Île de Man

Île de Man
Isle of Man - Ellan Vannin

Dépendance de la Couronne britannique

Capitale: Douglas  
Population: 76 315  (2001)
Langue officielle: anglais  (de facto)
Groupe majoritaire: anglais (100 %) 
Groupes minoritaires: mannois (langue seconde) 
Système politique: État dépendant de la Couronne britannique
Articles constitutionnels (langue): aucun 
Lois linguistiques: aucune, mais dispositions linguistiques dans les lois suivantes: Loi des douanes et des ports de l'île de Man de 1866 (Londres), Règlement no 26 (ou Standing Order No. 26), Règlements du Conseil législatif de 1966-2004; Loi sur l'éducation de 2001, Loi sur la radiodiffusion de 1993.

1 Présentation générale

L'île de Man ou Ellan Vannin en mannois, est située en mer d'Irlande à égale distance entre l'île de l'Irlande et l'île de Grande-Bretagne (voir la carte) à environ 50 km des côtes anglaises. C'est une petite île d'une superficie de 588 km², ce qui est à peine plus grand que la principauté d'Andorre. Comparativement, la Belgique est gigantesque avec ses 32 545 km². D'ailleurs, de nombreuses cartes du Royaume-Uni ignorent simplement l'île de Man, qui comptent plus d'une vingtaine de «districts», dont quatre villes (Douglas, Peel, Ramsey et Casteltown), quatre villages (Laxey, Onchan, Port Erin et Port St. Mary) et 18 «paroisses» (parishes).

Rappelons que le Royaume-Uni, sans ses colonies, est formé de l’Angleterre (angl. England : 130 412 km²), du pays de Galles (angl. Wales : 20 779 km²), de l’Écosse (angl. Scotland : 78 133 km²) et de l’Irlande du Nord (angl. Northern Ireland ou Ulster : 13 576 km²), pour une superficie totale de 244 820 km².  La capitale est Douglas, nom composé issu de Dhoo et de Glass, les deux rivières qui encerclent la ville.

Juridiquement parlant, l'île de Man ne fait pas partie du Royaume-Uni, mais demeure une «dépendance de la Couronne britannique». Le chef de l'État de l'île est le souverain britannique, qui porte le titre de «Lord of Man» depuis 1504 en lieu et place de «King of Man». Mais c'est depuis l'Isle of Man Revesting Act (Loi sur la réacquisition de l'île de Man) de 1765 que le roi d'Angleterre est devenu le roi effectif, moyennant une somme de 70 000 livres sterling et une annuité de 2000 livres (à verser annuellement). Le souverain britannique est représenté dans l'île par un lieutenant-gouverneur désigné par le Home Office après consultation auprès du gouvernement local. Depuis fort longtemps, l'île de Man a conclu une sorte d'union douanière avec la Grande-Bretagne.

Le drapeau de l’île de Man — dont le nom est Ny Tree Casyn («les Trois Jambes») — est un peu particulier avec ses trois jambes. L’origine de ce drapeau n'est pas claire. Le dieu celte de la mer, Mananann dont l'île tire son nom, aurait, lors de l'invasion de l'île par les Vikings, dévalé une montagne en se métamorphosant en trois jambes et les aurait fait fuir.  La principale activité de l'île de Man est la finance, l'île étant considérée comme un paradis fiscal, sans faire partie de l'Union européenne.

2 Données démolinguistiques

La population de l'île était en 2001 de 76 315 habitants; elle ne représente donc que 0,1 % de l'ensemble du Royaume-Uni (58,2 millions). Les districts (voir la carte) les plus populeux étaient en 1996 les suivants: Douglas (23 487), Onchan (8656), Ramsey (6874), Peel (3819), Port Erin (3218) et Castletown (2958). Tous les habitants de l'île, à l'exception de certains immigrants récents, parlent l'anglais comme langue maternelle. Plus de 50 % des insulaires ne sont pas des Mannois d'origine, c'est-à-dire des «pures laines» (ou «natifs»).

2.1 Le gaélique mannois

Dans le passé, les Mannois d'origine parlaient une langue celtique  particulière: le mannois (en anglais: Manx; en mannois: Gaelg). Il s'agit d'une langue issue à la fois du gaélique écossais et du norvégien. C'est pourquoi le mannois est considéré comme un «dialecte du gaélique écossais», avec une forte influence norroise. Le mannois est une langue celtique qui a conservé des traits plus proches de l'écossais que de l'irlandais, mais il contient des caractéristiques à la fois archaïsantes (des mots anciens disparus en écossais et en irlandais) et innovatrices (surtout en phonétique, en morphologie et en syntaxe). L'orthographe du mannois a été inventée au début du XVIIe siècle, soit vers 1610, date à laquelle John Phillips, évêque de Sodor et de Man, a fait traduire le Livre de la prière commune (le livre du rituel anglican), qui ne sera cependant publié qu'en 1894. La première publication en mannois est apparue un siècle après John Phillips, lorsque l'évêque Thomas Wilson a fait traduire en mannois ses Principes et obligations de la chrétienté, en utilisant une orthographe différente de celle de Phillips, qui s'inspirait du gallois. L'orthographe de Wilson, d'inspiration anglaise à quelques modifications et adaptations près, est restée en usage jusqu'à aujourd'hui.

