La république du Kazakhstan (en kazakh: Қазақстан Республикасы ou Qazaqstan Respublïkasy) est un pays d’Asie centrale bordé au nord par la Russie, à l’est par la Chine, au sud par le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan, et à l’ouest par la mer Caspienne (voir la carte de l'Asie centrale). Le pays est presque totalement enclavé et la frontière sur la mer Caspienne avec la Russie, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan fait actuellement l'objet de controverses et de négociations.
La superficie du pays est de 2,7 millions de kilomètres carrés, ce qui en fait le pays le plus vaste parmi toutes les anciennes républiques soviétiques de la région (Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizistan et Tadjikistan). Le Kazakhstan est cinq fois plus grand que la France et occupe la neuvième plus grande superficie à l’échelle mondiale (après la Russie, le Canada, la Chine, les États-Unis, le Brésil, l’Australie, l'Inde, l'Argentine et le Kazakhstan). |
Le Kazakhstan est aussi un pays de steppes (26 % du territoire), de déserts (44 %) ou de semi-déserts, de forêts (14%) et de lacs (48 000). N'oublions pas que le pays compte plus de 6000 km de frontières communes avec la Russie au nord et environ 1500 km avec la Chine au sud. L'amélioration des relations avec ces deux puissants voisins demeure un facteur déterminant pour l'avenir de ce grand pays coincé entre deux grandes puissances. Le pays est aussi une ancienne république soviétique.
Almaty (l'ancienne capitale au sud) est la plus grande ville du pays avec 1,1 million d'habitants. Les autres grandes villes sont Karaganda (613 000 habitants), Chymkent (401 000 habitants), Semeï (292 800 habitants), Pavlodar (326 500 habitants), Öskemen (311 100 habitants) et Astana (ex-Aqmola: 281 000 habitants), la capitale actuelle. Au lendemain de l'indépendance, le nouveau gouvernement a changé la capitale Almaty (située en périphérie, toute au sud) pour Astana, plus au centre. En mars 2019, le Kazakhstan a renommé sa capitale du prénom de l'ex-président Noursoultan Nazarbaïev, qui a démissionné après près de trente ans de pouvoir.
Au plan administratif, le Kazakhstan est divisé en 17 entités: 14 oblasts (ou régions) et trois villes à statut spécial: Aqmola, Almaty et Baïqonyr (ex-Leninsk en russe, ou Tyuratam en kazakh, Baïkonour en français). Chacun des oblasts est dirigé par un «akim» (gouverneur local) nommé par le président de la République. |
Le nom officiel des oblasts en français sont les suivants (voir la carte détaillée): Almaty, Aqmola, Aktioubé, Atyraou, Kazakhstan occidental, Manguistaou, Kazakhstan méridional, Pavlodar, Karaganda, Kostanaï, Kyzylorda, Kazakhstan oriental, Kazakhstan septentrional, Djamboul.
Pour ce qui est des villes à statut spécial, rappelons que Aqmola est la nouvelle capitale; Almaty, l'ancienne capitale et Baïqonyr/Tyuratam, la base spatiale ex-soviétique (le Cosmodrome de Baïqonyr situé près de la ville de Tyuratam) aujourd'hui louée à la Russie (bail de 99 ans).
Le Kazakhstan possède une population multiethnique (près d'une centaine de nationalités) qui présente un caractère assez particulier. Les Kazakhs, un peuple d'origine turco-mongol, ne constituent qu'une faible majorité dans leur propre pays, et ce, depuis seulement les toutes dernières années. En effet, les Kazakhs constituaient une minorité au moment de l'indépendance en 1991. Ils forment aujourd'hui une majorité, car des millions de personnes, principalement des Russes ainsi que d'autres minorités, sont partis après l'indépendance.
La composition ethnique très diversifiée du Kazakhstan ̶ selon certains documents officiels, quelque 106 «nationalités» ̶ est due en partie au fait que le pays était, avant le XVIIIe siècle, un point de transit historique pour les groupes d'Asie centrale qui se déplaçaient vers l'ouest. Plus récemment, le Kazakhstan a été utilisé par la Russie tsariste, puis par l'Union soviétique comme zone de colonisation russe, mais aussi comme une sorte de «dépotoir» pour les dissidents et les groupes ethniques, en particulier sur ordre de Staline qui a organisé d'énormes transferts de population en Union soviétique à partir des années 1930 jusqu'aux années 1950.
