Finlande2) Données démolinguistiques |
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République de Finlande |
La Finlande compte deux groupes linguistiques principaux: les finnophones (ou fennophones), qui parlent le finnois, et les suédophones qui parlent le suédois. Les finnophones et les suédophones sont tous des Finlandais, mais les premiers sont des Finlandais finnois (ou finnophones), alors que les seconds sont des Finlandais suédophones, mais ce ne sont pas des Suédois. Si le terme «Finnois/Finnoise» ne cause pas de problème d'identification, ce n'est pas le cas de «Suédois/Suédoise», car les Suédois vivent normalement en Suède, mais il en existe aussi en Finlande et ailleurs dans le monde, d'où les appellations «finnophones» et «suédophones». On peut évidemment opposer les Suédois de Suède aux Suédois de Finlande, voire les Finnois de Suède aux Finnois de Finlande, alors qu'il est plus simple de distinguer les finnophones des suédophones sans faire référence aux pays.
1.1 Les anciennes provinces
Le pays comptait en 2008 quelque 5,1 millions d’habitants appelés Finlandais. La plus grande partie de la population résidait dans deux provinces: la Finlande méridionale (40,3 %) et la Finlande occidentale (35,4 %), soit le sud du pays.
Province (en français) |
En finnois | En suédois | Population (2008) | Pourcentage | Superficie |
Finlande méridionale | Etelä-Suomen lääni | Södra Finlands län | 2 095 416 | 40,3 % | 34 378 km² |
Finlande occidentale | Länsi-Suomen lääni | Västra Finlands län | 1 839 581 | 35,4 % | 74 185 km² |
Finlande orientale | Itä-Suomen lääni | Östra Finlands län | 588 106 | 11,3 % | 48 726 km² |
Laponie | Lapin lääni | Lapplands län | 187 777 | 3,6 % | 98 946 km² |
Oulou | Oulun lääni | Uleåborgs län | 456 000 | 8,7 % | 57 000 km² |
Åland | Ahvenanmaa | Åland | 26 257 | 0,5 % |
6 784 km² |
Total (2008) | 5 193 137 | 100 % |
1.2 Les régions finlandaises
Cependant, une réforme territoriale a eu lieu en 2009, laquelle a entraîné la disparition des provinces en date du 1er janvier 2010. Seule subsiste maintenant l'entité des 19 «régions» qui constituent des regroupements des 309 municipalités. Les régions numériquement les plus importantes sont l'Usimaa, la Pirkanmaa, la Finlande du Sud-Ouest et l'Ostrobotnie du Nord.
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1.3 Les communautés ethniques
En 2021, la répartition des habitants de la Finlande se présentait comme suit, avec deux groupes linguistiques plus importants::
En 2021, la population de la Finlande était composée majoritairement de locuteurs parlant le finnois (88,3 %). Les suédophones sont donc numériquement minoritaires avec seulement 4,9 % de la population. Juridiquement parlant, le suédois en Finlande n'est pas considéré comme une langue minoritaire, mais comme une langue co-officielle avec le finnois; l'État finlandais est officiellement bilingue, mais la population de langue suédoise est simplement plus réduite. En Finlande, les minorités nationales (abstraction des minorités immigrantes) parlent principalement le same ou lapon (0,04 %), le romani (0,2 %) le russe (0,5 %), bien qu'il y en ait d'autres.
Population | % | 1900 | 1950 | 1990 | 1997 | 1998 | 1999 | 2000 | 2001 | 2004 |
2016 |
2021 |
(en million) |
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Total | 2 656 | 4 030 | 4 998 | 5 147 | 5 160 | 5 171 | 5 181 | 5 195 | 5 206 | 5 503 | 5 460 | |
Langue | ||||||||||||
Finnois | % | 86,75 | 91,10 | 93,53 | 92,74 | 92,61 | 92,50 | 92,42 | 92,27 | 92,14 | 88,27 | 88,3 |
Suédois | % | 12,89 | 8,64 | 5,94 | 5,71 | 5,68 | 5,66 | 5,63 | 5,60 | 5,58 | 5,26 | 4,9 |
Same | % | 0,06 | 0,06 | 0,03 | 0,03 | 0,03 | 0,03 | 0,03 | 0,03 | 0,03 | 0,04 | 0,04 |
Russe | % | 0,29 | 0,12 | 0,08 | 0,40 | 0,45 | 0,50 | 0,54 | 0,60 | 0,64 | 1,37 | 0,5 |
Autres | % | 0,01 | 0,08 | 0,42 | 1,13 | 1,22 | 1,32 | 1,37 | 1,50 | 1,61 | 5,06 | 6,2 |
Les trois religions principales sont le luthéranisme (83 %), l’islam (2 %) et le christianisme orthodoxe (1,1 %). Par ailleurs, environ 13 % des habitants n'auraient pas d'affiliation religieuse particulière.
Le nom de «finnois» (en finnois: suomi) vient du mot suédois ou norvégien finn (le mot étant identique dans les deux langues) qui désignait à l'origine les Lapons; l'origine suédoise du mot semble plus probable, puisque les suédophones finlandais ont eu davantage de contact avec les finnophones que les Norvégiens. Depuis quelques années, le terme Lapon, est lui-même remplacé par celui préconisé de la part de la minorité autochtone: sábme, sami ou same, sinon sâme. La communauté same considère que le mot Lapon revêt une connotation méprisante et étrangère et se qualifie elle-même de Same. C'est le terme utilisé dans le cadre de cet article.
