France, la Scandinavie et le nord-ouest de la Russie. Après la mort de Clovis en 511, les Frisons profitèrent des luttes franques internes et prirent les villes néerlandaises d'Utrecht et de Dorestad, qui restèrent sous domination frisonne durant plus de cent ans (511-628). |
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C'est à cette époque que fut créée une sorte de «Grand-Friesland» (Magna Frisia), c'est-à-dire une longue bande de terre étroite le long de la mer du Nord, de la Belgique jusqu'au nord de l'Allemagne en passant par les Pays-Bas. Les Frisons devinrent les principaux commerçants principaux sur la mer du Nord, celle-ci étant même appelée «la mer frisonne». Le roi Eadgils (? - 677) semble le premier roi frison connu. Deux scribes chrétiens, Beda et Eddius, le nommèrent dans leurs écrits. Le roi Redbad (679 -719) fut le plus grand héros des Frisons et le défenseur de la liberté frisonne contre l'envahissement des armées franques et de l'Église catholique. La christianisation du Friesland a commencé en 688 lorsque l'évêque Wigbert prêcha au Friesland; elle ne fut achevé qu'en 800 pour l'élite dirigeante; une grande partie de la population ne fut jamais christianisée. En 689, le roi franc Pepin II mena la conquête dans le pays des Frisons et il prit Dorestad. |
Entre 690 et 692, Utrecht tomba aussi entre les mains de Pepin II. Puis le roi Poppa (Hrodbad) (719 - 734), le fils de Redbad, perdit une bataille décisive et les forces frisonnes furent décimées. Par la suite, le Friesland fut incorporé à l'Empire franc. C'est au cours de cette période, et jusqu'au VIIIe siècle, que se forma la langue frisonne. Elle était parlée sur toute la côte de la mer du Nord et dans les îles avoisinantes: son aire linguistique s'étendait de l'actuelle frontière entre les Pays-Bas et la Belgique jusqu'à celle séparant le Danemark et l'Allemagne (voir la carte ci-dessus).
Commença ensuite la longue domination franque
sur les Frisons. Charlemagne
gouverna son empire de façon très centralisée. Les Frisons ont dû servir
dans ses armées, notamment dans les guerres contre les Wilts
(789) et les Avars (791). Après que
Charlemagne eût défait les Saxons en 785, l'Empire franc s'étendit au nord
jusqu'à la frontière du Danemark.
Le pays des Frisons devint un comté de l'Empire franc. Les empereurs francs (et après eux les rois allemands) ont été représentés dans le Friesland par des comtes frisons. Le pays frison a appartenu à la Lotharingie après le traité de Verdun de 843, puis il fut intégré dans le Saint-Empire romain germanique. Morcelée en plusieurs États (comtés de Hollande et de Zélande, évêché d’Utrecht, seigneurie de Groningue), le Friesland n’a alors pu conserver que deux entités territoriales aux Pays-Bas: la Frise (Friesland) et la Frise-Orientale (Groninguen). |
5.1 Les Vikings et les Danois
En 800, les premiers Vikings scandinaves attaquèrent le Friesland. Les Frisons furent délaissés du service militaire à l'étranger, mais ils durent organiser leur potentiel de défense contre les Vikings. En 838, une énorme inondation détruisit presque tout le Friesland, noyant un grand nombre de gens et de bestiaux. Après la mort du roi franc Louis le Pieux en 840, la défense du Friesland s'effondra. Comme il n'y avait plus de roi frison pour organiser une force défensive, les raids danois sur le Friesland s'intensifièrent. Après l'effondrement du pouvoir carolingien (879 – 882), les Frisons qui vécurent quelque temps sous la domination danoise et devinrent en 925 les sujets du roi saxon Henri Ier l'Oiseleur.
5.2 La période hollandaise
À la période danoise suivit la période
hollandaise. Les comtes de la Maison de Hollande devinrent l'élite dirigeante
dans les pays et tout le le long de la mer du Nord. Ils imposèrent le
néerlandais. Néanmoins, les Frisons réussirent à défaire leurs ennemis en
1345 lors d'un expédition militaire organisée contre eux par les Hollandais,
les Flamands et les Français. Mais les Frisons furent définitivement défaits en 1498
par le duc Albert de Saxe (1443-1500). L’empereur du Saint-Empire, Maximilien Ier
d'Autriche (1459-1519), remit le pays
frison au duc Albert de Saxe qui fit de Leeuwarden sa capitale. Ce dernier administra le Friesland
avec une armée de fonctionnaires qui imposèrent le bas-allemand partout.
