République argentine
|
Argentine
1)
Données démolinguistiques
|
Capitale:
Buenos Aires
Population: 44,6 millions (2018)
Langue officielle: espagnol
Groupe majoritaire: espagnol (97 %)
Groupes minoritaires: environ 20 langues autochtones (aymara,
guarani, chiripá, choroti, chulupi, kaiwá, mapuche, mocoví, ona, pilagá,
puelche, quechua, tapieté, tehuelche, toba, wichí, etc.) ;
langues immigrantes (arabe, italien, galicien, catalan,
polonais, etc.)
Système politique: république fédérale formée de 23 provinces et d'un district fédéral (Buenos
Aires)
Articles constitutionnels (langue): article 75
de la
Constitution fédérale de 1994;
art. 11, 36 et 191 de la
Constitution de
Buenos Aires; art. 37 et 84 de la
Constitution du Chaco; art. 34 et 112 de la
Constitution de Chubut; art. 161 de la
Constitution de
Corrientes; art. 33 et 258 de la
Constitution d'Entre
Rios; art. 9 et 79 de la
Constitution de
Formosa; art. 50, 65 et 66 de la
Constitution de
Jujuy; art. 6 et 19 de la
Constitution de La Pampa; art. 212 de la
Constitution de Mendoza; art. 53 et 260 de la
Constitution de Neuquén; art. 42, 60 et 61 de la
Constitution de Rio
Negro; art. 15 de la
Constitution de
Salta; art. 22 de la
Constitution de
Santa Fé; Disposition complémentaire de la
Constitution de
Santiago del Estero; art. 145 et 149 de la
Constitution de Tucuman.
Lois linguistiques fédérales:
Décret créant
l'Académie argentine des
lettres
(1931);
Règlement sur la tribunaux
nationaux (1953);
Règlement sur le pouvoir judiciaire (1953);
Loi n° 14.473 sur le statut d'enseignant (1958);
Loi n° 20.305 réglementant l'exercice de la profession
de traducteurs publics (1973);
Loi n° 21.795 sur la nationalité et la citoyenneté
(1978);
Loi n° 22.285
fixant les
objectifs, les politiques et les bases à respecter par les
services de radiodiffusion (1980, abrogée);
Loi sur les marques de commerce (1981);
Loi n° 22 802 sur la loyauté commerciale (1983);
Loi n° 23.302 sur la
politique indigène et l'appui aux communautés aborigènes (1985);
Loi
n° 23.592 adoptant
des mesures pour
quiconque empêche
arbitrairement le
plein exercice des
garanties
fondamentales et des
droits reconnus dans
la Constitution
(1988);
Règlement de la Chambre des députés (1990);
Décret n° 1883/91 sur la réglementation de la
procédure administrative (1991);
Loi
fédérale n° 24.195 sur
l'éducation (1993);
Loi n° 24.240 sur la protection du consommateur (1993);
Loi n° 24.521 sur l'enseignement supérieur (1995);
Décret n° 911/96 sur la santé et la sécurité dans
l'industrie de la construction (1996);
Loi n° 25.181 approuvant l'Accord de coopération en matière
d'éducation avec la République fédérative du Brésil (1997):
Accord-cadre pour
l'enseignement des langues (1998);
Décret de nécessité et d'urgence n° 1062 du pouvoir exécutif
national (1998);
Décret 466/1999 du pouvoir exécutif national sur le
registre de la propriété foncière (1999);
Loi sur les brevets et les modèles utiles (1995);
Code contentieux administratif et fiscal de la
ville de Buenos Aires (1999);
Convention relative aux
peuples indigènes
de l’OIT (2000);
Loi organique sur la nationalité argentine (2004);
Loi 25.871 sur la politique migratoire de l'Argentine
(2004);
Loi
n° 26.206 sur l'éducation nationale
(2006);
Loi réglementant les Services de
communication audiovisuelle sur tout le territoire de la
République argentine (2009);
Loi 26.468 établissant que toutes les écoles secondaires du
système d'éducation national doivent inclure une offre de
programme d'enseignement du portugais en tant que langue
étrangère, conformément à la loi n° 25.181 (2009);
Code de commerce (2010);
Décret national n° 616/2010 réglementant la loi n° 25.871 sur la
politique migratoire argentine (2010);
Loi sur les technologies de l'information et des communications
(2014);
Code civil et commercial (2015);
Décret n° 70 modifiant la loi n° 25.871 (2017);
Règlement sur les services TIC à la clientèle (2017);
Code civil (2018);
Code de procédure pénale fédérale (2019).
Lois linguistiques provinciales
Chaco :
Loi n° 3.258 sur les communautés autochtones (1987);
Loi
n° 4.449 sur l'éducation générale (1997);
Loi n° 5905 et règlement sur la création d'un programme d'éducation
multilingue (2007);
Loi n° 6.604 déclarant les langues officielles de la province
(2010);
Loi n° 7446 sur la formation publique de gestion communautaire
autochtone interculturelle bilingue (2014).
