La Barbade (Barbados) |
Capitale: Bridgetown
Population: 274 800 (est. 2004) Langue officielle: anglais Groupe majoritaire: créole barbadien (89,7 %) à base lexicale anglaise Groupes minoritaires: anglais (10,1 %), garifuna, chinois, arabe Système politique: monarchie constitutionnelle et État unitaire divisé en 11 «paroisses» (Parishes) Articles constitutionnels (langue): art. 13, 18 et 22 de la Constitution du 22 novembre 1966 Lois linguistiques: Règlements de la Chambre d'assemblée de la Barbade (1973); Loi sur la protection du consommateur (2003); Loi sur l'entraide judiciaire en matière pénale (2008). |
La Barbade
(en anglais: Barbados) est l'île la
plus orientale de l’archipel des
Antilles,
entre la mer des Caraïbes et l’océan Atlantique. Celle-ci se situe à l’est de
Saint-Vincent-et-les-Grenadines, dans les Îles-sous-le-Vent, au sein des Petites
Antilles. Le pays a comme voisin au nord la Martinique et au sud la Grenade. L’île a une longueur de 34 km et une largeur maximale de 23 km, pour
une superficie totale de 430 km² (voir la carte). La Barbade est donc l'un des plus petits pays du
monde avec Andorre (468 km²), Antigua-et-Barbuda (442 km²),
Saint-Vincent-et-les-Grenadines (389 km²), la Grenade (340 km²), l'île de Malte
(316 km²) et les Maldives (300 km²). La capitale de la Barbade est Bridgetown
(dans la paroisse de St. Michael) au
sud-ouest (population: moins de 8000 habitants).
Au point de vue administratif, la Barbade est divisée en en 11 «paroisses» (les Parishes): Christ Church, Saint Andrew, Saint George, Saint James, Saint John, Saint Joseph, Saint Lucy, Saint Michael, Saint Peter, Saint Philip et Saint Thomas. |
En tant que membre du Commonwealth, la Barbade reconnaît la reine Élisabeth II comme chef de l’État, celle-ci étant représentée par un gouverneur général qui préside un conseil privé.
En 2004, la population de la Barbade était estimée à quelque 274 800 Barbadiens. C'est la paroisse de Saint Michael (99 100 hab.) et celle de Christ Church 47 900 hab.) qui sont les plus peuplées:
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Près de 80 % des Barbadiens sont de race noire, contre 4 % de race blanche et 2,3 % de Métis; les autres (13,7 %) sont des Asiatiques, des Indo-Pakistanais ou des Arabes. La très grande majorité des habitants de la Barbade, soit 89,7 %, sont des Barbadiens parlant le Barbadian Creole English ou le bajan, c'est-à-dire un créole barbadien à base d'anglo-américain. Il existe aussi une minorité de Britanniques (anglais) et d'autres groupes plus petits: des Garifunas (garifuna), des Chinois (mandarin), des Arabes libanais ou syriens (arabe), des Indo-Pakistanais (hindi-ourdou), etc.
Peuple | Langue maternelle | Religion | Population | % |
Barbadiens | créole barbadien (bajan) | protestantisme | 246 000 | 89, 7 % |
Britanniques | anglais | protestantisme | 27 900 | 10,1 % |
Caraïbes noirs (Garifunas) | garifuna | catholicisme | 100 | 0,0 % |
Chinois | chinois mandarin | bouddhisme | 100 | 0,0 % |
Arabes | arabe standard | islam | 50 | 0,0 % |
Bien qu'il soit issu du vocabulaire anglais, le bajan est difficilement compréhensible pour un anglophone, car la prononciation est particulière et la syntaxe ainsi que la grammaire restent africaines, sans oublier les emprunts aux langues africaines, à l'espagnol et un peu au français. Les Barbadiens parlent tous cette langue entre eux, que ce soit à la radio, au Parlement ou à l'église; ils n'utilisent l'anglais qu'à l'école, avec les touristes ou lorsqu'ils lisent ou regardent la télévision. L'anglais demeure une langue seconde pour les Barbadiens. Voici quelques exemples de bajan:
Français Anglais |
Bajan |
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Les Britanniques (10,1 %) s'expriment en anglais d'Europe (ou anglo-britannique). Cet anglais reste très éloigné du bajan d'autant plus que ce dernier se rapproche davantage de l'anglo-américain que de l'anglo-britannique. De plus, l'anglais des Barbadiens, même comme langue seconde, diffère sensiblement de celui des Britanniques. Par rapport à l'anglais standard, l'anglais barbadien emploie des «raccourcis». Les verbes auxiliaires peuvent disparaître; par exemple, au lieu de «I am going», («je m'en vais»), un Barbadien dira «I gone». Le pronom personnel peut être employé à la place, selon le cas, d'un possessif: par exemple dans «it is we culture» («c'est la culture à nous: notre culture»). On aurait aussi : «tell we» pour «tell us»(«dites-nous»). La finale du participe passé peut disparaître : par exemple, au lieu de l'expression «'it is finished» («c'est fini»), un Barbadien dira «it finish» (ce qui ressemble à «il finit»). Au lieu d'employer un adverbe d'intensité, un Barbadien préférera recourir au redoublement: par exemple, «the car has gone very fast» («la voiture est arrivée très vite») deviendra «the car gone quick, quick, quick». Bref, c'est un anglais plus simple qui paraît plus coloré («quick, quick, quick») que l'anglo-britannique («very fast»).