2.2 Le mannois d'aujourd'hui

Bien qu'aucun des Mannois actuels n'ait conservé le mannois comme langue maternelle après 1974 (date de la mort du dernier locuteur du mannois), certains insulaires l'ont réappris comme langue seconde. Les Mannois d'origine ont développé de forts sentiments nationalistes, lesquels passent nécessairement par la renaissance de la langue mannoise. Au recensement de 2001, on dénombrait 1527 individus habilités à «parler le mannois», contre 710 qui «peuvent l'écrire» et 910 qui «peuvent le lire», pour un total de 1698 individus disposant de l'une de ces compétences. Par ailleurs, 49 locuteurs le parleraient comme «langue maternelle», ce qui correspond aux enfants bilingues de naissance.

Lors du recensement de 2001, le gouvernement de l'île de Man a publié un rapport et une carte précisant la proportion et la localisation des locuteurs du mannois (langue seconde). On peut consulter une reproduction de cette carte en cliquant ICI, s.v.p.

Même si le mannois n'est pas une langue officielle comme l'anglais (sauf au Parlement), les autorités locales font des efforts pour promouvoir le mannois dans l'île. Le statut du mannois (''Manx Gaelic language'') est celui d'une «langue régionale» dans le cadre du Conseil britannique-irlandais et de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.  L'île a toujours su conserver ses institutions et son autonomie par rapport à la Couronne britannique.

3 Données historiques

L'île de Man fut occupée à l'origine par les Celtes, puis par les Romains qui ne s'y intéressèrent que faiblement. Le celtique fut d'abord introduit dans l’île de Man sous sa forme brittonique, mais il apparut en gaélique à partir du IVe siècle par des immigrants irlandais, des colons et des «maraudeurs»; au siècle suivant, des moines introduisirent le christianisme. L'île demeura sous l'influence de l'Irlande jusqu'au IXe siècle.

3.1 Les Vikings

Mais la suprématie irlandaise fut contestée dès le VIIIe siècle par des pirates vikings qui pillaient les régions côtières. Ils finirent par s'établir définitivement dans l'île qui vécut alors sous la dépendance des chefs scandinaves. En 1079, Godred Crovan, appelé Orry le Danois, vainqueur des Mannois à Ramsey, fonda le «Royaume de Man et des Îles» (les Hébrides) placé sous la suzeraineté du roi de Norvège jusqu'à ce que le roi d'Écosse, Alexandre III, rachète l'île de Man aux Norvégiens lors du traité de Perth en 1266. Durant tout ce temps, les Mannois parlèrent le gaélique influencé soit par l'irlandais soit par l'écossais, avec des apports norvégiens, puisque les Vikings ont longtemps dominé l'île. Avec le temps, les Vikings s'assimilèrent aux Mannois et se gaélisèrent. Le dernier roi viking de l'île, Magnus, décéda en 1265. L'influence scandinave a laissé des traces dans la langue mannoise et la toponymie, notamment dans le vocabulaire maritime et commercial.

3.2 La tutelle anglaise

En 1333, l'île de Man passa sous tutelle anglaise, car Édouard Ier d'Angleterre l'avait fait occuper et avait vaincu les Écossais à Neville's Cross. Dès lors, le mannois subit l'influence de la langue anglaise et se distingua progressivement du gaélique irlandais, mais la langue écrite se différencia seulement vers le XVe siècle. Néanmoins, le gaélique mannois continua d'être l'une des deux langues officielles de l'île avec l'anglais et il était enseigné dans les écoles. Mais son statut commença à décliner, alors que la langue réussit à se maintenir jusqu'au XIXe siècle. En fait, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, la majorité des habitants de l'île ont conservé le mannois comme langue maternelle, et ils ne connaissaient que fort peu l'anglais. Les textes écrits au XVIIe siècle révèlent aujourd'hui que le mannois était fortement influencé par l'anglais en raison des nombreux emprunts à cette langue. L'évêque de man, qui était aussi gouverneur de l'île, Isaac Barrow (1613-1680), décida de remédier au manque d'instruction des insulaires en créant dans chaque paroisse une école primaire où l'on y enseignerait l'anglais. Ce fut le commencement du déclin pour le gaélique mannois, car les enfants reçurent un enseignement comme s'ils étaient devenus anglophones. À cette époque, le mannois demeurait toujours la langue normale des insulaires. Une note trouvée dans la Society for Propagating Christian Knowledge de 1764 indiquait :

The population of the Isle is 20,000, of whom the far greater number are ignorant of English. [La population de l'île est de 20 000 personnes, dont la plupart ignorent l'anglais.]

