Antigua-et-Barbuda |
Antigua-et-Barbuda Antigua and Barbuda |
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Antigua-et-Barbuda est un État insulaire des
Petites Antilles, situé au nord de la
Guadeloupe, au sud de Saint-Barthélemy, à l'est de Montserrat et
Saint-Christophe-et-Niévès. Le pays est composé de trois des îles Sous-le-Vent : Antigua au
sud, Barbuda au nord et Redonda, un îlot rocailleux et inhabité, au sud-ouest. Ce
minuscule État s’étend sur une superficie de 443 km², ce qui signifie 280 km²
pour Antigua, 161 km² pour Barbuda et 1,6 km² pour Redonda. Au point de vue administratif, Antigua-et-Barbuda compte six municipalités (des «paroisses» sur Antigua (Saint George, Saint John, Saint Mary, Saint Paul, Saint Peter, Saint Philip) et deux dépendances (Barbuda et Redonda). Saint John's, capitale et port principal, est située sur la côte nord-ouest d’Antigua. Le chef-lieu de Barbuda est Codrington. Outre Saint John's, les principales villes sont Codrington, Old Road, Urlins, Bolands et All Saints. Antigua-et-Barbuda est une monarchie constitutionnelle avec un parlement de style britannique. Cette ancienne colonie britannique est devenue un État indépendant en novembre 1981 dans le cadre du Commonwealth. |
Antigua-et-Barbuda compte une population d'un peu plus de 70 000 habitants (2004). La quasi-totalité des Antiguais et des Barbudiens est d’origine africaine (env. 96 %), les autres sont des Blancs, des Arabes (Libanais et Syriens), des Mulâtres et des Indo-Pakistanais. Les Antiguais forment 97,9 % de la population, contre 2,1 % pour les Barbudiens. Près de 60 % des Antiguais habitent Saint John's, la capitale, les autres habitant Saint Paul (10,3 %), Saint Mary (8,9 %), Saint George (7,6 %), Saint Peter (6 %), etc.
Du côté des langues, on distingue le créole anglais antiguais ("Antiguan Creole English"), le créole anglais barbudien ("Barbudan Creole English"), le créole anglais de Montserrat ("Monserrat Creole English") et l'anglais standard lui-même.
Groupe ethnique | Langue maternelle | Population | Proportion |
Antiguais | créole anglais | 60 410 | 82,1 % |
Américains | anglais | 9 060 | 12,3 % |
Mulâtres / Créoles | créole de Montserrat | 2 320 | 3,2 % |
Britanniques | anglais | 1 310 | 1,7 % |
Indo-Pakistanais | créole anglais | 260 | 0,3 % |
Total | 73 360 |
Si l'on fait exception des Blancs (Américains et Britanniques), les Antiguais et les Barbudiens parlent tous le créole anglais. C'est un créole, souvent appelé patois, apparenté à celui des îles de Saint-Christophe, Niévès et Montserrat. On emploie également l'expression Leeward Caribbean Creole English (créole anglais caribéen des îles Sous-le-Vent) pour désigner ce type de créole qui n'a jamais connu d'écriture. Il est plus aisé pour un Antiguais ou un Barbudien de comprendre l'anglais standard que pour un Américain ou un Britannique de comprendre ce créole.
Soulignons que le créole antiguais n'est pas tellement valorisé et que de nombreux insulaires affirment parler l'anglais plutôt que le créole, bien que ce soit ce dernier qui prévale dans les faits. Pire, beaucoup d'insulaires qualifient leur langue «scrap language», c'est-à-dire une langue de rebuts ou de déchets. On utilise aussi les termes de dialect («dialecte»), broken («cassé»), raw («cru») broad («rustique» ou «relâché») ou simplement English («anglais»). Lorsqu'un insulaire tente de parler l'anglais standard, il peut être ridiculisé et se faire traité de Yankin, ce qui correspond vraisemblablement au mot Yankee, un terme qui a servi longtemps à désigner les Américains. Quoi qu'il en soit, le créole antiguais et le créole barbudien sont des langues comptant beaucoup d'archaïsmes anglais, tant phonétiques que lexicaux. Le créole antiguais et le créole barbudien sont relativement similaires, puisque le second est issue du premier.