Corrientes :
Loi n° 55.598 établissant le guarani comme langue officielle
alternative (2004);
Loi n° 6475 sur l'éducation provinciale (2018).
Formosa :
Loi intégrale sur les aborigènes, n° 426 (1984).
Mendoza :
Loi n° 6920 reconnaissant la préexistence ethnique et culturelle du
peuple huarpe milcallac (2001).
Rio Negro :
Loi n° 2287 reconnaissant l’existence du Conseil consultatif
autochtone (1988).
Salta :
Loi n° 6.373 sur la promotion et le développement des autochtones
(1986);
Loi n° 7546 sur l'éducation de la province (2008).
Santa Fé :
Loi n° 3510 reconnaissant les communautés autochtones situées dans
la province (1990);
Loi n° 11.078 sur les communautés autochtones (1993).
Santiago del Estero :
Loi n° 5.409 déclarant d'intérêt officiel la langue quechua
(1984);
Loi provinciale n° 6.876 sur l'éducation (2007);
Loi
provinciale n° 6771 (2018). |
Plan de l'article
|
La République argentine (República
Argentina) est un vaste pays (2,7 millions km²; France : 547 030 km²) d'Amérique du Sud,
qui s'étend dans la partie sud du continent, des Andes à l'océan
Atlantique. L'Argentine est un pays très étendu, il s'agit du deuxième
plus grand pays d'Amérique latine (après le Brésil) et du huitième plus grand pays du
monde. L'Argentine est limitée au nord par la Bolivie et le
Paraguay, à l'est par le Brésil, l'Uruguay et l'océan Atlantique, et à
l'ouest par le Chili (voir la carte
détaillée). Le territoire de la Terre de Feu (Tierra del
Fuego), qui comprend la moitié orientale de la grande île de la
Terre de Feu (Tierra del Fuego) et plusieurs îles contiguës.
Le gouvernement argentin revendique, depuis
plusieurs décennies, les îles Malouines (Falkland en anglais;
Malvinas en espagnol) et plusieurs îles de l'Atlantique-Sud (Géorgie
du Sud et Sandwich du Sud). Ajoutons aussi une portion de territoire de
plus d'un million de kilomètres carrés en
Antarctique.
|
1.1 Une fédération de 23 provinces
L’Argentine est une
fédération formée de
23 provinces, incluant le territoire
national «provincialisé» (territoire
national de la Terre de Feu, de l'Antarctique et des îles de l'Atlantique)
et d'une ville autonome (Buenos Aires).
Les 23 provinces et la capitale fédérale de Buenos
Aires sont dirigées par un exécutif élu pour quatre ans au suffrage
universel direct (le gouverneur et le vice-gouverneur) et des assemblées
régionales (provinciales). L'Exécutif de la fédération comprend le président qui est élu
pour quatre ans au suffrage universel direct; son mandat est renouvelable
une fois. Le candidat qui obtient au premier tour plus de 40 % des voix,
avec une marge de plus de 10 % sur son principal rival, ou 45 %, est déclaré
élu, selon l’article 98 de la Constitution nationale. Celle-ci réserve au pouvoir
central les compétences régaliennes (affaires extérieures, défense, monnaie,
crédit). L’essentiel des impôts est recouvré par le pouvoir central et
redistribué aux provinces et aux municipalités. Le pouvoir législatif est
représenté par le Congrès bicaméral, lequel est composé d’une Chambre des
députés de 257 membres, renouvelée par moitié tous les deux ans, et d’un
Sénat, renouvelé par tiers tous les deux ans, de 72 membres élus dans chaque
province (trois sièges dont un réservé au parti arrivé second à l’élection).
1.2 Les principales régions
|
On peut aussi regrouper les 23 provinces en quatre régions
principales, bien que cette distinction ne soit pas des plus courantes. Ces
quatre
régions argentines sont formellement intégrées et constituées par des
traités interprovinciaux respectifs; elles sont aussi définies comme ayant
la taille et l'échelle appropriées pour fonctionner comme une véritable
unité opérationnelle dans l'économie internationale.
Ces régions sont les suivantes:
- le
Grand Nord argentin (Norte Grande Argentino)
:
Catamarca, Chaco, Corrientes, Formosa, Jujuy, Misiones, Salta, Santiago del
Estero, Tucumán;
total de 8,2 millions d'habitants.
-
le
Centre (Centro) :
Córdoba, Entre Ríos, Santa Fé; total de 7,2 millions d'habitants.
- le
Nouveau Cuyo
(Nuevo Cuyo) : La Rioja, Mendoza, San
Juan, San Luis; total de 3,3 millions d'habitants.
- la
Patagonie (Patagonia)
:
Chubut, La Pampa, Neuquén, Río Negro, Santa Cruz,
Tierra del Fuego; total de 2,3 millions d'habitants.