En 1782, il ne restait plus que cinq écoles où l'on enseignait encore en mannois. Puis l'arrivée de nombreux immigrants anglais dans l'île finit par avoir raison du gaélique mannois. L'ouverture de l'île au tourisme à partir de 1833 accentua encore l'anglicisation déjà fortement avancée. De toute façon, l'élite sociale de l'île parlait déjà uniquement l'anglais, considérant que la langue mannoise était inutile, voire nuisible. En 1821, un Mannois écrivait dans le journal Manks Advertiser les propos suivants au sujet de sa langue:

'What better is the gibberish called Manx than an uncouth mouthful of course savage expressions. Abolish the Manx; I would say then, asfast as ye can, ye learned of the country. Judges, Lawyers, Clergy, crush it. Allow noone, not even one of your servants or neighbours to speak one word of Manx; and thus,by degrees, annihilate it. [Le jargon qu'on appelle le mannois ne vaut guère mieux qu'une vulgaire bouchée d'expressions grossières et sauvages. Supprimez le mannois; je dirais le plus vite possible, vous les personnes instruites du pays. Juges, avocats, pasteurs, écrasez-le. Ne permettez à personne, pas même à l'un de vos serviteurs ou de vos voisins, de perler un seul mot de mannois; et ainsi, petit à petit, anéantissez-le.]

Le recensement de 1871 révélait que seulement 25 % des Mannois parlaient encore le mannois. En 1872, l'anglais devenait la seule langue d'enseignement avec l'adoption de la Manx Education Act. Une enquête tenue deux ans plus tard révélait que, sur 41 000 habitants, il restait 190 unilingues du mannois et 12 350 bilingues (mannois-anglais). Puis, avec l'arrivée d'autres immigrants anglais, l'assimilation des classes moyennes s'amorça et la langue mannoise disparut rapidement. En 1899, la Société pour la langue mannoise Yn Çheshaght Ghailckagh a été fondée afin de préserver et promouvoir le mannois. Au cours des années trente et quarante, les militants de la Yn Çheshaght Ghailckagh, inquiétés de la disparition prochaine des derniers locuteurs du mannois, décidèrent de les faire enregistrer, afin de préserver l'héritage phonologique de la langue ancestrale.

En 1971, il ne restait que 284 locuteurs du mannois parlé comme langue seconde. Le dernier locuteur du mannois, comme langue maternelle, est décédé en 1974: il s'agit de Ned Maddrell (1877-1974), un pêcheur mais aussi un fervent défenseur de sa langue ancestrale. Durant des dizaines d'années, de nombreux chercheurs avaient anticipé la mort du mannois et avaient enregistré des locuteurs âgés sur des cylindres de phonographe et des machines à ruban portatives. Aujourd'hui, une bonne partie de ces enregistrements sont entreposés au Manx Museum à Douglas, capitale de l'île.

3.3 Une politique en faveur du mannois

Ce n'est qu'en 1992 que le gouvernement local instaura une politique en faveur du gaélique mannois. On a alors prévu un poste de «chargé de mission pour le développement du mannois» et on introduisit à titre facultatif le mannois dans toutes les écoles primaires de l'île. Le recensement de 1991 révélait que, sur un total de 70 000 habitants, 643 déclaraient parler le mannois (sans plus de précisions). En 1993, les autorités locales affirmaient que 1200 enfants pouvaient parler un «mannois élémentaire». Lors du recensement de 2001, près de 1700 locuteurs avaient une certaine compétence en mannois comme langue seconde. Le gouvernement de l'île de Man considère que la meilleure approche consiste à favoriser la valorisation de la langue et de la culture mannoises dans les écoles, en donnant dans le même temps aux adultes qui le souhaitent la possibilité d'apprendre le mannois. En décembre 1985, le gouvernement local a créé le Coonceil ny Gaelgey (en anglais: The Gaelic Council, c'est-à-dire le Conseil gaélique) dont l'objectif est de réglementer le gaélique mannois.

4 Le statut particulier de l'île de Man

Tout au cours de son histoire, l'île de Man a su conserver une certaine indépendance politique face à la Couronne anglaise, qui lui a accordé un statut particulier — un peu comme aux îles Anglo-Normandes. En effet, en 1866, le parlement de Westminster adopta la Loi sur les  douanes, les ports et les fins publiques de l'île de Man (Isle of Man Customs, Harbours, and Public Purposes Act, 1866).

En vertu de cette loi, l'île de Man fut considérée comme un État dépendant de la Couronne anglaise et non du Royaume-Uni. Ce statut signifiait que l'île de Man pouvait adopter ses propres lois et les faire appliquer grâce à un système judiciaire particulier et à sa police locale; l'île pouvait aussi percevoir elle-même les impôts, taxes et douanes. Le Parlement local (le Tynwald Court), qui existe depuis plus de 1000 ans, semble être la plus vieille institution du genre dans le monde.

Ce statut d'autonomie de l'île de Man existe encore aujourd'hui. En effet, l'île dispose d'un parlement local, le Tynwald Court, composé de la Maison des clefs («the House of Keys») et du Conseil législatif («the Legislative Council»), et présidé par un lieutenant-gouverneur nommé par le souverain d'Angleterre. Le gouvernement mannois n'est autorisé à s'occuper que des affaires intérieures de l'île et siège à Douglas, la capitale. Toutefois, les lois adoptées par le Parlement de l’île de Man sont soumises à l'assentiment royal.

Par convention, le Parlement britannique ne légifère pas à propos de l'île de Man sans l'accord du gouvernement mannois. La Couronne est représentée dans l'île par un lieutenant-gouverneur, et les questions qui la concernent sont traitées à Londres par le Conseil privé de la Reine sur les conseils du ministre de l'Intérieur britannique et de son administration (le Home Office).

