La Hongrie occidentale germanophone |
La Hongrie occidentale germanophone ou allemande (en allemand: Deutsch-Westungarn; en hongrois: Német Nyugat-Magyarország) a existé de l'an 1000 jusqu'en 1918. Sous le règne du premier roi hongrois, Stephen Ier ou Étienne Ier (975-1038), le Burgenland s'appelait "Heinzenland".La langue qui était parlée dans cette région était une variété dialectale de l'allemand, le Hianzisch ou «hianzien» (en français). En fait, cette variété germanique correspondait au moyen bavarois (n° 31) parlé aujourd'hui en Autriche.
En 1918, après la fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et la dissolution associée de l'Empire austro-hongrois, des efforts intensifs furent déployés pour annexer les régions la Hongrie occidentale germanophone (ou allemande) à l'Autriche et à la Hongrie. Selon le recensement hongrois de 1910, la population du territoire du Burgenland actuel était de langue maternelle allemande dans une proportion de 75%, contre 15% pour le croate et seulement 9% pour le hongrois. La ville la plus importante était Ödenburg appelé aujourd'hui Sopron (prononcer [chopronn]). Au cours du mois de novembre 1918, l'Autriche et la Hongrie devinrent des républiques distinctes et revendiquèrent toutes deux la Hongrie occidentale allemande. Dans la déclaration d'état du 22 novembre 1918, l'Assemblée nationale provisoire de l'Autriche, se référant au «droit des peuples à disposer d'eux-mêmes», proclama que les comtés de Pressburg/Pozsony vármegye, Wieselburg/Moson vármegye, Ödenburg/Sopron vármegye et Eisenburg/Vas vármegye faisaient partie de la république nouvellement formée. Pendant que différentes parties de la population ethnique allemande de la Hongrie occidentale demandaient leur union avec l'Autriche allemande, d'autres prônaient l'autonomie de la région au sein de la Hongrie. En 1919, les vainqueurs de la Première Guerre mondiale décidèrent dans le traité de Saint-Germain-en-Laye que la Hongrie occidentale allemande devait être annexée à l'Autriche. En 1920, la Hongrie fut obligée par le traité de Trianon de céder le Burgenland et une partie du komitat d'Ödenburg à l'Autriche, c'est-à-dire le Burgenland actuel. Cependant, la Hongrie n'acceptait de céder le Burgenland à l'Autriche que si celle-ci renonçait à son tour à Ödenburg/Sopron. En 1921, un référendum fut organisé dans la région d'Ödenburg/Sopron, les 14 et 15 décembre, ce qui comprenait la ville d'Ödenburg/Soprone et huit municipalités environnantes. |
En fait, 72% des électeurs de Sopron avaient voté pour faire partie de la Hongrie, tandis que la majorité des villages environnants voulaient demeurer en Autriche. Bien qu'il y ait eu de nombreuses irrégularités évidentes dans le vote, les Alliés ne révisèrent pas le résultat du vote et ne tinrent compte que du votre urbain. C'est ainsi que la région de Sopron retourna à la Hongrie, mais l'Autriche ne reconnut jamais cette décision unilatérale des Alliés. Par conséquent, des mouvements de population ont suivi de part et d'autres des nouvelles frontières. Par exemple, la ville de Sopron était germanophone dans une proportion de 93%, mais en 1910 celle-ci avait chuté à 51%. En 1941, donc trente an après la partition, le taux avait baissé à 30% de germanophones, puis au recensement de 2001, il ne restait plus que 3,5% de germanophones. Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des Allemands de Sopron furent expulsés parce qu'on accusait les Allemands d'avoir causé à la ville beaucoup de destructions et de souffrances, et notamment la déportation dans des camps d'extermination de la quasi-totalité de la population juive.