Quant aux Garifunas (seulement une centaine de locuteurs), ils parlent le garifuna, une langue à base d’arawak (famille arawak) avec des mots d’origine africaine (surtout yorouba), française (env. 210 mots), anglaise (env. 50 mots) et espagnole (env. 210 mots). Les Chinois sont des Han et parlent le chinois mandarin, alors que les Arabes s'expriment dans la variété syro-libanaise de l'arabe.
La religion la plus répandue dans l’île est le christianisme avec 40 % d'anglicans 8 % de pentecôtistes, 7 % de méthodistes; le reste de la population est essentiellement catholique (4 %) ou membre de diverses autres confessions (9 %) comme l'islam ou le bouddhisme.
Les premiers habitants de la Barbade furent les Arawaks venus du Venezuela vers 1500 ans avant notre ère. Plusieurs centaines d'années plus tard, vers 1200 de notre ère, les Arawaks furent chassés par la Caraïbes, des Amérindiens plus a agressifs que les Arawaks. Ils étaient redoutés, car ils étaient de bons archers et de cruels guerriers qui mangeaient leurs prisonniers. On raconte, par exemple, qu'ils auraient mangé un équipage français en 1596. Les Portugais arrêtèrent sur l'île lorsqu'ils découvrirent le Brésil. C'est l'explorateur portugais Pedro a Campos qui baptisa l'île du nom de Los Barbados («les barbus») vraisemblablement parce que ses hommes considéraient que la peau rugueuse des figues trouvées dans les arbres ressemblait à une barbe d'homme. Puis, à partir de 1492, les Espagnols s'installèrent dans l'île et imposèrent l'esclavage aux Caraïbes qui, au contact des Européens, développèrent des maladies contagieuses qui les décimèrent grandement. Les Espagnols finirent par se désintéresser de la Barbade au point où elle pouvait être colonisée par d'autres.
3.1 La colonisation britannique
Le premier bateau britannique toucha l'île le 14 mai 1625. Le capitaine John Powell revendiqua la possession de l'île pour le roi James Ier. En février 1627, le capitaine Henry Powell s'installa sur l'île avec 80 colons anglais et quelque 10 esclaves. La petite colonies de Jamestown fut vite surnommée «la Petite Angleterre» par les colonies voisines; l'anglais devint de facto la langue officielle de la Barbade. Les premiers colons cultivèrent d'abord le tabac et le coton qui, s'étant révélés peu rentables, furent abandonnés dès 1637 pour la canne à sucre. En raison de sa position géographique particulière, c'est-à-dire l'île la plus orientale des Caraïbes, la Barbade fut tôt reconnue comme étant d'une importance stratégique navale et militaire. La colonie prospéra et fonda une Chambre d'assemblée (House of Assembly), ce qui en faisait l'une des première démocratie parlementaires du monde. Mais l'exploitation de la canne à sucre se révéla lourdement tributaire d'une main-d'œuvre abondante. Dans un premier temps, on fit venir de nouveaux colons, des planteurs, puis des domestiques sous contrat et des criminels. Les descendants de ces premiers «esclaves blancs» furent appelés Red Legs («Pieds rouges») à cause de la couleur de leurs pieds endoloris par le travail; ils se spécialisèrent dans la pêche et l'agriculture de subsistance pour finalement devenir un groupe retranché de la société, qui avait peu d'espoir d'améliorer leur sort. Mais le passage de la production du tabac et du coton à celle du sucre exigea une plus grande de main-d'œuvre et de capital. Les colons anglais avaient bien essayé de faire des derniers Caraïbes des esclaves, mais devant la difficulté d'une telle entreprise ils se résolurent plutôt à les utiliser comme pêcheurs (jusqu'à leur disparition).