Le gouvernement du Royaume-Uni est, selon la tradition, responsable de la Défense et des Affaires extérieures de l'île, moyennant une certaine compensation financière de la part du gouvernement de l'île. Le Parlement britannique peut, moyennant l'accord du gouvernement mannois, légiférer sur des domaines d'intérêt commun tels que la défense, la citoyenneté et l'immigration. En 1979, la Convention sur les douanes et les taxes (Customs and Excise Agreement de1979) réactivait la vieille loi de 1866 et reconnaissait de nouveau à l'île de Man le droit exclusif de prélever impôts, taxes et douanes. Étant donné que l'île de Man ne fais pas juridiquement partie du Royaume-Uni, elle n'est pas membre de l'Union européenne.

5 La politique linguistique

Dans les faits, l'anglais est demeuré la seule langue officielle de l'île de Man, puisque le mannois parlé s'est éteint en 1974. Néanmoins, le gouvernement local tente de nombreux efforts pour promouvoir la langue et la culture mannoises.

5.1 Les langues de la législation

De par la tradition, le Parlement mannois (ou Tynwald) continue d'utiliser le gaélique mannois comme l'une des langues officielles avec l'anglais. Les lois adoptées doivent être lues et promulguées en mannois et en anglais; de plus, toute pétition officielle adressée au gouvernement de l'île doit être présentée dans les deux langues. Une certain statut juridique de la langue mannoise est reconnu dans les Règlements du Conseil législatif (Standing Orders of the Legislative Council) de 1966, règlements modifiées ultérieurement en 1971, 1981, 1990 et 2004. Voici le texte de l'article 34 à ce sujet: 

ÎLE DE MAN

STANDING ORDERS OF THE LEGISLATIVE COUNCIL

Adopted by the Legislative Council on the 5th April 1966,
Printed incorporating amendments adopted on the 11th May 1971, the 28th October 1980, the 27th January 1981, the 26th June 1990 and the 9th November 2004

Article 34

EXPENSES OF PRIVATE BILL


The expenses of taking notes of evidence before any committee, including the charges for a shorthand writer, if the committee decide that one shall be employed, and of the printing and distributing such notes and the report of the Committee, if required by the committee or the Council to be printed; also of printing and distributing the Bill, whether at first or after amendments, of engrossing or printing the Bill if passed,
and of translation into the Manx language, if the Bill receives Royal Assent, and all expenses incurred in connection with the consideration of the Bill must be borne by the promoters. The amount payable in respect of expenses incurred by the Government must be paid by the promoters or their advocates to the Treasury to be accounted for to the public revenue. The amount payable shall be certified by the Chief Financial Officer.

ÎLE DE MAN

RÈGLEMENTS DU CONSEIL LÉGISLATIF

Adopté par le Conseil législatif, le 5 avril 1966,
Insérant les modifications imprimées adoptées le 11 mai 1971, le 28 octobre 1980, le 27 janvier 1981, le 26 juin 1990 et le 9 novembre 2004

Article 34

DÉPENSES DES PROJETS DE LOI PRIVÉS


Les dépenses des prises de notes pour les témoignages d'un comité, comprenant les frais pour un sténographe, si le comité décide qu'un seul doit être embauché, que l'impression et la distribution de ces témoignages ainsi que le rapport Comité, s'il est exigé par le comité ou le Conseil législatif, doivent être imprimés; ainsi que l'impression et la distribution des projets de loi, avec les modifications adoptées avant ou après, ou l'expédition et l'impression de projets de loi adoptés
et de leur traduction en mannois, si un projet de loi reçoit l'assentiment royal, et toutes les dépenses encourues en relation avec l'étude d'un projet de loi apporté par les promoteurs. Les frais dans le respect des dépenses encourues par le gouvernement doivent être assumés par les promoteurs ou leurs avocats au Trésor pour être justifiés par le Revenu public. Les frais doivent être autorisés par le directeur des Finances.

En fait, le texte ne proclame pas le mannois comme langue officielle, il ne fait que reconnaître la possibilité de traduire une version anglaise en langue mannoise aux frais des promoteurs (ou des proposeurs) ou de leurs avocats, le tout devant être autorisé par le directeur des Finances. 

5.2 L'Administration publique et la justice

Toute l'Administration de l'île n'utilise que l'anglais, mais il est possible pour les citoyens de communiquer oralement en mannois lorsque des fonctionnaires connaissent la langue (?). Personne ne peut exiger un procès en mannois, les cours de justice ne fonctionnant qu'en anglais.

En principe, le recours à des documents bilingues (anglais et mannois) n'est pas découragé, à la condition que ces mêmes documents n'aient pas d'effets néfastes sur les activités commerciales et qu'ils ne ralentissent pas le fonctionnement ni de l'Administration ni de la justice. Il est permis d'utiliser une papeterie avec des en-têtes bilingues lorsque cela est possible et réalisable, et surtout si cette mesure n'entraîne pas une augmentation des coûts ni une diminution de l'efficacité dans les services. Plusieurs ministères du gouvernement local ont pris l'habitude de diffuser tous leurs documents avec des en-têtes bilingues. C'est un geste certes symbolique, mais qui démontre une grande réceptivité à l'égard de la langue mannoise.  

