C'est de ce groupe que sont issues les langues romanes. Le latin, qui adonné naissance aux langues romanes, ne représente qu'une des langues du groupe italique. Le nom de ce groupe n'est justifié que par le fait qu'il est localisé dans la péninsule italique, ce qui n'implique pas nécessairement des affiliations linguistiques. Il peut s'agir de langues non indo-européennes, de langues celtiques, de langues protolatines, etc.
Les langues dites italiques correspondent en fait à une sorte de classement fourre-tout. Ce sont l'osque, l'ombrien, le vénète, le messapien, le ligure, le rhétique, le picène (ou picénien), etc. Ces langues étaient parlées toutes avant l'arrivée des Romains dans la péninsule italique. Les seules informations que nous possédons sur ces langues proviennent essentiellement de sources grecques et romaines, en particulier d'inscriptions.
Dans certains cas, ces langues étaient relativement proches l'une de l'autre. Face au latin, elles n'ont pu opposer de résistance et se sont éteintes. L'exception semble être l'osque, langue des Sammites: il était encore en usage à Pompéi lors de la grande éruption du Vésuve en 79 de notre ère. Les périodes de bilinguisme ont permis à ces langues voisines du latin de jouer un rôle dans la constitution du latin classique. L'ombrien, le picénien, le falisque (au nord de Rome) et le volsque sont disparus très tôt en raison de leur grande proximité géographique avec le latin des Romains.
Le messapien était parlé en Apulie et pouvait être apparenté à l'illyrien. Le vénète était en usage sur les rivages septentrionaux de l'Adriatique. Le rhétique était largement pratiqué dans les Alpes, mais aussi dans les régions correspondant aujourd'hui au Piémont, à la Lombardie et à la Vénétie. Le ligure était utilisé sur la côte génoise et la Côte-d'Azur.
Il ne faudrait surtout pas omettre le latin. Cette langue était à l'origine une modeste variété qui faisait partie d'un groupe plus important: le groupe italique. On distingue le latin primitif et le latin classique.
Le latin primitif a subi l'influence d'autres langues comme le sabin, l'étrusque et le grec. L'apport de l'étrusque semble surtout sensible aux VIe et Ve siècles avant notre ère; il a donné au latin quelques mots ainsi que son écriture inspirée de l'alphabet grec.
Le latin classique est apparu au Ier siècle avant notre ère. C'est la période de la fixation et de l'institutionnalisation de cette variété de latin avec des écrivains comme Cicéron, Tite-Live, Ovide, Virgile, Horace et Lucrèce.
Par la suite, on parlera du latin post-classique (jusqu'au IIe siècle), puis du latin tardif (IIe au Ve siècle) caractérisé par le rôle du christianisme dans la langue. Ce fut l'époque des auteurs chrétiens comme saint Augustin, sait Jérôme, etc., ainsi que des emprunts massifs au grec. Le latin disparut comme langue des masses. Il ne survécut comme comme latin d'Église appelé aussi «latin roman», soit dans la liturgie, l'évangélisation et en tant que véhicule de la papauté (l'Église), et comme latin vulgaire (du latin vulgus: «peuple»). Mais le latin vulgaire donnera naissance aux langues romanes, alors que le latin d'Église se perpétuera jusqu'au milieu du du XXe siècle.
Aujourd'hui, on peut dire que toutes les langues italiques parlées actuellement (espagnol, portugais, italien, etc.), sans aucune exception, proviennent du latin, sauf qu'on les appelle généralement langues romanes plutôt que «langues italiques».