La colonisation française de la péninsule indochinoise a
commencé en 1858 sous le Second Empire (Napoléon III), avec l'invasion de la
Cochinchine qui fut annexée en 1862, et suivie de l'établissement
d'un protectorat en 1863 sur le Cambodge. Sous la Troisième
République, la colonisation reprit à partir de 1883 au moment de
l'expédition du Tonkin, ce qui entraîna l'instauration de deux
protectorats distincts sur le reste du Vietnam: le Tonkin et
l'Assam (voir la carte de gauche). Quant au Siam, qui n'a
jamais été une colonie, il changea de nom en 1938 pour «Thaïlande».
C'est en 1887 que la France centralisa l'administration de ses
territoires au moment de la création de l'Union
indochinoise, puis de la Fédération
indochinoise. En 1899, elle instaura un protectorat sur
le Laos. Ainsi, l'Indochine française regroupait ces trois pays de
l'Asie du Sud-Est que sont aujourd'hui le Cambodge, le Laos et le
Vietnam, sans oublier une portion de territoire chinois située dans
l'actuelle province du Guangdong, le Kouang-Tchéou-Wan. Celui-ci
était un petit territoire de 1300 km²
situé au sud de la Chine continentale, dans la péninsule de Leizhou,
cédé par bail à la France en 1898, mais rétrocédé à la Chine en 1945.
La défaite française de 1940 bouleversa l’équilibre des forces au
profit du Japon qui envahit l'Indochine française en 1941 et proclama
l'indépendance des trois pays en mars 1945. Le 19 décembre 1946,
après une série d’incidents, le Vietminh lança une attaque sur le
Tonkin: la guerre d'Indochine (1946-1954) venait de commencer. Après
huit ans d'hostilités entre les forces françaises et le Viet-Minh de Hô
Chi Minh, soutenu par la Chine communiste, les accords de Genève,
signés le 20 juillet 1954, marquèrent une étape décisive dans le
processus de décolonisation asiatique entamé depuis 1945, ainsi que la
progression du camp soviétique dans le tiers monde. Les dernières
troupes française quittèrent la région en mai 1955.
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