De plus, le gouvernement accepte que les «serments cérémoniels» inscrits dans le Liber Juramentorum (ou Book of Oaths : «Livre des serments»), qui contient les serments pris par les divers fonctionnaires lors de l'acceptation de leur nominations, devraient pouvoir être prononcés également en gaélique mannois, dans la mesure où certaines conditions soient remplies et qu'une éventuelle législation soit adoptée à ce sujet.

Les municipalités, villages et paroisses peuvent employer une signalisation bilingue dans leurs services auprès de leurs concitoyens, sur leurs véhicules, les enseignes administratives, les plaques des noms de rues et des panneaux indiquant l'entrée et la sortie des villes et villages en deux langues, sauf lorsque le nom mannois traditionnel correspond aussi à la forme officielle (Andreas/Andreas). Le  Manx National Heritage a publié à cet effet la liste officielle bilingue de la plupart des toponymes de l'île, dont en voici quelques-uns:

Dénomination anglaise Dénomination mannoise Dénomination anglaise Dénomination mannoise
Douglas (capitale)
Castletown
Peel
Ramsey
Onchan
Michael
Port Erin
Doolish
Balley Cashtal
Purt ny hInshey
Rhumsaa
 Kione Droghad
 Mael
Purt Chiarn
Baldrine
Ballabeg
Ballasalla
Ballaugh
Crosby
Foxdale
Glen Maye
Balley Drine
Balley Beg
 Balley Salley
Balley ny Loughey
Crosbee
Forsdal
Glion Maye

Les toponymes de l'île de Man sont généralement d'origine pré-scandinave (Douglas < Dubhghlais; Rushen < Roisean), scandinave (< Cardle < kvernárdalr; Ramsey < hrams-á; Cregneash < krók-nes), gaélique (Carrick < carraig; Niarbyl < an earball > yn arbyl) ou anglaise (Castletown, Peel, etc.). Lorsqu'ils sont d'origine norvégienne, certains ont subi des transformations phonétiques du gaélique ou de l'anglais; les influences mannois ont aussi modifié des dénominations d'origine anglaise. Les toponymes mannois comprennent des termes génériques tels que, par exemple, Beg («petit»), Balla («lieu», «ferme» ou «maison»), Creg («rocher» ou «roc»), Bayr («chemin»), Purt («port»), Cronk («colline»), Fell («montagne»), Rick/Wick («golfe» ou «baie»), Howe («colline») et Ayre («plage de gravier»). Pour le moment, la visibilité du mannois n'est pas systématiquement bilignue, car elle est limitée à un certain nombre de plaques odonymiques bilingues (noms des rues) et à des noms d'édifices publics. 

Cela étant dit, le Programme de 2005-2008 du gouvernement de l'île de Man (Isle of Man Government Plan 2005-2008) compte six objectifs généraux. L'un de ces objectifs, intitulé «Identité nationale positive», comprend un volet «Culture et patrimoine», dont le but est de protéger, présenter et promouvoir le patrimoine culturel unique de l'île de Man. Ce volet poursuit notamment les trois buts suivants :

1) soutenir la recherche sur le mannois et la publication de A New History of the Isle of Man (Une nouvelle histoire de l'île de Man) en cinq tomes (Liverpool University Press);
2) étendre l'offre d'enseignement du mannois dans les écoles;
3) soutenir les activités de la Commission sur la radiodiffusion en gaélique.

En 1985, le Parlement de l'île, le Tynwald, a créé en 1992 le Centre for Manx Studies (Laare-Studeyrys Manninagh) ainsi que le Manx National Heritage. Le Centre for Manx Studies (ou Centre d'études mannoises) permet de fournir des possibilités de recherche dans un grand choix de domaines touchant l'île de Man, à partir des temps les plus anciens jusqu'à nos jours. Situé près du Manx Museum et de la Bibliothèque Manx National Heritage à Douglas, le Centre offre plusieurs services et équipements aux chercheurs et attire l'expertise et l'expérience de ses organismes apparentés (le Patrimoine national mannois, l'Université de Liverpool et le ministère de l'Éducation de l'île de Man).

Pour sa part, le Manx National Heritage (Eiraght Ashoonagh Vannin), l'organisme officiel du gouvernement de l'île de Man pour la protection des musées et du patrimoine dans toute l'île, assume la responsabilités du Manx National Museum Service, du National Monuments Service, du National Trust Service, des National Archives et de la National Art Gallery. La Manx Heritage Foundation (Undinys Eiraght Vannin: Fondation pour le patrimoine national mannois), qui dépend du gouvernement de l'île de Man, subventionne les projets de promotion du gaélique mannois, tels que les travaux de recherche menés sous l'égide du Centre d'études mannoises, lequel est affilié à l'université de Liverpool et cofinancé par le Patrimoine national mannois et le ministère mannois de l'Éducation. Un membre du personnel de la Fondation est chargé, à plein temps, de la promotion de la langue mannoise. La Fondation fournit aussi un soutien financier au Mooinjer Veggey, le groupe préscolaire en gaélique mannois. Elle offre aussi une aide financière pour la traduction, la rédaction, la réalisation et la publication de documents écrits et audiovisuels en mannois (y compris des livres et des vidéos pour les enfants). Mentionnons aussi le Manx Gaelic Advisory Council (Coonceil ny Gaelgey : Conseil consultatif du gaélique mannois), qui est responsable de l'usage normalisé officiel du mannois. Les obligations du Coonceil ny Gaelgey comprennent la traduction en mannois des résumés des lois adoptées par le Tynwald et la désignation autorisée des noms des ministères du gouvernement, les noms de rue et autres toponymes, ainsi que les nouveaux termes à admettre dans la langue.