À ces quatre
régions on
pourrait ajouter la province de Buenos Aires
et la Ville autonome de Buenos Aires,
qui formeraient une cinquième unité économique, bien que cela n’ait pas
encore été formellement convenu. La population totale de la province de
Buenos Aires est de 15,6
millions d'habitants. |
Buenos Aires demeure la plus grande ville du pays (plus de
trois millions d'habitants), dont l'agglomération compte d’ailleurs pour près du
tiers (15 millions) de la population totale de l’Argentine. Les autres grandes
villes sont Córdoba (pôle industriel et universitaire de 1,2 million
d'habitants), Rosario (port fluvial de 1,1 million d'habitants), La Plata
(capitale de la province de Buenos-Aires avec 580 000 habitants), Mar del Plata
(450 000) et Santa Fé (340 000).
1.3 Le nom du pays
Quant au nom donné au pays (Argentine),
il provient du latin argentum qui signifie «argent». L'origine de cette
attribution nom remonterait aux voyages effectués par les premiers explorateurs
espagnols sur le fleuve de La Plata; les survivants du naufrage d'une expédition
organisée par Juan Diaz de Solis avaient rencontré des autochtones dans la
région, lesquels leur auraient offert des objets en argent. Par la suite (vers
1524), la nouvelle au sujet de la légendaire Sierra del Plata, une montagne
riche en argent, serait parvenue en Espagne. Ce serait les Portugais qui
auraient nommé la rivière de Solis, la «rivière d'Argent» (Rio de La Plata). En
1526, les Espagnols auraient utilisé le même nom pour désigner la région. Depuis
1853, le nom officiel du pays est devenu la «République argentine».
La population argentine était estimée à 44,6 millions
d’habitants en 2018), dont presque la moitié réside dans la capitale fédérale et
la province de Buenos Aires. Parmi les nombreux groupes ethniques de ce pays, on
en compte trois à l'origine de la population actuelle:
1. les Amérindiens (ou Indiens ou autochtones) : environ 1,49 % de la
population totale;
2. les descendants d'Africains amenés comme esclaves lors de la colonisation
espagnole : environ 0,37 %;
3. les Européens, principalement méditerranéen, sur tout d'Espagne et d'Italie :
environ 97 % de la population.
Ainsi, plus de 95 % de la population est d'origine
européenne, ce qui signifie que l'Argentine se distingue des autres pays
d'Amérique latine par la faible proportion de Métis et d’Amérindiens
(généralement appelés
Indígenas) au sein de sa population. Les immigrants les plus nombreux aujourd'hui sont les
suivants: les Arabes syriens, les Italiens, les Galiciens (Espagne), les
Paraguayens, les Chiliens, les Catalans (Espagne), les Polonais, les Péruviens,
les Arméniens, les Chinois, les Allemands, les Grecs, les Japonais, les Coréens,
les Russes, les Ukrainiens, etc.
Quant aux autochtones, ils ne compteraient pas 600 000 individus, c’est-à-dire 1,5
% de la population, mais les données statistiques ne concordent pas vraiment. Elles
varient entre 2,6 millions d'individus et 600 000, voire 240 000. Le Recensement
de 2010 les estimait à 955 032 pour 2,5% de la population totale. Les
autochtones sont présents dans toutes les provinces, mais ils sont surtout
concentrés dans
14 provinces, surtout dans le nord du pays
et un peu en Patagonie: Quechua, Aymara, Guarani, Toba,
Wichi, Mapuches, Choroté, etc.
Les autochtones de l’Argentine vivent souvent au sein de petites communautés rurales ou
dans quelques villes. Beaucoup d'autochtones vivent à Buenos Aires ou dans son
agglomération.
2.1 L'espagnol
|
Du côté des langues, on estime que 91 % des Argentins
parlent l’espagnol comme langue maternelle.
La plupart des Argentins vont dire qu'ils parlent non pas l'espagnol, ni le
castillan, mais l'argentin. Il s'agit en réalité d'une variante
latino-américaine de l’espagnol. Cette variété est apparue avec les premiers
habitants de l’actuel territoire argentin; elle s'est enrichie au cours des
siècles par l’influence de langues telles que le castillan, mais aussi
l’andalou, le catalan, le galicien et d’autres langues européennes comme
l’italien, le français ou le portugais, même l’allemand. C'est pourquoi beaucoup
d'Argentins préfèrent appeler leur langue l'argentin
(«lengua argentina»)
plutôt qu'espagnol. Quant au gouvernement argentin, il préfère utiliser le
terme español dans les
textes officiels, mais le terme
castellano est également utilisé.
De plus, cet espagnol argentin présente aussi
des variantes. Selon la cartographie de María Teresa Grondona du
Consejo Nacional de Educación, il existerait cinq «dialectes
espagnols» ("dialectos españoles") en Argentine. Le terme "dialecto"
est plus ou moins approprié en français parce qu'il s'agit ici de
variantes locales de l'espagnol, ce que des linguistes appellent
là-bas "acento" ou "tonada", c'est-à-dire «accent», voire «mélodie».
Ces "varios acentos" («accents variés») ou
variantes locales se présentent de la façon suivante:
Acentos españoles en
Argentina
1. Acento norteño
2. Acento guaranítico
3. Acento cuyano
4. Acento Cordobés
5. Acento rioplatense
- Litoraleño
- Bobaerense
- Patagónico |
Variantes
espagnoles en
Argentine
1.
