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L'État espagnolDécret portant création de l'usage exclusif de l'espagnol 1940 |
La guerre civile, qui s'est déroulée en Espagne de juillet 1936 à avril 1939, s'est achevée par la défaite des républicains et l'établissement de la dictature de Francisco Franco (1939-1975). Le centralisme du régime franquiste souleva l'opposition des autonomistes de la Catalogne et du Pays basque, qui se virent interdire l'usage de leur langue. Le décret du 28 juin 1940 en est un exemple. Il est signé par le gouverneur civil alors en fonction dans la province de Barcelone, de juillet 1939 à décembre 1940, Wenceslao González Oliveros (1890-1965).
Le texte est précédé d'un préambule relativement long, au ton accusateur. Les Catalans sont présentés comme les responsables de la guerre civile en Espagne. Leurs tentatives opiniâtres pour faire disparaître la langue officielle dans leur région aurait conduit au terrible affrontement de cette guerre. Par voie de conséquence, le régime franquiste, grâce aux lois qu'il mettait en œuvre, représenterait la solution salvatrice permettant de rétablir l'ordre social. Non seulement González Oliveros fut l'un des plus ardents adversaires du catalan, mais on estime que 85 % des exécutions, qui ont eu lieu dans la province de Barcelone après la guerre civile, se sont déroulées sous son mandat.
28 de julio de 1940 Decreto estableciendo el uso exclusivo del
español EL USO DEL IDIOMA NACIONAL Si es una exigencia lógica, inexcusable — observada de hecho en general —, que los naturales de todo país organizado políticamente —sobre todo los que habitan en el territorio metropolitano — conozcan y usen el idioma oficial de su Estado respectivo (sin perjuicio de conocer y usar además las formas lingüísticas peculiares de las regiones o comarcas o de poseer cualquiera otro idioma extranjero), es asimismo una condición «sine qua non», también cumplida de hecho, pero éste universal y sin excepciones, que los funcionarios de cualquier Estado conozcan y deban conocer y usar en el servicio del mismo el idioma llamado oficial o común, que, además de ser nexo unitivo y medio de comunicación, coordinante de los nacionales entre sí y entre el conjunto orgánico de todos ellos y el Estado, sirve a éste de inequívoca, precisa y categórica expresión de su soberanía en el ejercicio de las funciones normativas y jurisdiccionales que les son propias. Por ser esto tan obvio, ningún país ha considerado necesario exigir
a sus naturales la previa y especial demostración de conocer y usar
el idioma oficial para obtener y ejercer cargos públicos. Va ello
tan implícito en el hecho mismo de reconocerse la capacidad legal
para ejercer funciones públicas al servicio de las instituciones
estatales, que sería absurdo exigirlo como cualidad singular sujeta
a previa adveración. Por lo mismo, y en sentido contrario, el
desconocimiento o el habitual desuso del idioma oficial por parte de
los servidores del Estado en actos de servicio debo ser causa
justificada bastante para invalidar en absoluto su condición de
funcionarios estatales e incapacitarles para el ejercicio de
funciones públicas. Ahora bien: todo lo anteriormente considerado
— en tesis general irrebatible en el orden políticoadministrativo — ha
venido a ser prácticamente desconocido y vulnerado en numerosas
corporaciones, instituciones y servicios de interés público de esta
provincia, no obstante las reiteradas y discretas admoniciones de la
autoridad. he resuelto disponer lo que sigue: |
Le 28 juillet 1940 Décret portant création de l'usage exclusif de la langue espagnole dans les services publics UTILISATION DE LA
LANGUE NATIONALE S'il s'agit d'une exigence logique, inexcusable — observée de fait en général — que les individus originaires de tous les pays politiquement organisés — en particulier ceux qui vivent sur le territoire de la Métropole — doivent connaître et utiliser la langue officielle de l'État concerné (sous réserve de connaître et d'utiliser également les formes linguistiques particulières aux régions ou aux comarques ou possèdent une autre langue étrangère), cela doit être aussi une condition sine qua non d'un fait également accompli, mais c'est un fait universel et sans exception que les représentants de l'État connaissent et doivent connaître et employer dans leur service la langue appelée officielle ou commune qui, en outre, sert de lien unificateur et de moyen de communication, assurant la coordination entre les ressortissants entre eux et avec l'ensemble organique de tous et de l'État, servant celui-ci de façon sans équivoque comme l'expression précise et catégorique de la souveraineté dans l'exercice des fonctions de réglementation et de compétence qui lui sont propres. Comme cela est évident, aucun pays n'a jugé nécessaire
d'exiger de ses ressortissants la démonstration préalable et exceptionnelle de
connaître et d'employer la langue officielle pour obtenir et exercer
des postes publics. Comme il est implicite dans le fait même de reconnaître la capacité juridique d'exercer une fonction
publique au service des institutions de l'État, il serait absurde
d'exiger comme qualité particulière sous réserve d'une autorisation
préalable. Pa conséquent et par effet contraire, l'ignorance ou l'abandon
habituel de la
langue officielle par certains serviteurs de
l'État en service doivent constituer des motifs suffisants pour
rendre invalide leur
statut de fonctionnaires de l'État et les rendre incapables d'exercer des fonctions publiques.
Toutefois, tout ce qui a été considéré précédemment — comme une
thèse irréfutable au point de vue politico-administratif —
est devenu pratiquement inconnu et violé dans de nombreuses
sociétés, institutions et de nombreux services d'intérêt public dans
cette province, en dépit des avertissements répétés et discrets de
la part des
autorités. Étant donné qu'il est nécessaire de s'attaquer à la corruption et au rétablissement de l'ordre, ainsi qu'au respect du public pour la glorieuse langue espagnole, qui est et doit être le patrimoine commun de tous les compatriotes, il est résolu de décréter ce qui suit: |