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Les
cantons suisses |
En matière d'aménagement linguistique, les cantons sont souverains. Par conséquent, ils disposent de très larges pouvoirs dans les domaines culturels et linguistiques. En Suisse, le droit des langues n'est pas le même partout, car chaque canton est souverain en cette matière. On compte :
- 14 cantons unilingues allemands
- 4 cantons unilingues français
- un seul canton unilingue italien (Tessin).
Au total, 19 cantons sont donc
officiellement unilingues. Les cantons officiellement unilingues appartiennent,
selon le cas, à la partie traditionnellement germanophone, francophone
ou italophone de la Confédération.
Les cantons unilingues
allemands sont les suivants: BÂLE
1 Les cantons
germanophones
Dans
ces cantons germanophones, il n'existe qu'une langue officielle dans tous les domaines de la vie publique, l'allemand. Si la Constitution fédérale reconnaît l'allemand, le français et l'italien comme «langues officielles de la Confédération», ce sont, en revanche, les cantons qui déterminent les langues officielles cantonales (voir la carte des 23 cantons). Évidemment, la langue officielle ne correspond pas nécessairement à la langue maternelle de tous les citoyens d'un canton. Dans les faits, la plupart des germanophones parlent leur dialecte alémanique dans leur vie quotidienne. D'autres peuvent parler l'une des autres langues nationales de la Confédération (français, italien ou romanche), mais aussi des langues dites «non nationales» telles que le portugais, l'espagnol, le serbe ou le croate, l'albanais, le turc, l'arabe, etc.Dans les cantons alémaniques, la langue d'enseignement est en principe l'allemand standard, laquelle correspond aussi à la langue dans laquelle les jeunes Alémaniques apprennent à lire et à écrire. Cependant, l'usage du dialecte alémanique est relativement fréquent dans les écoles. C'est pourquoi certains départements de l'Instruction publique ont dû exiger que l'allemand standard redevienne la variante enseignée dans les écoles. L'apprentissage de la première langue étrangère varie considérablement dans les cantons germanophones. Par exemple, il commence en 2e année primaire dans le canton de Zurich, mais seulement en 6e année dans le canton d'Argovie. En général, dans les autres cantons, les élèves commencent à apprendre la première langue étrangère entre la 3e et la 5e année du primaire. En ce qui concerne l'anglais, les cantons d'Appenzell-Rhodes-Intérieures, de Nidwald, d'Obwald, de Schwyz, d'Uri et de Zoug font commencer l'apprentissage de l'anglais en 3e année du primaire. Tous les cantons alémaniques prévoient aussi l'enseignement d'une deuxième langue étrangère durant la scolarité obligatoire. La plupart d'entre eux font débuter l'enseignement de la deuxième langue étrangère au niveau du secondaire I (en 7e année scolaire); mais certains cantons l'introduisent à l'école primaire comme dans les cantons de Nidwald (demi-canton), d'Obwald (demi-canton), de Schwyz, d'Uri, de Zoug et de Zurich, qui commencent tous par l'enseignement de l'anglais. Actuellement, l'apprentissage de l'anglais n'est pas obligatoire partout.
En règle générale, ni les constitutions cantonales ni les lois ne consacrent le principe de l'unilinguisme territorial. Il s'agit tout simplement là d'une règle du droit non écrite, issue de la tradition. On n'y trouve que quelques rares clauses linguistiques insérées dans le Code civil, le Code pénal ou le Code de procédure administrative. Pour le reste, aucune allusion à la langue.
Il nexiste que quatre cantons unilingues francophones: GENÈVE (GE), VAUD (VD), NEUCHÂTEL (NE) et le JURA (JU)
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Suisse romande & Suisse alémanique |
Les cantons de
Fribourg, du Valais et de Berne sont bilingues (voir
la carte des
23 cantons) et se partagent l'allemand et le français.
À l'instar des cantons allemands, seul le français a le statut de langue
officielle dans les cantons unilingues francophones,
et ce, dans tous les domaines de la vie publique. Ainsi, tout ce qui relève
de la juridiction cantonale se déroule exclusivement en français: parlement
cantonal et actes législatifs, tribunaux cantonaux, administration cantonale,
écoles, etc. Il en est de même dans le domaine privé: affaires, travail, commerce,
affichage, etc.