Variante septentrionale
2.
Variante guaranitique
3.
Variante de Cuyo
4.
Variante de Cordovan du
Centre
5.
Variante du Rio de la Plata
- sous-variante du Littoral
- sous-variante de Buenos Aires
-
sous-variante
de Patagonie
|
(1)
La
variante septentrionale
(acento norteño)
parlée dans le nord-ouest argentin est
influencée par la langue quechua cuzco employée par les autochtones
qui occupaient ces terres ainsi qu'en Bolivie;
les provinces concernée sont Jujuy, Salta, Catamarca,
Tucumán, La Rioja, Santiago de Estero et San Juan.
|
(2)
La
variante guaranitique (acento
guaranítico), influencée par la langue guaranie, est
principalement utilisée dans le nord-est de l'Argentine, où se
trouvent les provinces du Chaco, de Formosa, de Misiones, de
Corrientes.
(3) La variante
de Cuyo (acento cuyano)
est celle qui est employée dans la région de Cuyo, composée
traditionnellement des provinces de Mendoza, de San Juan et de San Luis.
C'est une variante influencée par l'espagnol chilien en raison de sa
proximité avec le Chili; elle est parlée aujourd'hui dans les provinces de
Mendoza, de San Juan et, dans une moindre mesure, dans les provinces de La
Pampa, de La Rioja, de Neuquén et de San Luis.
(4) La variante
de Cordoba
(acento Cordobés)
est caractéristique du parler espagnol de la ville de Cordoba (Cordoue), la
capitale de la province de Cordoba, ainsi que de la province de San Luis.
Cette variante compte de réelles traits distinctifs par rapport aux
provinces qui entourent celle de Cordoba qu'elle mérite une catégorisation
particulière. Les linguistes argentins associent cette variante à des
influences andalouses, basques et chiliennes, sans oublier celle des Comechingón, un peuple amérindien qui habitait cette région avant l'arrivée
des Espagnols.
(5) La
variante du
Rio de la Plata (acento rioplatense)
est de beaucoup la plus
importante en raison de la grande influence des médias électroniques et
écrits à portée nationale, véhiculés par la ville autonome de Buenos Aires.
Cette variante espagnole est fragmentée par trois sous-variantes: Littoral,
Buenos Aires et Patagonie. Celles-ci sont utilisées, outre la province de
Buenos Aires, dans les provinces de Santa Fé, de La Pampa, de Rio
Negro, de
Neuquén,
de
Chubut et de Santa Cruz.
Toutes ces variantes de l'espagnol argentin n'empêchent
pas l'intercompréhension, mais elles se distinguent notamment par des
régionalismes phonétiques, lexicaux et parfois grammaticaux. Elles ont pour
effet de situer géographiquement tout locuteur de l'espagnol argentin.
Il existe aussi des parlers mixtes associés plus ou moins
à la langue espagnole:
- le
portuñol : c'est un pidgin parlé dans les régions
frontalières du Brésil, formé d'espagnol et de portugais;
- le
lunfardo : c'est une forme dialectale née à Buenos Aires
et fortement influencée par les langues des immigrants, notamment par
les parlers provenant des différentes régions de l'Italie, mais
également du portugais, du galicien, du français, de l'anglais et du
yiddish.
Il faudrait aussi mentionner des variétés dialectales de
l'espagnol parlées par certaines communautés indigènes, notamment
dans le Nord-Ouest (provinces de
Salta, de Jujuy, de Catamarca, de La Rioja et de San Juan). En général, il
s'agit d'un espagnol fortement influencé par des langues indigènes
telles que l'aymara et le quechua.
Dans la province de
La Pampa vivent quelque 2000 colons
mennonites, ces immigrants germanophones arrivés depuis quelques
décennies dans le pays. Ce sont les descendants de protestants réformés radicaux
hollandais et suisses formés au XVIe
siècle par Menno Simons (1496-1561), d’où le nom de mennonites. Les mennonites
vivent complètement isolés des Argentins et exploitent des fermes collectives.
Vivant dans de petites colonies agricoles, ils se caractérisent par leurs
vêtements datant du XIXe
siècle et l’utilisation de leur langue héritée du bas-allemand: le
Plautdietsch
(Plattdeutsch en allemand) fortement teinté d'influences néerlandaises et
flamandes.
2.2 Les langues autochtones
On estime que la population existante sur le territoire argentin actuel à
l'arrivée des Espagnols oscillait entre 300 000 et 500 000 personnes. Parmi
celles-ci, entre 45% et 90% appartenaient à des sociétés agricoles du
Nord-Est. Vers 1600, cette population s'était réduite considérablement, en
baisse d'environ 40%. En 1810, la population totale de l'actuelle Argentine
était d'environ 500 000 personnes, presque totalement composée
d'Amérindiens, d'Afro-Américains et de Métis, les Européens demeurant
nettement minoritaires. Toutefois, durant les deux siècles qui suivirent,
les autochtones et les Métis amérindiens, principalement les femmes,
participèrent à un grand processus de métissage avec les immigrants
majoritairement masculins et européens, surtout des Espagnols et des
Italiens. Tout ce brassage de populations a eu pour effet de minoriser les
premiers habitants du pays. Aujourd'hui, les Argentins d'origine européenne
constituent 97 % de la population, ce qui signifie que les autochtones
n'atteindraient guère que 1,5 %, soit moins de 600 000
individus. Cependant, les statistiques concernant les autochtones
sont contradictoires, car le Recensement de 2010 en dénombre plus de 900 000.
