Référendum du Royaume-Uni du
24 juin 2016
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À l'échelle du Royaume-Uni, 52 % des citoyens ont voté pour la
sortie ("Leave") de l'Union européenne, le
Brexit. Si les citoyens de
l'Angleterre et du pays de Galles, dans une proportion de 53 %, ont
également voté pour la sortie de l'UE, les habitants de la ville de
Londres (60 %) et de la ville de Cardiff (60 %) au pays de Galles,
ainsi que les habitants de l'Écosse (62 %), de l'Irlande du Nord (56
%) et de l'enclave de Gibraltar (95,9 %), ont préféré voter pour le
maintien ("Remain") dans l'Union européenne.
Le référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE révèle une profonde division du peuple britannique sur cette question. La fracture la plus évidente montre que les jeunes sont majoritairement pro-européens, alors que les plus âgés sont «eurosceptiques». Cette division générationnelle recoupe aussi une fracture sociale au sein de l’électorat britannique: plus les gens sont instruits, plus ils sont favorables au maintien dans l'Union. Enfin, le dernier marqueur des divisions concerne la répartition géographique: la province anglaise a voté contre l'UE, mais les Celtes (Écossais et Irlandais) ont voté pour l'UE. Selon le journaliste Peter Kellner : «C’est la province anglaise contre Londres et les Celtes.» |
Parmi les défis engendrés par ce Brexit, il faut compter sur la détermination de la première ministre de l'Écosse (à 62% pour le maintien) de tenir un référendum pour inviter les Écossais à exprimer leur détermination à continuer d'appartenir à l'Union européenne. De plus, le gouvernement de Belfast en Irlande du Nord (à 56% pour le maintien) pourrait s'inquiéter de ce que les échanges commerciaux avec la république d'Irlande du Nord en arrivent à se détériorer. Enfin, le territoire de Gibraltar (à 96% pour le maintien) exprime ses inquiétudes à l'idée que de nouvelles barrières tarifaires et autres viennent à rendre plus difficiles les échanges avec l'Espagne. Les Britanniques espèrent sans doute que leur sortie de l'Union européenne permettra au Royaume-Uni de renouer avec son glorieux passé de grande puissance impériale.
Or, il n'est pas dit que cette attente va se transposer dans la réalité, car le OUI au référendum fut obtenu sous de fausses représentations, alors que les partisans du Brexit ont triché avec la loi, avec les finances et avec les données des électeurs. Les attentes créées par des promesses qui paraissent maintenant irréalistes ne pourront certainement pas être comblées. Les faits semblent démontrer qu’il est pratiquement impossible de défaire les liens que l’intégration européenne a créés. Ou bien les Britanniques devront payer un prix élevé pour s’en retirer ou bien ils devront se résoudre à de sérieux compromis et accepter un partage des pouvoirs avec le continent européen. Pour le moment, ni l’un ni l’autre ne sont acceptables aux yeux des responsables du Brexit. Par ailleurs, la possibilité d’un deuxième référendum est écartée, tant de la part du gouvernement britannique en place que par l’opposition travailliste. Quoi qu'il en soit, le Brexit se fera le 31 décembre 2020.
Dernière mise à jour: 16 févr. 2024
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