Enfin, le gouvernement encourage et finance une partie des activités de la Yn Cheshaght Ghailckagh, c'est-à-dire la Manx Gaelic Society (ou Société du gaélique mannois). Celle-ci désire préserver le mannois comme langue nationale de l'île, et diffuser la culture et la littérature gaélique. La Société du gaélique mannois informe aussi l'opinion publique sur les livres écrits en mannois, la musique et les chansons mannoises, et diffuse des messages destinés à encourager l'emploi du mannois à l'oral ainsi que son enseignement dans les écoles.

5.3 L'éducation

L'île de Man dispose de son propre Department of Education. Bien que le cadre général des programmes scolaires soit similaire à celui de la Grande-Bretagne, mais avec des adaptations afin de tenir compte du contexte local. L'enseignement préscolaire est disponible dans les pouponnières, les jardins d'enfants et les garderies, ainsi que dans tous les centres d'enseignement approuvés par la ministère de la Santé et des Services sociaux. Les enfants fréquente l'école primaire jusqu'à 11 ans, puis l'école secondaire.

L'île bénéficie actuellement de 35 écoles primaires publiques et de cinq écoles secondaires non confessionnelles dirigées par le ministère mannois de l'Éducation. Les écoles secondaires sont les suivants: la Castle Rushen High School dans le Sud, la Ramsey Grammar School dans le Nord, la St Ninian's High School et la Ballakermeen High School à Douglas et la Queen Elizabeth II High School dans l'Ouest.

À la différence des écoles du Royaume-Uni, les écoles de l'île de Man enseignent le gaélique mannois aux enfants à partir de l'âge de leur septième année. Ils doivent également apprendre le français. La Loi sur l'éducation (Education Act) de 2001 qui entrait en vigueur en 2004 précise ainsi le programme d'enseignement:

EDUCATION ACT 2001

THE EDUCATION (CURRICULUM) (NO. 2) ORDER 2004

In exercise of the powers conferred on the Department of Education by section 8(1) of the Education Act 2001, and of all other enabling powers, and after consulting such organisations representative of teachers, and such other persons and bodies, as that Department considers appropriate, the following Order is hereby made:

[...]

This Order may be cited as the Education (Curriculum) (No. 2) Order 2004 and shall come into operation on the 1st October 2004.

[...]

PRESCRIBED CURRICULUM

General principles

Section 3

Pupils aged from 5 to 14 years (Key Stages 1, 2 and 3)

1) The curriculum for pupils aged from 5 to 14 years shall include —

(a) English;
(d) religious education;
(l) Manx culture and history (which may be taught through other subjects).

2) In the case of pupils aged 7 to 11 years (Key Stage 2), the curriculum shall include –

(a) French; and
(b) as an option,
Manx Gaelic.

3) The curriculum for pupils aged from 11 to 14 years (Key Stage 3) shall include –

(a) French;
(b) citizenship; and
(c) as an option,
Manx Gaelic.

Section 4

Pupils aged from 14 to 16 years (Key Stage 4)

1) The following principles shall apply to the curriculum for all pupils aged from 14 to 16 years:

2) The curriculum for pupils aged from 14 to 16 years shall include —

(a) English;
(d) religious education;
(f) Manx culture and history (which may be taught through other subjects).

3) In addition a range of other subject options shall be available to all pupils aged from 14 to 16 years, which shall include —

(a) a modern foreign language;
(g)
Manx Gaelic;

4) No subject option which does not lead to a recognised external accreditation shall be offered without the prior approval of the governors of the school.

MADE 6th September 2004

LOI DE 2001 SUR L'ÉDUCATION

ARRÊTÉ SUR L'ÉDUCATION NO 2 DE 2004 (PROGRAMME D'ÉTUDES)

Dans l'exercice des pouvoirs conférés au ministère de l'Éducation en vertu de l'article 8.1 de la loi de 2001 sur l'éducation et de tous les autres pouvoirs d'autorisation et après la consultation auprès des représentants des organisations d'enseignants et et autres personnes et entités, comme le Ministère le considère approprié, l'arrêté suivant est par la présente décidé :

[...]

Le présent arrêté peut être cité comme l'Arrêté no 2 de 2004 sur l'éducation (Programme d'études) et entre en vigueur le 1er octobre 2004.

[...]

PROGRAMME D'ÉTUDES PRESCRIT

Principes généraux

Article 3

Les élèves âgés de 5 à 14 ans (cycles principaux 1, 2 et 3)

1) Le programme d'études pour les élèves âgés de 5 à 14 ans comprend:

(a) l'anglais;
(d) l'éducation religieuse;
(l) la culture et l'histoire mannoises (qu'il est possible enseigner au moyen d'autres matières).

2) Dans le cas des élèves âgés de 7 à 11 ans (cycle principal 2), le programme d'études comprend:

(a) le français; et
(b)
le gaélique mannois, comme matière facultative.