L'anglais standard est la langue officielle d'Antigua-et-Barbuda, ainsi que celle des affaires. Il faut tenir compte que le pays abrite 10 000 militaires américains et plus de 1300 Britanniques, ce qui favorise l'anglais auprès de la population autochtone. Néanmoins, la langue véhiculaire des insulaires est le créole antiguais et le créole barbudien.
Les Indo-Pakistanais ont également adopté le créole anglais comme langue maternelle, mais les Libanais qui y vivent parlent l'arabe leventin du Nord.
Parmi les religions chrétiennes, l'Église anglicane est celle qui prédomine sur les îles. On trouve également des catholiques, des moraves, des méthodistes et des adventistes. Bien que le christianisme soit encore la religion dominante, sa version caraïbe est très nettement africaine. De plus, beaucoup d'habitants de ces îles pratiquent encore la magie et le mysticisme, qui sont tous deux regroupés sous le terme obeah.
Les premiers habitants des îles Antigua et Barbuda, comme dans toutes les îles Sous-le-Vent, furent les Amérindiens ciboney qui y vivaient il y a environ 2500 ans. Plus tard, les Ciboney durent affronter les Arawaks à partir du 1er siècle de notre ère, puis ils disparurent progressivement. Ce n'est que vers le XIIIe siècle que les Arawaks durent à leur tour fuir les terribles Caribes qui prirent la relève. Aucun des deux peuples amérindiens d'origine n'a survécu jusqu'à nos jours.
En 1493, Christophe Colomb découvrit l’île d’Antigua, mais les Espagnols ne colonisèrent que fort peu l'île en raison de la présence des Caribes qu'ils craignaient. C'est Colomb qui nomma la plus grande île Santa Maria de la Antigua. Les Français s'y installèrent, mais il fallut attendre l'arrivée des Britanniques pour que la colonisation européenne puisse s'implanter durablement.
3.1 La colonisation britannique
Des colons anglais s'installèrent sur Antigua en 1623, puis sur Barbuda en 1661. En 1674, sir Christopher Codrington fonda la première grande plantation de sucre sur l'île d'Antigua; le seul village de Barbuda porte aujourd'hui son nom. En 1685, Codrington et sa famille louèrent toute l'île à la Couronne britannique pour la modique somme d'«un gros cochon par an si demande est faite»; ils établirent avec succès des plantations de sucre. Au début, les colons faisaient venir des ouvriers agricoles sous contrat afin de les faire travailler aux colonies; après cinq ans, ces ouvriers étaient libres d'acquérir et de cultiver une terre à eux. Mais cette main d'oeuvre parut insuffisante. C'est pourquoi Christopher Codrington et les autres propriétaires terriens firent amener des esclave de la côte ouest de l'Afrique. Les Noirs développèrent leur propre langue: le créole antiguais. Plus tard, certains Noirs s'établirent à Barbuda et importèrent ce créole qui se particularisa sur l'île.
Les conditions de l'esclavage étaient lamentables, et les esclaves qui se rebellaient, comme à Antigua, se heurtèrent à la répression brutale des planteurs. En 1784, l'amiral Nelson établit sur Antigua, bien située à l'entrée de la Caraïbe, la plus grande base britannique de l'archipel. Vers la fin du XVIIIe siècle, l'Europe commença à s'opposer à l'esclavage à la suite des récits des outrages perpétrés dans le Nouveau Monde. Les Britanniques cherchaient également une solution rapide aux «intérêts des Antilles», car les bénéfices tirés du sucre déclinaient du fait d'une surexploitation du sol et d'une productivité réduite. Finalement, en 1834, la Grande-Bretagne bannit l'esclavage de ses colonies, dont Antigua et barbuda. À partir de ce moment-là, certains esclaves continuèrent à travailler dans les plantations en tant que salariés, tandis que d'autres luttaient pour implanter des petites fermes de subsistance. Le christianisme était la religion des maîtres européens et la conversion était vivement encouragée par les colons et les propriétaires d'esclaves. On avait compris qu'un «esclave converti» était un «esclave docile».