Même la Bible et les sermons dans les églises furent uniquement transmis en
bas-allemand. En 1523, Charles Quint annexa la Frise qui, après avoir adhéré au traité
d’Utrecht en 1579, proclama son indépendance, à l’exemple des autres provinces des Pays-Bas, sous le nom de Provinces-Unies. En 1579, la Frise (Friesland) perdit son autonomie et devint une
province des Pays-Bas. Comme le pays était gouverné par les Hollandais, le
frison fut simplement interdit dans sa forme écrite pour être remplacé par le
néerlandais. 5.3 Le contrôle prussien Ensuite, la Frise-Orientale connut plusieurs comtes avant de passer sous contrôle de la Prusse, en 1744. En 1747, le stathouder — ou gouverneur — de la Frise, Guillaume IV, fut choisi comme stathouder héréditaire de tout le pays; il fut à l’origine de la dynastie actuelle des Pays-Bas, dont Guillaume Ier, son petit-fils, devint le premier roi en 1815. La Frise avait été rendue à la Prusse en 1814 et, après quelques années de domination française, la province fut cédée au Hanovre, aujourd’hui une région allemande. |
5.4 La concurrence du néerlandais
En fait, depuis le XVIe siècle, le frison avait amorcé une lente régression, cédant le pas soit au bas-allemand soit au néerlandais. Le premier document littéraire frison est une traduction du catéchisme de Luther datant de 1600 environ. Certains poètes et romanciers frisons n’ont recommencé à écrire dans leur langue maternelle qu’au XIXe siècle lors de la montée des différents nationalismes linguistiques en Europe. Vers les années 1830, on commença la codification et la normalisation de l’écriture frisonne, mais celle-ci ne fut terminée qu’en 1879. En 1827, fut créée la Friesch Genootschap van Geschied-, Oudheid- en Taalkunde («Société frisonne pour l'histoire, l'antiquité et la langue»). La première société pour la promotion de la langue frisonne a été fondée en 1844: la Frysk Selskip foar Fryske Tael- en Skriftekennisse («Société frisonne pour la langue et la littérature»). La dernière réforme de l'orthographe acceptée par les autorités provinciales de la Frise eut lieu en 1980.
À partir du milieu du XIXe siècle, le frison entra en concurrence directe avec le néerlandais. Les classes frisonnes supérieures commencèrent à privilégier le néerlandais dans les centres urbains de sorte que seules la petite bourgeoisie et les classes rurales continuèrent à employer leur langue ancestrale. Ainsi, le néerlandais et le frison se trouvèrent en situation de forte concurrence, ce qui contribua à renforcer davantage les antagonismes entre la ville et la campagne, entre le passé et l'avenir, sans oublier l'opposition entre les classes des Frisons. Avec les décennies, ce furent les philologues et les historiens qui manifestèrent le plus d'intérêt pour la langue frisonne.
A la fin du XIXe siècle, l'enseignement obligatoire du néerlandais eut pour effet de réduire le rôle social du frison, y compris dans son aire territorial historique. Pour la première fois, les Frisons furent témoins de leur assimilation progressive dans les villes qui accueillaient l'excédent de la population rurale. Le seul fait de parler le frison avec des représentants de l'État dans les domaines de la justice ou de l'éducation pouvait être perçu comme répréhensible. De plus, cette situation regrettable n'intéressait pas les Frisons eux-mêmes qui participaient ainsi à part entière à l'organisation politique telle qu'elle se développait dans le pays.
Il fallut attendre jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale pour que les autorités néerlandaises accordent quelques droits au locuteurs du frison dans l'enseignement et se décident à créer en 1938 à Leeuwarden la Fryske Akademy (l'Académie frisonne), un institut de recherche et de documentation sur la Frise et sur la langue et la culture frisonnes, rattaché à l'Académie royale des arts et des sciences néerlandaise. |
Au lendemain de la guerre, il y eut une accélération dans le Mouvement frison. Des groupes de protestants et de catholiques créèrent des organisations dans le but de promouvoir le frison. Certaines administrations municipales prient l'initiative de remplacer les panneaux des rues et des localités rédigés en néerlandais par des inscriptions bilingues, voire unilingues frisons, ce qui ne s'était jamais vu. L'Administration centrale dans la province de la Frise commença à se montrer plus réceptive à la correspondance écrite en langue frisonne. Au cours de la décennie de 1950, quelque 80 écoles primaires (sur un total de 600) réussirent à introduire l'enseignement du frison dans la province de la Frise. Néanmoins, la maîtrise du néerlandais demeura une nécessité incontournable et l'enseignement du frison fut considéré comme une transition d'ordre pédagogique dans le but de passer définitivement au néerlandais par la suite.
Il restait encore à la société frisonne de prendre conscience que la volonté de préserver une langue vivante devait passer par un emploi plus généralisée bénéficiant de la part des autorités publiques d'un statut statut officiel et obligatoire.
Aujourd'hui, l'ère frisonne est discontinue sur le plan géographique (voir la carte ci-dessous). Ce n’est pas une langue uniformisée. Le frison prend en effet des formes différentes selon qu’il est parlé dans la province de la Frise (Friesland), dans la province de Groningue ou en Allemagne (îles de Sylt, Förh, Amrum et Heligoland), dans le Land de Schleswig-Holstein, dans les municipalités de Ramsloh, de Strücklingen et de Scharrel du district de Cloppenburg en Basse-Saxe (Niedersachsen en allemand). Tous les locuteurs du frison sont bilingues et souvent même trilingues.