- Le Recensement national de 2010
Le Recensement national de la population, des ménages et
du logement de 2010 (Censo Nacional de Población, Hogares y Viviendas
2010) avance le chiffre de 955 032 pour une population totale de 37,2
millions d'habitants, soit 2,5 % de l'ensemble. Les résultats par province (et pour
la ville de
Buenos Aires) sont les suivants pour une population de 37,2 millions de
personnes et 2,5 % d'autochtones.
|
Province |
Population (2010) |
Autochtones |
Pourcentage |
Buenos Aires |
15 625 084 |
299 311 |
1,9% |
Salta |
1 214 441 |
79 204 |
6,5% |
Jujuy |
673 307 |
52 545 |
7,8% |
Córdoba |
3 308 876 |
51 142 |
1,5% |
Santa Fé |
3 194 537 |
48 265 |
1,5% |
Río Negro |
638 645 |
45 375 |
7,2% |
Neuquén |
585 126 |
43 357 |
7,4% |
Chubut |
509 108 |
43 279 |
8,5% |
Chaco |
1 055 259 |
41 304 |
3,9% |
Mendoza |
1 738 929 |
41 026 |
2,3% |
Formosa |
530 162 |
32 216 |
6,0% |
Tucumán |
1 448 188 |
19 317 |
1,3% |
La Pampa |
318 951 |
14 086 |
4,4% |
Entre Ríos |
1 235 994 |
13 153 |
1,0% |
Misiones |
1 101 593 |
13 006 |
1,1% |
Santiago del Estero |
874 006 |
11 508 |
1,3% |
Santa Cruz |
273 964 |
9 552 |
3,4% |
San Luis |
432 310 |
7 994 |
1,8% |
San Juan |
681 055 |
7 962 |
1,1% |
Catamarca |
367 828 |
6 927 |
1,8% |
Corrientes |
992 595 |
5 129 |
0,5% |
La Rioja |
333 642 |
3 935 |
1,1% |
Tierra des Fuego |
127 205 |
3 563 |
2,8% |
Ville de Buenos Aires |
3 100 000 |
61 876 |
1,9% |
Total |
37 260 805 |
955 032 |
2,5 % |
|
|
Peuple autochtone |
Nombre |
% |
1
2
3
4
5 |
Mapuche
Toba
Guarani
Diaguita
Kolla |
205 009
126 967
105 907
67 410
65 066 |
21,4%
13,2 %
11,0 %
7,0 %
6,8 % |
6
7
8
9
10 |
Quechua
Wichi
Comechingon
Huarpé
Tehuelche |
55 493
50 419
34 546
34 279
27 813 |
5,8 %
5,2 %
3,6 %
3,6 %
2,9 % |
11
12
13
14
15 |
Mocovi
Pampa
Aymara
Ava-Guarani
Rankulche |
22 439
22 020
20 822
17 899
14 860 |
2,3 %
2,3 %
2,1 %
1,8 %
1,5 % |
16
17
18
19
20 |
Charrua
Atacama
Guarani mbya
Omaguaca
Pilaga |
14 649
13 936
7 379
6 873
5 137 |
1,5 %
1,4 %
0,7 %
0,7 %
0,5 % |
21
22
23
24
25 |
Tonocoté
Lulé
Tupi Guarani
Querandi
Chané |
4
853
3 721
3 715
3 658
3 034 |
0,5 %
0,3 %
0,3 %
0,3 %
0,3 % |
26
27
28
29
30 |
Sanaviron
Ona
Choroté
Maimara
Chulupi |
2
871
2 761
2 270
1 899
1 100 |
0,3 %
0,3 %
0,2 %
0,1 %
0,1 % |
31
32
- |
Vilela
Tapieté
Autres |
519
407
5 301 |
0,05 %
0,04 %
0,5 % |
|
Source: INDEC. Censo Nacional de Población,
Hogares y Viviendas 2010. |
955 032 |
100 % |
|
La province de Buenos Aires compte 186 640 personnes
réparties dans les 24 districts du Grand Buenos Aires, dont 112 671
ailleurs à
l'intérieur de la province. Les provinces dans lesquelles résident le plus
d'autochtones sont les suivantes: Buenos Aires (± 300 000),
Salta (± 80 000),
Jujuy (52 000), Cordoba (51 000), Santa Fé (48 000), Rio Negro (45 000),
Chubut (43 000), Neuquén (43 000), Chaco (41 000) et Mendoza (41
000). La province et la ville de Buenos Aires ne constituent pas
vraiment une région ancestrale pour les autochtones, mais une
région d'immigration. La plupart des autochtones sont concentrés
dans les provinces du Nord (Jujuy, Salta, Chaco, Santa Fé et
Cordoba) et dans les provinces du Centre (Mendoza, Neuquén, Rio
Negro et Chubut), bien qu'ils soient présents dans toutes les
provinces.