Cependant, les politiques nationalistes de l'ancien président Nazarbaïev ont eu pour effet, d'une part, de favoriser l'émigration de non-Kazakhs, d'autre part, d'encourager l'immigration kazakhe, surtout en provenance d'autres parties de l'ex-Union soviétique, puis la Mongolie, la Turquie et la Chine. Cette combinaison de facteurs a non seulement conduit à une majorité kazakhe aux élections législatives de 1996, mais aussi à des lois qui ont restreint les membres des minorités de plus en plus défavorisées en termes de langue et de possibilités d'emploi. Bref, bien que les autorités kazakhes aient continué d'affirmer que le pays constituait toujours un foyer de groupes ethniques slaves et européens, celui-ci est devenu dans les faits un «État turcophone», comme le Kirghizistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan. C'est ainsi que l'impact de toutes ces politiques a eu comme résultat que les Kazakhs forment désormais le groupe ethnique le plus important au Kazakhstan,
Les citoyens du Kazakhstan sont répartis de façon inégale selon les régions (oblasts). Le tableau ci-dessous illustre cette situation. L'Almaty, le Ongtüstik (Sud), le Qaraghandy, le Qostanay, le Shyghys (Est) et le Soltüstik (Nord) dépassent le million d'habitants, sans compter les deux zones municipales que forment les villes d'Almaty et d'Astana.
2.1 Les Kazakhs
En 2017, les Kazakhs, les locuteurs du kazakh, représentaient 58,1 % de la population, mais seulement 36 % avant l'indépendance. En réalité, une grande majorité de Kazakhs urbains maîtrisent mal leur propre langue, car ils peuvent bien être en fait des russophones. En raison d'un taux de natalité très supérieur à celui des Russes et au retour continu des Kazakhs de l’étranger, sans oublier le départ de plus de 1,3 million de Russes, les Kazakhs ont connu une forte augmentation démographique depuis 1997 jusqu’à redevenir, en 2001, le premier groupe ethnique du pays.
Les Kazakhs parlent majoritairement le kazakh, une langue altaïque du groupe turcique. Ils sont concentrés dans les régions plus méridionales du Kazakhstan, celles-ci étant essentiellement rurales et économiquement peu développées. Cependant, beaucoup de Kazakhs cohabitent avec les russophones dans les zones septentrionales plus près de la Russie. Fait insolite: un Kazakh sur deux seulement parle couramment sa langue et la plupart des Kazakhs parlent le russe, comme langue seconde, sinon comme langue maternelle. Les Kazakhs unilingues sont rares dans les villes, mais ils sont encore nombreux dans les campagnes. |
Le kazakh s’écrit avec l’alphabet cyrillique, qui comprend 33 lettres, auxquelles ont été ajoutés neuf caractères spéciaux. Au cours du dernier siècle, trois alphabets différents ont été utilisés: d'abord l’alphabet arabe, puis l'alphabet latin (1926) et enfin l'alphabet cyrillique (1939) imposé par le régime soviétique; retour à l'alphabet latin pour 2025.
2.2 Une langue turque
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Les langues turques ou turciques comprennent plusieurs sous-groupes.
Le turkmène fait partie des langues
oghouzes avec le turc, l'azéri et le gagaouze. En
principe, le turkmène a plus d'affinités avec le turc et l'azéri
qu'avec le kazakh, le kirghiz ou l'ouzbek.
Les plus grandes langues turciques sont évidemment le turc (75 millions), l'ouzbek (27 millions), l'ouïghour (25 millions), l'azéri (23 millions), le kazakh (22 millions), le turkmène (6,7 millions) et le kirghiz (4,3 millions). |
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Les exemples du tableau de gauche illustrent les ressemblances écrites entre quelques langues turques. On peut constater que le
kazakh, le kirghiz et le karakalpak ont plus de points communs qu'avec les autres langues, ce qui est normal puisque
ces langues appartiennent au même sous-groupe des langues kipchak méridionales.
