La «Nouvelle Russie» Novorossia |
La dénomination «Nouvelle Russie» (ou
Novorossia en
russe > Новороссия) est un
territoire annexé par Catherine II au XVIIIe
siècle (1764). Le
territoire comprenait alors les steppes du sud
de l'Empire
russe, située entre la
mer d'Azov
et le long de la
mer Noire, ce qui correspond actuellement au sud de l'Ukraine, incluant la
région du Kouban situé à l'est de la Crimée, mais sans les autres
territoires
qui seront annexées plus tard. Toutes ces régions étaient habitées dès
le XIIIe
siècle par les Tatars,
qui devinrent vassaux de l'Empire ottoman.
Les autres territoires furent cédés par les Ottomans à la Russie impériale: la Tauride (Crimée) en 1774 et la Méotide en 1783, le Yédisan (aujourd'hui la Transnistrie) en 1792, la Bessarabie et le Boudjak en 1812. Aussitôt les annexions officialisées, les Russes y installèrent des colons et fondèrent de nombreuses villes: Odessa, Tiraspol, Nikopol, Kherson, Théodosia, Eupatoria, Sébastopol, Simferopol, Melitopol, Stavropol, etc. En plus des Slaves, l'Empire russe établit aussi des Allemands, des Arméniens, des Bulgares, des Serbes et des Grecs, qui tous fuyaient l'Empire ottoman. |
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Au XXIe
siècle, précisément en février 2022, la Russie de Vladimir Poutine
va décidé de recréer cette
Novorossia en planifiant d'amputer l'Ukraine d'un couloir menant
directement du Donbass à la Transnistrie (Moldavie) tout en
englobant la Crimée. Cette annexion permet en principe d'affaiblir considérablement l'Ukraine en réduisant son influence sous prétexte qu'elle maltraite la minorité russophone de toutes ces régions du sud-est de l'Ukraine. En même temps, ce couloir rend possible l'encerclement de l'Ukraine à partir de la Transnistrie en passant par la Crimée. D'ailleurs, cette carte demeure encore imparfaite, car elle est annoncée depuis 2014, elle devrait même inclure la Gagaouzie en Moldavie. Et ce n'est pourtant qu'une étape si l'on considère que le but final est de reconstituer l'URSS. Cet objectif au Kremlin a toujours été la réforme d’une grande partie de l’ancien empire russe par l’unification des peuples russophones dans toute la région. |
En novembre 2016, un sondage du Centre ukrainien Razoumkov révélait que 65% d’Ukrainiens ne souhaitaient pas le rétablissement de l’URSS, contre 13% qui le souhaitaient et 22% qui ont répondu «je le souhaiterais, mais je comprends que ce n’est plus possible». Parmi les Ukrainiens ethniques, 69% ont déclaré qu’ils ne voulaient pas le rétablissement de l’Union Soviétique contre 39% pour les Russes ethniques. Parallèlement, 27% des sondés disent qu’ils sont des anciens citoyens de l’URSS (48% dans le Sud, 41% dans l'Est). Cet autre sondage a été réalisé par le service sociologique du Centre Razoumkov du 3 au 9 mars 2017 auprès de 2016 personnes dans toutes les régions de l’Ukraine, excepté les territoires occupés du Donbass.