Voici quelques informations portants sur les anciens pays de l'Est faisant maintenant partie de la Francophonie: l'Albanie, la Bulgarie, la Macédoine, la Moldavie, la Pologne et la Roumanie.
Albanie
La république d'Albanie a rendu en 1991 le français l’une des langues secondes obligatoires dans toutes les écoles. Présentement, quelque 30 % de la population a appris le français, à des degrés divers, il faut l’avouer: au primaire, plus de 11 000 élèves sont inscrits à des cours de français, mais c’est 115 600 au secondaire et plus de 12 000 dans les universités. De plus, la présence française dans les médias est non négligeable: TV5 est repris par voie hertzienne dans une quinzaine de villes, RF-1 est reçu sur la bande FM à Tirana, l'Agence télégraphique albanaise diffuse un bulletin quotidien en français, le gouvernement a autorisé la diffusion de toutes les chaînes françaises par satellite. De plus, l’Albanie a adhéré à l'AUPELF (Agence francophone pour l'enseignement supérieur et la recherche qui oeuvre au développement de la "francophonie scientifique"), à l’UREF (Université des réseaux d'expression française), à l'AIMF (Association internationale des maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement francophones), à l’APF (Agence de la presse francophone) ainsi qu’au Forum francophone des affaires.
Bulgarie
La république de Bulgarie, pour sa part, a toujours privilégié l’enseignement du français depuis 1945. Il s’agit d’un enseignement bilingue dispensé dans plus de 80 établissements officiellement reconnus par le ministère de l'Éducation. Pour accéder à cet enseignement, il faut avoir terminé sa septième année de scolarité, réussir un concours et effectuer une année préparatoire dite «année zéro», pendant laquelle des cours intensifs de français sont donnés à raison de 22 à 30 heures/semaine. Dans l'enseignement non bilingue, l'étude d'une seconde langue est obligatoire à raison de quatre heures/semaine à partir de la 5e jusqu'à la 8e année de scolarité et de deux heures/semaine à partir de la 9e à la 11e année de scolarité. En somme, quelque 150 000 élèves suivent des cours de français pour un total de 720 heures à partir de la 5e année de la scolarité. On compte 98 lycées dans lesquels la français fait l’objet d’un enseignement intensif. Comme l’Albanie, la Bulgarie fait partie de l'AUPELF-UREF et a mis en place des filières francophones universitaires.
Macédoine
Comme l’Albanie, la Macédoine (ex-république yougoslave de Macédoine) siégeait comme observateur au Sommet de Hanoi au Vietnam en 1997, ce qui a constitué son entrée dans la Francophonie. Le français est une langue connue de l’élite intellectuelle et politique depuis fort longtemps. Le 29 janvier 1998, à Paris, la France et la Macédoine ont signé un important traité portant sur la coopération culturelle, éducative, scientifique et technique. Selon les dispositions du Décret no 99-62 du 25 janvier 1999 portant publication de l'accord de coopération culturelle, éducative, scientifique et technique entre le gouvernement de la République française et le gouvernement macédonien, les deux pays s’engagent à développer leur coopération dans le domaine de la culture, de l'éducation, de la technique, des sciences et des technologies.
Moldavie
Pour ce qui est de la république de Moldavie, le moldave (roumain en Roumanie) est la langue officielle du pays. Avec la Roumanie, c’est le seul pays de l’ancien bloc de l’Est à avoir comme langue officielle une langue romane. Malgré l'expansion de la langue anglaise, les pouvoirs publiques moldaves sont restés très attachés à la tradition francophone et soutiennent toutes les initiatives tendant à maintenir le français au premier rang des langues étrangères enseignées en Moldavie. À l’heure actuelle, le français est enseigné par quelque 2000 professeurs, à plus de 400 000 élèves, soit 72 % du nombre total des élèves au sein de 1125 établissements d'enseignement secondaire. Dan ces établissements d’enseignement, le français est étudié comme langue étrangère à raison de deux à trois heures hebdomadaires. Il existe aussi des écoles spécialisées en français (au nombre de 113) où le français est enseigné de quatre à cinq heures/semaine. Dans sept universités, l’État forme annuellement entre 700 et 800 étudiants entièrement en français. De plus, des émissions à caractère éducatif sont diffusées en français à la radio nationale (Dis-moi tout) et à la télévision (Bienvenue en France).
Roumanie
La république de Roumanie constitue avec la Moldavie un autre pays de langue romane. À partir de la troisième année du primaire, les élèves ont le choix entre plusieurs langues modernes: le français, l'anglais, l'allemand, le russe, l'espagnol, l'italien et le japonais. L'étude d'une deuxième langue moderne commence en 5e secondaire. Pour l'année scolaire 1996-1997, au cycle primaire, quelque 609 877 élèves étudiaient le français et 293 589 élèves l'anglais; au secondaire, 692 325 ont étudié le français comme première langue moderne et 217 882 autres comme deuxième langue, tandis que 907 780 élèves ont appris l'anglais comme première langue et 991 896 comme deuxième langue. l’enseignement est officiellement dispensé en roumain, et ce, à tous les degrés (maternelle, primaire, secondaire et université). De plus, la législation roumaine prévoit en enseignement bilingue intensif d’une langue internationale. Lors de l’année scolaire 1998-1999, on comptait 60 lycées et collèges à sections bilingues françaises avec 5200 élèves.
Pologne
Enfin, en Pologne, le français est la quatrième langue étrangère. Dans des établissements d'enseignement secondaire, 10,3 % des étudiants suivent des cours de français (19,6% dans les lycées), mais dans les écoles primaires de province et dans les collèges techniques, ils ne sont que respectivement 1,4% à 1,5%. Toutefois, à la suite de la décision du gouvernement polonais de supprimer l'enseignement obligatoire du russe dans les écoles, les autorités ont procédé à la création de collèges de formation d'enseignants en français. Le ministère de l'Éducation prévoyait qu’en l'an 2000, grâce à l'activité de ces collèges, il y aura assez de professeurs pour que les élèves et les étudiants puissent choisir librement le français comme première ou deuxième langue étrangère. Dans six lycées (Poznan, Cracovie, Katowice, Wroclaw et Varsovie), il est possible de suivre des cours dans des classes bilingues polonais/français.