2.1 Une langue finno-ougrienne
Le finnois est une langue non indo-européenne appartenant à la famille ouralienne dont font partie aussi le same (ou lapon), l’estonien, le hongrois, le carélien, le morvde, etc.
La langue finnoise se serait répandue jusqu'en Finlande à partir de la Russie centrale, probablement même depuis l'époque glaciaire il y a 9000 ans. Traditionnellement, les linguistes admettaient que le berceau des Finnois devait se situer à l'ouest de l'Oural. C'est depuis cette région que les anciens Finnois auraient migré jusqu'en Finlande. Cependant, à leur arrivée en Finlande, ceux-ci ne parlaient pas une seule et même langue finnoise: ils parlaient plutôt l'une des nombreuses variétés proto-finnoises, qui donneront naissance finnois, au lapon, au carélien, au ludien, à l'estonien, à l'ingrien, etc. |
2.2 Les variétés dialectales finnoises
Le finnois est parlé en de nombreuses variantes dialectales. On distingue fondamentalement deux variétés distinctes: les variétés occidentales et les variétés orientales. Toutes ces variétés finnoises sont mutuellement intelligibles et elles se distinguent les unes des autres par certains changements mineurs de voyelles, de diphtongues et de rythme. Pour la plupart d'entre elles, ces variétés fonctionnent avec la même phonologie, la même grammaire et un vocabulaire quasi identique. Évidemment, il existe des caractéristiques particulières de sons ou de constructions grammaticales propres à chacune des variétés dialectales. Il incombe à l'Institut de recherche finlandais pour les langues de fixer les normes du finnois standard et de proposer des recommandations en ce sens.
1) Variétés occidentales
2) Variétés orientales Chacun des ces groupes de variétés compte parfois de nombreux sous-variétés. Ainsi, le slavo (slavonien) en compte une dizaine: les variétés de la Slavonie du Nord, de la Slavonie du Sud, de la Savonlinna, de la Carélie du Nord, de la Kainuu-Koillismaa, de la Finlande-Centrale, de la Päijät-Häme, de la Keuruu–Evijärvi et, en Suède, les variantes du Värmland. De plus, le kvène (Norvège), le tornédalien ou meänkieli (Suède), le carélien (Russie) et l'ingrien (Russie) peuvent être considérés comme des dialectes ou des variantes du finnois standard, mais des circonstances politiques font en sorte qu'on les distingue formellement par des termes différents. |
2.3 Les filiations linguistiques du finnois
Pour la plupart des Européens et des Nord-Américains, le finnois peut paraître une langue relativement exotique. En effet, le finnois ne ressemble à aucune autre langue du continent européen, sauf pour le carélien, et l’estonien, mais pas du tout pour le same et encore moins pour le hongrois. Le carélien n'est pas parlé au nord de Moscou, mais en Carélie et autour (en fait, c'est du finnois écrit en caractères cyrilliques, et les Caréliens sont des finnophones orthodoxes, alors que ceux de Finlande sont protestants et écrivent en caractères latins). Au nord-est de Moscou et de manière éparse, on trouve des langues ouraliennes du groupe permien. Quant au groupe samoyède, il n'est parlé qu'en Sibérie occidentale, qui est hors de cette carte.
Voici, à titre d'exemple, la première phrase de l'article 1er de la Déclaration universelle des droits de l'Homme en français, en finnois, en carélien, en estonien, en same et en hongrois:
Français | Finnois | Carélien | Estonien | Same | Hongrois |
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. | Kaikki ihmiset syntyvät vapaina ja tasavertaisina arvoltaan ja oikeuksiltaan. | Kai rahvas roittahes vällinny da taza-arvozinnu omas arvos da oigevuksis. | Kõik inimesed sünnivad vabadena ja võrdsetena oma väärikuselt ja õigustelt. | Buot olbmot leat riegádan friddjan ja olmmošárvvu ja olmmošvuoigatvuoðaid dáfus dássásažžab. | Minden emberi lény szabadon születik és egyenlő méltósága és joga van. |
2.4 Quelques caractéristiques du finnois
Si le finnois ne connaît pas d’article, il possède en revanche un système de 16 déclinaisons (dont 12 courantes), ce qui fait pour un même mot plus de 25 terminaisons différentes (au singulier et au pluriel): talo (nominatif), talon (génitif), taloa (partitif), talona (essif), taloksi (translatif), talossa (inessif), talosta (élatif), taloon (illatif), talolla (adessif), talolta (ablatif), talolle (allatif). Au pluriel, on aura talot, talojen, taloja, taloina, taloiksi, taloissa, taloista, taloihin, taloilla, taloilta, taloille. On parle, pour le finnois, de langue agglutinante, langue dont les suffixes s'ajoutent au radical sans le modifier.
Mais la structure de la langue n’est pas complètement de type agglutinant (comme le turc) et se rapproche des langues à flexions (comme l’espagnol), car le radical est parfois difficile à isoler. Par exemple, le mot vesi («eau») apparaît sous les formes de veden et vettä, alors que le radical est en principe vete. Ajoutons que, en transformant la racine du mot, on obtient une série de mots aux sens différents; il arrive que la même racine donne naissance à des centaines de combinaisons.
