Nouvelle-Calédonie: Situation géographique

L'île principale, la Grande Terre, couvre une superficie de 16 890 km² et s’étend sur une longueur de 400 km et une largeur de 50 km. Surnommée aussi «le Caillou» par les Néo-Calédoniens, la Grande Terre est une île montagneuse dont le sous-sol recèle de nombreux minerais, notamment le nickel, qui assurent une bonne partie des revenus de la Nouvelle-Calédonie.

La Grande Terre se prolonge par plusieurs groupes de petites îles isolées telles les îles Loyauté à 100 km à l'est (2200 km² pour les quatre îles: Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré), ainsi que l'archipel de Bélep au nord (220 km²) et l'île des Pins au sud (voir la carte). La Nouvelle-Calédonie compte aussi un grand nombre d’îlots inhabités: Chesterfield, Walpole, Surprise, Huon, Matthew, Fearn, Hunter, Beautemps-Beaupré, etc.

3 L’organisation du territoire en trois provinces

L' organisation actuelle du territoire de la Nouvelle-Calédonie relève de la loi no 88.1028 du 9 novembre 1988, date à laquelle ont été signés les accords de Matignon. Au point de vue politique, la Nouvelle-Calédonie est divisée en trois provinces administrées par des assemblées élues au suffrage universel. Le Congrès du territoire forme l'union des trois assemblées provinciales. Les trois provinces sont les suivantes:

Le territoire de la commune de Poya est, quant à lui, réparti entre la province Nord et la province Sud par décret du Conseil d'État. Les limites des provinces peuvent être modifiées sur proposition du Congrès du territoire et après avis des assemblées de provinces et des conseils municipaux intéressés, et du Sénat coutumier. Les trois provinces ont le statut de «Collectivités territoriales de la République».

4 Les aires coutumières

En Nouvelle-Calédonie, l'aire coutumière est une subdivision particulière et parallèle aux subdivisions administratives, créée lors des Accords de Matignon de 1988. Ces subdivisions regroupent des Kanaks de statut civil individuel ne relevant pas du droit commun; ces individus ont juridiction pour les affaires de droit privé liées à ce statut, notamment les terres coutumières et les questions relatives aux langues et à la culture kanakes.

Les huit aires coutumières sont les suivantes:

- Hoot ma Waap : située au nord de la Grande-Terre et aux îles Belep, cette aire coutumière comprend huit communes (Belep, Hienghène, Kaala-Gomen, Koumac, Ouégoa, Pouébo, Poum et Voh) et onze langues (et dialectes kanaks), mais aucune n'atteint les 2000 locuteurs.

- Paici-Camuki : située au sud de l'aire précédente, cette aire compte cinq communes (Koné, Poindimié, Ponérihouen, Pouembout et Touho) et deux langues importantes: le paicî et le cèmuhî (ou camuki).

- Ajië-Aro : aire coutumière située au centre de la Grande-Terre, à cheval sur la province Nord et la province Sud; elle comte trois communes (Bourail, Houaïlou et Moindou) et plusieurs langues (ajië, arhâ, arhö, orowe, neku, sîchë, etc.), mais aucune n'atteint les 600 locuteurs, sauf l'ajië de Houaïlou (4000 locuteurs).

- Xaracuu : aire s'étendant essentiellement sur plusieurs communes de la province Sud (Boulouparis, Canala, Farino, Kouaoua, La Foa, Sarraméa et Thio) et trois langues (xârâcùù, tîrî et xârâgùrè).

- Djubéa-Kaponé : située à l'extrémité sud de la Grande-Terre et à l'île des Pins, cette aire coutumière comprend les communes de Nouméa, ainsi que celles de Dumbéa, de Païta, du Mont-Dore, de Yaté et de l'île des Pins. Les langues kanak sont les suivantes: le nââ drubéa et le nââ numèè.

- Iaai : aire coutumière de l'île d'Ouvéa, elle porte le nom de la langue iaai parlée par un peu plus de 1500 locuteurs; le faga uvea est une langue polynésienne encore employée dans l'île par quelque 1000 locuteurs. La ville de Fayaoué est le centre administratif de l'île d'Ouvéa.

Chaque aire coutumière est représentée par un Conseil coutumier consultatif, dont les membres sont désignés selon des règles propres à chaque aire. En fait, l'État français reconnaît aux Kanaks un statut civil particulier, dérogatoire aux règles du Code civil, applicable aux membres des populations autochtones qui ne souhaitaient pas accéder au statut civil de droit commun ou qui ne réunissaient pas les conditions suffisantes pour y postuler. Ainsi, en Nouvelle-Calédonie coexistent trois statuts civils : le statut civil de droit commun, le statut civil particulier et le statut civil coutumier, qui s’applique aux Kanaks. Le fondement de cette différenciation de statut a pour objectif de prendre en compte les règles coutumières qui régissent la société kanake.

(1) Situation géographique	(2) Données démolinguistiques	(3) Données historiques
(4) Les fluctuations politiques	(5) La politique linguistique	(6) Bibliographie

Nouvelle-Calédonie

(1) Situation géographique

1 Situation géographique

2 La Grande Terre et les autres îles

3 L’organisation du territoire en trois provinces

4 Les aires coutumières

Dernière mise à jour: 28 déc. 2023


Province Nord	Province Sud	Province des Îles-Loyauté

	1) La province Nord de la Grande-Terre et l’archipel des Belep) comprenant les territoires des 17 communes: Poya (partie nord), Pouembout, Koné, Voh, Kaala-Gomen, Koumac, Poum, Îles-Belep, Ouégoa, Pouébo, Hienghène, Touho, Poindimié, Ponérihouen, Houaïlou, Kouaoua et Canala. Avec ses 47 766 habitants, la province Nord, compte pour 17,9 % de la population néo-calédonienne. Koné est le chef-lieu de la province.
	2) La province Sud de la Grande-Terre et l’île des Pins) comprenant les territoires de 14 communes: Thio, Yaté, Île-des-Pins, Mont-Dore, Nouméa, Dumbéa, Païta, Boulouparis, La Foa, Sarraméa, Farino, Moindou, Bourail et Poya (partie sud). La province Sud est la plus peuplée (194 560 habitants), et elle compte pour 73,2 % de la population totale. Le chef-lieu de la province est La Foa.
	3) À l’est, la province des Îles-Loyauté est composée de trois îles principales, Maré, Lifou, Ouvéa, et d'une île de taille plus réduite, Tiga. La province des Îles-Loyauté n’abrite que 8,7 % des Néo-Calédoniens (23 300 habitants). Le chef-lieu des Îles-Loyauté est Lifou (Wé).