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Conseil de l'EuropeAssemblée parlementaire Recommandation 1333 |
Texte adopté par l’Assemblée le 24 juin 1997 (18e séance)
RECOMMANDATION 1333 (1997) Article 1 L’Assemblée est préoccupée par la situation critique de la
langue et de la culture aroumaines qui existent depuis plus de deux
millénaires dans la péninsule balkanique. Alors que plus de 500 000 personnes parlaient l’aroumain au début du XXe siècle, il en reste aujourd’hui environ la moitié, dispersées en
Albanie, en Bulgarie, en Grèce, dans «l’ex-République yougoslave de
Macédoine» et en Serbie, leurs différentes patries, ainsi qu’en Roumanie,
en Allemagne, aux États-Unis et en Australie. La majorité sont des
personnes âgées. L’aroumain, langue minoritaire, est menacé. On a pris conscience de l’ampleur du problème avec l’élargissement de
la coopération culturelle aux pays des Balkans, patrie de l’aroumain. Le sort de la langue et de la culture aroumaines est analogue à celui
de nombreuses cultures d’Europe perdues ou en voie de disparition.
Pourtant, la stabilité sur notre continent, et en particulier dans la
région des Balkans, dépend de l’acceptation d’un système pluraliste de
valeurs culturelles. Les Aroumains ne formulent pas de revendication d’ordre politique et
demandent seulement qu’on les aide à sauvegarder leur langue et leur
culture, dont la disparition paraît inévitable si les institutions
européennes, notamment le Conseil de l’Europe, ne leur apportent pas cette
aide. L’Assemblée rappelle les textes qu’elle a adoptés sur des questions
connexes, en particulier la Recommandation 928 (1981) relative aux
problèmes d’éducation et de culture posés par les langues minoritaires et
les dialectes en Europe, la Recommandation 1283 (1996) relative à
l’histoire et à l’apprentissage de l’histoire en Europe, et la
Recommandation 1291 (1996) relative à la culture yiddish. Dans ce dernier texte il était question de créer, sous les auspices du
Conseil de l’Europe, un «laboratoire des minorités ethniques dispersées»
qui aurait notamment pour mandat de promouvoir la survie des cultures
minoritaires ou leur mémoire, de procéder à des enquêtes sur les personnes
qui parlent encore les langues minoritaires, d’enregistrer, de recueillir
et de préserver les monuments issus de ces cultures et les éléments qui
témoignent de leur langue et de leur folklore, de publier les documents de
base et de promouvoir une législation protégeant les cultures minoritaires
de la discrimination ou de la destruction. L’Assemblée recommande au Comité des Ministres:
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