Les mots empruntés par le finnois aux langues étrangères peuvent être difficiles à déceler. Par exemple, le mot viikko vient du suédois vecka (apparenté à l'anglais week), pankki de bank, Tukholma de Stockholm. Quant aux mots purement finnois, ils ne sont guère «reconnaissables» comparativement aux langues indo-européennes: kylpyamme («baignoire»), pääsy kielletty («entrée interdite»), ranskalainen («français»), lentokone («avion»), Yhdysvallat («États-Unis)», etc.
On a souvent affirmé que le tiers des finnophones serait bilingue et comprendrait le suédois, l'autre langue officielle. Or, cette proportion de finnophones bilingues est appelée à régresser dans la mesure où la plupart des jeunes préfèrent aujourd'hui apprendre l'anglais plutôt que le suédois.
L'autre groupe linguistique important en Finlande parle le suédois, une langue germanique du Nord. Au 31 décembre 2021, les suédophones représentaient 4,9 % de la population. Les ancêtres des suédophones actuels se sont installés en Finlande à partir du XIIIe siècle, notamment sur les côtes de la Finlande, ce qu'on appelle la «ceinture d'écueils» de Turku/Åbo au cours du fleuve Kymijoki / Kymmene ålo à l'est sur le golfe de Finlande et le long des côtes de la mer et du golfe de Botnie. Mais les Suédois des Vikings avaient occupé les îles d'Åland (ô-land) bien avant, soit au VIe siècle de notre ère. Les Vikings suédois sont arrivés en Finlande du Sud-Ouest par les îles d'Åland.
3.1 La localisation des suédophones
La plupart des Finlandais suédophones
vivent le long des côtes, soit la Finlande méridionale et Helsinki, du
Sud-ouest et de l'Ouest
(la Finlande occidentale, ainsi que les villes de Turku et de Våsa) et dans
l'archipel d'Åland (golfe de Botnie). On peut visualiser une très belle carte (réalisée par
M. Mikael Parkvall) illustrant les communes suédoises de Finlande (cliquer
ici, s.v.p.). Environ 103 000 suédophones habitent dois-parlant
vivant dans la région d'Uusimaa (Finlande
méridionale), quelque 90 000 en
Ostrobotnie, 31 000
en Itä-Uusimaa ou Uusimaa de l'Est
et 26 000 dans le Varsinais-Suomi ou
Finlande du Sud-Ouest. Les
autres suédophones, soit environ 40 000 locuteurs, résident les
régions d'Ostrobotnie centrale, de Pirkanmaa (Tempere)
et de Kymenlaakso. Selon la région où ils habitent, les suédophones ne parlent pas tout à fait le même suédois. Ainsi, dans les îles d'Åland, à Helsinki et dans certaines villes du Sud, les suédophones parlent une langue qui ressemble de près au «suédois de Suède» appelé Rikssvenska (ou suédois standard). Par contre, ceux qui résident sur la côte ouest parlent une variété régionale du suédois, appelée Finlandssvenska (ou «suédois de Finlande»). De 30 % à 40 % des suédophones emploieraient le suédois non standard — le Finlandssvenska — dans leur vie quotidienne. Cette langue suédoise locale est caractérisée par un certain nombre d’archaïsmes et des emprunts à la langue finnoise. Néanmoins, les suédophones de Finlande ont toujours respecté les mêmes usages orthographiques et morphologiques qu’en Suède et ont recours aux mêmes dictionnaires et aux mêmes grammaires. On estime que les deux tiers — probablement plus proche de 80 % — des suédophones de Finlande sont bilingues, l'unilinguisme suédois n'existant plus que dans les régions rurales d'Ostrobotnie et dans l'archipel d'Åland. |
La majorité des Suédois finlandais
vivant dans la région d'Uusimma/Nyland et de
Turku/Åbo sont bilingues, surtout les jeunes. Dans les îles d'Åland, la
population ne parle en général que le suédois. Le finnois y est perçu comme une
langue étrangère et il est probablement encore moins connu et moins utilisé que l'anglais.
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Historiquement, la population suédophone
n'a jamais atteint les 20 % de la population. On constate que cette minorité est en
même régression constante
depuis le XVIIe siècle. Non seulement les suédophones voient le
pourcentage diminué par rapport à la population finnophone, mais
leur nombre absolu accuse un recul démographique. Un plus faible taux de
natalité chez les suédophones (que chez les finnophones) et l'émigration des
régions rurales, en particulier vers la Suède, pourraient être les principales causes de
cette décroissance. L'immigration des finnophones dans des villes autrefois
unilingues suédoises est aussi à l'origine d'un certain degré de changement
dans les rapports linguistiques. Il n'en demeure pas moins que l'élite suédophone de Finlande a joué un rôle important dans l'histoire du pays. La croyance générale veut que les suédophones se retrouvent surtout dans la classe bourgeoise. C'est probablement vrai pour Helsinki, mais pas à l'échelle du pays, surtout pas sur la côte ouest. |
On peut visualiser la carte réalisée par M. Mikael Parkvall illustrant les communes suédoises de Finlande (cliquer ici, s.v.p.).