Nous pouvons constater également que l'ouzbek présente plus de différences que les langues précédentes (karakalpak, kazakh et kirghiz) et que ces différences sont encore plus accentuées avec le turkmène et le turc, ces dernières faisant partie des langues oghouzes, tandis que l'ouzbek est une langue ouïghoure. C'est le turkmène qui présente le plus d'affinités avec le turc. Néanmoins, toutes ces langues appartiennent à la grande famille altaïque, dont font partie toutes les langues turciques. |
Il faut aussi comprendre qu'il s'agit ici de mots écrits, alors que leurs prononciations peuvent s'avérer différentes d'une langue à l'autre, car l'écrit ne rend pas compte des différences phonétiques.
2.3 Les russophones
Les russophones, qui parlent une langue slave, constituent 23,6 % de la population. Ils sont concentrés principalement dans le nord du pays (près de la Russie) et dans les grandes zones urbaines, en particulier à Almaty (ex-Alma-Ata) où ils représentent la majorité de la population, mais aussi dans des villes industrielles et culturelles telles que Petropavlovsk, Koustanaï, Oust'-Kamenogorsk et Koktchetav. Étant donné que le Nord est plus industrialisé, il est également plus riche que le Sud. Jusqu’à une période récente, les russophones étaient plus nombreux que les Kazakhs de souche en raison d’un vaste mouvement d’immigration et de peuplement slave commencé au XIXe siècle.
Lors du recensement de 1996, les Kazakhs formaient encore une minorité, alors que les russophones représentaient 46 % de la population. Beaucoup de ces russophones (1,3 million) ont quitté le pays ces dernières années pour la Russie. La plupart de ceux qui sont de descendance russe ignorent complètement le kazakh. Malgré tout, le risque de sécession des territoires du Nord à majorité russe reste l'obsession actuelle du Kazakhstan.
2.4 Les minorités linguistiques
Les minorités linguistiques sont très nombreuses au Kazakhstan. Ce sont principalement des Ouzbeks (2,7%), des Ukrainiens (2,7%), des Tatars (1,6%), des Ouïgours (1,3%), des Allemands (1%), des Biélorusses (0,7%), des Coréens (0,6%), des Azerbaïdjanais (0,5%), des Polonais (0,3%), des Turcs, etc. On compte donc une foule de petites minorités parlant des langues indo-européennes, caucasiennes, altaïques, ouraliennes, etc. Les groupes les plus importants parlent des langues turciques de la famille altaïque : Kazakhs, Ouzbeks, Ouïgours, Tatars, etc.
Ethnie | Population | Pourcentage | Filiation linguistique |
Kazakh | 11,050,000 | 58,1 % | |
Russe | 4,267,000 | 23,6 % | |
Ouzbek du Nord | 504,000 | 2,7 % | |
Ukrainien | 504,000 | 2,7 % | |
Tatar | 299,000 | 1,6 % | famille altaïque |
Ouïgour | 252,000 | 1,3 % | famille altaïque |
Allemand | 182,000 | 1,0 % | groupe germanique |
Biélorusse | 133,000 | 0,7 % | groupe slave |
Coréen | 119,000 | 0,6 % | famille coréenne |
Azerbaïdjanais du Nord | 93,000 | 0,5 % | famille altaïque |
Turc | 92,000 | 0,5 % | famille altaïque |
Polonais | 56,000 | 0,3 % | |
Doungane | 43,000 | 0,2 % | famille sino-tibétaine |
Mennonite | 39,000 | 0,2 % | groupe germanique |
Tchétchène | 38,000 | 0,2 % | famille caucasienne |
Kurde kurmanji | 38,000 | 0,2 % | groupe indo-iranien |
Tadjik | 31,000 | 0,1 % | famille altaïque |
Bachkir | 27,000 | 0,1 % | famille altaïque |
Moldave | 23,000 | 1,1 % | langue romane |
Ingouche | 20,000 | 0,1 % | famille caucasienne |
Morvde | 18,000 | 0,0 % | famille ouralienne |
Arménien | 16,000 | 0,0 % | isolat indo-européen |
Tchouvache | 14,000 | 0,0 % | famille altaïque |
