République kurde 1945-1946 |
Cette petite république kurde du nord-ouest de l'Iran n'a vécu qu'un an. Tout a commencé le 25 août 1941 lorsque les Britanniques et les Soviétiques ont envahi l'Iran. L'objectif avait pour but de sécuriser les zones pétrolières britanniques et de garantir une route de ravitaillement vers l'URSS afin de combattre l'Allemagne nazie sur le Front de l'Est. À la suite à l’invasion anglo-soviétique, l’Iran a été partagée en plusieurs zones, dont un territoire kurde. Progressivement, les Américains ont remplacé les Britanniques, mais leurs intérêts se limitaient à exploiter le pétrole, alors que les Soviétiques étendaient leur pouvoir en Iran. Appuyés par les Soviétiques, les Kurdes remirent leurs costumes traditionnels et recommencèrent à parler kurde en public. Ils s'approprièrent les armes et les munitions laissées par l'armée iranienne.
Ayant obtenu le soutien des Soviétiques, le mollah kurde, Qazi Mohammed, créa un gouvernement autonome. Le 22 janvier 1946, place Tchwar Tchira («Quatre Lanternes»), le mollah proclama la République en affirmant que les Kurdes formaient un peuple distinct sur ses propres terres et qu'il avait droit à l'autodétermination. Qazi Muhammad devint président de la République, et le général Moustapha Barzani, ministre de la Défense. L'alliance avec les Soviétiques suscita des controverses entre les factions kurdes. Les Soviétiques se désintéressèrent des Kurdes qui ne leur paraissaient plus utiles, c'est l'Azerbaïdjan iranien qui les intéressait au point d'y installer un gouvernement «vassal». |
Un an plus tard, l'Iran, qui ne pouvait pas accepter la présence de la petite république de Mahabad, reprit le territoire. Le président Qazi Muhammad fut exécuté en public au centre de Mahabad. Barzani et ses troupes battirent en retraite et allèrent se réfugier dans les montagnes de l'Irak pour finalement aboutir en URSS. La ville de Mahabad fut détruite. Bien que la république de Mahabad connut une durée très brève, elle est demeurée dans la mémoire collective des Kurdes comme un symbole de l'aspiration nationale.