À partir de 1644, il fallut importer massivement des esclaves d'Afrique. Ce sont les marchands hollandais qui fournirent à la Barbade la main-d'œuvre nécessaire. Les esclaves sont venus de la Sierra Leone, de la Guinée, du Ghana, de la Côte d'Ivoire, du Nigeria et du Cameroun. Au total, environ 80 000 Noirs sont venus d'Afrique, mais on estime qu'au moins 30 000 de plus avaient quitté leur pays natal pour mourir avant d'arriver à destination. C'est donc au XVIIe siècle que la population noire développa le créole barbadien que nous connaissons aujourd'hui. Les rapports entre les esclaves créolophones et les Anglais favorisèrent l'anglicisation des noms propres, même de la part des colons européens non anglophones (Flamands, Espagnols, Portugais, etc.). La religion à la Barbade fut aussi grandement influencée par les Anglais, car les premiers colons pratiquaient l'anglicanisme qui s'assura rapidement la position dominante.
En 1834, l'Emancipation Act permit aux esclaves de devenir libres, mais ce n'est qu'en 1838 qu'on assista à l'abolition totale de l'esclavage, ce qui remit en cause le système instauré par les Britanniques. Pour la majorité des Noirs barbadiens (les Afro-Barbadiens), même après l'abolition de l'esclavage, les conditions de travail demeurèrent très difficiles. Une proportion importante de la population active fut contrainte de continuer à travailler sur les plantations pour des salaires de misère. Encore aujourd'hui, on peut dire que l'île a hérité d'une société hautement stratifiée où les classes sociales jouent un rôle déterminant. En 1896, la crise économique et une agitation sociale généralisées obligèrent la Grande-Bretagne à constituer une commission royale d'enquête. Les émeutes historiques de 1937 incitèrent la Grande-Bretagne à en nommer une autre qui recommandait notamment de légaliser les syndicats. En 1950, le mouvement de décolonisation s'affirmant de plus en plus, le suffrage universel fut institué. Un gouvernement local composé de ministres fut mis en place en 1954.
De 1958 à 1961, la Barbade adhéra à la fédération des Antilles, qui incluait également les îles de Trinité-et-Tobago. La dissolution de cette fédération, en 1961, accéléra le mouvement des colonies vers l'accession individuelle à l'indépendance. En 1961, Errol Barrow, connu comme le «père de l'indépendance», accéda au pouvoir et prépara l'indépendance de l'île qui fut proclamée en novembre 1966, dans le cadre du Commonwealth.
3.2 L'indépendance
Les années qui suivent l'accession à l'indépendance furent marquées par une élévation constante du niveau de vie, plusieurs élections et changements de gouvernement exemplaires, l'institution de l'enseignement primaire et secondaire universel, gratuit et obligatoire et de la gratuité de l'enseignement du troisième degré et enfin, par une diversification des sources de revenu parmi lesquelles figurent désormais le tourisme, les industries légères et l'informatique. L’île adhéra aux Nations unies et à l’Organisation des États américains. Puis, en 1973, la Barbade fut à l’origine de la fondation du Marché commun des Caraïbes (CARICOM: Caribbean Common Market) dont l’objectif était d’encourager la coopération politique et sociale, ainsi que l’intégration économique de ses membres.
En politique intérieure, la première alternance au pouvoir entre les deux partis principaux (le Barbados Labour Party ou Parti travailliste de La Barbade, BLP, et le Democratic Labour Party ou Parti démocratique, DLP) eut lieu pacifiquement en 1976. En 1986, c’est le DLP qui accéda au pouvoir et Errol Walton Barrow devient premier ministre. À la mort de Barrow en juin 1987, Erskine Sandiford lui succéda. Les élections de 1994 virent la victoire du nouveau leader du BLP, Owen Arthur. Grâce aux revenus du tourisme, de la canne à sucre et des activités financières, l’économie de l’île connut dans les années quatre-vingt-dix un bon niveau de croissance. À l’initiative d’Owen Arthur, le processus d’intégration aux autres îles de la région, dans le cadre de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECS), a été lancé en 1998. En janvier 1999, le mandat d'Owen Arthur fut reconduit.