Les anciens
esclaves demeurèrent encore dépendants de leurs anciens maîtres au plan
économique, car les terres arables manquaient et l'accès au crédit demeurait
très difficile. Les Noirs poursuivirent leur vie de misère encore longtemps,
puisque la
plantocratie coloniale blanche se perpétuait. Dans les années
trente, la majorité des ouvriers agricoles qui travaillaient dans l'industrie
sucrière à Antigua, gagnaient encore moins que leurs prédécesseurs au moment de
l'abolition de l'esclavage, un siècle plus tôt.
Ce ne fut qu'en 1939 qu'une commission royale d'enquête demanda la création d'un
syndicat pour les travailleurs. Peu de temps après, un syndicat fut créé grâce à
Vere Cornwall Bird,
un ancien officier de l'Armée du Salut, né dans un bidonville
de Saint-Johns en 1910: ce fut l'avènement de l'ATLU (Antigua Trades and Labour
Union). Vere Bird sortit
vainqueur d'une lutte interne pour le contrôle du syndicat dont il devint
président en 1944.
Les propriétaires britanniques, qui possédaient plus des trois quarts de toutes
les terres d'Antigua, regroupèrent leurs exploitations en une seule société afin
de mieux résister à la pression du syndicat, mais cela n'empêcha nullement l'ATLU
de l'emporter sur les planteurs et «Papa», comme les sympathisants appelaient
Bird, entra dès la fin de la Seconde Guerre mondiale au «panthéon des
syndicalistes» comme le leader qui avait su faire de l'union syndicale une force
politique. Bird organisa des grèves pour obtenir de meilleurs salaires, puis fit
campagne pour demander une réforme de la législation coloniale. En 1951, les
autorités britanniques durent concéder l'élection de la représentation coloniale
au suffrage universel. À la fin de l'année, l'ATLU occupait huit sièges sur 13
au Parlement, première étape vers l'élimination politique des planteurs. Dès
1952, Bird s'était débarrassé de la plupart des autres leaders.
3.2 L'autonomie politique et le
statut «État associé»
En 1959 les Britanniques accordèrent une autonomie élargie à la colonie. Les
réformes constitutionnelles permirent de transférer une part substantielle de
l'autorité du gouverneur général à un chef de gouvernement issu du groupe
majoritaire à la représentation coloniale. En 1960 l'ATLU remporta les dix
sièges aux élections et Vere Bird fut nommé chef du gouvernement. Pendant la
campagne électorale, tous les autres candidats avaient renoncé à se présenter
face aux menaces et aux violences des militants de l'ATLU. Le syndicat remporta
de nouveau tous les sièges aux élections de 1965, cette fois-ci face à un
nouveau mouvement politique, l'Antigua & Barbuda Democratic Movement (ABDM)
fondé en 1962 par un fonctionnaire, Robert Hall.
En 1967 la Grande-Bretagne accorda à Antigua-et-Barbuda le statut d'État associé
avec l'entière souveraineté sur les affaires intérieures et Vere Bird devint
premier ministre. Le système législatif fut réorganisé avec la création d'une
Chambre composée des représentants élus et d'un Sénat composé de membres
désignés par le gouvernement. Comme les planteurs s'apprêtaient à quitter
Antigua en grand nombre, le gouvernement Bird adopta une loi l'autorisant à
emprunter à la Grande-Bretagne l'argent nécessaire au rachat de leurs terres. À
la fin de l'année, Vere Bird contrôlait le gouvernement, le syndicat ATLU et
l'industrie sucrière. Durant ce temps, les îles s'étaient tournées vers
l'industrie du tourisme dans les années. notamment lorsque Antigua devint
célèbre grâce aux amateurs de croisières de Nouvelle-Angleterre. C'est à cette
époque que l'anglais pénétra plus profondément dans els moeurs des insulaires.