3) Le programme d'études pour des élèves âgés de 11 à 14 ans (cycle principal 3) comprend:

(a) le français;
(b) la citoyenneté; et
(c)
le gaélique mannois, comme matière facultative.

Article 4

Les élèves âgés de 14 à 16 ans (cycle principal 4)

1) Les principes suivants s'appliquent au programme d'études pour tous les élèves âgés de 14 à 16 ans :

2) Le programme d'études pour des élèves âgés de 14 à 16 ans doit comprendre:

(a) l'anglais;
(d) l'éducation religieuse;
(f) la culture et l'histoire mannoises (qu'il est possible enseigner au moyen d'autres matières).

3) De plus, une gamme d'autres options possibles est disponible à tous les élèves âgés de 14 à 16 ans, ce qui comprend:

(a) une langue étrangère moderne;
(g)
le gaélique mannois;

4) Nulle autre option qui ne mène pas à une accréditation extérieure reconnue ne peut être offerte sans l'approbation préalable de la direction de l'école.

FAIT le 6 septembre 2004

Selon ce programme, les cours d'histoire et de géographie ont été révisés afin d'assurer qu'ils reflètent adéquatement l'histoire et la géographie de l'île de Man. Les cours de gaélique mannois ne sont obligatoires qu'au secondaire; au primaire, ils demeurent une matière facultative.

Le Conseil de l'éducation, conjointement avec la Fondation pour le patrimoine mannois, assure l'offre des cours au primaire à tous les élèves des établissements primaires et secondaires, et de cours facultatifs d'approfondissement. Le Conseil de l'éducation s'assure de la formation des enseignants à cette fin. L'enseignement est dispensé par une équipe itinérante qui comprend un responsable du mannois et trois enseignants. Les buts poursuivis du Ministère sont les suivants :

1) dispenser un enseignement scolaire du mannois pour les enfants dont les parents le souhaitent;
2) susciter un sentiment d'identité et développer la confiance en soi;
3) promouvoir des attitudes positives à l'égard de la culture mannoise;
4) promouvoir des attitudes positives à l'égard de l'apprentissage de la langue.

Les objectifs de cet enseignement sont les suivants :

1) permettre aux élèves qui étudient le mannois d'expérimenter diverses situations d'apprentissage qui seront conçues pour être à la fois agréables et efficaces;
2) permettre aux élèves de parler, de lire et (dans une moindre mesure) d'écrire le mannois dans diverses situations concrètes;
3) permettre aux élèves de poursuivre un programme continu et progressif afin d'obtenir, à terme, un Certificat général en mannois.

Cela étant dit, la Manx Gaelic School (en mannois: Bunscoill Ghaelgagh) est une école primaire particulière, car les enfants apprennent toutes leurs matières en gaélique mannois. Cette école fut ouverte en septembre 2001 dans l'école Ballacottier de Douglas. En janvier 2003, l'établissement s'est déplacé dans une école du Vieux-Saint-Jean. En septembre 2005, on comptait 43 enfants recevant entièrement leur instruction en mannois. L'objectif est de former des enfants bilingues maîtrisant l'anglais et le mannois. On espère que les élèves du Bunscoill Ghaelgagh continueront de recevoir une partie de leur enseignement en mannois au niveau secondaire.

Selon des sources gouvernementales (île de Man), 30 % des élèves comprendraient le mannois. Or, on compte seulement une douzaine d'établissements d'enseignement — sur plus de 30 écoles pour toute l'île — qui dispensent, généralement en cours du soir, à une centaine d'élèves des cours de mannois comme langue seconde. De façon plus réaliste, environ 1600 personnes sauraient lire et écrire en mannois et seulement de 200 à 300 personnes pourraient s'exprimer oralement en mannois... en tant que langue seconde.

Même si, à partir de la 3e année du primaire, le français est une langue étrangère obligatoire dans toutes les écoles de l'île, ils peuvent apprendre également au choix l'allemand ou l'espagnol. 

Quant à l'enseignement supérieur, le ministère mannois de l'Éducation encourage et soutient les étudiants qui accèdent à ce niveau d'enseignement dans les collèges et universités du Royaume-Uni ou encore au Isle of Man College, le tout grâce à des subventions et un système de de bourses. Cet appui est entièrement financé par le gouvernement local et le programme est mis à jour chaque année selon les règlements du Tynwald.

5.4 Les médias

Il n'existe guère de législation spécifique concernant les médias sur l'île, sauf pour les médias électroniques. Les journaux (Isle of Man Examiner, Courrier, Manx Independant, Business News) sont tous unilingues anglais. Dans la presse mannoise, le gaélique mannois apparaît, dans un quotidien, de manière irrégulière sous la forme d'une rubrique bilingue d'informations et, dans un autre, sous celle d'une chronique hebdomadaire. Les seules publications régulières en mannois sont les lois du Parlement local et les livres scolaires destinés aux enfants des écoles primaires et secondaires.

En ce qui a trait aux médias électroniques, la Broadcasting Act de 1993 (Loi sur la radiodiffusion) prévoit qu'une licence octroyée aux services de radiodiffusion sonore destinés à l'île de Man compte une disposition selon laquelle le titulaire de cette licence doit inclure dans sa programmation une certaine proportion d'émissions en gaélique mannois. Il s'agit de l'article 12:

Section 12

Gaelic broadcasting

(1) A licence for a sound broadcasting service intended for reception wholly or mainly in the Island shall include a condition requiring the holder of the licence to include in the service such proportion of programmes in Manx Gaelic as may be specified in or determined in accordance with the licence.