En Finlande, l'administration des municipalités repose sur le principe de l'autonomie, dont les origines remonteraient aux très anciennes assemblées réunies autour d'une grosse pierre. Dans les municipalités, le pouvoir est exercé par le Conseil municipal, dont les membres sont élus tous les quatre ans, à l'occasion des élections municipales. Les conseils municipaux élisent un exécutif et désignent les commissions.
Les municipalités ont la responsabilité de la mise en œuvre de la santé, de l'action sociale, du logement et de l'éducation. De plus, la construction des routes et l'organisation de la gestion de l'énergie entrent dans leurs attributions. Les municipalités tirent leurs revenus de l'impôt municipal et de redevances perçues pour leurs services auprès de la population. Elles touchent également des subventions de l'État.
4.1 La répartition linguistique
C'est le
gouvernement finlandais qui détermine le statut linguistique des municipalités,
pour dix ans à la fois, sur la base des statistiques démographiques officielles.
Les municipalités peuvent être unilingues (suédoise ou finnoise) ou bilingues
(suédoise et finnoise). Le statut linguistique de la municipalité détermine le
statut linguistique des autorités locales, soit municipales ou régionales, ainsi
que des autorités du gouvernement central dont relève la municipalité. Dans les
faits, les services publics sont donnés en fonction du statut linguistique
officiel.
Le seuil minimal pour qu’une municipalité devienne bilingue est qu’au moins 8%
des citoyens, soit un total de 3000 personnes, aient la langue minoritaire comme
langue maternelle. Dans les statistiques démographiques, la langue maternelle
est la langue indiquée lorsque le nom d’un enfant a été inscrit dans le registre
de la population. Il est possible de changer de langue maternelle en adressant
une requête à cet effet auprès d'une agence gouvernementale. Si la proportion
des citoyens qui parlent la langue minoritaire dans une municipalité tombe à
moins de 6% et se compose de moins de 3000 habitants, la municipalité devient
unilingue.
En 2023, on comptait 1,85 million de Finlandais qui vivaient dans des municipalités bilingues, tandis que 38 500 personnes de langue finnoise vivaient dans une municipalité à majorité suédophone et 140 000 suédophones habitaient dans une municipalité où la langue majoritaire était le finnois. Les 16 municipalités d’Åland étaient toutes suédophones.
Toute personne a le droit d’employer le finnois ou le suédois dans ses relations avec les autorités de l’État et les autorités municipales bilingues. Toutes les autorités doivent également veiller à ce que chacun ait la possibilité d’être entendu dans sa langue maternelle, le finnois ou le suédois. Les autorités bilingues doivent servir le public en finnois et en suédois et fournir de l’information dans les deux langues.
4.2 Les municipalités unilingues finnoises
En Finlande, les villes unilingues finnoises sont au nombre de 260. Elles sont toutes situées sur le continent. Ce statut linguistique signifie que tous les services publics ne sont offerts qu'en finnois, que ce soit auprès de la municipalité, de la région ou du gouvernement central.
Dans la pratique, aucun service en suédois n'est offert par les autorités, sauf auprès du gouvernement central à Helsinki.
4.3 Les municipalités bilingues à majorité finnoise
Les 18 municipalités à majorité finnoise comptent nécessairement des minorités suédophones. On dénombre cinq municipalités à plus de 80% de finnophones: Lojo/Lohja (90,9%), Pyttis/Pyhtää (88,4%), Mörskom/Myrskylä (87,2%), Karleby/Kokkola (83,6%) et Åbo/Turku (80,7%). Ce sont surtout des municipalités situées dans la Finlande méridionale, donc le long du golfe de Finlande.
Évidemment, la répartition linguistique est un vase communicant. Plus la proportion des finnophones est élevée, plus celle des suédophones est réduite. Par conséquent, les municipalités à majorité finnophones proches des 50% signifient que la proportion des suédophones est aussi plus élevée. Les municipalités à très faible minorité suédophone (moins de 6%), risquent de perdre leur statut «bilingue». Le tableau qui suit présente la proportion des finnophones majoritaires, celle des suédophones minoritaires et celle des allophones, ainsi que leur localisation avec leur appellation en finnois et en suédois, ou seulement en français.