3.3 L'indépendance et la dynastie Bird
En 1981, Antigua-et-Barbuda devint indépendante et entra au Commonwealth. Elle adhéra le 18 juin 1981 à l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO). V.C. Bird fut élevé au rang de «père de la nation». Tout au long des années quatre-vingt et jusqu'au début des années quatre-vingt-dix, plus de 30 000 Antiguais, soit près de la moitié de la population, demandèrent à émigrer aux États-Unis. Le chômage et l'immigration n'empêchèrent pas le gouvernement Bird de renforcer son pouvoir en s'attachant, par des mesures favorisant les investissements, le secteur privé et en conservant la haute main sur les emplois dans le secteur public. Dès les années quatre-vingt, le gouvernement employait plus de 40 % de la population active. |
À l'approche des élections de 1989, V.C. Bird n'hésita pas à augmenter les salaires des fonctionnaires de 25 %, espérant ainsi pouvoir prolonger son pouvoir. Après les élections de mars 1994, le pouvoir passa de Vere Bird à Lester Bird, le fils de ce dernier. Le Parti travailliste avait alors remporté 11 des 17 sièges à pourvoir. Durant la campagne électorale, Lester Bird s'était engagé à privatiser la chaîne nationale ABS Television & Radio. La promesse ne fut jamais tenue et l'ALP, avec le soutien de la famille Bird, garda sous contrôle la télévision nationale, le câble et toutes les radios AM et FM, les seuls médias capables de toucher massivement la population. Lester qui s'était réservé le ministère de l'Information en devenant premier ministre dirigea personnellement ABS Television & Radio. Le «mémo Sanders» résumait bien la situation: «Le rôle des médias est de diffuser le maximum d'informations positives sur le gouvernement et le maximum d'informations négatives sur l'opposition.» Aux élections de mars 1999, le Parti travailliste gagna un siège supplémentaire et disposa ainsi de 12 sièges. Le Parti progressiste uni (United Progressive Party, UPP), mené par Baldwin Spencer avait obtenu quatre sièges et le Barbuda People's Movement (BPM), un seul.
Dès la fin des années soixante-dix jusqu'à nos jours, l'administration Bird fut, de père en fils, mêlée à une série de scandales (dont le trafic d'armes et de la cocaïne, le détournement de fonds publics, etc.) qui donnent une idée très précise du niveau de corruption atteint en plus de trente ans passés au pouvoir. Tant la Constitution de 1981, que les décisions de différentes instances judiciaires furent systématiquement bafouées, les conclusions des commissions d'enquête systématiquement ignorées ou privées de leur substance et aucun membre du gouvernement ou de la famille Bird ne fut jamais inquiété pour aucune de ces malversations. Le niveau de vie à Barbuda est largement inférieur à celui d'Antigua, ce qui crée des tensions entre les deux îles. La location de deux bases militaires américaines a contribué à l'établissement de l'anglais sur Antigua.
En mars 2004, les élections ont placé au pouvoir Baldwin Spencer, le chef du United Progressive Party (Parti progressiste uni), ce qui venait de mettre fin à la dynastie des Bird.
La Constitution d'Antigua-et-Barbuda fut adoptée à la suite de l'indépendance, en 1981. Elle fut promulguée le 31 juillet de la même année et entra en vigueur le 1er novembre. La Constitution ne proclame pas l'anglais comme langue officielle. Cela signifie que cette langue bénéficie de ce statut dans les faits (de facto), par tradition.