Grec | 14,000 | 0,0 % | groupe grec |
Kirghize | 13,000 | 0,0 % | famille altaïque |
Oudmourte | 11,000 | 0,0 % | famille ouralienne |
Lituanien | 8,400 | 0,0 % | groupe balte |
Juif de l'Est | 8,000 | 0,0 % | groupe germanique |
Mari | 7,700 | 0,0 % | famille ouralienne |
Bulgare | 7,200 | 0,0 % | groupe slave |
Géorgien | 6,400 | 0,0 % | famille caucasienne |
Romani (Roms) | 6,100 | 0,0 % | groupe indo-iranien |
Lesghien | 5,400 | 0,0 % | famille caucasienne |
Chinois | 4,200 | 0,0 % | famille sino-tibétaine |
Perse | 3,400 | 0,0 % | groupe indo-iranien |
Balkar | 2,500 | 0,0 % | famille altaïque |
Ossète | 2,400 | 0,0 % | groupe indo-iranien |
Estonien | 2,100 | 0,0 % | famille ouralienne |
Letton | 2,100 | 0,0 % | groupe balte |
Karakalpak | 1,800 | 0,0 % | famille altaïque |
Turkmène | 1,800 | 0,0 % | famille altaïque |
Avar | 1,700 | 0,0 % | famille caucasienne |
karatchaï | 1,700 | 0,0 % | famille altaïque |
Tatar de Crimée | 1,200 | 0,0 % | famille altaïque |
Komi-Permyat | 1,100 | 0,0 % | famille ouralienne |
Tchèque | 1,100 | 0,0 % | groupe slave |
Darguine | 1,000 | 0,0 % | famille caucasienne |
Britannique | 900 | 0,0 % | groupe germanique |
Kalmout-Oirat | 900 | 0,0 % | famille altaïque |
Koumik | 800 | 0,0 % | famille altaïque |
Talysh | 800 | 0,0 % | groupe indo-iranien |
Gagaouze | 800 | 0,0 % | famille altaïque |
Bouriate | 700 | 0,0 % | famille altaïque |
Lack | 700 | 0,0 % | famille caucasienne |
Mongol | 700 | 0,0 % | famille altaïque |
Roumain | 700 | 0,0 % | langue romane |
Arabe | 600 | 0,0 % | famille afro-asiatique |
Finlandais | 600 | 0,0 % | famille ouralienne |
Pachtou du Sud | 600 | 0,0 % | groupe indo-iranien |
Altaï | 500 | 0,0 % | famille altaïque |
Carélien | 500 | 0,0 % | famille ouralienne |
Oudi | 300 | 0,0 % | famille caucasienne |
Autres | 80 000 | 0,4 % | - |
Total en 2017 | 18 064 000 |
- Les Ouzbeks
L'émergence des Ouzbeks en tant que l'une des principales minorités au Kazakhstan, à la suite du départ massif des minorités russes et ukrainiennes au lendemain de l'indépendance en 1991, commence à mettre en évidence un certain nombre de problèmes qui restent pour le moment grandement ignorés. Bien qu’ils ne représentent pas un pourcentage très élevé de la population (2,7 %), les Ouzbeks sont concentrés dans les zones densément peuplées de la région du sud du Kazakhstan limitrophe avec l’Ouzbékistan; ils y constituent probablement plus d’un cinquième de la population. Il existe toujours des allégations selon lesquelles un mouvement délibéré aurait commencé peu de temps après l'indépendance pour avoir des Kazakhs de souche comme imams dans la région, les seuls imams ouzbeks de souche restant dans des agglomérations habitées presque exclusivement par des Ouzbeks, ceux-ci étant perçus comme plus dévots que les Kazakhs.
- Les Ukrainiens
Les Ukrainiens forment l'une des communautés ethniques importantes du Kazakhstan avec plus de 500 000 membres. Cependant, compte tenu de tous les citoyens du Kazakhstan d'origine ukrainienne (y compris les familles partielles interethniques), ce nombre dépasse probablement les données officielles et atteindrait plus d'un million de personnes. Dans le pays, les plus grandes communautés ukrainiennes (25,93% de la population du district) vivent dans le district de Fedorovsky situé dans l'oblast de Kostanai, qui, avec d'autres régions du nord du Kazakhstan, fut ukrainisée dans les années 1920-1930 avec l'installation d'écoles en ukrainien puisque la population principale de la région était ukrainienne.