Appellation suédoise |
Appellation finnoise |
Localisation (2022) |
Proportion des finnophones majoritaires |
Proportion des suédophones minoritaires |
Proportion des allophones |
Lojo | Lohja | Uusimaa / Nyland | 90,9 % | 3,5 % | 5,6 % |
Pyttis | Pyhtää |
Kymmenedalen (Vallée de la Kymi) |
88,4 % | 6,8 % | 4,8 % |
Mörskom | Myrskylä | Uusimaa / Nyland | 87,2 % | 9,0 % | 3,8 % |
Karleby | Kokkola | Ostrobotnie | 83,6 % | 12,2 % | 4,2 % |
Åbo | Turku | Finlande du Sud-Ouest | 80,7 % | 5,5 % | 13,8 % |
Helsingfors | Helsinki | Uusimaa / Nyland | 76,1 % | 5,5 % | 18,4 % |
Kyrkslätt | Kirkkonummi | Uusimaa / Nyland | 73,9 % | 15,3 % | 10,8 % |
Vanda | Vantaa | Uusimaa / Nyland | 72,9 % | 2,2 % | 24,9 % |
Esbo | Espoo | Uusimaa / Nyland | 71,5 % | 6,6 % | 21,9 % |
Vasa | Vaasa | Ostrobotnie | 66,2 % | 23,4 % | 10,4 % |
Sjundeå | Siuntio | Uusimaa / Nyland | 66,0 % | 26,4 % | 7,6 % |
Sibbo | Sipoo | Uusimaa / Nyland | 64,8 % | 28,8 % | 6,4 % |
Borgå | Porvoo | Uusimaa / Nyland | 63,9 % | 28,2 % | 7,9 % |
Lappträsk | Lapinjärvi | Uusimaa / Nyland | 63,3 % | 29,8 % | 6,9 % |
Grankulla | Kauniainen | Uusimaa / Nyland | 59,4 % | 30,7 % | 9,9 % |
Kaskö | Kaskinen | Ostrobotnie | 59,3 % | 26,9 % | 13,8 % |
Lovisa | Loviisa | Uusimaa / Nyland | 55,6 % | 39,4 % | 5,0 % |
Hangö | Hanko | Uusimaa / Nyland | 52,6 % | 42,8 % | 4,6 % |
Dans ces municipalités, c'est le bilinguisme intégral dans l'administration locale, le commerce, l'étiquetage, le transport, la radio, les journaux, les écoles, la langue de travail, etc. Une particularité: l'affichage bilingue est obligatoire, mais prioritairement en finnois. Dans l'exemple ci-contre, Helsinki en finnois est au-dessus de Helsingfors en suédois. |
4.4 Les municipalités bilingues à majorité suédoise
Les 15 municipalités à majorité suédoise comptent aussi des minorités finnophones. On dénombre six municipalités à plus de 80% de suédophones: Larsmo (92,1%), Pedersöre (88,6%), Malax (85,3%), Nykarleby (84,8%), Korsnäs (84,3%) et Vörå (81,5%). Ce sont toutes des municipalités situées en Ostrobotnie.
Évidemment, la répartition linguistique est un vase communicant. Plus la proportion des suédophones est élevée, plus celle des finnophones est réduite. Par conséquent, les municipalités à majorité suédophone proches des 50% signifie que la proportion des finnophones est aussi plus élevée.
Le tableau qui suit présente la proportion des suédophones majoritaires, celle des finnophones minoritaires et celle des allophones, ainsi que leur localisation avec leur appellation en finnois et en suédois, ou seulement en français.
Appellation suédoise |
Appellation finnoise |
Localisation (2022) |
Proportion des suédophones majoritaires |
Proportion des finnophones minoritaires |
Proportion des allophones |
Larsmo | Luoto | Ostrobotnie | 92,1 % | 5,3 % | 2,6 % |
Pedersöre | Pedersören kunta | Ostrobotnie | 88,6 % | 8,3 % | 3,1 % |
Malax | Maalahti | Ostrobotnie | 85,3 % | 9,6 % | 5,1 % |
Nykarleby | Uusikaarlepyy | Ostrobotnie | 84,8 % | 6,5 % | 8,7 % |
Korsnäs | Korsnäs | Ostrobotnie | 84,3 % | 3,8 % | 11,9 % |
Vörå | Vöyri | Ostrobotnie | 81,5 % | 12,3 % | 6,2 % |
Kronoby | Kruunupyy | Ostrobotnie | 76,5 % | 19,2 % | 4,3 % |
Närpes | Närpiö | Ostrobotnie | 75,3 % | 5,2 % | 19,5 % |
Korsholm | Mustasaari | Ostrobotnie | 68,6 % | 28,4 % | 3,0 % |
Kimitoön | Kemiönsaari | Finlande du Sud-Ouest | 67,1 % | 29,7 % | 3,2 % |
Raseborg | Raasepori | Nyland / Uusimaa | 64,0 % | 30,7 % | 5,3 % |
Jakobstad | Pietarsaari | Ostrobotnie | 55,3 % | 32,4 % | 12,3 % |
Pargas | Parainen | Finlande du Sud-Ouest | 54,6 % | 41,5 % | 13,0 % |
Kristinestad | Kristiinankaupunki | Ostrobotnie | 53,7 % | 41,3 % | 5,0 % |
Ingå | Inkoo | Nyland / Uusimaa | 51,9 % | 43,2 % | 4,9 % |
Dans ces municipalités, c'est le bilinguisme intégral dans l'administration locale, le commerce, l'étiquetage, le transport, la radio, les journaux, les écoles, la langue de travail, etc. Une particularité: l'affichage bilingue est obligatoire, mais prioritairement en suédois. Dans l'exemple ci-contre, Larsmo en suédois est placé au-dessus de Luoto en finnois. |
4.5 Les municipalités unilingues suédoises
En 2014, on comptait encore trois municipalités
unilingues suédophones sur le continent en Finlande: Larsmo, Korsnäs et Närpes.
Or, Larsmo et Korsnäs sont devenus
bilingues à majorité suédoise au début de 2015 et Närpes l'est devenue le 1er
janvier 2016. Les trois municipalités sont devenus bilingues après
que le gouvernement l'ait décrété à la demande de celles-ci. Cela
signifie que, depuis 2016, il n'y a plus aucune municipalité unilingue suédophone
à l'extérieur d'Åland.
