La famille khoïsane
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Dans le sud de l'Afrique, la famille khoïsane
(mot issu de khoï et de
san)
appelée autrefois, la famille
bochiman-hottentot,
constitue une petite famille linguistique avec cinq groupes pour une trentaine
de langues, presque toutes en voie d'extinction, dont le nombre total des locuteurs ne dépasse
pas le demi-million. |
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Dans son volume Le pouvoir pâle ou le racisme sud-africain (Paris, Seuil, 1969, p. 15), Serge Thion affirme que les Hottentots et les Bichimans (ou Bushmen) constituent les premiers habitants de l'Afrique australe:
Les plus anciens habitants de l'Afrique australe sont les Bushmen et les Hottentots. Si l'on sait que les premiers dominaient l'Afrique entière vers le paléolithique supérieur, quelque 8000 ans auparavant, on sait mal comment s'est formée la population hottentote, déjà présente dans la région australe vers 1000 avant J.C. Les nombreuses affinités culturelles et linguistiques qui unissent ce peuple de chasseurs et cet autre de pasteurs ont permis de leur appliquer le vocable de Khoi-San. San est le nom qui est donné aux Bushmen par les Hottentots qui s'appellent eux-mêmes Khoil-Khoi («les hommes des hommes»). Leurs langues se caractérisent par l'existence d'un ensemble de clics, c'est-à-dire de sons de succion ou de claquements de langue qui sont des consonnes. |
Les langues numériquement les plus importantes sont le nama (233 000), le sandawé (70 000) et le hai//om (16 000). Les langues khoï (ou hottentotes) sont parlées en Afrique du Sud, en Namibie et au Botswana. Le hatsa, appelé aussi hadzapi (200 locuteurs), et le sansawe sont en usage en Tanzanie, mais le san (autrefois le bochiman) est parlé en Namibie. D'autres langues khoïsanes, comme le maligo et le kung, sont parlées en Angola. L'aire linguistique de la famille khoïsane demeure théorique, puisque les Khoïsans sont submergés par les populations bantoues.
Les langues khoïsanes sont très caractéristiques, car elles comptent des consonnes dites «à clics». Ces phonèmes sont produits au moyen de deux occlusions: une occlusion principale formée soit par les lèvres (bilabiale), soit par la partie antérieure de la langue contre les dents (dentale) ou contre le palais (palatale), et qui produit différents types de consonnes claquantes, ainsi qu'une seconde occlusion, dite occlusion d'appui, toujours vélaire (voile du palais), produite par l'élévation de la partie postérieure du dos de la langue contre le palais mou). Cette double occlusion détermine la cavité où l'air est raréfié par un mouvement de succion. |
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Ainsi, ce qui, pour les Occidentaux, est le bruit d'un baiser peut constituer dans le sud de l'Afrique une consonne que peut suivre une voyelle pour réaliser une syllabe d'un mot. Les populations parlant des langues à clics ont donc érigé en phonèmes des signes buccaux qui, chez les autres peuples, ne sont pas des signes linguistiques.
De plus, les Bochimans possèdent des caractéristiques physiques très particulières: ils ont la peau «jaune», sont de petite stature (environ 1,50 m) et leurs traits sont mongoloïdes; de plus, leurs cheveux sont coiffés en «grain de poivre».