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Le Pays sicule
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Ce qu'on appelle le «Pays sicule» (en roumain "Ținutul Secuiesc"; en hongrois "Székelyföld") est une région historique de la Transylvanie en Roumanie. C'est dans cette région que vivent la plupart des Sicules de la Roumanie, une population de langue hongroise localement majoritaire dans cette région roumaine.
Le mot «sicule» est la francisation du roumain Secui), qui est la roumanisation du hongrois székler signifiant «ceux qui tiennent les sièges», plus exactement les sièges militaires, parce qu'au XIIe siècle les Sicules avaient pour principale fonction la protection de la frontière orientale du Royaume de Hongrie (en retour d'une relative autonomie); ils étaient regroupés dans l'est de la Transylvanie et restaient majoritaires dans le «Pays sicule», soit 80% des 800 000 habitants, lequel correspond aux départements de Covasna, de Harghita et au tiers du département de Mures. Le nom historique latin est Terra Siculorum, c'est-à-dire «Pays des Sicules». De 1952 à 1968, sous le régime communiste, la région était désignée comme «Province autonome magyare» ("Magyar Autonóm Tartomány" ou "Regiunea Autonomă Maghiară"), ce qui comprenait le «Pays sicule» et constituait ainsi une subdivision administrative les trois départements actuels: Covasna, Harghita et Mures). |
Les Sicules utilisent parfois les anciennes
runes hongroises (ou
alphabet sicule) pour transcrire leur langue au lieu de l'alphabet
latin. Cet alphabet très ancien fut employé dans certaines régions
de la Hongrie et de la Transylvanie jusqu'en 1850. En fait, cette
écriture du hongrois fut la plus répandue jusqu'au Xe siècle, alors
que le roi Étienne Ier (977-1038)
imposa l'alphabet latin.
Dans le «Pays sicule», les Hongrois ont commencé à utiliser les runes anciennes sur les panneaux de signalisation routière vers 1990. Dans l'illustration ci-contre, on peut lire en dessous de l'inscription Ciumani (en roumain) le mot Gyergyócsomafalva (en hongrois) et la transcription en alphabet sicule. Ciumani est une municipalité de 4300 habitants à forte majorité magyarophone (plus de 98%) dans le département de Harghita. |