Le franco-provençal, historiquement parlé à une plus large échelle que le
romanche, mais n’ayant fait que très récemment l’objet d’une standardisation,
par le linguiste Dominique Stich, ne bénéficie d’aucun statut particulier dans
la Confédération suisse. Il n’est plus parlé dans les cantons unilingues
(Genève, Neuchâtel et Vaud), sauf
dans le canton du Valais et le canton de Fribourg. Mentionnons
tout de même que cette langue bénéficie d’un statut symbolique important dans
le canton de Genève puisque l’hymne cantonal, le «Ce qu’è lainô», est rédigé en
franco-provençal. On en trouvera le texte et la traduction littérale
en cliquant ICI, s.v.p. Il nexiste pas de loi linguistique dans
les cantons unilingues francophones. En règle générale,
ni les constitutions cantonales ni les lois ne consacrent le principe de
l'unilinguisme territorial. Il s'agit tout simplement là d'une règle
du droit non écrit, issue de la tradition. Comme dans les cantons
allemands, on n'y trouve que quelques rares dispositions linguistiques
insérées dans le Code civil, le Code pénal, le Code
de procédure administrative ou une autre loi non linguistique portant sur
l'éducation. Jusqu'à récemment, le canton du Jura
(voir les
pages à ce sujet) demeurait le seul canton unilingue de la Confédération
à proclamer une langue officielle dans sa constitution. Ainsi, à
l'article 3, on lit cette déclaration: «Le français est la
langue nationale et officielle de la République et canton du Jura.» Puis,
le 1er janvier 2002
(entrée en vigueur), le canton de Neuchâtel
(voir les
pages à ce sujet)
s'est doté d'une nouvelle
constitution (remplaçant celle de 1858). On lit maintenant à l'article 4 Par ailleurs, dans le
canton de Genève
(voir les
pages à ce sujet), la population est en
partie composée d’étrangers; on estime à 40 % le nombre des étrangers dont
une bonne part est non francophone. C’est pourquoi un effort particulier a
été mis sur l'enseignement du français à ces élèves qui, à leur arrivée,
ont des difficultés à comprendre le français. Les autorités cantonales ont
donc mis sur pied des dispositifs à cet effet: classes d'accueil et classes
d'appui notamment. Le canton de Genève compte également des écoles privées
qui offrent un enseignement bilingue français-allemand ou un enseignement
donné en anglais.
3 Le canton
italophone
du Tessin
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Le Tessin est le seul canton unilingue italophone. Le canton des Grisons, pour sa part, a également l'italien comme l'une de ses trois langues officielles, mais il s'agit de trilinguisme (avec l'allemand et le romanche). Au contraire des autres cantons unilingues, celui du Tessin (TI: voir la carte des cantons) a dû légiférer à plusieurs reprises pour assurer la prédominance de sa langue officielle: l'italien. La Constitution cantonale de 1830 ne contenait aucune référence linguistique. Mais une plus récente révision constitutionnelle (1999) reconnaît officiellement à larticle 1er que le canton du Tessin est une république démocratique de culture et de langue italienne: |
Costituzione 1999 Articolo 1 Il Cantone Ticino è una repubblica democratica di cultura e lingua italiane. |
Constitution de 1999 Article 1 Le canton du Tessin est une république démocratique de culture et de langue italienne. |
Les autorités cantonales ont adopté de nombreuses lois linguistiques pour assurer la prédominance de l'italien, notamment dans les tribunaux, les écoles et l'affichage commercial.
On peut obtenir
beaucoup plus d'informations au sujet du canton italophone du Tessin en parcourant
le document conçu spécifiquement sur ce canton (cliquer
ici SVP).
Contrairement à la plupart des pays du monde où cohabitent deux ou plusieurs langues sur le territoire national, la Suisse ne connaît pas de véritables conflits linguistiques. En pratiquant la séparation territoriale des langues, la Confédération helvétique a su préserver les différentes communautés linguistiques.
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