6.1 Les Frisons d'Allemagne Le frison du Nord (en all.: Nordfriesisch; en frison: Friisk) est parlé dans le Land du Schleswig-Holstein par de 9000 ou 10 000 locuteurs dans les îles de la mer du Nord (Sylt, Föhr, Amrum, Helgoland, etc.), ainsi que sur la côte ouest du Schleswig-Holstein. Le frison du Nord est fragmenté en plusieurs variétés dialectales fort distinctes les unes des autres. La région d’implantation des Frisons du Nord (arrondissement du Friesland du Nord, avec les îles de Sylt, Föhr, Amrum et Helgoland plus au sud) est située le long de la côte ouest du Schleswig-Holstein (voir la carte de la zone d'implantation aux Pays-Bas). Environ 50 000 à 60 000 individus se déclarent des Frisons du Nord sur la base de leur ascendance ethnique et de leur sentiment d’identité personnelle; 10 000 parleraient le frison et 20 000 le comprendraient. Dans leur région d’implantation, les Frisons du Nord représentent environ un tiers de la population totale et, dans certaines îles, ils constituent même la majorité. Dans le Land voisin, soit la Basse-Saxe, on parle le frison de l’Est (ou frison oriental ou frison du Saterland dit «frison saterois») appelé le Seeltersk. Le frison de l’Est parlé à l’extrémité nord-ouest du Land de Basse-Saxe et n’est utilisé normalement aujourd’hui que par quelque 2000 locuteurs, soit environ 17 ou 18 % des membres de la communauté frisonne orientale, celle-ci étant évaluée à quelque 11 000 ou 12 000 personnes. |
Le frison oriental est, lui aussi, morcelé en quelques variétés dialectales correspondant aux villages où il est en usage: Ramsloh, Scharrel, Strücklingen et Sedelsberg. On peut affirmer sans se tromper que le frison du Saterland (Basse-Saxe) est en voie d’extinction, d’autant plus que la modernisation de cette région agricole bouleverse le mode de vie traditionnelle des Frisons saterois. Dans la vie quotidienne, les Frisons parlent davantage l’allemand.
6.2 Les Frisons des Pays-Bas
Aux Pays-Bas, le frison est connu localement sous son nom néerlandais Fries ou son appellation frisonne de Frysk. Il est parlé par quelque 400 000 locuteurs dans la province néerlandaise de la Frise qui, au total, compte une population d’environ 600 000 habitants. Les documents les plus anciens écrits (alphabet latin) en frison datent du XIIe siècle. En 1579, la Frise perdit son autonomie et devint une province des Pays-Bas. Comme le pays était gouverné par les Hollandais, le frison fut simplement interdit dans sa forme écrite pour être remplacé par le néerlandais. Certains poètes et romanciers frisons n’ont recommencé à écrire dans leur langue maternelle qu’au XIXe siècle lors de la montée des différents nationalismes linguistiques en Europe. Vers les années 1830, on commença la codification et la normalisation de l’écriture frisonne, mais celle-ci ne fut terminée qu’en 1879. La dernière réforme de l'orthographe acceptée par les autorités provinciales de la Frise eut lieu en 1980. Pendant les années cinquante, la position du frison dans les différents domaines linguistiques continua à se renforcer. Pour ce qui est des questions administratives, le gouvernement des Pays-Bas décida en 1953 d’autoriser l’usage du frison dans les communications orales et de laisser le soin aux autorités régionales et locales d’accorder le choix des langues pour les différents documents écrits.
Le frison des Pays-Bas est appelé le frison de l'Ouest («Ost-Fries»), alors qu’on parle du frison du Nord dans le Land de Schleswig-Holstein et du frison de l’Est en Basse-Saxe (Niedersachsen). En réalité, le frison parlé dans la province de la Frise demeure la seule variété normalisée dans son orthographe et sa prononciation. On peut comparer les formes de frison en consultant deux versions frisonnes du Notre Père avec l’anglais (une langue assez proche du frison).
Dans la province de la Frise, un peu plus de la moitié de la population de 600 000 habitants, soit 54,8 % ou 350 000, sont de langue maternelle frisonne. Des études (Gorter et Jonkman, 1995) ont démontré que 94 % de la population de la province comprenaient le frison (connaissance passive), que 74 % le parlaient, que 64,5 % le lisaient et que seulement 17 % l’écrivaient. Le reste parle soit le néerlandais standard soit un dialecte néerlandais (spécialement au sud de la province). Bien que le frison occupe une place non négligeable comme langue parlée dans la vie quotidienne, il demeure encore sous-utilisé comme langue écrite. La capitale de la province de la Frise est Leeuwarden.
On peut consulter des exemples de langue frisonne en cliquant ici, s.v.p.