Le 29 novembre 2021, la Barbade s'est officiellement proclamée république, ne reconnaissant ainsi plus la reine Elizabeth II comme chef d'État. Déjà indépendante du Royaume-Uni depuis 1966, la Barbade a célébré sa transition de la monarchie vers un régime républicain, après quelque quatre siècles de sujétion au souverain britannique.
La Barbade pratique une politique de non-intervention en matière linguistique. L'anglais est le langue officielle du pays, même s'il n'a jamais été proclamé ni dans une loi ni même dans la Constitution. C'est par tradition (on dit de facto) que l'anglais a acquis ce statut depuis le début de la colonisation britannique. Évidemment, rien n'empêcherait la Barbade de se doter de deux langues officielles: le créole et l'anglais.
À la Barbade, toutes les communications formelles, surtout écrites, se font en anglais standard. Que ce soit au Parlement, dans l'Administration, au tribunal, etc., seul l'anglais écrit est admis. Cette distinction entre l'oral et l'écrit est importante. Les réunions du Cabinet et les débats parlementaires, de même que la procédure judiciaire, peuvent se dérouler en créole barbadien, mais dès qu'on écrit on passe à l'anglais. Autrement dit, les lois sont discutées en créole, mais elles sont adoptées et promulguées en anglais; la procédure judiciaire se déroule en créole, mais la sentence est prononcée en anglais. Dans toute l'administration gouvernementale, les employés s'expriment en créole entre eux et avec leurs clients (créolophones), mais n'écrivent qu'en anglais et passent à l'anglais avec un anglophone ou un étranger.
4.1 La législation et la justice
Les Règlements de la Chambre d'assemblée de la Barbade de 1973 demeurent l'un des très rares textes juridiques mentionnant la langue anglaise. L'article 8 énonce que la procédure et les débats de la Chambre et de ses comités doivent se dérouler dans la langue anglaise:
Article 8 Language 1) The proceedings and debates of the House and its Commitees shall be in the English language. 2) All papers, petitions or other documents submitted or presented for consideration by the House or a committee of the House shall be written in the English language or accompanied by an English translation certified by the member presenting it to be correct. |
Article 8 Langue 1) La procédure et les débats de la Chambre et de ses comités doivent se dérouler dans la langue anglaise. 2) Tous les textes, requêtes et autres documents soumis ou présentés pour examen par la Chambre ou un comité de la Chambre doivent être rédigés en anglais ou accompagnés d'une traduction anglaise conforme par le membre les présentant comme exacts. |
Effectivement, les documents écrits ne sont présentés qu'en anglais, mais les délibérations, les discussions et la procédure se déroulent normalement en créole.
L'un des rares autres documents juridiques où l'on mentionne la question de la langue, c'est la Constitution de 1966. En réalité, il s'agit de dispositions qui permettent, sans le dire clairement, d'utiliser le créole barbadien lors d'une arrestation ou d'une détention, ou dans un tribunal. L'article 13.2 énonce que quiconque est arrêté ou détenu doit être informé aussi rapidement que possible, dans une langue qu'il comprend, des motifs de son arrestation ou de sa détention:
Constitution Article 13 2) Any person who is arrested or detained shall be informed as soon as reasonably practicable, in a language that he understands, of the reasons for his arrest or detention and shall be permitted, at his own expense, to retain and instruct without delay a legal adviser of his own choice, being a person entitled to practice in Barbados as a barrister or solicitor, and to hold private communication with him; and in the case of a person who has not attained the age of sixteen years he shall also be afforded a reasonable opportunity for communication with his parent or guardian. |
Constitution Article 13 2) Quiconque est arrêté ou détenu doit être informé aussi rapidement que possible, dans une langue qu'il comprend, des motifs de son arrestation ou de sa détention et aura l'autorisation d'engager à ses propres frais et de donner ses instructions à un conseiller juridique de son choix; celui-ci devant être habilité à exercer à la Barbade la profession d'avocat ou d'avoué et être en communication privée avec lui; quiconque n'ayant pas atteint l'âge de seize ans se verra aussi offrir la possibilité de communiquer avec son parent ou son tuteur. |
L'article 18.2 de la même Constitution précise pour sa part:
Article 18 2) Every person who is charged with a criminal offense -
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Article
18 2) Quiconque est accusé d'un acte criminel:
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Ces dispositions redent possible d'utiliser le créole barbadien à l'oral, mais l'anglais à l'écrit. Cependant, la sentence du juge doit être prononcée en anglais, suivie au besoin d'une traduction en créole par le juge lui-même.