(2) Where a licence is granted subject to a condition referred to in subsection (1), the Treasury shall after consultation with the Commission make payments, by way of grants or otherwise, to the holder of the licence or to any other person for the purpose of financing the making and inclusion in the service in question of programmes in Manx Gaelic.

(3) There is established a body called the Gaelic Broadcasting Committee ('the Committee'), consisting of a chairman and not less than 3 other members appointed by the Council of Ministers.

(4) Before appointing any member of the Committee the Council of Ministers shall consult the Commission and such persons having knowledge of Manx Gaelic as appear to the Council of Ministers to be appropriate.

(5) The members of the Committee shall hold office in accordance with the terms of their appointment.

(6) The functions of the Committee shall be to promote, and advise the Commission and the Treasury on, the making and broadcasting of programmes in Manx Gaelic.

(7) The Committee shall in each year report to the Council of Ministers on the work of the Committee during the previous year, and the report shall be laid before Tynwald. In this subsection 'year' means a year ending on 31st March.

(8) In this section 'programmes in Manx Gaelic' includes programmes in English for teaching Manx Gaelic.

Article 12

Radiodiffusion en gaélique

(1) Une licence pour un service de radiodiffusion sonore destiné à la réception sur la totalité ou la majorité de l'île comprend une disposition selon laquelle le titulaire de cette licence doit inclure dans sa programmation une certaine proportion d'émissions en gaélique mannois, qui peut être spécifiée dans la licence ou déterminée en fonction du type de licence.

(2) Lorsqu'une une licence est accordée en vertu d'une disposition mentionnée au paragraphe 1, le Trésor doit, après consultation auprès de la Commission, effectuer des paiements, par voie de subventions ou autrement, au détenteur de la licence ou à toute autre personne dans le but de financer la création et l'inclusion dans le service en question d'émissions en gaélique mannois.

(3) Il est créé un organisme appelé Comité de radiodiffusion en gaélique (''le Comité''), comprenant un président et pas moins de trois autres membres nommés par le Conseil des ministres.

(4) Avant la nomination d'un membre du Comité, le Conseil des ministres doit consulter la Commission et les personnes ayant une connaissance du gaélique mannois, tel qu'il apparaît pertinent au Conseil des ministres.

(5) Les membres du Comité maintiennent un bureau, conformément au mandat lors de leur nomination.

(6) Les fonctions du Comité doivent promouvoir et conseiller la Commission et le Trésor sur la création et la radiodiffusion d'émissions en gaélique mannois

(7) Le Comité doit, chaque année, informer le Conseil des ministres sur le travail du Comité au cours de l'année précédente, mais le rapport doit être remis auparavant au Tynwald. Dans le présent paragraphe, «année» désigne l'année se terminant au 31 mars.

(8) Dans le présent article, «émissions en gaélique mannois» comprend des programmes en anglais pour l'enseignement du gaélique mannois.

Manx Radio (en mannois: Radio Vannin) est la station de radio commerciale l'île de Man. La station a commencé à émettre le 29 juin 1964, presque dix ans avant que la radio commerciale n'ait obtenu une licence du Royaume-Uni. Même si les organismes de Man ne sont pas soumis aux lois sur la radiodiffusion du Royaume-Uni, le gouvernement de Man a dû demander une fréquence afin d'émettre sur le territoire du Royaume-Uni. Manx Radio diffuse principalement en anglais avec quelques heures par semaine consacrées à des émissions en mannois. Le gouvernement de l'île subventionne la Commission pour la radiodiffusion en gaélique (Bing Ymskeaylley Gaelgagh), qui donne des conseils sur la réalisation et la diffusion des programmes en gaélique mannois.

Le gouvernement de l'île de Man pratique un bilinguisme symbolique limité d'ailleurs à la législature, à des en-têtes de lettres, des inscriptions sur les édifices gouvernementaux et des cours facultatifs dans les écoles primaire. Pour le reste, le mannois à l'île de Man demeure une curiosité historique, presque tout autant que le fameux «chat de l'île de Man», une race dont la caractéristique principale est l'absence de queue. Dans ces conditions, il est malaisé de parler de «droits linguistiques», car le seul statut juridique reconnu est celui d'une «langue régionale» accordé en fonction de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, signée par le Royaume-Uni. Si le gouvernement mannois s'emploie activement à promouvoir une plus grande connaissance du gaélique mannois, il est également conscient que le faible nombre des locuteurs de cette langue représente un handicap majeur. C'est pourquoi il veille à ce que cette promotion ne soit pas menée de façon à engendrer des problèmes ou un ressentiment parmi la majorité des habitants de l'île, qui ne parlent que peu ou pas du tout le mannois. Si la population paraît d'accord en principe sur la promotion d'un bilinguisme symbolique, elle demeure très réticente à toute forme de coercition à ce sujet.

Lois à incidences linguistiques diverses pour l'île de Man

 

Dernière mise à jour: 13 janv. 2011
 


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Bibliographie
 

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