Depuis 1943 à 2016, de nombreuses municipalités unilingues suédoises sont passés à des municipalités bilingues en raison de la décroissance des locuteurs de cette langue ou en raison des modifications territoriales. Par exemple, des villes unilingues suédoises ont été fusionnées à des villes unilingues finnoises, ce qui leur a fait perdre leur statut linguistique. Aujourd'hui, les seules municipalités unilingues suédoises sont celles d'Åland.
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Le tableau ci-dessous suit présente la proportion des suédophones majoritaires, celle des finnophones minoritaires et celle des allophones. La seule municipalité à avoir une appellation bilingue est Mariehamn / Maarianhamina.
Appellation suédoise |
Appellation finnoise |
Pourcentage des suédophones |
Pourcentage des finnophones |
Pourcentage des allophones |
Brändö | - | 71,7 % | 18,3 % | 10,0 % |
Eckerö | - | 87,7 % | 6,1 % | 6,2 % |
Finström | - | 89,9 % | 3,1 % | 7,0 % |
Föglö | - | 83,3 % | 2,4 % | 14,3 % |
Geta | - | 84,9 % | 5,6 % | 9,5 % |
Hammarland | - | 88,7 % | 3,7 % | 7,6 % |
Jomala | - | 88,0 % | 4,6 % | 7,4 % |
Kumlinge | - | 86,0 % | 5,7 % | 8,3 % |
Kökar | - | 86,7 % | 13,3 % | 0,0 % |
Lemland | - | 92,1 % | 3,6 % | 4,3 % |
Lumparland | - | 84,9 % | 6,0 % | 9,1 % |
Mariehamn | Maarianhamina | 82,9 % | 4,9 % | 12,2 % |
Saltvik | - | 91,9 % | 4,0 % | 4,1 % |
Sottunga | - | 96,0 % | 2,2 % | 1,8 % |
Sund | - | 88,3 % | 4,4 % | 7,3 % |
Vårdö | - | 84,8 % | 4,5 % | 10,7 % |
La Finlande compte plusieurs minorités linguistiques: les Sames (ou Samis ou Lapons), les Roms/Tsiganes, les Russes et les Tatars, voire les Caréliens. Il vaut mieux parler de minorités «linguistiques», puisque la notion de «minorités nationales» n’existe pas dans le droit finlandais. De façon générale, l’État garantit le droit à différents groupes de maintenir et de développer leur langue particulière. Contrairement au same dont les locuteurs sont concentrés dans des zones bien délimitées, la Finlande considère le russe, le tatar, le yiddish, le romani et le carélien comme des «langues non territorialisées». On peut visualiser une carte linguistique de la Finlande en cliquant ICI, s.v.p.
5.1 Les Sames (Lapons)
Soulignons que la plupart des Sames vivent dans les régions septentrionales
de la Finlande, de la Norvège, de la Suède et de la Russie. Quelque 70 000 à
100 000 Sames sont installés dans cette grande région nordique appelée Sápmi
(voir la carte détaillée) dans laquelle
on dénombre dix langues sames. La Finlande compte également une petite minorité autochtone: les Sames, appelés autrefois Lapons, et parlant le same, une langue de la famille ouralienne, comme le finnois. Outre l'élevage des rennes, la pêche, l'agriculture, les Sames vivent, pour une bonne part, de leurs activités dans le secteur tertiaire. À l'origine, les Lapons parlaient la même langue que les Finnois, même s'ils sont arrivés en Fenno-Scandie plusieurs siècles avant les Finnois. Il y a quelque 2000 ans, les Lapons formaient le peuplement principal dans toute la Finlande. Dès les premiers siècles de l'arrivée des Finnois en Finlande, les Lapons furent chassés et refoulés vers le nord ou soumis à la servitude. |
Le résultat de cette retraite constante
vers le nord, c'est que les Sames n'occupent plus aujourd'hui de façon
significative que la
municipalité d'Utsjoki, située à l'extrémité nord de la Finlande, où
ils forment 46,6 % de la population de cette municipalité (commune), qui
comprend les villages de Nuorgam, d'Utsjoki-Centre, de Nuvvus, de Dalvadas, d'Outakoski,
de Rovisuvanto, de Karigasniemi de Kaamasmukka.