Il existe une Loi sur la protection du consommateur (2003), qui exige que tout fournisseur doit s'assurer qu'un contrat écrit soit rédigé dans un langage clair et intelligible, sans même mentionner de quelle langue il s'agit. Il en est ainsi dans la Loi sur l'entraide judiciaire en matière pénale (2008): aucune langue en particulier n'est mentionnée.
4.2 L'éducation et les médias
Dans les écoles, la langue d'enseignement est l'anglais; le système d'éducation barbadien est calqué sur celui de la Grande-Bretagne, tant pour le primaire que pour le secondaire. Au primaire, les matières enseignée sont la lecture, l'écriture, la grammaire anglaise, l'arithmétique, la géographie, l'histoire et les sciences de base. La Barbade accorde une importance particulière à l’expression orale dans la langue maternelle. mais l'Education Act de 1997 ne traite aucunement de la langue d'enseignement. Les seules fois où apparait le mot "language" («langue»), c'est pour parler (art. 62 et 64A) des insultes, des abus de langage et du langage indécent ("insulting, abusive or indecent language").
Au secondaire, les élèves apprennent les mathématiques, la littérature anglaise, l'histoire, la géographie, la biologie, la physique, la chimie, le français et/l'espagnol. La Barbade fait aussi référence à son projet EduTech 2000, qui vise l’introduction des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement en classe, non seulement en tant que contenu, mais aussi en tant que méthode. L'éducation postsecondaire est disponible au Erdiston Teacher's College, au Samuel Jackman Prescod Polytechnic, au Barbados Community College, ainsi qu'au campus Cave Hill de l'University of the West Indies (Université des Antilles). L'Université des Antilles compte trois campus principaux: soit Mona en Jamaïque, Cave Hill à la Barbade et St. Augustine à Trinidad. Des étudiants barbadiens poursuivent parfois des études en anglais aux États-Unis, au Canada ou en Grande-Bretagne.
Pour ce qui est des médias, la politique linguistique n'est guère plus développée. Bien sûr, les journaux locaux sont tous publiés en anglais: The Broad Street Journal, Caribbean Week, The Nation. La situation est légèrement différente pour les médias électroniques. La CBC Radio (Caribbean Broadcasting Corporation) diffuse généralement en anglais, mais la musique est autant en bajan qu'en anglais. Les stations Gospel 790 AM, Hott 95.3 FM, Liberty FM, Love FM, BBS 90.7 FM, Faith FM 102.1 (BBS), Voice of Barbados, etc., diffusent à la fois en anglais et en bajan. La télévision (MCTV - Multi Choice Television de la CBC), STV - Satellite TV (CBC) et StarCom Network/Direct Television (toujours en rediffusion) diffusent généralement en anglais. En somme, dans toute l'île, les communications fonctionnent dans une sorte de bilinguisme diglossique qui ne semble pas préoccuper les Barbadiens.
La politique linguistique de la Barbade se révèle d'une grande simplicité. C'est une politique de non-intervention qui consiste à perpétuer les pratiques en vigueur lors du colonialisme britannique. Les affaires publiques se déroulent en anglais, mais le peuple continue de parler son créole local. Le gouvernement n'a jamais tenté d'introduire officiellement l'usage du créole au Parlement, dans l'enseignement et dans les médias. Pour le moment, les réalisations tardent encore, mais les locuteurs du créole barbadien constituent la majorité linguistique dans le pays. S'il y tiennent vraiment, ils peuvent faire ce qu'ils veulent à la condition de bousculer les forces favorables à l'anglais. À court terme, on ne voit pas comment la Barbade pourrait changer de politique, laquelle joue sur le bilinguisme anglo-créole.
Dernière mise à jour: 03 janv. 2024
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