Déclaration
sur
le nom et la situation de la langue littéraire croate
1967
La Déclaration sur le nom et la situation de la langue littéraire croate (croate: Deklaracija de nazivu dans položaju hrvatskog jezika književnog) vise à modérer l'idéologie de la fusion du croate et du serbe dans la langue serbo-croate. Cette déclaration de 1967 semble avoir contribué de façon significative à la conservation de la langue croate à l'intérieur de l'ex-Yougoslavie. Les signataires de la déclaration avaient exigé l'égalité des quatre «langues yougoslaves» — alors le serbe, le croate, le slovène et le macédonien — et l'emploi du croate littéraire dans les écoles et les médias. Pour les Croates de l'ex-Yougoslavie, les autorités de l'État fédéral tentaient d'imposer le serbe comme langue officielle. Bien que la tendance à l'idéologie unitariste ou «yougo-unitariste» semblait alors la plus forte, la résistance à cette politique se manifestait quand même. Le texte de la Déclaration fut rédigé par la Matica Hrvatska, une importante société culturelle de la Croatie, et signé par de nombreuses institutions culturelles et scientifiques croates, ainsi que par plusieurs personnalités distinguées.
DEKLARACIJA O NAZIVU POLOŽAJU HRVATSKOG KNJIŽEVNOG JEZIKA ["Telegram", jugoslavenske novine za društvena i kulturna pitanja,
br. 359, 17. ožujka 1967] Načelo nacionalnog suvereniteta i potpune ravnopravnosti obuhvaća
i pravo svakoga od naših naroda da čuva sve atribute svoga
nacionalnog postojanja i da maksimalno razvija ne samo svoju
privrednu, nego i kulturnu djelatnost. Među tim atributima odsudno
važnu ulogu ima vlastito nacionalno ime jezika kojim se hrvatski
narod služi, jer je neotuđivo pravo svakoga naroda da svoj jezik
naziva vlastitim imenom, bez obzira radi li se o filološkom fenomenu
koji u obliku zasebne jezične varijante ili čak u cijelosti pripada
i nekom drugom narodu. Ali usprkos jasnoći osnovnih načela, stanovite nepreciznosti u formulacijama omogućavale su da ta načela budu u praksi zaobilažena, iskrivljavana i kršena unutar širih pojava skretanja u realnosti našega društvenog i ekonomskog života. Poznato je u kojim su okolnostima u našoj zemlji oživjele tendencije etatizma, unitarizma, hegemonizma. U vezi s njima pojavila se i koncepcija o potrebi jedinstvenog "državnog jezika", pri čemu je ta uloga u praksi bila namijenjena srpskom književnom jeziku zbog dominantnog utjecaja administrativnog središta naše državne zajednice. Usprkos VIII kongresu, IV i V plenumu CK SKJ, koji su u našim danima posebno naglasili važnost socijalističkih načela o ravnopravnosti naših naroda pa, prema tome, i njihovih jezika, putem upravnog aparata i sredstava javne i masovne komunikacije (saveznih glasila, Tanjuga, JRTV u zajedničkim emisijama, PTT, željeznicama, tzv. materijala ekonomske i političke literature, filmskih žurnala, raznih administrativnih obrazaca), zatim putem jezične prakse u JNA, saveznoj upravi, zakonodavstvu, diplomaciji i političkim organizacijama, faktično se i danas provodi nametanje "državnog jezika", tako da se hrvatski književni jezik potiskuje i dovodi u neravnopravan položaj lokalnog narječja. Osobito važne inicijative privredne i društvene reforme,
oslanjajući se na bitna svojstva našeg samoupravnog socijalističkog
društva, obvezuju nas da na području svoga djelovanja - jezika,
književnosti, znanosti i kulture uopće - poduzmemo sve potrebno da
se u neposrednoj praksi ostvaruje i ostvare sva izložena načela
našeg socijalističkog sustava. U tu svrhu treba izmijeniti formulaciju iz Ustava SFRJ, čl. 131, koja bi morala glasiti ovako:
Adekvatnom formulacijom treba osigurati i prava jezika narodnosti u Jugoslaviji. Dosadašnja ustavna odredba o "srpskohrvatskom odnosno hrvatskosrpskom jeziku" svojom nepreciznošću omogućuje da se u praksi ta dva usporedna naziva shvate kao sinonimi, a ne kao temelj za ravnopravnost i hrvatskog i srpskog književnog jezika, jednako među sobom, kao i u odnosu prema jezicima ostalih jugoslavenskih naroda. Takva nejasnoća omogućuje da se u primjeni srpski književni jezik silom stvarnosti nameće kao jedinstven jezik za Srbe i Hrvate. Da je stvarnost zaista takva, dokazuju mnogobrojni primjeri, a među njima kao najnoviji nedavni Zaključci pete skupštine Saveza kompozitora Jugoslavije. Ti su zaključci objavljeni usporedno u srpskoj, slovenskoj i makedonskoj verziji kao da hrvatskoga književnoga jezika uopće nema ili kao da je istovjetan sa srpskim književnim jezikom. Potpisane ustanove i organizacije smatraju da u takvim
slučajevima hrvatski narod nije zastupan i da je doveden u
neravnopravan položaj. Takva se praksa ni u kojem slučaju ne može
opravdati inače neosporenom znanstvenom činjenicom da hrvatski i
srpski književni jezik imaju zajedničku lingvističku osnovu. Ovu Deklaraciju podnosimo Saboru SRH, Saveznoj skupštini SFRJ i
cjelokupnoj našoj javnosti da se prilikom pripreme promjene Ustava
izložena načela nedvosmisleno formuliraju i da se u skladu s time
osigura njihova potpuna primjena u našem društvenom životu. |