D'après le tableau de gauche (Censo
Nacional de Población, Hogares y Viviendas 2010),
les Mapuches constituent l'ethnie la plus importante en nombre
(205 000), ce qui représente 21,4% de tous les autochtones. Ils
sont suivis des Toba (127 000 ou 13,2 %), des Guarani (106 000
ou 11%), des Diaguita (67 000 ou 7%), des Kolla (65 000 ou 6,8%), des Quechua (55 000 ou 5,8%) et des Wichi (50 000 ou 5,2%).
D'autres peuples comptent beaucoup moins de membres: les
Comechingon (34 000), les Huarpé (34 000), les Tehuelché (27
000), les Mocovi (22 000), les Pampa (22 000), les Aymara (20
000), les Ava-Guarani (17 000), les Rankulche (14 000), les
Charrua (14 000), les Atacama (13 000), les Guarani mbya (7000),
les Omaguaca (6000),
et
les
Pilaga (5000).
Il existe aussi de plus petits peuples tels
que les Tonocoté, les Lulé, les Tupi Guarani, les
Querandi, les Chané, les Sanaviron, les Ona, les Choroté, les
Maimara et les Chulupi.
Les Vilela (519) et les Tapiété (407) sont en voie d'extinction.
De
plus, il faut tenir compte des langues parlées par ces peuples. Cela signifie que le nombre des membres d'une
nation peut être inférieur au nombre des locuteurs d'une langue
ancestrale. Cela signifie que le nombre de 955 032 ne correspond
pas à celui des locuteurs de ces langues.
Enfin, le fait qu'un peuple ne parle plus activement sa
langue aujourd'hui ne le rend pas moins autochtone, car si la langue est
importante pour l'identité d'un peuple, ce n'est pas la seule
caractéristique de l'identité ethnique. |
- Les données coordonnées de
l'Unicef
Selon les données coordonnées de l'Unicef
(2013), du Recensement de 2010 et
de l'ECPI (Encuesta Complementaria de Pueblos
Indígenas 2004-2005 : «Enquête complémentaire auprès des
peuples indigènes de 2004-2005»), environ
600
000 personnes appartiennent à 36
peuples autochtones et parlent environ
15 langues autochtones reconnues en Argentine.
Cette étude de l'ECPI a l'avantage
de distinguer l'ascendance
autochtone et l'emploi des langues.
Il faut comprendre que le nombre d'autochtones
(entre 600 000 et 955 000) et le nombre
de locuteurs des langues autochtones (environ 240 000) ne correspondent pas.
Le tableau qui
suit présente les langues parlées
par province en fonction des données
de l'INDEC-ECPI
2004-2005, de l'Atlas
sociolingüístico de
Pueblos Indígenas en
América Latina
et de l'UNICEF 13/02/2013:
|
Langue |
Famille
linguistique |
Province
(localisation) |
Population
(5 ans et plus) |
Nombre de locuteurs
(5 ans et plus) |
|
|
|
|
|
Langue maternelle |
Comprendre la langue |
1 |
Aymara |
aymara |
Salta, Jujuy (+ Buenos Aires) |
4 104 |
1 707 (Source: UNICEF) |
2 |
Chané |
tupi-guarani |
Salta |
3 867 |
1 099 |
1 974 |
3 |
Choroté |
mataco-guaicuru |
Salta |
2 217 |
1 678 |
1 711 |
4 |
Chulupi |
mataco-guaicuru |
Salta y Formosa |
487 |
195 |
266 |
5 |
Guarani correntino |
tupi-guarani |
Corrientes, Entre Rios,
Misiones (+ Buenos Aires) |
2 355 |
2 839 |
8 178 |
6 |
Mapuche
(mapudungun) |
araucan |
Chubut, Neuquén, Rio Negro, Santa Cruz, Tierra del Fuego,
La Pampa (+ Buenos Aires) |
103 420 |
3 719 |
17 897 |
7 |
Guarani mbya |
tupi-guarani |
Misiones |
7 045 |
2 964 |
3 908 |
8 |
Mocovi |
mataco-guaicuru |
Chaco et Santa Fé |
13 946 |
2 530 |
3 752 |
9 |
Ava-guarani |
tupi-guarani |
Jujuy, Salta, Corrientes, Entre Rios, Misiones
(+ Buenos Aires) |
18 975 |
2 716 |
8 943 |
10 |
Pilaga |
mataco-guaicuru |
Formosa |
3 978 |
3 490 |
3 512 |
11 |
Toba (qom) |
mataco-guaicuru |
Chaco,
Formosa, Santa Fé (+ Buenos Aires) |
60 267 |
27 847 |
34 949 |
12 |
Quechua |
quechua |
Salta, Jujuy, Santiago del Estero
(+ Buenos Aires) |
6 739 |
2 001 (Source: UNICEF) |
13 |
Tapiété |
tupi-guarani |
Salta |
427 |
161 |
282 |
14 |
Vilela |
lule-vilela |
En voie de
reconnaissance |
ECPI 2004-5 |
15 |
Wichi |
mataco-guaicuru |
Chaco, Formosa
et Salta |
34 240 |
27 974 |
29 066 |
|
Total |
|
Source : INDEC-ECPI
2004-2005; Atlas
sociolingüístico de
Pueblos Indígenas en
América Latina,
UNICEF, 13/02/2013 |
243 391 |
79 018 |
114 398 |
La population totale
de ces 15 peuples (voir
le tableau précédent)
serait de 243 391
personnes. De ce nombre,
seuls 32,4% des
locuteurs s'expriment
encore dans leur langue
ancestrale et
l'utilisent comme langue
maternelle, soit près de
80 000 locuteurs. Par
exemple, parmi les 103
420 Mapuches, seulement
3719 ont conservé leur
langue maternelle, soit
3,5 %. Pour les Mocovi,
ce sont 18% (2530) des
13 946 individus qui ont
conservé leur langue;
pour les Ava-Guarani, ce
sont 14,3 % sur les 18
975.