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La Finlande compte peu de Sames, comparativement à la Norvège (plus de 35 000) et à la Suède (env. 17 000), soit à peine un peu plus de 10 000 personnes, mais plus de 60 % d’entre eux vivent désormais en dehors du territoire same, ce qui pose des défis en matière d’offre d’éducation, de services et de communications en langue same. Les autres, soit environ 40 %, vivent dans la régon de la Laponie au nord du pays. D'après la carte de gauche, la Laponie finlandaise compte 21 municipalités (ou communes), mais les Sames habitent surtout dans l’une des quatre agglomérations suivantes: Utsjoki (1295 hab.), Enontekiö (1888 hab.), Inari (6726 hab.) et Sodankylä (8809 hab.). Ces municipalités, qui sont officiellement bilingues (finnois et same), comptent parfois plusieurs villages autour de la ville-centre (commune). Mais les Sames ne sont jamais majoritaires dans les municipalités lapones : 46,6 % à Utsjoki, 9,2 % à Enontekiö, 5,9 % à Inari et 1,3 % à Sodankylä (voir la liste des villes). Autrement dit, la Laponie finlandaise (182 664 habitants) n'abritent pas que des Sames, car les finnophones y sont nettement majoritaires dans toutes les municipalités, et ce, sans aucune exception. |
Dans les 17 municipalités unilingues finnophones, les Samis forment entre 0,1 % et 1,9 % de la population locale, alors que les finnophones représentent entre 97 % et 99 % des citoyens (voir la liste des villes). Les villes les plus populeuses de la Laponie sont Rovaniemi (60 900 hab.), Tornio (22 500 hab.) et Kemi (22 300 hab.), mais les Sames ne représentent que 500 individus pour l'ensemble des trois villes. Autrement dit, la Laponie appartient aux Finnois.
Au point de vue linguistique, les Sames de Finlande se répartissent en trois
variétés linguistiques
(voir la carte et le tableau détaillés):
Par ailleurs, plus de 3000 Sames ont déclaré le finnois comme langue maternelle. Cela signifie que, dans les faits, la Finlande compte à peine 3000 locuteurs du same sur une population ethnique de 10 000 individus dans un pays comptant 5,4 millions d'habitants. À l'exception de certaines personnes très âgées habitant l'extrême nord de la Finlande, la plupart des Sames sont bilingues (same-finnois). Peu savent le suédois, l'autre langue officielle. |
Sous la pression des langues dominantes, de nombreux Sames ont perdu leur langue maternelle. Depuis le réveil ethnique des années 1960, diverses mesures ont été prises pour préserver les langues sames et les ramener à la vie. La Loi sur la langue same de 1992, révisée en 2003, fait du same une langue officielle.
5.2 Les Roms/Tsiganes
La Finlande compterait aussi quelque 13 000 Tsiganes appelés Roms (cf. langues indo-iraniennes), dont la population est plus ou moins dispersée à travers tout le pays, bien que la plupart sont concentrés dans les grandes villes du Sud. On ignore leur nombre réel ainsi que les locuteurs parlant la langue tsigane appelée en Finlande romani mirits. Il faut dire que la loi finlandaise sur la protection des données à caractère personnel n'autorise pas l'enregistrement de données indiquant la race ou l'origine ethnique. Les Tsiganes parlent tous le finnois, du moins comme langue seconde.
5.3 Les russophones
Mentionnons aussi deux autres petites minorités: les Russes et les Tatars. En 1995, une quête révélait que 13 728 personnes se déclaraient de langue maternelle russe (cf. langues slaves), ce qui incluait cependant les immigrants n’ayant pas la citoyenneté finlandaise. En 2006, le gouvernement finlandais les estimait à 37 200 locuteurs, incluant les «Vieux Russiens» et les «Nouveaux Russes». Ce sont pour la plupart des nouveaux immigrants (environ 30 000) qui viennent rejoindre des parents russophones de Finlande établis dans le pays depuis la révolution bolchevique. En général, les russophones habitent dans la province de la Finlande orientale, près de la frontière russe.
5.4 Les Tatars
Enfin, quelque 600 Tatars vivent dans le pays, principalement dans l'agglomération d'Helsinki. Les premiers Tatars, qui venaient des rives méridionales de la Volga, sont arrivés en Finlande entre 1850 et 1920. Encore aujourd'hui, certains Tatars utilisent leur langue ancestrale, le tatar, pour communiquer avec les membres de leur communauté; il s'agit d'une langue turque de la famille altaïque. Ils s'identifient fortement à la religion musulmane. La plupart ont réussi dans le monde des affaires; ils ont fondé deux organismes: l’Association islamique finlandaise (1925) et la Société turque finlandaise (1935). Tous les Tatars parlent le finnois et sont bilingues (finnois-tatar) et bien intégrés dans la société finlandaise.
5.5 Les minorités non reconnues
La Finlande compte aussi des minorités non reconnues telles les Caréliens et les Juifs.
Les Caréliens (voir la carte) parlent le carélien, une langue ouralienne appartenant au même groupe que le finnois, l'estonien, le votiak, le lude, le morvde, le permiak, etc. Au nombre de quelque 5000 locuteurs, les Caréliens vivent surtout dans les villages de Valtimo, Kuhmo et Suomussalmi, situés dans les province de Finlande orientale et d'Oulu, près de la frontière russe (Caréliens du Nord). Les Juifs, pour leur part, sont peu nombreux, soit environ 200 locuteurs, dont leur nombre déjà bien petit est en déclin continuel. De plus, les Caréliens de Finlande parlent une variété de carélien différente des variétés parlées en Russie, de l'autre côté de la frontière.
5.6 Les ressortissants étrangers
Enfin, il faut aussi jeter un coup d'œil sur les ressortissants étrangers en Finlande.
L’immigration a été une source majeure de croissance démographique et de
changement culturel tout au long de l’histoire de la Finlande. Les aspects
économiques, sociaux et politiques de l’immigration ont suscité la controverse
concernant l’ethnicité, les avantages économiques, les emplois pour les
non-immigrants, les modèles d’établissement, l’impact sur la mobilité sociale
ascendante, la criminalité et le comportement électoral.