4.1 La langue de l'État
L'anglais est la langue du Parlement, c'est-à-dire des débats, de la rédaction et de la promulgation des lois. Les articles 29 et 38 de la Constitution de 1981 exigent que, pour être membres du Sénat ou de la Chambre des représentants (House of Representatives), il faut savoir suffisamment l'anglais afin de participer aux délibérations:
Article 29 Sous réserve des dispositions de l'article 30 de la présente Constitution, quiconque, à la date de sa nomination:
sera qualifié pour être nommé sénateur. Article 38 Sous réserve des dispositions de l'article 39 de la présente Constitution, quiconque, à la date de son élection:
sera qualifié pour être élu membre de la Chambre. |
Pour ce qui est des tribunaux, la cour fonctionne en anglais. Toutefois, en cas de force majeure, tout inculpé peut recevoir gratuitement l'aide d'un interprète. Les article 5, 15 et 17 de la Constitution sont clairs à ce sujet:
Article 5 2) Quiconque est arrêté ou détenu sera informé, oralement et par écrit, et dans une langue qu'il comprend, des raisons de son arrestation et de sa détention, dès qu'il sera raisonnablement possible de le faire. Article 15 2) Quiconque est accusé d'un acte criminel:
Article 17 1) Quand une personne est retenue en vertu de la présente clause mentionnée à l'article 16 de cette constitution, les dispositions suivantes s'appliqueront, c'est-à-dire:
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Selon la Loi sur les jurés de 1989, toute personne, qui ne peut lire ni écrire l'anglais, ni le comprendre lorsqu'on lui parle, est inapte à servir comme juré (art. 6):
Article 6 Disqualification Chacune des personnes suivantes est inapte à servir comme juré:
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Les services gouvernementaux sont offerts uniquement en anglais à l'écrit. Toutefois, dans les communications orales, le créole antiguais à Antigua et le créole barbudien à Barbuda sont également employés entre les insulaires. Il n'existe pas de service de traduction.
4.2 L'éducation et l'anglais
L'Education Act de 1973 ne traite aucunement de la langue d'enseignement. Le système d'éducation d'Antigua-et-Barbuda correspond au modèle britannique en vigueur. On compte des écoles publiques ainsi qu'un système privé. Les enfants de trois à six ans peuvent fréquenter la maternelle (en anglais). L'éducation primaire est obligatoire pour tous les enfants âgés de six à douze ans. Les cours sont dispensés en anglais tant au primaire qu'au secondaire. Les études postsecondaires sont offertes par l'Antigua State College et l'University of the West Indies (UWI), c'est-à-dire une succursale locale de 'Université des Antilles. Plus de 90 % des jaunes sont scolarisés, du moins au primaire. De plus, environ 80 % des enfants fréquentent le secteur public au primaire et 70 % au secondaire. Tous les parent blancs envoient leur progéniture dans le réseau privé.
4.3 Les médias
Tous les médias écrits du pays sont en langue anglaise: l'Antigua and Barbuda, l'Antigua Sun, le Daily Observer et le Sun Weeke. La radio-télévision nationale, l'Antigua and Barbuda Broadcasting Service (ABS), diffuse en anglais; on distingue l'ABS Radio et l'ABS Television. Il existe des stations radiophoniques privées (Caribbean Radio Lighthouse, Observer Radio, Grenville Radio Limited, Sun FM Radio, Crusader Radio). Si la musique et le divertissement reflètent la culture antillaise, la langue employée est presque exclusivement l'anglais, car le créole antiguais est rarement employé.
La politique linguistique d'Antigua-et-Barbuda correspond à la non-intervention: elle consiste à perpétuer les pratiques en vigueur lors du colonialisme britannique. Les affaires publiques se déroulent en anglais, mais le peuple continue de parler son anglais local créolisé (antiguais). Le gouvernement n'a jamais tenté d'introduire officiellement l'usage de cette langue dans l'Administration, l'enseignement et les médias. Le gouvernement n'a jamais non plus tenté de doter le créole national d'une écriture. Le créole antiguais reste donc une langue exclusivement orale, dévalorisée et dépréciée. Les autorités espèrent sans doute sa liquidation, mais ce serait déjà avoir une politique linguistique. Dans les faits, la non-intervention correspond également à une politique. À Antigua-et-Barbuda, elle a pour effet de favoriser l'anglais.
Dernière mise à jour: 05 janv. 2024
Bibliographie
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