|
D'autres peuples
s'en tirent mieux: les
Guarani de Corrientes
(2355 > 2839), les
Pilaga (3978 > 3490),
les Wichi (34 240 > 27
974). Les langues de ces
peuples
semblent
bénéficier de la plus
grande vitalité.
Bien que les
registres de l'Unesco
indiquent que près de 80 000
locuteurs peuvent
s'exprimer dans une
langue autochtone, les linguistes de l'Académie Runa
Simi croient qu'il y aurait au moins 450 000 locuteurs, résidant dans les
provinces de Santiago del Estero, de Salta, de Jujuy et de Buenos Aires. À ce nombre il convient d'ajouter le 1,4 million de Boliviens qui vivent en Argentine aujourd'hui et qui parlent le quechua.
Les langues les plus vulnérables sont l'aymara,
le chané, le choroté, le
chulupi, le tapiété et
le vilela. D'autres
langues sont considérés
comme éteintes: le kolla,
le huarpé, le diaguita,
le tonocoté, le
rankkulche, le gününa-këna
(parfois appelé puelché), le tehuelché,
le kunza (atacama) et le selk'nam.
Les locuteurs de ces
langues utilisent
désormais l'espagnol
comme langue maternelle.
La carte
de gauche illustre la
localisation des
locuteurs des langues
autochtones en
Argentine. Il est rare
qu'une ou plusieurs
langues autochtones
soient parlées sur tout
le territoire d'une
province. À l'exception
des provinces de Jujuy,
de Salta, de Chaco, de
Formosa et de Misiones,
toutes les autres
provinces ne comptent
qu'un tout petit nombre
de locuteurs de ces
langues. Par contre, les
autochtones eux-mêmes
sont présents dans
toutes les provinces.
Langue |
Nombre
de provinces |
Concentration dans les provinces |
Guarani |
6 |
Jujuy, Salta, Corrientes, Formosa, Entre Rios,
Misiones et Santa Fé |
Mapuche |
6 |
La Pampa, Chubut, Neuquen, Rio Negro, Santa
Cruz, Tierra del Fuego |
Toba |
3 |
Chaco,
Formosa et Santa Fé |
Wichi |
3 |
Chaco, Formosa et Santa Fé |
Tehuelche |
2 |
Chubut et Santa Cruz |
Mocovi |
2 |
Sante Fe et Chaco |
Aymara |
1 |
Salta |
Pilaga |
1 |
Formosa |
Quechua |
1 |
Santiago del Estero |
Charoté |
1 |
Salta |
|
La plus grande concentration de peuples
autochtones du pays se trouve dans la région du Nord-Ouest, soit les provinces de
Jujuy, de Salta, de Formosa, de Chaco, de
Santiago del Estero et de Misiones. Encore aujourd'hui, de vastes
régions du pays sont principalement peuplées de communautés autochtones qui
ont survécu au génocide de la conquête et, plus tard, à celui qui a joué le
rôle principal des créoles argentins au XIXe
siècle. Les touristes qui se promènent dans les quartiers de Recoleta ou de
Palerme à Buenos Aires peuvent conclure que l’Argentine est un morceau de
l’Europe égaré sur la carte et que les autochtones et les Métis qui
travaillent dans les épiceries du quartier viennent de Bolivie ou du
Paraguay. Cependant, à quelques kilomètres de là, les bidonvilles abritent
une population autochtone et métisse qui, bien qu’elle provienne en grande
partie de pays voisins, est également originaire de cette autre Argentine
qui s’étend au-delà de Buenos Aires: celle qui, au nord du pays, les peuples kolla et qom, ainsi que les Mapuches au sud, comptent parmi les peuples
ancestraux.