DÉCLARATION SUR LE NOM ET LA SITUATION DE LA LANGUE LITTÉRAIRE CROATE [Telegram, journal yougoslave pour les questions sociales et
culturelles, no 359, le 17 mars 1967] Le principe de la souveraineté nationale et de l'égalité
souveraine comprend le droit de chacun de nos pays à préserver
tous les attributs de leur existence nationale et à développer au maximum
non seulement leurs activités économiques, mais aussi leurs activités
culturelles. Parmi ces attributs, le rôle le plus important doit
être accordé au nom de la langue nationale que le peuple croate utilise,
parce qu'il est du droit inaliénable de toutes les nations de
désigner leur
langue par son nom particulier, indépendamment du fait qu'il s'agit
d'un
phénomène philologique en tant que variantes de langues distinctes,
ou même appartenant pleinement à une autre nation. Mais malgré la clarté des principes de base, une certaine imprécision dans la formulation laisse entendre que ces principes sont peu pratiques, les inexactitudes et les violations se transformant plus largement dans la réalité, dans notre vie sociale et économique. Il est connu, dans les circonstances, que notre pays abritent des tendances à l'étatisme, à l'unitarisme et à l'hégémonie. À cet égard, est apparu le concept de la nécessité d'une «langue nationale» unifiée, où le rôle de la pratique était destinée à la langue littéraire serbe, dont l'influence dominante du centre administratif de notre État. Malgré IV, V et VIII Congrès du plenum de la Ligue communiste de Yougoslavie qui, de nos jours, ont en particulier souligné l'importance du principe socialiste de l'égalité de chaque nation, donc de sa langue, à travers l'appareil administratif et les ressources de la communication sur les masses publiques (Gazette fédérale, Tanjug, JRTV dans des programmes conjoints, les télécommunications, les chemins de fer, ainsi que la documentation en matière économique et politique, les revues de cinéma et divers formulaires administratifs), suivie par des pratiques linguistiques dans l'armée nationale yougoslave, le gouvernement fédéral, le droit, la diplomatie et les organisations politiques, il est un fait que ces instruments sont mis en œuvre aujourd'hui pour imposer une «langue officielle», de sorte que la langue littéraire croate évolue et est conduite vers des dialectes locaux inégaux. En particulier, des initiatives importantes en matière de réformes économiques et sociales, s'appuyant sur les propriétés intrinsèques de notre société socialiste autogérée, qui nous lient dans un champs d'activités — la langue, la littérature, la science et la culture en général —, doivent prendre tout cela comme une pratique immédiate et poursuivre tous les énoncés des principes de notre système socialiste. Sur cette base, les institutions
culturelles et scientifiques et les organisations croates
signataires estiment qu'il est nécessaire: A cet effet, il fait modifier le libellé de l'article 131 de la Constitution de la RFSY, laquelle devrait se lire comme suit:
La formulation adéquate doit garantir les droits des langues des peuples en Yougoslavie. La disposition constitutionnelle actuelle concernant la «langue serbo-croate» permet des inexactitude dans la pratique, compte tenu des deux termes considérés comme synonymes et non comme une base pour l'égalité entre les langues croate et serbe, à la fois entre eux et aussi par rapport à d'autres langues des peuples yougoslaves. Cette ambiguïté permet d'utiliser la langue littéraire serbe en une réalité imposée par la force comme un langage unique pour les Serbes et les Croates. Cette réalité, devenue telle, est en effet démontrée par de nombreux exemples, notamment par la plus récente des conclusions de la Ve Assemblée de l'Union des compositeurs de Yougoslavie. Ces conclusions sont publiées simultanément dans les versions serbe, slovène et macédonienne, alors que la langue croate n'apparaît pas, car elle est perçue comme identique à la langue littéraire serbe. Les institutions et les organisations signataires estiment que dans de tels cas le peuple croate n'est pas représenté et qu'il est placé dans une situation désavantageuse. Cette pratique ne peut dans ce cas se justifier par le fait scientifique nullement contesté affirmant que les langues littéraires croate et serbe ont une base linguistique commune. 2) En conformité avec les exigences ci-dessus et les explications nécessaires pour assurer une application cohérente de la langue standard dans les écoles, la presse, la vie publique et politique, la radio et la télévision, lorsqu'une population croate, les fonctionnaires, les enseignants et les travailleurs du secteur public, quelle que soit leur origine, emploient une langue littéraire officielle dans l'environnement dans lequel ils opèrent. La présente déclaration adressée au Parlement de la Yougoslavie, l'Assemblée fédérale de Yougoslavie, et à notre public qu'il faut élaborer des modifications à la Constitution décrivant des principes clairement formulés et conformes à assurer leur pleine mise en œuvre dans notre vie sociale. la
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