En 2021, près de 470 000 étrangers résidaient en Finlande, ce qui correspond à
environ 8,5% de la population. De nombreux sondages réalisés depuis 2010
indiquaient que la majorité des Finlandais souhaitaient limiter l’immigration
dans le pays afin de préserver sa diversité culturelle régionale et autochtone.
On estimait en 2016 quem d’ici 2050, il y aura 1 à 1,2 million d’étrangers en
Finlande.
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En 2021, les 10 plus importants pays d'émigrants
sont les suivants: la Russie (10,4%), l'Ukraine (6,2%), l'Estonie
(5,9%), la Chine (4,4%), l'Inde (4,4%), l'Irak (3,9%), le Vietnam
(3,2%), l'Iran (2,9%), la Suède (2,8%) et la Turquie (2,8%). Parmi les
«autres» pays, il y a eu la Somalie, l'Afghanistan, la Thaïlande, la
Syrie, les Philippines, la Pologne, la Roumanie, etc. La grande majorité des immigrants s’installent dans les villes. En effet, 85% des immigrés en Finlande vivent dans les villes et leurs environs. Les villes les plus «populaires» sont Vantaa (23,4%), Espoo (20,1%), Helsinki (17,6%), toutes faisant partie du Grand Helsinki, puis Turku (13,2%) et Vaasa (10,0%). Seulement 11% des immigrants vivent à la campagne, la plupart d’entre eux venant d’autres pays européens. Les immigrants du Proche-Orient et d’Afrique constituent le groupe le plus fortement concentré dans les villes. |
L’immigration a considérablement augmenté le nombre de langues parlées en Finlande. En 1990, il y avait six langues étrangères en Finlande avec plus de 1000 locuteurs. En 2021, ce nombre était passé à 46.
Les langues étrangères les plus parlées sont l'arabe (32 000), le russe (31 000), le somali (22 000), le kurde (15 000), le farsi (15 000), le chinois (13 000), l'hindi (11 000) et le vietnamien (11 000). Au total, ce sont 458 000 personnes parlent une langue immigrante, soit 8,3% de la population. Bref, la population finlandaise n'est pas aussi homogène qu'on pourrait le croire, bien que la majorité finnoise compte pour 88,8% de tous les Finlandais.
La pleine liberté du culte date de 1923. L'Église
évangélique luthérienne de Finlande demeure la principale confession nationale, car elle
regroupe à elle seule 78,2 % des Finlandais. L'Église évangélique
luthérienne, qui est la religion d'État, possède neuf diocèses répartis en 465
paroisses. Le président de la République est le chef de l’Église
luthérienne de Finlande; c'est lui qui nomme les évêques. Les paroisses (environ 600) sont autonomes pour
leur administration interne.
L’Église orthodoxe de Finlande est la deuxième plus grande communauté religieuse de
Finlande. Elle a le statut de religion nationale reconnue par l'État. Au
XIXe siècle, au cours de
la domination russe, la religion orthodoxe était associée à l'élite dirigeante
du pays, mais de nombreux Finlandais des régions rurales, notamment des Sames et
des Caréliens, étaient également membres de l'Église orthodoxe. Actuellement,
l’Église orthodoxe compte quelque 60 000 membres (répartis en 24 paroisses), ce
qui représente 1,1 % de la population finlandaise. La législation finlandaise
protège les droits linguistiques des suédophones et des Sames en matière de
religion pour l'Église évangélique luthérienne et l'Église orthodoxe.
Lors de la Réforme au XVIe siècle, l’Église catholique disparut de la Finlande durant quelques siècles, mais elle fut officiellement réintroduite en 1929 sous le nom de «Église catholique de Finlande». Elle compte environ moins de 12 000 membres, dont la majorité vit à Helsinki et dans quelques autres villes du sud de la Finlande. Dans tout le pays, on dénombre sept paroisses et un diocèse indépendant. La plupart des membres du clergé sont originaires de Pologne.
Au cours du XIXe
siècle s'est développé le protestantisme anglo-saxon : les baptistes, les
méthodistes, les adventistes et surtout les pentecôtistes, etc. Ces Églises
représentent moins de 1 % de la population totale avec environ 50 000 membres.
Le judaïsme est présent en Finlande depuis le début du XIXe
siècle, car la plupart des hommes travaillaient pour l’armée impériale russe. Au
début du XXe siècle, des synagogues apparurent
à Helsinki, à Turku et à Viipuri (aujourd'hui, disparue). La communauté juive
compte environ 1200 membres.
Ce sont les Tatars qui ont instauré l'islam en Finlande à la fin du XIXe siècle avec l’armée impériale russe. La plupart étaient des marchands originaires des rives méridionales de la Voga. Aujourd'hui, la majorité des musulmans finlandais vit dans la région d’Helsinki. On compterait quelque 50 000 musulmans en Finlande.
Dix pour cent des Finlandais ne professent aucune religion.
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(1) Situation géopolitique |
(2) Données démolinguistiques |
(3) Données historiques |
(4) La politique du bilinguisme officiel |
(5) La politique à l'égard des minorités |
(6) Bibliographie |
Constitution du 1er mars 2000 |
La Loi sur les langues de 2004 |
La province autonome d'Åland |