Le min nan ou minnan est la variété dialectale chinoise de la province du Fujian, elle-même issue de la langue min. D'ailleurs, on l'appelle également le fujianois, mais aaussi taiyu en mandarin et tai-gi ou tai-gu en taïwanais. Plus récemment sont apparus les termes holo et hoklo pour désigner cette langue. En anglais, on utilise le vocable Hokkien. Dans la province chinoise de Fujian, les Chinois parlent plusieurs variétés de min : le min méridional, le min oriental, le min septentrional, le min central, le min puxian et le min shaojiang. Dans la province chinoise de Guangdong, si la majorité des locuteurs parlent le cantonais, d'autres s'expriment en min méridional. Toutes ces variétés dialectales du min nan sont mutuellement intelligibles, car les minophones se comprennent entre eux, que ce soit en Chine, à Singapour ou à Taïwan ou ailleurs. Toutefois, en raison de son caractère insulaire, le min de Taïwan a conservé davantage de caractéristiques archaïsantes et un certain nombre d'emprunts au japonais; ceux-ci sont relativement peu nombreux, moins de 200 mots, mais ils sont employés avec une haute fréquence en raison de leur pertinence pour la société taïwanaise moderne et la culture populaire. |
De plus, on trouve des locuteurs minophones à l'extérieur de la Chine et de Taïwan, notamment à Singapour, en Malaisie, en Indonésie, en Thaïlande, aux Philippines et aux États-Unis. Ils forment le plus grand groupe de sinophones d'outre-mer. Ainsi, plus de 50 millions de locuteurs parlent le min ou l'une de ses variétés dialectales. Les Chinois du Fujian sont arrivés par vagues successives à Taïwan; ils se sont plus ou moins mélangés aux autres immigrants et ont continué à employer la langue min nan. Cependant, cette langue a évolué différemment à Taïwan, car elle a non seulement intégré une partie du vocabulaire hakka, mais également un fonds important du vocabulaire japonais dont la langue fut imposée dans l’île durant un demi-siècle. Par ailleurs, les Taïwanais ont établi de nouvelles normes de la langue parlée, sans référence à littérature et à la langue écrite (idéogrammes) du mandarin, et ils ont fait évoluer le min nan «en milieu fermé», c'est-à-dire différemment du min nan continental.