- Les Ouïghours
Comme la plupart des autres minorités non kazakhes, les Ouïghours connaissent certaines difficultés en termes d'emploi. Bien qu'il existe plusieurs districts où les Ouïghours sont concentrés dans l'oblast d'Almaty, ce sont plutôt les Kazakhs de souche qui occupent généralement des postes de responsabilité. De plus, les Ouïghours semblent se heurter ces dernières années à davantage d'obstacles et d'ingérence de la part des autorités nationales liés aux stéréotypes répandus au Kazakhstan les concernant; ils sont souvent perçus comme des «terroristes» ou des «séparatistes» en raison de leurs précieux liens politiques et économiques du pays avec la Chine. En 2006, deux organisations ouïghoures ont été répertoriées comme organisations terroristes: le Parti islamique du Turkestan oriental et l'Organisation de libération du Turkestan oriental.
- Les Tatars
On estime qu'il y a environ 300 000 Tatars au Kazakhstan, soit 1,6% de la population. Ils vivent principalement dans le nord du pays, dans les oblasts du Kazakhstan septentrional et d'Aqmola et à Almaty. Le russe, et non le kazakh, en tant que deuxième langue, est très répandu parmi les familles tatares, et elles ont connu les mêmes inconvénients linguistiques que les russophones. La plupart des Tatars sont sunnites et sont en majorité des descendants des Tatars de la Volga. Les Tatars sont relativement bien intégrés dans la société kazakhe et les mariages mixtes sont très répandus. Cette intégration est facilitée par la proximité linguistique et culturelle, et par un sentiment commun d'appartenance au monde turc.
- Les Allemands
Comme la plupart des Allemands de souche ne parlent pas couramment le kazakh, ni l'allemand d'ailleurs, car ceux qui habitent au Kazakhstan sont pour la plupart des russophones, ils se disent victimes des politiques discriminatoires du gouvernement en faveur du kazakh et leur quasi-exclusion d'un certain nombre de domaines de l'emploi public, car les candidats à des postes de rang moyen ou élevé dans l'administration doivent démontrer une bonne maîtrise du kazakh. À la suite de la vague d'émigration de masse dans les années 1990, les membres de la minorité allemande ont perdu leur poids démographique antérieur en termes de représentation politique à un point tel qu'ils n'ont pas ou peu de représentation politique au sein des différents niveaux de gouvernement au Kazakhstan.
Alors qu'ils étaient traditionnellement concentrés dans les oblasts d'Aqmola, de Kostanai et ceux du nord du Kazakhstan, les autres Allemands de souche vivent désormais principalement dans l'oblast central de Karaganda, ainsi qu'au nord et à l'est du Kazakhstan. Les villages où les Allemands étaient principalement concentrés et où ils utilisaient le plus souvent la langue allemande ont dans la plupart des cas migré en masse et ont été pris en charge par des Kazakhs de souche.
2.5 Les religions
Au Kazakhstan, les musulmans sunnites représentent 47 % de la population, contre 44 % pour les orthodoxes russes, 2 % pour les protestants et 7 % pour les autres confessions religieuses. Toutefois, d'après beaucoup d'observateurs, les Kazakhs «ne comprennent rien à l'islam» et ils ont complètement oublié l'arabe; non seulement ils ne connaissent guère le Coran, mais ne respectent même pas le ramadan. Rappelons que l'islamisation des Kazakhs ne remonte qu'au début du XIXe siècle et que l'abandon de l'alphabet arabe, remplacé par le latin en 1929, puis par le cyrillique en 1940, a fini par éloigner relativement les Kazakhs de la religion musulmane. D'ailleurs, la séparation de l'Église et de l'État est garantie par la Constitution qui fait du Kazakhstan une «république laïque».
Les libertés religieuses sont garanties par l'article 39 de la Constitution du Kazakhstan. L'article 39 énonce que «les droits de l'homme et les libertés ne doivent en aucun cas être restreints». L'article 14 interdit la «discrimination fondée sur la religion» et l'article 19 garantit à chacun «le droit de déterminer lui-même sa nationalité, son parti et sa religion». Le Conseil constitutionnel a récemment a affirmé ces droits en jugeant inconstitutionnelle une proposition de loi limitant le droit de certaines personnes à pratiquer leur religion.
1) Situation générale |
2) Données historiques |
3) La politique linguistique |
4) Bibliographie |
Loi sur les langues (1997) |
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