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Constitution du Canada2.2) Présentation préliminaire de la Constitution |
Si toutes les politiques linguistiques adoptées au Canada par les différents gouvernements (provinces et territoires) sont distinctes et autonomes, elles sont néanmoins soumises à certaines dispositions de la Constitution canadienne. D'ailleurs, non seulement le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux sont assujettis à la Constitution canadienne, mais également les citoyens et les entreprises publiques et privées.
La Constitution du Canada est composée de trois éléments: les textes constitutionnels, les décisions des cours de justice et les conventions constitutionnelles.
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3) Les conventions constitutionnelles
Celles-ci correspondent aux coutumes et aux traditions qui guident les gouvernements. Comme elles ont été élaborées avec le temps, elles ne sont écrites dans aucun document. Par exemple, le vote de confiance, le choix du premier ministre, la dissolution de la Chambre des communes, etc., sont des conventions constitutionnelles.
Ces règles sont essentielles au fonctionnement du système politique canadien à tel point qu'une convention constitutionnelle exige que le Parlement jouisse au préalable de l'appui substantiel des provinces. Les cours de justice peuvent reconnaître ces conventions, mais ne peuvent pas les faire appliquer si elles sont violées. Autrement dit, les tribunaux les administrent, mais ne les imposent pas. Lorsque ces conventions sont violées, le remède revient alors aux politiciens. Mais tout gouvernement enfreignant une convention constitutionnelle sans avoir d'excellentes raisons pourrait être vaincu lors d'une élection.
La Cour suprême a exprimé en 1981 une équation à l'occasion du rapatriement de la Constitution (Renvoi relatif au rapatriement): «Les conventions constitutionnelles plus le droit constitutionnel égalent la Constitution complète du pays.» Selon les interprétations, les conventions constitutionnelles sont des «règles de conduite politique par lesquelles les acteurs politiques s'estiment liés, mais qui ne sont pas appliquées directement par les cours de justice» ou des «règles de conduite qui devraient être considérées comme obligatoires». En somme, les conventions correspondent à des principes fondamentaux (non écrits) qui établissent les fondements de la Constitution canadienne.
On l'appelle aussi la «Charte des droits et libertés». Elle est inscrite dans la Loi constitutionnelle de 1982, dont l'article 34 déclare que les articles précédents formant la Première Partie doivent être connus ensemble sous le titre de «Charte canadienne des droits et libertés». Son but est de protéger les droits des citoyens canadiens contre les actions, les politiques et les lois des gouvernements fédéraux et provinciaux, et de rassembler les Canadiens autour d'un ensemble de valeurs qui, en principe, incarnent ces droits.
De plus, la Charte contient des dispositions linguistiques. Ce sont les articles 16 à 23, notamment les droits relevant des langues officielles (art. 16-22) et le droit à l’instruction dans la langue de la minorité (art. 23).
La Charte canadienne des droits a suivi la voie
américaine, qui absolutise les droits et le pouvoir des juges, de sorte que
les lois des parlements provinciaux peuvent être contestées par les juges.
Par exemple, le Québec a deux chartes des droits, mais la Charte fédérale,
adoptée dans la
Loi constitutionnelle de 1982,
a préséance sur la
Charte des droits et libertés de la personne adoptée en 1975, selon le
modèle britannique qui préserve mieux la responsabilité des élus à l’égard
des lois et de leur conformité aux droits. Autrement dit, s'il y a
incompatibilité entre les deux chartes, la québécois est éclipsée par
rétroaction.
Dernière mise à jour:
23 févr. 2024
1. Les dispositions constitutionnelles (textes juridiquess) |
2. Présentation préliminaire |
3.
Les lois
constitutionnelles de 1867 et de 1982 |
4. Les effets de l'article 23 de la Charte canadienne |
5. Les tentatives de réforme constitutionnelle |
Les politiques linguistiques du gouvernement fédéral |