Il faut aussi considérer que la
plupart des langues sont fragmentées en plusieurs variantes
dialectales et, par conséquent, elles ne sont guère uniformisées. Plusieurs autres langues ne
sont parlée que par quelques centaines de locuteurs, voire par moins d’une
centaine, et elles sont généralement en voie d’extinction. Des 23 provinces, 12
ont adopté des dispositions concernant la protection des identités
autochtones. Pour les langues, c'est autre chose!
2.2 La population
immigrante
L'Argentine compte beaucoup d'immigrants.
Dans l'ordre, les groupes les plus important sont les suivants:
Pays d'origine |
Ethnie |
Nombre (2018) |
Langue |
Syrie
Italie
Espagne
Paraguay
Espagne |
Arabe
Italien
Galicien
Guarani
Espagnol |
1 465 000
1 116 000
752 000
593 000
586 000 |
arabe syrien
italien
galicien
guarani
espagnol |
Chili
Espagne
Pologne
Pérou
Arménie
Uruguay |
Chilien
Catalan
Polonais
Péruvien
Arménien
Uruguayen |
206 000
198 000
198 000
169 000
149 000
124 000 |
espagnol
catalan
polonais
espagnol
arménien
espagnol |
Chinois
Europe de l'Est
Brésil
Allemagne
Grèce
Japon
Corée
Russie
Ukraine |
Chinois
Rom/Valaque
Brésilien
Allemand
Grec
Japonais
Coréen
Russe
Ukrainien |
76 000
59 000
43 000
42 000
41 000
38 000
32 000
31 000
31 000 |
chinois
mandarin et autre
romani
portugais
allemand
grec
japonais
coréen
russe
ukrainien |
France
Roumanie
Cap-Vert
Portugal
Slovénie
Grande-Bretagne
Slovaquie
République tchèque
Serbie
Croatie
Biélorussie
Laos |
Français
Roumain
Capverdien
Portugais
Slovène
Britanniques
Slovaque
Tchèque
Serbe
Croate
Biélorusse
Laotien |
16 000
16 000
15 000
15 000
12 000
9 400
9 100
8 000
6 400
4 200
3 900
2 000 |
français
roumain
créole capverdien
portugais
slovène
anglais
slovaque
tchèque
serbe
croate
biélorusse
lao |
Selon les données publiées par l'ONU pour
l'Argentine, on comptait 2 164 524 immigrants en 2018, soit 4,9 % de la
population du pays. L'immigration des femmes est légèrement supérieure à
celle des hommes, avec 1,1 million de femmes (soit 53,9% de tous les
immigrants), contre 996 316 hommes, soit 46,0%. En consultant le tableau
précédent, nous pouvons constater l'omniprésence des langues européennes:
italien, galicien, espagnol, catalan, polonais, portugais, allemand, grec,
russe, ukrainien, etc. Ensuite, ce sont les langues asiatiques telles que
l'arabe, le chinois, le coréen et le japonais. Il reste une langue
amérindienne avec le guarani.
La seule province de Buenos Aires
accueille 51,0 % de tous les immigrants, dont 28% pour la ville de Buenos
Aires (Ciudad de Buenos Aires). Les autres provinces sont
Mendoza (4,3%),
Santa Fé (3,5),
Cordoba (3,4%),
Rio Negro (1,3%),
San Juan (1,2% et
Chubut (1,2%).
En Argentine, la liberté de culte est garantie par
l’article 14 de la Constitution nationale, bien que l’État reconnaisse à l’Église
catholique un caractère prééminent doté d’un statut juridique différencié à
l’égard des autres églises et des confessions. Selon la Constitution (article 2),
l'État doit soutenir l'Église catholique. Ce régime différencié n'implique
toutefois pas que le catholicisme soit érigé en statut de religion officielle de
la République. Le Saint-Siège et l'Argentine ont signé un concordat régissant
les relations entre l'État et l'Église catholique.
En plus du catholicisme (66% dans les faits), il existe en Argentine des adeptes
de religions et de croyances diverses. Les églises protestantes
(presbytérianisme, méthodisme, baptiste, pentecôtiste, etc.) et d’autres
confessions chrétiennes (total de 10 %) prédominent, ainsi que d’autres
confessions comme l'Église de Jésus-Christ des Saints-des-Derniers-Jours,
l'Église adventiste du septième jour et les Témoins de Jéhovah. Les autres
religions de grande importance dans le pays sont le judaïsme (2%), l'islam
(1%), les religions afro-américaines et le bouddhisme.
De plus, l’Argentine est l’un des pays de la région qui
compte une importante population non religieuse, c’est-à-dire qu'elle n'adhère à
aucune religion ou à aucune conviction en particulier, parmi lesquelles se distinguent
des athées, des agnostiques et des humanistes, pour un total d'environ 20%.
Aujourd’hui,
même si, officiellement, 90 % des Argentins sont catholiques en principe, moins
de 20 % fréquentent régulièrement à l’église. La plupart y vont uniquement pour les
cérémonies de mariages, les funérailles ou les jours de fêtes.
Dernière mise à
jour:
03 janv. 2024
L'Argentine